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Politique Publié le lundi 31 mars 2014 | Le Democrate

Comité Central Extraordinaire du FPI : Le communiqué final

© Le Democrate Par Atapointe
Ouverture de la 8eme convention extraordinaire du Front Populaire Ivoirien
Vendredi 21 février 2014. Abidjan. Le Front populaire ivoirien (FPI), au Palais des Sports de Treichville, les travaux de sa 8ème convention extraordinaire en présence de Pascal Affi N’guessan, Président du parti et des membres des différentes instances.
1. Sur convocation du Secrétariat Général, le Comité Central du Front Populaire Ivoirien (FPI) s’est réuni en session extraordinaire élargie aux Secrétaires Généraux de Fédération, au bureau du Comité de Contrôle, et aux membres des bureaux nationaux des structures spécialisées et d’activités et les responsables fédéraux desdites structures, le samedi 29 mars 2014 de 11 H 25 à 14h 00, à son siège provisoire, sis à Cocody les II Plateaux, 7ème Tranche, sous la présidence effective du Président du Parti, le camarade Pascal AFFI NGUESSAN.

2. L’ordre du jour de cette session extraordinaire a porté sur un (1) point :
Analyse de la situation sociopolitique nationale.

3. Les débats du Comité Central ont porté sur les préoccupations suivantes :
- le processus de réconciliation nationale et le transfèrement à la CPI de Blé Goudé Charles ;
- L’évolution du dialogue politique ;
- le Recensement Général de la Population et de l’Habitat
- L’alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire.

4. Le Comité Central a fait le constat que trois (3) ans après son lancement, le processus de réconciliation nationale est dans l’impasse. Le pays est toujours divisé et la belligérance politique se poursuit. Elle se traduit par le maintien en détention, parfois dans des lieux tenus secrets, de centaines de prisonniers politiques ; des arrestations arbitraires quotidiennes, des détentions illégales et abusives, la contrainte à l’exil de centaines de milliers d’Ivoiriens, en violation de la Constitution ivoirienne ; la confiscation des biens privés et des domiciles des militants de l’opposition ; le gel des avoirs et des comptes bancaires des responsables de l’opposition etc.

5. Le Comité Central conclut que la Commission Dialogue Vérité Réconciliation (CDVR) a failli à sa mission et que le processus de réconciliation nationale est un échec. Ce sentiment est partagé par la grande majorité des Ivoiriens dont 93% estiment, dans une enquête récente, que le processus de réconciliation nationale est en panne. Les raisons avancées concernent notamment le manque de sincérité et de volonté politique, l’absence de dialogue et de vérité etc.

6. Le Comité Central note que cet échec est imputable à l’absence de volonté politique au sommet de l’Etat, qui se traduit par la faible implication du Chef de l’Etat dans le processus de réconciliation nationale, par l’absence de soutien institutionnel à la CDVR et par le choix porté sur un homme déjà politiquement marqué alors qu’il s’agit de conduire un processus qui requiert désintéressement, neutralité, impartialité et capacité d’arbitrage des querelles politiciennes.

7. La démarche de la CDVR, marquée par la frilosité, par des calculs politiciens et une absence déconcertante de visibilité, d’engagement patriotique et de courage politique, n’est pas au-dessus de tout soupçon.

8. Le Comité Central note en outre avec indignation les multiples actes d’obstruction au processus de réconciliation nationale orchestrés par Hamed Bakayoko, Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, à travers l’usage abusif de la force publique et de la violence armée contre les populations civiles ; les arrestations arbitraires et les détentions illégales, les actes de torture des opposants politiques ; la traque, l’enlèvement et les tentatives d’assassinat des pro-Gbagbo.

9. Sous Hamed Bakayoko, la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) du Ministère de l’Intérieur est devenue une véritable police politique, un camp de tortures des opposants politiques stigmatisés et considérés non comme des citoyens à part entière, mais comme une menace publique contre laquelle tous les moyens sont bons pour une guerre préventive.
M. Hamed Bakayoko se rend coupable d’immixtion dans les affaires de la justice, y compris des entraves à des décisions de magistrats.

10. Après plusieurs autres, le témoignage du Ministre Charles Blé Goudé, arrêté au Ghana puis extradé en Côte d’Ivoire le 17 janvier 2013, détenu au secret pendant quatorze (14) mois, sans contact, ni avec sa famille, ni avec ses avocats, ni avec un quelconque magistrat, torturé pour lui arracher des aveux, et enfin transféré à la CPI dans des conditions ignobles, est une illustration du visage hideux de la dictature qui sévit en Côte d’Ivoire.

11. Le Comité Central considère le transfèrement du Ministre Charles Blé Goudé à la CPI, comme un acte supplémentaire de persécution des pro-Gbagbo, d’amplification des rancœurs accumulées, d’approfondissement de la fracture sociale, un coup de massue au processus de réconciliation nationale.

12. C’est la résistance patriotique de la jeunesse africaine qui est visée. C’est l’aspiration africaine à la liberté et à la souveraineté que l’on veut anéantir.

13. Le Comité Central constate que par « la justice à sens unique », « la justice des vainqueurs » le pouvoir Ouattara poursuit sa sale guerre contre les patriotes et démocrates ivoiriens en se déployant au niveau international à travers la CPI. Ceux qui prônent la transition pacifique à la démocratie et qui ont pour slogan « asseyons-nous et discutons » sont arrêtés, torturés, déportés à la CPI, pendant que ceux qui ont pris les armes contre la mère-patrie, commis les pires violations des droits de humains, endeuillé et divisé la nation, sont promus et célébrés.

14. Dans ces conditions et au regard de la logique qui anime le gouvernement, il est évident que le dialogue politique est un leurre, et il n’est pas surprenant qu’en quinze (15) mois, il n’y ait eu que neuf (9) heures de discussions sans résultats.

15. Le Comité Central est d’avis que le contexte sociopolitique délétère entretenu par le pouvoir, la situation de deuil national vécu par le pays lié aux nombreux morts de la crise postélectorale, et l’absence d’actes de compassion, de justice et de réparation en faveur des victimes, l’échec du processus de réconciliation nationale et la crispation des relations entre le pouvoir et l’opposition, le maintien en exil de plusieurs milliers d’ivoiriens, sont des facteurs qui témoignent de l’inopportunité du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2013) que le Gouvernement s’entête à organiser. D’autant qu’au plan technique l’opération souffre de nombreuses insuffisances : indisponibilité de la cartographie complète du pays, retard dans la formation des agents, exclusion du personnel technique national de l’INS et la disponibilité du matériel.

16. Le Comité Central constate que dans le cadre de cette opération, le Gouvernement a malicieusement introduit l’utilisation systématique de l’extrait de naissance comme pièce indispensable pour se faire recenser. On peut en déduire que l’on est en présence d’un couplage voilé du recensement général et de l’identification des populations, en vue d’en sortir une liste électorale.

17. Le Comité Central constate avec amertume que malgré les différentes interpellations du FPI, le Gouvernement a décidé d’opérer un passage en force, sans avoir réuni les conditions d’un RGPH digne de ce nom.

18. Eu égard à ce qui précède, le Comité Central :
· Réaffirme les mots d’ordre de boycott des opérations de RGPH et de l’audition des victimes de la crise par la CDVR ;
· Instruit la Direction du Parti à mettre tout en œuvre pour le respect, le suivi de ce mot d’ordre de boycott et à s’assurer de l’efficacité de son application effective sur tout le territoire national ;
· Tient le Gouvernement pour responsable de la rupture du dialogue politique et en prend acte ;
· Demande la dissolution de la CDVR ;
· Réaffirme que la réconciliation nationale est une nécessité absolue et une exigence politique, économique et sociale ;
· Appelle en conséquence à l’organisation des Etats Généraux de la République (EGR) en vue de construire un nouveau consensus réconciliateur, facteur de paix et de stabilité;
· Demande la démission du Ministre Hamed Bakayoko ;
· Demande aux organisations internationales, notamment l’ONU et l’Union Européenne (UE) d’envisager des sanctions internationales contre M. Hamed BAKAYOKO pour les multiples entraves à la paix et à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire et pour les traitements inhumains et dégradants auxquels il soumet quotidiennement les populations ivoiriennes ;
· Invite les organisations de défense des droits de l’homme, notamment les experts de l’ONU, Amnesty International, Human Right Watch, etc. à initier des enquêtes sur les violations des droits de l’homme orchestrées par M. Hamed BAKAYOKO en vue de poursuites judiciaires éventuelles ;
· Interpelle la communauté internationale sur les graves dérives totalitaires du régime Ouattara ;
· S’insurge contre le harcèlement judiciaire dont sont victimes les partisans du président Laurent Gbagbo, condamne avec la dernière énergie la justice des vainqueurs et exige une justice équitable et impartiale, tant au plan national qu’international ;
· Appelle les populations ivoiriennes à la mobilisation et au sens républicain pour faire aboutir la lutte pour les libertés, la justice, la réconciliation et la paix ;
· Engage instamment le Secrétariat Général à prendre toutes les dispositions en vue d’organiser dans les meilleurs délais et dans une logique de ripostes graduées, les grandes actions de masse ;
· Demande aux militants et sympathisants du FPI de rester vigilants et mobilisés, à l’écoute des mots d’ordre de la Direction du Parti pour des actions d’envergure futures.


Fait à Abidjan, le 29 mars 2014

Le Comité Central
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