Le transfèrement de Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale continue de faire des vagues en Côte d’Ivoire. Mercredi dernier, Pascal Affi Nguessan a accusé le pouvoir d'avoir rompu le dialogue. En réaction à cette thèse, le ministre d'Etat, ministre du Plan et du Développement et président de l'Udpci Albert Toikeusse Mabri, monte en première ligne.
Le Fpi dit que vous avez rompu le dialogue en transférant Charles Blé Goudé à La Haye. Que répondez-vous ?
Je pense plutôt que c’est le Fpi qui a choisi de rompre le dialogue. Parce que nous sommes toujours disposés à poursuivre le dialogue avec l’opposition. Nous savons que ça fait partie de la démocratie et nous sommes ouverts en tout cas à des échanges avec ce parti.
Oui, mais depuis deux ans le Fpi réclame la libération de Laurent Gbagbo. Alors en transférant Blé Goudé à La Haye, vous deviez bien vous douter que vous alliez compliquer vos relations avec ce parti !
Non, non… D’abord évidemment, le gouvernement – le président de la République – a pris du temps pour regarder cette question. Mais nous devons respecter les accords internationaux que la Côte d’Ivoire a signés. Nous savons tous que Blé Goudé était sous sanction des Nations unies depuis plusieurs années déjà. Donc c’est un cas spécifique auquel le gouvernement devait faire face et c’est ce qui s’est passé maintenant.
Après ce transfèrement, la procureure de la Cour pénale internationale a déclaré : « Si la situation ivoirienne le justifie, je présenterai d’autres affaires devant la Cour, quels que soient le bord ou l’appartenance politique des auteurs des crimes ». Alors demain, si Fatou Bensouda vous demande l’arrestation et le transfèrement d’une personnalité pro-Ouattara, que ferez vous ?
Mais vous savez très bien que le président de la République a dit que lui, il était donc ouvert à examiner toute demande de la Cpi. Mais évidemment, le président de la République a également ajouté que dans les accords signés avec la Cour pénale internationale, quand les Etats ont la capacité de juger leurs citoyens sur leur sol, et bien cela aussi est pris en compte par cette institution. Donc ça peut être le cas, ça peut ne pas l’être. Toutes les demandes seront examinées au cas par cas. Et lorsque la demande sera exprimée, si c’est le cas, la situation sera examinée également par la justice ivoirienne et à ce moment nous donnerons une réponse.
Alors le transfèrement de Charles Blé Goudé n’est pas la seule raison du raidissement de l’opposition. Le Fpi vous accuse de refuser un vrai dialogue. « En un an nous n’avons eu que neuf heures de discussions avec le gouvernement. Les prisonniers n’ont pas été libérés, les exilés sont toujours dehors » dit Affi Nguessan ?
Non, ce n'est pas juste. Le Front populaire ivoirien était avec nous au départ du dialogue avec l’opposition à Bassam. Ça a duré deux jours, ce n’est pas neuf heures. Ensuite il y a eu plusieurs autres rencontres, sans oublier les rencontres extrêmes qui ne sont pas couvertes par la presse. Donc il y a eu plusieurs heures de dialogue. Et je voudrais dire également qu’il y a eu des libérations ! Sinon lui, Affi Nguessan ne serait pas dehors. Il y a eu dix libérations, ensuite quatorze, au nombre desquels il fait partie. Puis sur décision du président de la République en décembre 2013, nous avons libéré- depuis le début de l’année 134 prisonniers. Ça fait au total 158. Et on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de libération. Ensuite les exilés, ce ne sont pas des centaines de milliers qui sont au Ghana, contrairement à ce que Monsieur Pascal Affi Nguessan dit. Alors les derniers chiffres communiqués par le HCR qui datent de dix jours, indiquent que nous avons 74 000 exilés au Ghana, au Libéria et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Donc ce ne sont pas des centaines de milliers qui sont dehors. Et les exilés rentrent par vagues quotidiennement !
Recenser la population alors que des dizaines de milliers d’Ivoiriens sont toujours dehors c’est un passage en force, dit l’opposition.
Non, si vous avez bien vu les réponses que Monsieur Pascal Affi Nguessan vous a données, vous vous rendrez compte qu’il dit que sur le recensement il n’y a pas de problème. Mais il veut prendre le recensement en otage. Il veut en faire une opération politique, alors que c’est une opération de développement. Je ne comprends pas du tout l’argumentaire. Sauf que lui, souhaiterait qu’en contrepartie de l’adhésion au recensement – qui s’impose d’ailleurs à tous les citoyens de par la loi – donc en contrepartie, que nous puissions faire des gestes politiques. Je voudrais dire que les gestes politiques, le gouvernement, le président de la République, en expriment la volonté tous les jours sur les questions de dégel de fonds, vous savez que c’est toute une procédure. Si Dieu le veut, dans les heures, dans les jours à venir, il va avoir des gestes à ce niveau également. Mais je pense qu’il faut être beaucoup plus responsable en évitant d’arrêter le processus de développement.
Le geste politique que veut le Fpi, en réalité vous le savez. C’est une table ronde pour réformer les institutions et notamment la Commission électorale indépendante. Qu’en pensez-vous ?
La réforme de la Commission électorale indépendante, nous sommes tous d’accord là-dessus. Il y aura une nouvelle Commission électorale indépendante qui va prendre en compte le processus électoral, notamment la révision de la liste électorale qui est totalement indépendante du recensement général de la population et de l’habitat. Donc les partis d’opposition, nous ne comprenons pas qu’ils nous ramènent aux Etats généraux de la République qui sont un format expérimenté par le passé sous Laurent Gbagbo et qui n’a pas donné de résultat. Donc nous disons que les questions qui concernent les élections, les libertés publiques… doivent être discutées dans le cadre du dialogue politique opposition/gouvernement, dialogue d’ailleurs que nous allons élargir aux partis membres du Rhdp.
Alors si le dialogue de sourds continue, le Fpi boycottera la présidentielle de 2015. Et du coup, Alassane Ouattara sera réélu sans opposition. Est-ce qu’on ne dira pas qu’il sera mal élu ?
Mais vous, vous savez qu’hier dans ces réponses qui ont été apportées, Monsieur Affi disait que nous n’en n’étions pas là. Moi aussi je voudrais dire la même chose. Nous n’en sommes pas encore là. Il me semble que tous ces regroupements avec la création d’alliance visent justement à préparer les prochaines élections.
Source : rfi .fr
Le Fpi dit que vous avez rompu le dialogue en transférant Charles Blé Goudé à La Haye. Que répondez-vous ?
Je pense plutôt que c’est le Fpi qui a choisi de rompre le dialogue. Parce que nous sommes toujours disposés à poursuivre le dialogue avec l’opposition. Nous savons que ça fait partie de la démocratie et nous sommes ouverts en tout cas à des échanges avec ce parti.
Oui, mais depuis deux ans le Fpi réclame la libération de Laurent Gbagbo. Alors en transférant Blé Goudé à La Haye, vous deviez bien vous douter que vous alliez compliquer vos relations avec ce parti !
Non, non… D’abord évidemment, le gouvernement – le président de la République – a pris du temps pour regarder cette question. Mais nous devons respecter les accords internationaux que la Côte d’Ivoire a signés. Nous savons tous que Blé Goudé était sous sanction des Nations unies depuis plusieurs années déjà. Donc c’est un cas spécifique auquel le gouvernement devait faire face et c’est ce qui s’est passé maintenant.
Après ce transfèrement, la procureure de la Cour pénale internationale a déclaré : « Si la situation ivoirienne le justifie, je présenterai d’autres affaires devant la Cour, quels que soient le bord ou l’appartenance politique des auteurs des crimes ». Alors demain, si Fatou Bensouda vous demande l’arrestation et le transfèrement d’une personnalité pro-Ouattara, que ferez vous ?
Mais vous savez très bien que le président de la République a dit que lui, il était donc ouvert à examiner toute demande de la Cpi. Mais évidemment, le président de la République a également ajouté que dans les accords signés avec la Cour pénale internationale, quand les Etats ont la capacité de juger leurs citoyens sur leur sol, et bien cela aussi est pris en compte par cette institution. Donc ça peut être le cas, ça peut ne pas l’être. Toutes les demandes seront examinées au cas par cas. Et lorsque la demande sera exprimée, si c’est le cas, la situation sera examinée également par la justice ivoirienne et à ce moment nous donnerons une réponse.
Alors le transfèrement de Charles Blé Goudé n’est pas la seule raison du raidissement de l’opposition. Le Fpi vous accuse de refuser un vrai dialogue. « En un an nous n’avons eu que neuf heures de discussions avec le gouvernement. Les prisonniers n’ont pas été libérés, les exilés sont toujours dehors » dit Affi Nguessan ?
Non, ce n'est pas juste. Le Front populaire ivoirien était avec nous au départ du dialogue avec l’opposition à Bassam. Ça a duré deux jours, ce n’est pas neuf heures. Ensuite il y a eu plusieurs autres rencontres, sans oublier les rencontres extrêmes qui ne sont pas couvertes par la presse. Donc il y a eu plusieurs heures de dialogue. Et je voudrais dire également qu’il y a eu des libérations ! Sinon lui, Affi Nguessan ne serait pas dehors. Il y a eu dix libérations, ensuite quatorze, au nombre desquels il fait partie. Puis sur décision du président de la République en décembre 2013, nous avons libéré- depuis le début de l’année 134 prisonniers. Ça fait au total 158. Et on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de libération. Ensuite les exilés, ce ne sont pas des centaines de milliers qui sont au Ghana, contrairement à ce que Monsieur Pascal Affi Nguessan dit. Alors les derniers chiffres communiqués par le HCR qui datent de dix jours, indiquent que nous avons 74 000 exilés au Ghana, au Libéria et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Donc ce ne sont pas des centaines de milliers qui sont dehors. Et les exilés rentrent par vagues quotidiennement !
Recenser la population alors que des dizaines de milliers d’Ivoiriens sont toujours dehors c’est un passage en force, dit l’opposition.
Non, si vous avez bien vu les réponses que Monsieur Pascal Affi Nguessan vous a données, vous vous rendrez compte qu’il dit que sur le recensement il n’y a pas de problème. Mais il veut prendre le recensement en otage. Il veut en faire une opération politique, alors que c’est une opération de développement. Je ne comprends pas du tout l’argumentaire. Sauf que lui, souhaiterait qu’en contrepartie de l’adhésion au recensement – qui s’impose d’ailleurs à tous les citoyens de par la loi – donc en contrepartie, que nous puissions faire des gestes politiques. Je voudrais dire que les gestes politiques, le gouvernement, le président de la République, en expriment la volonté tous les jours sur les questions de dégel de fonds, vous savez que c’est toute une procédure. Si Dieu le veut, dans les heures, dans les jours à venir, il va avoir des gestes à ce niveau également. Mais je pense qu’il faut être beaucoup plus responsable en évitant d’arrêter le processus de développement.
Le geste politique que veut le Fpi, en réalité vous le savez. C’est une table ronde pour réformer les institutions et notamment la Commission électorale indépendante. Qu’en pensez-vous ?
La réforme de la Commission électorale indépendante, nous sommes tous d’accord là-dessus. Il y aura une nouvelle Commission électorale indépendante qui va prendre en compte le processus électoral, notamment la révision de la liste électorale qui est totalement indépendante du recensement général de la population et de l’habitat. Donc les partis d’opposition, nous ne comprenons pas qu’ils nous ramènent aux Etats généraux de la République qui sont un format expérimenté par le passé sous Laurent Gbagbo et qui n’a pas donné de résultat. Donc nous disons que les questions qui concernent les élections, les libertés publiques… doivent être discutées dans le cadre du dialogue politique opposition/gouvernement, dialogue d’ailleurs que nous allons élargir aux partis membres du Rhdp.
Alors si le dialogue de sourds continue, le Fpi boycottera la présidentielle de 2015. Et du coup, Alassane Ouattara sera réélu sans opposition. Est-ce qu’on ne dira pas qu’il sera mal élu ?
Mais vous, vous savez qu’hier dans ces réponses qui ont été apportées, Monsieur Affi disait que nous n’en n’étions pas là. Moi aussi je voudrais dire la même chose. Nous n’en sommes pas encore là. Il me semble que tous ces regroupements avec la création d’alliance visent justement à préparer les prochaines élections.
Source : rfi .fr