. «Guillou a fait de nous des hommes»
Ancien pensionnaire de l’Académie de Mimos Sifcom, Lato Crespino est un artiste qui chante la femme. Il est notoirement connu pour être l’avocat défenseur des femmes. A la faveur du Festival International de Daoukro, nous l’avons rencontré. De l’académie à ses relations avec les académiciens, en passant par sa conception de femme, l’artiste parle sans détour.
On dit de toi que tu es un homme à femme?
On peut le dire comme ça parce je chante la femme.
Pourquoi spécifiquement la femme?
Je chante la femme parce que c’est grâce à une femme que j’ai eu la vie. Et que je suis en vie. J’ai donc choisi de leur rendre ça!
C’est un hommage à la femme?
Bien sûr!
Ton histoire particulière avec les femmes?
C’est tout simple! A l’époque, tous ceux qui chantaient, chantaient contre les femmes. On traitait les femmes de sorcières, de mange-mil, etc. Et moi, j’ai dit non. Je me suis dit que s’il y a problème quelque part, c’est que ce problème vient de quelque part. J’ai essayé de voir dans le camp opposé à celui de la femme. Et j’ai compris que si la femme est souvent en erreur, c’est à cause de l’homme. C’est l’homme qui la pousse dans l’erreur. J’ai voulu tout simplement les défendre et défendre leur cause. Et exposer au grand jour le mauvais comportement des hommes.
Mais toi, tu es homme?
Naturellement, je suis homme.
Qu’est-ce que ça te fait de prendre fait et cause pour les femmes et non l’inverse.
Je défends les femmes parce que je ressens ce que je dis. Je vis mes messages pour les femmes.
Tu défends laquelle des femmes, ta sœur, ta mère, ta femme, qui exactement?
Je défends ma mère, je défends votre mère. Je défends ma sœur et je défends votre sœur. Et parce que ma mère, quand elle me portait dans son ventre, elle avait deux choix. Le premier, me donner la vie. Et le second, m’avorter. C’est pareil pour toutes les mères. Et au risque de sa vie, elle a accepté de me donner la vie. Cela est déjà suffisant pour moi, pour la défendre à vie. Ce n’est pas parce que je suis un homme que je dois forcément soutenir les hommes. Pour moi, la femme a toujours raison.
Lato et le football, aujourd’hui?
Je dirai, footballeur parce que je l’ai été. Donc, je peux porter l’étiquette de footballeur
Pourquoi tu as raccroché le football si vite?
J’ai arrêté parce que nos dirigeants, Jean Marc Guillou et Roger Ouégnin, avaient eu des problèmes par le passé. Ils se sont séparés. Et nous avions suivi Jean Marc Guillou. De là, l’Académie s’est cassée. Certains de mes collègues se sont fait aider par leurs parents pour pouvoir poursuivre leur carrière. D’autres sont partis grâce à Jean Marc Guillou. Et moi, je n’ai pas pu être sur la liste à cette époque. Quand ça devait être mon tour, l’Académie a pris fin. Et comme je voulais sortir un album, je suis arrivé à la musique ?’’. Surtout qu’à cette époque, je suivais certains artistes comme Dezzy Champion, Ela Mèlèkè et bien d’autres. Je me suis dit : ’’pourquoi ne pas me consacrer à la musique. Et je visais l’Europe. Mais, je ne savais comment m’y rendre, en tant qu’artiste ou footballeur. Il me restait à chercher les voies et moyens pour avoir un visa d’artiste. Et une fois en Europe, je passerais des tests dans les clubs. C’est dans ce contexte que j’ai sorti l’album ’’Ah les hommes’’. Ça a plu à tout le monde. Je suis resté dans la musique. Je partais pour le football, j’ai fait une escale dans la musique et j’ai pris goût à la musique et j’y suis resté.
Aujourd’hui, avec un peu recul, n’as tu pas de regret pour avoir raccroché si vite?
Il n’y a pas de regret dans le sens où je m’en sors dans ce que je fais. Je gagne ma vie. Et le travail que je fais est reconnu par tout le monde, par les journalistes. Exemple, vous êtes en train de m’interviewer parce que vous connaissez ma musique. Vous ne m’interviewez pas en tant footballeur mais plutôt en tant qu’artiste. Aussi, ma musique est-elle reconnue dans le monde par les femmes. Quand on parle de Lato, on dit c’est celui qui chante pour les femmes. C’est déjà quelque chose de grand.
Revenons à votre passage à l’Académie?
Je suis entré à l’Académie depuis 1995. Je fais partie de la deuxième promotion. Je suis de la promotion de Gnegnery, Boka Arthur et autres.
Qu’est-ce que ça te fait de les voir dans le haut niveau du football?
Ça me fait beaucoup plaisir. Parce qu’à l’époque, quand on entrait à l’Académie, chacun voulait devenir un grand footballeur. Chacun voulait être dans un grand club. Aujourd’hui, nous avons plus que la moitié des académiciens qui a réussi. Et moi, ça me fait énormément plaisir de voir toutes ces vedettes. C’est la preuve qu’on a reçu une très bonne formation.
Pour toi qui n’a pas fait une carrière de footballeur...
A l’époque, Jean Marc Guillou aimait à nous répéter qu’il ne formait pas que des footballeurs mais des hommes. On retrouve cette pensée dans le livre de l’un de nos formateurs, Kipré Michel, qui a été mon premier producteur. C’est ce qui fait que je suis devenu aujourd’hui un artiste. Il a fait en sorte que nous soyons des leaders dans tous les domaines où nous sommes. Je suis incontournable dans la musique, et mes amis sont incontournables dans le football, là où ils sont.
Comment trouves-tu ces vedettes du sport?
Ce que je retiens d’eux, c’est qu’ils sont restés humbles. Ils sont restés eux-mêmes. Ils tendent la main à ceux qui souffrent. Je suis allé chez Salomon Kalou, il y a 3 semaines. Il m’a fait visiter son club. On a passé du temps ensemble. Et il m’a même offert une voiture. Là je viens de citer Salomon Kalou, il y a aussi Gnegnery, Kolo Touré, Copa Barry, Didier Zokora, Arthur Boka et autres. Ils ne cessent de m’appeler. Bref, je dirais qu’ils sont tous restés humbles. Et ils aident leurs familles. Et ça me fait énormément plaisir. Ils ne sont pas les seuls à dépenser toutes ces grandes sommes d’argent qu’ils gagnent. Ils ont plein d’hommes qu’ils aident. Ça fait énormément plaisir de savoir qu’ils ont encore les pieds sur terre et qu’ils se souviennent encore de là d’où ils viennent.
Qu’est-ce qu’ils pensent, eux, de toi?
Ils sont très fiers de moi. Et c’est ce qui donne le moral et me réconforte.
En entrant à l’Académie, est-ce que tu t’attendais à devenir artiste musicien?
Non ! Je ne me voyais pas devenir musicien. A l’époque, quand on était dans le car pour l’entraînement, c’était l’ambiance facile. Juste pour motiver les collègues. Déjà, ça me faisait plaisir de savoir que lorsque je donnais de la voix, tous mes amis étaient disposés à m’écouter. Et je ne chantais pas seul. Je chantais avec Zokora Didier, Armando (il est décédé), Boka Arthur et autres. Dieu avait un plan pour moi. De sorte que ce qui était pour moi un amusement est devenu un travail. Et le plan de Dieu s’est réalisé. Et je ne regrette rien. Pour moi, c’est comme un jeu quand je me retrouve sur la scène, pendant que d’autres se cassent la tête pour se trouver des chansons.
Lato est heureux dans sa peau?
Naturellement! Nous sommes tellement nombreux comme artistes que quand on te reconnaît en passant, c’est déjà un mérite. Mieux, aujourd’hui, je suis réputé pour être l’avocat défenseur des femmes, c’est déjà encourageant. Surtout que je me sens aimé pour le travail que je fais.
Lato, marié ?
Non, pas encore. Mais j’ai quelqu’un dans ma vie.
Quels sont tes projets?
Je suis maintenant dans l’accomplissement de mes projets. Je voulais produire des artistes, je le fais déjà. J’ai produit Elhiel, les ’’Mamans des Éléphants’’. J’ambitionne de créer un studio d’enregistrement pour finir ma carrière comme arrangeur d’albums. J’ai commencé la construction de ce studio, j’espère pouvoir le terminer au plus vite.
Réalisée par Germain DJA K
Ancien pensionnaire de l’Académie de Mimos Sifcom, Lato Crespino est un artiste qui chante la femme. Il est notoirement connu pour être l’avocat défenseur des femmes. A la faveur du Festival International de Daoukro, nous l’avons rencontré. De l’académie à ses relations avec les académiciens, en passant par sa conception de femme, l’artiste parle sans détour.
On dit de toi que tu es un homme à femme?
On peut le dire comme ça parce je chante la femme.
Pourquoi spécifiquement la femme?
Je chante la femme parce que c’est grâce à une femme que j’ai eu la vie. Et que je suis en vie. J’ai donc choisi de leur rendre ça!
C’est un hommage à la femme?
Bien sûr!
Ton histoire particulière avec les femmes?
C’est tout simple! A l’époque, tous ceux qui chantaient, chantaient contre les femmes. On traitait les femmes de sorcières, de mange-mil, etc. Et moi, j’ai dit non. Je me suis dit que s’il y a problème quelque part, c’est que ce problème vient de quelque part. J’ai essayé de voir dans le camp opposé à celui de la femme. Et j’ai compris que si la femme est souvent en erreur, c’est à cause de l’homme. C’est l’homme qui la pousse dans l’erreur. J’ai voulu tout simplement les défendre et défendre leur cause. Et exposer au grand jour le mauvais comportement des hommes.
Mais toi, tu es homme?
Naturellement, je suis homme.
Qu’est-ce que ça te fait de prendre fait et cause pour les femmes et non l’inverse.
Je défends les femmes parce que je ressens ce que je dis. Je vis mes messages pour les femmes.
Tu défends laquelle des femmes, ta sœur, ta mère, ta femme, qui exactement?
Je défends ma mère, je défends votre mère. Je défends ma sœur et je défends votre sœur. Et parce que ma mère, quand elle me portait dans son ventre, elle avait deux choix. Le premier, me donner la vie. Et le second, m’avorter. C’est pareil pour toutes les mères. Et au risque de sa vie, elle a accepté de me donner la vie. Cela est déjà suffisant pour moi, pour la défendre à vie. Ce n’est pas parce que je suis un homme que je dois forcément soutenir les hommes. Pour moi, la femme a toujours raison.
Lato et le football, aujourd’hui?
Je dirai, footballeur parce que je l’ai été. Donc, je peux porter l’étiquette de footballeur
Pourquoi tu as raccroché le football si vite?
J’ai arrêté parce que nos dirigeants, Jean Marc Guillou et Roger Ouégnin, avaient eu des problèmes par le passé. Ils se sont séparés. Et nous avions suivi Jean Marc Guillou. De là, l’Académie s’est cassée. Certains de mes collègues se sont fait aider par leurs parents pour pouvoir poursuivre leur carrière. D’autres sont partis grâce à Jean Marc Guillou. Et moi, je n’ai pas pu être sur la liste à cette époque. Quand ça devait être mon tour, l’Académie a pris fin. Et comme je voulais sortir un album, je suis arrivé à la musique ?’’. Surtout qu’à cette époque, je suivais certains artistes comme Dezzy Champion, Ela Mèlèkè et bien d’autres. Je me suis dit : ’’pourquoi ne pas me consacrer à la musique. Et je visais l’Europe. Mais, je ne savais comment m’y rendre, en tant qu’artiste ou footballeur. Il me restait à chercher les voies et moyens pour avoir un visa d’artiste. Et une fois en Europe, je passerais des tests dans les clubs. C’est dans ce contexte que j’ai sorti l’album ’’Ah les hommes’’. Ça a plu à tout le monde. Je suis resté dans la musique. Je partais pour le football, j’ai fait une escale dans la musique et j’ai pris goût à la musique et j’y suis resté.
Aujourd’hui, avec un peu recul, n’as tu pas de regret pour avoir raccroché si vite?
Il n’y a pas de regret dans le sens où je m’en sors dans ce que je fais. Je gagne ma vie. Et le travail que je fais est reconnu par tout le monde, par les journalistes. Exemple, vous êtes en train de m’interviewer parce que vous connaissez ma musique. Vous ne m’interviewez pas en tant footballeur mais plutôt en tant qu’artiste. Aussi, ma musique est-elle reconnue dans le monde par les femmes. Quand on parle de Lato, on dit c’est celui qui chante pour les femmes. C’est déjà quelque chose de grand.
Revenons à votre passage à l’Académie?
Je suis entré à l’Académie depuis 1995. Je fais partie de la deuxième promotion. Je suis de la promotion de Gnegnery, Boka Arthur et autres.
Qu’est-ce que ça te fait de les voir dans le haut niveau du football?
Ça me fait beaucoup plaisir. Parce qu’à l’époque, quand on entrait à l’Académie, chacun voulait devenir un grand footballeur. Chacun voulait être dans un grand club. Aujourd’hui, nous avons plus que la moitié des académiciens qui a réussi. Et moi, ça me fait énormément plaisir de voir toutes ces vedettes. C’est la preuve qu’on a reçu une très bonne formation.
Pour toi qui n’a pas fait une carrière de footballeur...
A l’époque, Jean Marc Guillou aimait à nous répéter qu’il ne formait pas que des footballeurs mais des hommes. On retrouve cette pensée dans le livre de l’un de nos formateurs, Kipré Michel, qui a été mon premier producteur. C’est ce qui fait que je suis devenu aujourd’hui un artiste. Il a fait en sorte que nous soyons des leaders dans tous les domaines où nous sommes. Je suis incontournable dans la musique, et mes amis sont incontournables dans le football, là où ils sont.
Comment trouves-tu ces vedettes du sport?
Ce que je retiens d’eux, c’est qu’ils sont restés humbles. Ils sont restés eux-mêmes. Ils tendent la main à ceux qui souffrent. Je suis allé chez Salomon Kalou, il y a 3 semaines. Il m’a fait visiter son club. On a passé du temps ensemble. Et il m’a même offert une voiture. Là je viens de citer Salomon Kalou, il y a aussi Gnegnery, Kolo Touré, Copa Barry, Didier Zokora, Arthur Boka et autres. Ils ne cessent de m’appeler. Bref, je dirais qu’ils sont tous restés humbles. Et ils aident leurs familles. Et ça me fait énormément plaisir. Ils ne sont pas les seuls à dépenser toutes ces grandes sommes d’argent qu’ils gagnent. Ils ont plein d’hommes qu’ils aident. Ça fait énormément plaisir de savoir qu’ils ont encore les pieds sur terre et qu’ils se souviennent encore de là d’où ils viennent.
Qu’est-ce qu’ils pensent, eux, de toi?
Ils sont très fiers de moi. Et c’est ce qui donne le moral et me réconforte.
En entrant à l’Académie, est-ce que tu t’attendais à devenir artiste musicien?
Non ! Je ne me voyais pas devenir musicien. A l’époque, quand on était dans le car pour l’entraînement, c’était l’ambiance facile. Juste pour motiver les collègues. Déjà, ça me faisait plaisir de savoir que lorsque je donnais de la voix, tous mes amis étaient disposés à m’écouter. Et je ne chantais pas seul. Je chantais avec Zokora Didier, Armando (il est décédé), Boka Arthur et autres. Dieu avait un plan pour moi. De sorte que ce qui était pour moi un amusement est devenu un travail. Et le plan de Dieu s’est réalisé. Et je ne regrette rien. Pour moi, c’est comme un jeu quand je me retrouve sur la scène, pendant que d’autres se cassent la tête pour se trouver des chansons.
Lato est heureux dans sa peau?
Naturellement! Nous sommes tellement nombreux comme artistes que quand on te reconnaît en passant, c’est déjà un mérite. Mieux, aujourd’hui, je suis réputé pour être l’avocat défenseur des femmes, c’est déjà encourageant. Surtout que je me sens aimé pour le travail que je fais.
Lato, marié ?
Non, pas encore. Mais j’ai quelqu’un dans ma vie.
Quels sont tes projets?
Je suis maintenant dans l’accomplissement de mes projets. Je voulais produire des artistes, je le fais déjà. J’ai produit Elhiel, les ’’Mamans des Éléphants’’. J’ambitionne de créer un studio d’enregistrement pour finir ma carrière comme arrangeur d’albums. J’ai commencé la construction de ce studio, j’espère pouvoir le terminer au plus vite.
Réalisée par Germain DJA K