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Politique Publié le mardi 22 avril 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / William Koffi membre du bureau politique du PDCI : ‘‘Ouattara est notre adversaire’’

William Koffi est membre du bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Il est président de la coordination des mouvements et associations de soutien au PDCI-RDA et au président Henri Konan Bédié. Dans cette interview il s’insurge contre la candidature unique au RHDP et donne sa position sur la rupture du dialogue avec le gouvernement par le Front populaire Ivoirien (FPI)
L’actualité, c’est la candidature unique du Président Alassane Ouattara. Des cadres du PDCI notamment ceux de Monascau lui ont apporté leur soutien. La direction du PDCI n’a toujours pas donné sa position.
La logique, ce sont les résolutions du congrès. Le congrès a été très clair là-dessus. Le Pdci doit présenter un candidat qui doit être un militant actif du PDCI-RDA. Maintenant, nous respectons l’opinion de ceux qui veulent qu’Alassane Ouattara soit candidat unique. C’est un avis, c’est une suggestion qu’ils font, mais qui ne s’impose aucunement au parti.

Vous parlez d’un candidat du PDCI militant actif. Pourquoi, militant actif ? Le président Ouattara ne peut-il pas se proposer d’être le candidat du PDCI ?
Aucunement le président Ouattara ne peut être le candidat du PDCI-RDA. Non, il ne faut pas faire l’injure au PDCI-RDA de croire qu’Houphouët et Bédié n’ont pas formé suffisamment de hauts cadres dans ce pays pour pouvoir les présenter à une élection présidentielle. C’est pour ne pas arriver à cela que le congrès a dit ‘‘un militant actif’’. C’est pour baliser cette route. Aujourd’hui, le président Henri Konan Bédié sait que le peuple ivoirien, les militants du Pdci l’ont soutenu, il a eu plus d’un million 246.000 voix. Donc si lui-même, il n’est pas au perchoir, il a une chance de ramener le PDCI au perchoir. Et je vous donne ma parole que, selon les dernières conversations que nous avons eues, le président Bédié soutiendra effectivement un candidat du Pdci-Rda. Pour nous le Président Alassane Ouattara est l’adversaire du PDCI.

Donc, est-ce que lui-même ne sera pas candidat ?
Le président Henri Konan Bédié ne sera pas candidat. La loi de ce pays lui dit qu’il ne peut plus être candidat. Il soutiendra un candidat du Pdci-Rda.

Vous êtes très optimiste quant à la victoire du Pdci-Rda pour les élections dans un an. Vous avez été considéré, en dépit de cet optimisme, comme des jeunes voyous à la solde d’un mouvement qui coure à contre-courant des objectifs du Rhdp et du PdCI-RDA. Alors, comment peut-on envisager l’avenir du Rhdp avec vous en cas de présence effective d’un candidat du Pdci-Rda ?
Vous savez, l’aîné Abinan Kouakou qui a dit cela, je ne vais pas lui répondre. Mais je dirai purement et simplement qu’il arrête d’insulter Bédié. Parce qu’en disant de Bédié que les noms qu’il a proposé à l’élection du bureau politique au congrès sont des voyous, ce n’est pas nous qu’il insulte. Mais, il traite Bédié d’incapable de choisir les hommes qu’il faut pour le parti. Sa première injure à Bédié a été le fait qu’il a continué de parler de candidature unique malgré les mises en garde du président Bédié. Bédié, après le Secrétariat exécutif, à Daoukro, l’a interpellé pour lui dire d’arrêter de parler de candidature unique, il ne l’a pas fait. Encore une fois, à la dernière réunion du bureau politique, il l’a interpellé à nouveau, il ne l’a pas fait. Alors si l’aîné Abinan qui traite Bédié d’incapable, qui ne sait pas ce qu’il veut pour le Pdci, alors nous serons obligé de le traduire devant le conseil de discipline du Pdci-Rda pour qu’il réponde de son indiscipline vis-à-vis du parti.

Mais qui est le prototype de ce futur candidat du Pdci ?
Je vous ai donné rendez-vous en octobre. La convention du Pdci-Rda c’est en octobre.

Supposons que le président Bédié vous demande le sacrifice suprême au nom de la reconstruction nationale de soutenir la candidature de Ouattara ?
Le président Bédié n’est pas le PDCI-RDA. Si le Pdci ne doit pas avoir de candidat, c’est un autre congrès qui dira qu’il n’y as pas de candidat ; Je parle ici d’institution du parti, je parle d’organe du parti. L’organe suprême a décidé, les gens qui les mettent en pratique, le président Bédié est une figure emblématique au PDCI-RDA que tous les militants, que moi-même personnellement, nous respectons. Mais, je tiens à vous le dire, il est très jaloux de son Pdci-Rda. Et puis les gens disent que le PDCI veut le poste de vice-présidence. Ce poste peut être dévolu au RDR, à l’UDPCI, pourquoi pas au FPI s’ils ont la capacité.

Vous êtes jeunes, aujourd’hui, quel est votre point de vue sur le transfèrement de Charles Blé Goudé à la CPI ?
Ecoutez, je parle du Pdci, et je préfère ne pas me prononcer là-dessus. Parce que si j’émets un avis ce serait un avis personnel. Mais, je pense que différentes commissions ont été mise en place par l’Etat de Côte d’Ivoire, pour que l’apaisement se passe. Là je m’adresse à vous en tant que membre du bureau politique du Pdci et non en tant que citoyen ivoirien. Donc, mon avis sur ce transfèrement, engagera peut-être le parti.

Est-ce à -dire que le Pdci a aujourd’hui des militants disciplinés ?
Absolument. Nous observons les indisciplinés, c’est pourquoi, nous les ramenons à la règle. On aurait pu traduire automatiquement Abinan Kouakou, Bah Daouda, Alain Donwahi et Empirus devant le conseil de discipline. C’est pourquoi, je vous ai dit pourquoi, on ne claque pas la porte au gouvernement. Chacun à sa manière de faire. Pour nous, depuis Houphouët-Boigny, c’est le dialogue qui prévaut. Vous avez vu que ceux même qui ont participé au coup d’Etat de 1999, qui ont soutenu les adversaires qui ont renversé Bédié, sont revenus encore au bureau politique. Au PDCI-RDA, chacun a sa manière de gérer une crise. On s’assoit et on discute. On travaille ensemble pour que le pays sorte de crise.

Récemment, lors d’une rencontre à la permanence de votre parti, le porte-parole du Pdci, Kouassi Adjoumani a eu dire qu’il faut que les deux parties soient traduits devant la justice internationale et qu’il y ait une justice équitable. Et les partisans de Soro Guillaume n’ont pas apprécié cette déclaration. Quel est votre commentaire?
Vous avez la version officielle du Pdci-Rda qui est un parti de justice. Si aujourd’hui, dans le monde entier, on reconnaît que les deux parties ont fait des mauvaises actions, il faut que les deux parties se retrouvent là-bas. Si Soro a commis des actes et qu’ils doivent le traduire devant la justice, il ira devant la justice.

Nous allons revenir à l’opposition ivoirienne. Notamment, le FPI qui demande à boycotter la réconciliation nationale, le recensement général de la population.
Le boycott du RGPH. C’est ce que je viens de dire, chacun à sa vision. Est-ce que c’est courageux pour le FPI de boycotter le recensement général de la population ? C’est eux seuls, leur convention qui a décidé. Donc, je ne les juge pas. Ça j’insiste là-dessus. Je ne juge pas l’attitude du FPI parce qu’en tant que parti organisé, ils sont libres de leurs actions. Le droit de ne pas participer au recensement existe dans la constitution ivoirienne. Donc, ils ont le droit de ne pas participer. En même temps, le peuple de Côte d’Ivoire a le droit d’avoir des statistiques fiables pour son développement. Tant que le gouvernement me dit ce à quoi ça va servir, en attendant qu’on utilise ces résultats à d’autres fins, je m’arrête à cela. Parce que ce sont 12 milliards à peu près qui sont mis à la disposition de l’INS pour le recensement général. Quand je sais que des hôpitaux, des routes et beaucoup d’autres infrastructures peuvent être encore construites pour le bien-être de la population. Donc, c’est une action jugée. C’est pourquoi, tout à l’heure, j’ai dit que le Rdr a sa vision, le Pdci a sa vision.

Un mot sur la gestion du président Ouattara
Le président Ouattara travaille bien. La Côte d’Ivoire est en train de s’apaiser. La preuve, le président du FPI, Affi N’Guessan fait ses tournées, la JFPI a eu son assemblée générale et projette même un rassemblement à la place de la république. Personne n’a été mis en prison. Donc, il y a eu une crise, il ne faut pas l’oublier, qui a fait plus de 3000 morts, la cicatrisation n’est pas facile. Mais petit à petit, il travaille dans le sens de l’apaisement du peuple de Côte d’Ivoire pour qu’on accepte l’autre. Maintenant, la gestion du pouvoir d’Etat, c’est autre chose. Un parti politique se crée pour diriger un pays. A partir du moment où nous avons dirigé ce pays et que les ivoiriens nous réclament, on viendra pour répondre à l’appel du peuple ivoirien.

Le FPI a décidé de rompre le dialogue avec le gouvernement et annonce des heures chaudes.
Mais je leur dirai purement et simplement de ne pas faire cela. Parce que la Côte d’Ivoire n’en a pas besoin en ce moment. Le FPI doit se ressaisir. Et le porte-parole Adjoumani Kouassi a dit lorsque le FPI a lancé ce mot d’ordre, il a dit que le FPI ne doit pas faire cela. La violence n’est pas une solution à la situation de crise à laquelle nous sortons.

Réalisée Touré Youssouf
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