Auteur de deux livres sur le bon usage de la langue française, Germain Zamblé Bi explique pourquoi les Ivoiriens commettent des fautes.
-Pourquoi avoir écrit un livre intitulé «Parler et écrire correctement en français ; Pièges et difficultés à éviter» ?
Parler correctement en français, c’est se respecter et respecter ceux qui nous écoutent. C’est la langue de communication par excellence en Côte d’Ivoire. Il est bon qu’on puisse bien s’exprimer dans cette langue.
Est-ce à dire que les Ivoiriens s’expriment mal en français ?
Il y a des fautes que nous faisons sans le savoir. On ne dit pas, par exemple, ‘’un table-banc’’, comme on a coutume de l’entendre, on dit ‘’une table-banc’’. On ne dit pas ‘’repondre’’ mais ‘’répondre’’. On ne dit pas ‘’la chaîne une’’ de la télévision, mais ‘’la chaîne un’’. C’est autant d’anomalies que j’ai constatées. En tant que modeste usager de cette langue, j’apporte ma petite pierre à l’édifice, en permettant de trouver un manuel de référence.
Pensez-vous que deux bouquins de ce genre suffisent pour changer la donne ?
Je ne suis pas seul en Côte d’Ivoire. Avec les enseignants, les écrivains et tous ceux qui aiment cette langue, nous faisons de notre mieux. Si on écorche une langue, il peut avoir des incompréhensions. Aujourd’hui, certaines personnes utilisent des mots ou expressions qui signifient le contraire de ce qu’elles veulent dire. C’est tout le sens de ces petits ouvrages qui leur permettent de trouver les mots corrects et améliorer leur langage.
Comment sélectionnez-vous les mots et expressions que vous mettez dans votre bouquin ?
C’est par rapport à ce que j’écoute et ce que je lis dans les journaux. C’est lorsque quelque chose attire mon attention que je retiens le mot.
Ces fautes proviennent-elles de certaines personnalités comme des ministres ?
Non. Ce ne sont pas des ministres, ni le pauvre paysan, encore moins le citoyen lambda. J’ai dit que le livre marche bien en France. Mais là-bas, les ministres ne font pas des fautes de ce genre. On fait des fautes sans le savoir. Celui qui dit ‘’chaîne une de télévision’’, ne sait pas qu’ici il s’agit de l’adjectif numéral cardinal. Il s’agit de nous cultiver davantage et de mettre cela à la disposition du grand public. Comme le dit le philosophe, ‘’Ce que je sais, c’est que je ne sais pas’’. C’est en cherchant que j’ai su comment il faut dire certaines choses. On apprend toujours. On fait souvent des fautes parce que ce n’est pas notre domaine. Quand c’est un livre qu’on parcourt, on comprend mieux et on évite ces erreurs.
Il y a aussi des problèmes de prononciation que vous relevez. Est-ce à dire que les Ivoiriens prononcent mal les mots ?
Oui. Si on écoute un Yacouba qui prononce un mot, on se tord de rire. Parfois si on ne fait pas attention, on ne sait pas que c’est ce mot qu’il a dit. Par exemple, lorsque le ‘’R’’ se trouve en position initiale, l’Attié a des problèmes pour le prononcer. Chez les Gouro, on ne lit pas le ‘’A’’ en position initiale. En fonction de nos contrées, il y a ce qu’on appelle les interférences linguistiques. La langue maternelle peut jouer sur la langue officielle.
Les Ivoiriens lisent-ils ?
Ils lisent ce qui les intéresse. Je pense qu’ils ont envie de lire, de bien s’exprimer et écrire. Il faut que ceux qui savent trouvent les ouvrages et les mettent à leur disposition.
Que pensez-vous des abréviations dans les Sms ?
Concernant les Sms, les gens veulent être concis. On ne peut pas en vouloir à quelqu’un pour cela. Mais quand dans l’écrit, on a affaire à un public, on doit essayer de moduler son langage. Quand je suis à Adjamé-Abrass, je n’ai pas le même langage que lorsque je suis à l’Université avec les étudiants. Pour aller plus loin, il y a partout dans le monde de petits langages que les jeunes adoptent pour se faire entendre et comprendre. Ce que je dis, c’est que lorsqu’on est dans un cadre formel, il faut utiliser le bon langage.
Réalisé par Sanou A.
-Pourquoi avoir écrit un livre intitulé «Parler et écrire correctement en français ; Pièges et difficultés à éviter» ?
Parler correctement en français, c’est se respecter et respecter ceux qui nous écoutent. C’est la langue de communication par excellence en Côte d’Ivoire. Il est bon qu’on puisse bien s’exprimer dans cette langue.
Est-ce à dire que les Ivoiriens s’expriment mal en français ?
Il y a des fautes que nous faisons sans le savoir. On ne dit pas, par exemple, ‘’un table-banc’’, comme on a coutume de l’entendre, on dit ‘’une table-banc’’. On ne dit pas ‘’repondre’’ mais ‘’répondre’’. On ne dit pas ‘’la chaîne une’’ de la télévision, mais ‘’la chaîne un’’. C’est autant d’anomalies que j’ai constatées. En tant que modeste usager de cette langue, j’apporte ma petite pierre à l’édifice, en permettant de trouver un manuel de référence.
Pensez-vous que deux bouquins de ce genre suffisent pour changer la donne ?
Je ne suis pas seul en Côte d’Ivoire. Avec les enseignants, les écrivains et tous ceux qui aiment cette langue, nous faisons de notre mieux. Si on écorche une langue, il peut avoir des incompréhensions. Aujourd’hui, certaines personnes utilisent des mots ou expressions qui signifient le contraire de ce qu’elles veulent dire. C’est tout le sens de ces petits ouvrages qui leur permettent de trouver les mots corrects et améliorer leur langage.
Comment sélectionnez-vous les mots et expressions que vous mettez dans votre bouquin ?
C’est par rapport à ce que j’écoute et ce que je lis dans les journaux. C’est lorsque quelque chose attire mon attention que je retiens le mot.
Ces fautes proviennent-elles de certaines personnalités comme des ministres ?
Non. Ce ne sont pas des ministres, ni le pauvre paysan, encore moins le citoyen lambda. J’ai dit que le livre marche bien en France. Mais là-bas, les ministres ne font pas des fautes de ce genre. On fait des fautes sans le savoir. Celui qui dit ‘’chaîne une de télévision’’, ne sait pas qu’ici il s’agit de l’adjectif numéral cardinal. Il s’agit de nous cultiver davantage et de mettre cela à la disposition du grand public. Comme le dit le philosophe, ‘’Ce que je sais, c’est que je ne sais pas’’. C’est en cherchant que j’ai su comment il faut dire certaines choses. On apprend toujours. On fait souvent des fautes parce que ce n’est pas notre domaine. Quand c’est un livre qu’on parcourt, on comprend mieux et on évite ces erreurs.
Il y a aussi des problèmes de prononciation que vous relevez. Est-ce à dire que les Ivoiriens prononcent mal les mots ?
Oui. Si on écoute un Yacouba qui prononce un mot, on se tord de rire. Parfois si on ne fait pas attention, on ne sait pas que c’est ce mot qu’il a dit. Par exemple, lorsque le ‘’R’’ se trouve en position initiale, l’Attié a des problèmes pour le prononcer. Chez les Gouro, on ne lit pas le ‘’A’’ en position initiale. En fonction de nos contrées, il y a ce qu’on appelle les interférences linguistiques. La langue maternelle peut jouer sur la langue officielle.
Les Ivoiriens lisent-ils ?
Ils lisent ce qui les intéresse. Je pense qu’ils ont envie de lire, de bien s’exprimer et écrire. Il faut que ceux qui savent trouvent les ouvrages et les mettent à leur disposition.
Que pensez-vous des abréviations dans les Sms ?
Concernant les Sms, les gens veulent être concis. On ne peut pas en vouloir à quelqu’un pour cela. Mais quand dans l’écrit, on a affaire à un public, on doit essayer de moduler son langage. Quand je suis à Adjamé-Abrass, je n’ai pas le même langage que lorsque je suis à l’Université avec les étudiants. Pour aller plus loin, il y a partout dans le monde de petits langages que les jeunes adoptent pour se faire entendre et comprendre. Ce que je dis, c’est que lorsqu’on est dans un cadre formel, il faut utiliser le bon langage.
Réalisé par Sanou A.