Abidjan – « Les abondantes ressources naturelles de l’Afrique représentent une occasion unique d’améliorer considérablement la vie des citoyens africains, mais ces ressources sont trop souvent pillées par des fonctionnaires corrompus et des investisseurs étrangers », selon un important nouveau rapport présenté jeudi par Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies.
D’après un communiqué de l’Organisation de la presse africaine (APO), le rapport note que la hausse des inégalités empêche également l’Afrique de saisir cette opportunité. Le rapport 2014 de l’Africa Progress Panel (http://www.africaprogresspanel.org), intitulé "Céréales, pêche et capitaux : financer la révolution verte et la révolution bleue de l’Afrique", invite les dirigeants politiques africains à prendre dès maintenant des mesures concrètes afin de réduire les inégalités en investissant dans l’agriculture.
Il réclame également une action internationale afin de mettre un terme à ce qu’il décrit comme le pillage des forêts et des océans du continent. « Après plus de dix années de croissance, il y a matière à se réjouir », a déclaré Kofi Annan à la présentation officielle du rapport, à Abuja (Nigeria).
« Mais il est temps de se demander pourquoi une telle croissance n’a que si peu contribué à sortir la population de la pauvreté, et pourquoi une si grande partie des richesses naturelles de l’Afrique est gaspillée dans des pratiques de corruption et des activités d’investissement peu scrupuleuses », ajoute-t-il.
« L’Afrique est un continent d’une grande richesse, alors pourquoi la part de l’Afrique dans la malnutrition et les décès d’enfants à l’échelle mondiale augmente-t-elle si vite ? Parce que les inégalités altèrent le lien entre la croissance économique et les améliorations en matière de bien-être », explique-t-il.
Bien que le revenu moyen ait augmenté d’un tiers ces dix dernières années, il y a davantage d’Africains qui vivent dans la pauvreté aujourd’hui (environ 415 millions) qu’à la fin des années 1990. Les nouveaux objectifs mondiaux de développement viseront sans doute à éradiquer la pauvreté d’ici 2030, mais si les tendances actuelles se poursuivent, un Africain sur cinq souffrira encore de la pauvreté à cette échéance.
Kofi Annan, a joué un rôle central dans la définition des objectifs du Millénaire pour le développement. « En souscrivant au nouveau cadre de développement mondial, les pays devraient s’engager non seulement à réaliser des objectifs ambitieux, mais également à réduire les écarts injustifiables qui existent dans la région entre les riches et les pauvres, entre les populations des zones urbaines et rurales, et entre les hommes et les femmes », dit-il.
Le rapport présente l’agriculture comme la clé d’une croissance qui réduira la pauvreté. Il souligne qu’en Afrique, la plupart des pauvres vivent et travaillent dans des zones rurales, généralement en tant que petits exploitants agricoles, et préconise une révolution verte 100 % africaine, qui adapterait les enseignements tirés de l’expérience asiatique aux réalités africaines.
L’Afrique importe actuellement 35 milliards de dollars US de produits alimentaires, car l’agriculture locale est confrontée à une faible productivité, à un manque d’investissements chronique et à un protectionnisme régional. Une hausse des investissements dans les infrastructures et la recherche pourrait augmenter de façon spectaculaire les rendements africains et les revenus des agriculteurs. Par ailleurs, on pourrait ouvrir de nouveaux marchés en éliminant les obstacles qui limitent les échanges commerciaux à l’intérieur de l’Afrique.
S’il est vrai que le Rapport 2014 sur les progrès en Afrique se montre critique à l’égard des gouvernements africains, il incite également la communauté internationale à soutenir les efforts de développement de la région. Il montre que la pêche et l’exploitation forestière sont deux domaines dans lesquels les règles multilatérales doivent être renforcées afin de lutter contre le pillage des ressources naturelles.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée a atteint des proportions épidémiques dans les eaux côtières africaines. On estime que les pertes s’élèvent au bas mot à 1,3 milliard de dollars US par an en Afrique de l’Ouest. Au-delà du coût financier, ce pillage anéantit les communautés de pêcheurs en les privant d’opportunités essentielles en matière de pêche, de transformation et de commerce. L’Afrique perd également 17 milliards de dollars US à cause des activités illégales d’abattage.
« Il y a en Afrique une résilience et une créativité extraordinaires », déclare Kofi Annan. « Nos jeunes, de plus en plus nombreux, sont énergiques. Nos entrepreneurs, très dynamiques, utilisent les technologies pour transformer la vie de la population. Nous avons suffisamment de ressources pour nourrir non seulement la population africaine, mais également celle d’autres régions. Il est temps pour les dirigeants africains de libérer ce potentiel considérable », conclut-il.
cmas
D’après un communiqué de l’Organisation de la presse africaine (APO), le rapport note que la hausse des inégalités empêche également l’Afrique de saisir cette opportunité. Le rapport 2014 de l’Africa Progress Panel (http://www.africaprogresspanel.org), intitulé "Céréales, pêche et capitaux : financer la révolution verte et la révolution bleue de l’Afrique", invite les dirigeants politiques africains à prendre dès maintenant des mesures concrètes afin de réduire les inégalités en investissant dans l’agriculture.
Il réclame également une action internationale afin de mettre un terme à ce qu’il décrit comme le pillage des forêts et des océans du continent. « Après plus de dix années de croissance, il y a matière à se réjouir », a déclaré Kofi Annan à la présentation officielle du rapport, à Abuja (Nigeria).
« Mais il est temps de se demander pourquoi une telle croissance n’a que si peu contribué à sortir la population de la pauvreté, et pourquoi une si grande partie des richesses naturelles de l’Afrique est gaspillée dans des pratiques de corruption et des activités d’investissement peu scrupuleuses », ajoute-t-il.
« L’Afrique est un continent d’une grande richesse, alors pourquoi la part de l’Afrique dans la malnutrition et les décès d’enfants à l’échelle mondiale augmente-t-elle si vite ? Parce que les inégalités altèrent le lien entre la croissance économique et les améliorations en matière de bien-être », explique-t-il.
Bien que le revenu moyen ait augmenté d’un tiers ces dix dernières années, il y a davantage d’Africains qui vivent dans la pauvreté aujourd’hui (environ 415 millions) qu’à la fin des années 1990. Les nouveaux objectifs mondiaux de développement viseront sans doute à éradiquer la pauvreté d’ici 2030, mais si les tendances actuelles se poursuivent, un Africain sur cinq souffrira encore de la pauvreté à cette échéance.
Kofi Annan, a joué un rôle central dans la définition des objectifs du Millénaire pour le développement. « En souscrivant au nouveau cadre de développement mondial, les pays devraient s’engager non seulement à réaliser des objectifs ambitieux, mais également à réduire les écarts injustifiables qui existent dans la région entre les riches et les pauvres, entre les populations des zones urbaines et rurales, et entre les hommes et les femmes », dit-il.
Le rapport présente l’agriculture comme la clé d’une croissance qui réduira la pauvreté. Il souligne qu’en Afrique, la plupart des pauvres vivent et travaillent dans des zones rurales, généralement en tant que petits exploitants agricoles, et préconise une révolution verte 100 % africaine, qui adapterait les enseignements tirés de l’expérience asiatique aux réalités africaines.
L’Afrique importe actuellement 35 milliards de dollars US de produits alimentaires, car l’agriculture locale est confrontée à une faible productivité, à un manque d’investissements chronique et à un protectionnisme régional. Une hausse des investissements dans les infrastructures et la recherche pourrait augmenter de façon spectaculaire les rendements africains et les revenus des agriculteurs. Par ailleurs, on pourrait ouvrir de nouveaux marchés en éliminant les obstacles qui limitent les échanges commerciaux à l’intérieur de l’Afrique.
S’il est vrai que le Rapport 2014 sur les progrès en Afrique se montre critique à l’égard des gouvernements africains, il incite également la communauté internationale à soutenir les efforts de développement de la région. Il montre que la pêche et l’exploitation forestière sont deux domaines dans lesquels les règles multilatérales doivent être renforcées afin de lutter contre le pillage des ressources naturelles.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée a atteint des proportions épidémiques dans les eaux côtières africaines. On estime que les pertes s’élèvent au bas mot à 1,3 milliard de dollars US par an en Afrique de l’Ouest. Au-delà du coût financier, ce pillage anéantit les communautés de pêcheurs en les privant d’opportunités essentielles en matière de pêche, de transformation et de commerce. L’Afrique perd également 17 milliards de dollars US à cause des activités illégales d’abattage.
« Il y a en Afrique une résilience et une créativité extraordinaires », déclare Kofi Annan. « Nos jeunes, de plus en plus nombreux, sont énergiques. Nos entrepreneurs, très dynamiques, utilisent les technologies pour transformer la vie de la population. Nous avons suffisamment de ressources pour nourrir non seulement la population africaine, mais également celle d’autres régions. Il est temps pour les dirigeants africains de libérer ce potentiel considérable », conclut-il.
cmas