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Politique Publié le samedi 24 mai 2014 | Nord-Sud

Forces françaises en Côte d’Ivoire: Pourquoi Paris renforce ses troupes à Abidjan

Les autorités françaises ont décidé de passer à une autre phase de la coopération militaire, en donnant de nouvelles missions à leurs troupes en Afrique de l’Ouest. Celles qui prendront pied sur le site de l’ancien 43ème Bima, à Port-Bouët, ont pour vocation de traquer le terrorisme en plus de l’appui à la force onusienne sur place.

Un changement est annoncé dans le dispositif militaire français. La Licorne présente sur le territoire ivoirien depuis 12 ans cède la place aux Forces françaises en Côte d’Ivoire (Ffci), le 1er janvier prochain. La nouvelle rendue publique début mai par le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, est motivée par plusieurs raisons.

En effet, cette mutation n’interviendrait pas si un cadre institutionnel politique amélioré n’y faisait pas droit. «La révision des accords de coopération qui nous lient à la Côte d’Ivoire, veut pour preuve le ministre, témoigne de cette nouvelle donne». Abidjan est disposée à accueillir ces nouvelles troupes. Un Conseil des ministres l’a attesté, début mai, à travers l’adoption du texte portant renforcement de la coopération (militaire) entre les deux pays. Aussi, le projet de ratification de cet accord est en cours de transmission au Parlement. Une volonté politique, dont découle la transformation de Licorne en Ffci, situe depuis le 12 octobre 2012 l’esprit de ce mouvement de troupes.

A la date indiquée, l’objectif fixé par l’Elysée est d’opérer une «flexibilité» de l’engagement de Paris par rapport aux interventions militaires en Afrique de l’Ouest de façon générale. En clair, l’Hexagone a choisi de mettre un accent sur quatre principaux axes d’assistance. A savoir, l’accompagnement des forces locales, l’aide à la construction d’une capacité africaine de maintien de la paix, la veille opérationnelle, et l’aptitude à soutenir la montée en puissance rapide d’une opération.

Cette politique sera traduite dans les faits par une entité dénommée Forces de présence en Afrique de l’Ouest. Elle commande les troupes stationnées à Abidjan, à Djibouti (Tchad), à Dakar (Sénégal) et à Libreville (Gabon).

Pour ce qui est spécifiquement des Ffci, elles sont appelées à assurer conséquemment une veille de la façade ouest du continent. Il est donc question de contrôler voire stopper le terrorisme rampant dans la bande sahélo-sahélienne,  zone réputée de trafics de tous genres.

La France concentre ses forces dans cette zone géographie. D’ailleurs, le ministre Le Drian révèle les effectifs qui y seront déployés.

«(…)Sur le Mali, maintenant, dit-il, les forces des Nations unies sont là, et que l’armée malienne se reconstitue, grâce d’ailleurs à l’appui de l’Union européenne, et notre rôle à nous c’est de poursuivre le contre-terrorisme, non seulement au Nord-Mali, mais aussi au Nord-Niger, mais aussi au Tchad, et nous sommes en train de réorganiser notre dispositif pour que 3000 militaires français soient dans cette lutte contre le terrorisme».

Mais dans la capitale économique ivoirienne, ce sont 800 hommes qui seront mis en alerte maximale. Leur présence sur les bords de la lagune Ebrié va ainsi aider à des interventions éventuelles sur d’autres théâtres, à partir de la Côte d’Ivoire. Ils pourraient soutenir aussi des opérations qui peuvent se développer dans le cadre du contre-terrorisme.

En somme, par cette montée en puissance, c’est le lieu de le dire, Paris définit «une nouvelle dimension» de coopération militaire.


Bidi Ignace (Avec Sercom Licorne)
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