Ouverte le 30 avril, la première affaire criminelle s’est aussitôt refermée. Ouédraogo Boureima et Somé Naba Dekolé n’ont pas comparu à la barre de la cour. Ils sont accusés des faits de viol, de vol en réunion par effraction et d’association de malfaiteurs. Les faits se sont déroulés en septembre 1994 dans la capitale économique, Abidjan. Arrêtés, les suspects ont été placés sous mandat de dépôt le 26 septembre 1994. Le 24 février 1995, Boureima et son complice ont bénéficié de la liberté provisoire. Depuis cette date jusqu’au 30 avril 2014, soit 20 ans après les faits, les accusés ont brillé par leur absence à l’audience de ce mercredi de la cour d’assises du Plateau. Les procès se suivent et se ressemblent. Le vendredi 2 mai, le président de la cour et les sept jurés reviennent au tribunal. Tous les artifices sont utilisés pour montrer au public la tenue des assises. On voit le drapeau national qui flotte à l’entrée principale du palais de justice d’Abidjan-Plateau. A l’intérieur de la salle d’audience, on aperçoit encore l’emblème national. La seconde affaire criminelle de cette première session concerne Sawadogo Sambologo. Il a donné des coups mortels à sa victime.
Appréhendé, il a été mis sous mandat de dépôt le 26 février 1996. Déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), le présumé coupable est introuvable jusqu’à la date de son procès le 2 mai dernier. Pareil pour Coulibaly Tolon. Lui qui a bénéficié d’une liberté provisoire le 15 février 1996 à la suite de son interpellation le 24 août 1995 pour les faits de tentative de meurtre et de détention illégale d’arme à feu commis à Aboisso. Son procès a été ouvert le 5 mai sans lui. Comme ces trois premières affaires inscrites au rôle de la cour d’assises d’Abidjan-Plateau, tous les procès ont été ouverts sans les accusés. A la date du 3 juin, ce sont 18 dossiers qui ont été ouverts et aussitôt renvoyés par le président de la cour et les jurés. Aucune peine n’a été prononcée car les accusés ont brillé par leur absence à l’audience. Pour comprendre les raisons de la non-comparution des suspects, nous avons interrogé le 23 mai des magistrats et des sources au greffe de la cour d’appel près le tribunal d’Abidjan-Plateau. Ces derniers ont accepté de parler sous le sceau de l’anonymat, eu égard au fait qu’ils sont astreints au devoir de reserve. «Les assises ont commencé. Pour cette première session, il y a 23 affaires criminelles inscrites au rôle. Les accusés ne comparaissent pas pour deux raisons fondamentales. D’abord, il y a le cas des personnes qui ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt à la Maca. Mais ces individus se sont évadés de la prison. Aujourd’hui, on a aucune trace pouvant les rattraper», affirme un juge de la cour qui s’empresse d’énumérer le second cas de figure. Selon lui, des accusés ont bénéficié de liberté provisoire sans pour autant donner de garanties de représentation. «Une fois dehors, ces personnes ont disparu dans la nature. On n’arrive pas à mettre la main sur elles. C’est ce qui peut expliquer le fait qu’elles ne comparaissent pas. Mais tout doit être mis en œuvre pour qu’à la seconde session, elles viennent répondre de leurs actes », ajoute notre interlocuteur. Au greffe de la cour d’appel, l’on précise que la non-comparution des prévenus s’explique en partie par la prescription de l’affaire qui est de 10 ans à partir du dernier acte du juge d’instruction.
Ouattara Moussa
Appréhendé, il a été mis sous mandat de dépôt le 26 février 1996. Déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), le présumé coupable est introuvable jusqu’à la date de son procès le 2 mai dernier. Pareil pour Coulibaly Tolon. Lui qui a bénéficié d’une liberté provisoire le 15 février 1996 à la suite de son interpellation le 24 août 1995 pour les faits de tentative de meurtre et de détention illégale d’arme à feu commis à Aboisso. Son procès a été ouvert le 5 mai sans lui. Comme ces trois premières affaires inscrites au rôle de la cour d’assises d’Abidjan-Plateau, tous les procès ont été ouverts sans les accusés. A la date du 3 juin, ce sont 18 dossiers qui ont été ouverts et aussitôt renvoyés par le président de la cour et les jurés. Aucune peine n’a été prononcée car les accusés ont brillé par leur absence à l’audience. Pour comprendre les raisons de la non-comparution des suspects, nous avons interrogé le 23 mai des magistrats et des sources au greffe de la cour d’appel près le tribunal d’Abidjan-Plateau. Ces derniers ont accepté de parler sous le sceau de l’anonymat, eu égard au fait qu’ils sont astreints au devoir de reserve. «Les assises ont commencé. Pour cette première session, il y a 23 affaires criminelles inscrites au rôle. Les accusés ne comparaissent pas pour deux raisons fondamentales. D’abord, il y a le cas des personnes qui ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt à la Maca. Mais ces individus se sont évadés de la prison. Aujourd’hui, on a aucune trace pouvant les rattraper», affirme un juge de la cour qui s’empresse d’énumérer le second cas de figure. Selon lui, des accusés ont bénéficié de liberté provisoire sans pour autant donner de garanties de représentation. «Une fois dehors, ces personnes ont disparu dans la nature. On n’arrive pas à mettre la main sur elles. C’est ce qui peut expliquer le fait qu’elles ne comparaissent pas. Mais tout doit être mis en œuvre pour qu’à la seconde session, elles viennent répondre de leurs actes », ajoute notre interlocuteur. Au greffe de la cour d’appel, l’on précise que la non-comparution des prévenus s’explique en partie par la prescription de l’affaire qui est de 10 ans à partir du dernier acte du juge d’instruction.
Ouattara Moussa