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Société Publié le lundi 9 juin 2014 | L’Inter

Musique/ Chanson "Libérez notre président" Gadji Celi interpelle le pouvoir : «La clé de cette réconciliation, c’est la libération des gens qui sont en prison»

Regardssurgbagbo.net, en partenariat avec le programme MySong, a rencontré Gadji Celi. Dans une interview vidéo, le chanteur parle des raisons qui l'ont motivé à créer la chanson "Libérez notre président", qui appelle à la libération de Laurent Gbagbo, l'ancien président ivoirien en détention à la Cour pénale internationale. «Arrêtez de penser ce que vous pouvez penser et sachez que Gadji Céli Saint Joseph, même quand il était footballeur, il appelait toujours les Ivoiriens à être tous derrière le drapeau ivoirien», fait-il remarquer d'entrée. Et de préciser : «C'est la crise poste-électorale qui a débouché sur l'arrestation du président Gbagbo qui nous a amené, nous autres, à être des exilés politiques. Je veux vivre chez moi, autour de ma famille et de mes enfants ». Gadji Celi affirme qu'il a eu l'idée de faire cette chanson «pour interpeller la communauté internationale et nationale, parce que si dans une prison à la dimension de la Cpi, on met 2 ans, 3 ans pour apporter des preuves contre un homme qu'on a traité de tous les noms », pour lui, il est innocent. L'ancien capitaine des Eléphants estime que «Gbagbo Laurent n'est pas l'ennemi de ceux qui l'on mis en prison. Il était leur adversaire politique. Eux aussi, ils étaient un adversaire politique de ce monsieur. Un adversaire politique, c'est comme en sport, celui qui se met en face de toi, qui a un maillot différent de ton maillot. C'est ton adversaire mais ce n'est pas ton ennemi. Après, il y a le fair-play, on échange les maillots, on se salue...», explique-t-il. Selon lui «Ça doit être ça, la politique en Afrique. Mais on n'arrive pas à comprendre ça». Le chanteur ivoirien appelle ses compatriotes à «dépasser ce clivage de camp Ouattara, camp Gbagbo ». Pour lui, «celui qui a envie de penser ça, c'est celui qui ne fait pas avancer les choses en Côte d'Ivoire. En Côte d'Ivoire, on a besoin d'être ensemble, d'être soudé, de comprendre ce qui a été l'objet de notre division et puis avancer». Gadji Celi pense qu'on ne peut pas parler de réconciliation «sans apaiser les cœurs de ceux qui ont eu le cœur meurtri, le cœur brisé». «Il faut que la Côte d'Ivoire sache, pour qu'il ait une réconciliation vraie. La clé de cette réconciliation, c'est la libération des gens qui sont en prison», a-t-il précisé, avant de souligner : «Bédié, on ne l'a pas mis en prison. Alassane Ouattara, on l'a pas mis en prison. Pourquoi Gbagbo, il est en prison? Et quand il y une injustice, les artistes, dans leur entièreté, doivent se lever pour dénoncer l'injustice». Gadji Celi estime que c'est ce qu'il a fait. Et que ça aurait été le cas du président Bédié, il aurait fait la même chose. «Ç'aurait été le cas du président Ouattara, j'allais faire la même chose », a-t-il ajouté.

Alphonse CAMARA
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