Interrogés, des Ivoiriens de tous bords politiques expriment leurs attentes par rapport au procès de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi), après la confirmation des charges, jeudi 13 juin 2014.
Ibrahima Doukouré, président Rjr de Man: «Que M. Gbagbo subisse la peine qu’il mérite»
« Nous comptons beaucoup sur la Cpi pour appliquer la loi. Nous souhaitons une justice transparente et impartiale. Nous espérons que la Cpi, à travers ce jugement, mettra un terme à l’impunité dans les pays africains. Que Monsieur Gbagbo subisse la peine qu’il mérite afin que cela serve de leçon aux ennemis de la démocratie ».
Lamine Fadiga, opérateur économique à Man : «Que la Cpi dise le droit »
« Je souhaite que la Cpi dise le droit dans le cadre du jugement de l’ancien président. S’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, qu’il subisse la rigueur de la loi. Cela pourra soulager un peu les victimes de la crise postélectorale. Je souhaite également que ses partisans comprennent qu’avec ou sans Laurent Gbagbo, la vie continue ».
Nestor Gogbeu, planteur à Man: «Un jugement équitable »
«La Cpi a fait preuve de justice en confirmant les charges contre le président Laurent Gbagbo. Elle doit aider les Ivoiriens à aller à la réconciliation. Que ce jugement soit équitable. Et la Cpi doit aller plus loin en faisant preuve d’impartialité. Tous ceux qui ont commis des crimes doivent être poursuivis et jugés ».
Issa Koné, étudiant à Man : «Il faut qu’il soit jugé et condamné… »
« Si les charges ont été retenues contre Monsieur Gbagbo, il faut qu’il soit jugé et condamné. C’est vrai qu’il n’est pas le seul coupable, mais en tant que président de la République, garant de l’ordre public et de la sécurité à cette époque, je pense qu’il a failli et il doit payer pour ça. Après lui, tous ceux ou celles qui se sont rendus coupables de crimes, doivent eux aussi répondre de leurs actes ».
Daléba Gozé, planteur à Bla (Daloa): «J’attends que le droit soit dit »
« J’attends que le droit soit dit et que justice soit faite. Nul n’est au-dessus de la loi. Si Laurent Gbagbo est reconnu coupable, qu’il soit condamné et qu’il purge sa peine, pour que les atrocités, les crimes connus ne se reproduisent plus jamais dans notre pays. Ça sera un avertissement à tous les autres chefs d’Etat d’Afrique, et même à tous les politiciens. Mais si les preuves de sa culpabilité ne sont pas établies, que la Cpi le remette en liberté et qu’il regagne son pays ».
Sory Konaté, vulcanisateur à Daloa : «Il faut que la Cpi le condamne »
« Sous Laurent Gbagbo, des Ivoiriens étaient devenus des animaux, avec une catégorisation des fils d’un même pays. Je continue de porter le deuil de mon frère qui a été brûlé vif, sous mes yeux. Avec tout ça, on n’a pas besoin d’être sorti d’une école de magistrature pour savoir que la culpabilité de l’ancien président est établie. Pour moi, c’est lui qui a tué. Donc il doit être condamné. La confirmation des charges est déjà la preuve qu’il ne peut s’en sortir. Tout le monde entier sait que c’est son refus de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle qui a causé la crise postélectorale. Seule sa condamnation pourra soulager les nombreuses victimes et aidera à la réconciliation. Car, il est impossible de faire la paix avec celui qui a tué tes parents, sans qu’il ne soit sanctionné. On ne peut pas manger dans la même assiette que celui qui a brûlé ton parent vif sous ses yeux. Moi, je suis encore sous le choc. Il faut que la Cpi le condamne pour que cela serve de leçon à tous ».
Sylvain Kouko Zogbo, fédéral JFpi Daloa :«La vérité, rien que la vérité »
« Si la Cpi a décidé de juger Laurent Gbagbo, c’est qu’elle a voulu que la vérité éclate au grand jour. Moi, je suis serein. Ce qu’il faut savoir, c’est un procès de la communauté internationale contre Laurent Gbagbo. Le gouvernement n’y est pas impliqué. D’ailleurs, les choses le dépassent. Il a été comme une main utilisée. On sait qu’il ne peut rien. Les grandes actions contre Laurent Gbagbo, le bombardement de sa résidence et son enlèvement ont été perpétrés par la France et l’Onu. Il faut que ce procès fasse éclater toutes ces vérités. La vérité, rien que la vérité est attendue. La vérité va rétablir Laurent Gbagbo dans ses droits et il reviendra faire la politique en Côte d’Ivoire en tenant compte des intérêts de tous. Il n’est pas revanchard ».
Mme Sylla, commerçante à Issia : «Elle n’a qu’à dire le droit »
« Le verdict que Laurent Gbagbo mérite, c’est la condamnation à mort. C’est ce qui va soulager les Ivoiriens. Il a causé la mort de milliers d’Ivoiriens et d’étrangers vivant en Côte d’Ivoire, un pays d’hospitalité avant son accession au pouvoir. A cause de lui, on ne s’aime plus dans le pays. Et la politique est devenue violence. Laurent Gbagbo est le seul responsable de tout ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire. Il a même été averti par la Cpi qu’il serait responsable de ce qui allait arriver. Aujourd’hui, c’est le moment de les assumer. La Cpi n’a qu’à dire le droit ».
Bamba Youssouf, transporteur à Aboisso: «Le procès sera très équitable »
« Pour moi, le procès sera très équitable et juste car la Cpi est une juridiction très crédible où les juges ne sont pas à la solde de quelqu’un. Si au terme du procès Laurent Gbagbo est déclaré coupable, qu’il soit condamné, mais dans le cas contraire, qu’il nous rejoigne au pays. Mais sincèrement, ce sera difficile qu’il s’en sorte au regard des charges retenues contre lui. Il est le principal instigateur de toute cette crise postélectorale par son entêtement à garder le pouvoir malgré sa défaite. Je voudrais aussi que nos frères du Fpi (Front populaire ivoirien, ndlr) reviennent à la raison. Ce n’est pas un procès contre leur parti mais plutôt contre un citoyen qui fut président de la République. Ce n’est donc pas pour ça qu’ils vont se mettre en marge du processus de réconciliation. S’ils pensent réellement qu’il est innocent, alors qu’on laisse la justice trancher».
Sey Gosman, agent de santé à Aboisso : «C’est un procès politique »
« Pour moi, c’est un procès purement politique auquel nous allons assister. Nous prions pour qu’il s’en sorte et même grandi dans cette épreuve par la vérité. Mais cette vérité doit être la preuve que la Cpi est impartiale. Franchement la Côte d’Ivoire n’avait pas besoin de ce procès. On aurait dû s’entendre et éviter ça à notre pays ».
Aman Richard, instituteur à Aboisso : «Ce sera difficile qu’il
s’en sorte »
« Avec les charges retenues contre lui, ce sera difficile qu’il s’en sorte. S’il y a eu confirmation des charges, cela signifie qu’on lui reproche quelque chose. En plus, je ne doute même pas de la crédibilité ou de l’impartialité de la Cpi. Pour moi, le procès est très équitable dans la mesure où l’ex-président a eu droit à des avocats pour sa défense. Il peut même en prendre encore s’il le souhaite pour le sortir d’affaires. Gbagbo ne doit pas être seul à payer pour tous ces crimes. Qu’on regarde également du côté de ses hommes qui ont pris la fuite. Qu’est-ce qu’ils se reprochent en fuyant dès le début des hostilités. S’ils sont vraiment innocents, qu’ils rentrent et la justice va les blanchir. Que le procès débute pour qu’enfin les victimes soient soulagées et que la vérité qu’on cache aux Ivoiriens soit sue de tous ».
Gbago Richard, syndicaliste à Aboisso : «Que ce soit le procès de la vérité »
«J’attends de pied ferme ce procès. Car il permettra de clarifier le rôle que chaque acteur a joué dans la crise. Cependant, qu’on ne s’arrête pas à ce seul procès, d’autant qu’il y a eu une crise et que des gens des deux camps ont pu commettre des crimes. Nous sommes à un an de l’élection présidentielle, donc il est important que le procès ait lieu vite pour soulager les victimes et en plus, qu’on comprenne qu’au-delà des élections, on doit vivre ensemble et dans la paix ».
Kouadio Bi Yao Pierre, éducateur à Oumé:«Qu'il dise toute la vérité à la barre »
« Je suis heureux que le procès de Gbagbo se tienne. Le monde entier est intervenu pour l'interpeller des risques de la confiscation du pouvoir. Il s'est entêté. Il faut qu'il en assume les conséquences. Surtout qu'il dise toute la vérité à la barre. Ce qui permettra de nous situer sur l'implication d'autres acteurs majeurs de la crise postélectorale ».
Saraka Cynthia Bénédicte, élève à Oumé : «Si le procès doit réconcilier les Ivoiriens, tant mieux »
«Il ne faut pas s’attendre à grand-chose du procès de Gbagbo si les pro-Ouattara ne répondent pas aussi de leurs actes. On veut soulager certaines victimes et léser d'autres. Que fait-on des victimes des Frci ? Si le procès de Gbagbo doit réconcilier les Ivoiriens, tant mieux. Mais je pense que cette parodie de justice va encore créer la discorde entre nous ».
Karamoko Arouna, alias Kara, instituteur à Oumé :«Que ce procès aille
jusqu’au bout… »
« Les Ivoiriens attendent beaucoup de ce procès. Il ne faut pas oublier que la crise postélectorale a fait plus de 3000 morts, et une libération de Laurent Gbagbo signifierait que personne n'est responsable de tout ce qui s'est passé. Au vu du nombre des victimes et de la gravité des atrocités commises, il faut vraiment que ce procès aille jusqu'au bout et que la vérité éclate. Et surtout que justice soit faite pour les victimes ».
Kaba Fatim, tresseuse à Oumé :«C'est l'occasion de la repentance pour Gbagbo »
« Le procès de Gbagbo doit ouvrir la série des aveux. La vérité doit être dite pour le respect de l'âme des morts et pour soulager les autres victimes de la crise. C'est l'occasion de la repentance pour Gbagbo qui doit inciter ses proches à œuvrer pour la réconciliation et la paix. Quand le Fpi mettra fin aux boycotts, et va s'installer dans la dynamique de la réconciliation, ses militants et cadres auront le pardon et la sympathie du peuple ».
Dosso Daouda, Sg administratif adjoint du Rdr :«Réconciliation d'accord, mais justice d'abord»
« Réconciliation d'accord, mais justice d'abord. Je félicite donc la Cpi pour tout le travail qui est en train d'être fait. J'ai perdu beaucoup de parents depuis les crises politiques de 2006 à 2011. De ce fait, ma responsabilité parentale est devenue très lourde. Gbagbo nous a causé trop de torts. Sous lui, moi-même j'étais obligé de me cacher pour vivre et survivre. Que la justice soit dite pour soulager toutes les victimes des crises politiques qui ont endeuillé notre pays ».
Mboro Ouattara, victime de la crise postélectorale :«Que Gbagbo soit condamné »
« La confirmation des charges contre Laurent Gbagbo me va droit au cœur. Je souhaite qu'à la suite du procès, il soit condamné à une peine sévère pour servir d'exemple à tous les leaders politiques. Une peine allant de 50 ans à la prison à vie sera souhaitable au sortir du procès. Personne ne doit se croire au-dessus de la loi pour bâillonner son peuple à des fins politiques. En tant que victime, par exemple, je traîne encore les séquelles laissées par les miliciens pro-Gbagbo qui m'avaient enlevé et torturé. D’ailleurs, je déplore les libérations tous azimuts des pro-Gbagbo alors que des charges pèsent encore contre eux ».
Ibrahima Doukouré, président Rjr de Man: «Que M. Gbagbo subisse la peine qu’il mérite»
« Nous comptons beaucoup sur la Cpi pour appliquer la loi. Nous souhaitons une justice transparente et impartiale. Nous espérons que la Cpi, à travers ce jugement, mettra un terme à l’impunité dans les pays africains. Que Monsieur Gbagbo subisse la peine qu’il mérite afin que cela serve de leçon aux ennemis de la démocratie ».
Lamine Fadiga, opérateur économique à Man : «Que la Cpi dise le droit »
« Je souhaite que la Cpi dise le droit dans le cadre du jugement de l’ancien président. S’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, qu’il subisse la rigueur de la loi. Cela pourra soulager un peu les victimes de la crise postélectorale. Je souhaite également que ses partisans comprennent qu’avec ou sans Laurent Gbagbo, la vie continue ».
Nestor Gogbeu, planteur à Man: «Un jugement équitable »
«La Cpi a fait preuve de justice en confirmant les charges contre le président Laurent Gbagbo. Elle doit aider les Ivoiriens à aller à la réconciliation. Que ce jugement soit équitable. Et la Cpi doit aller plus loin en faisant preuve d’impartialité. Tous ceux qui ont commis des crimes doivent être poursuivis et jugés ».
Issa Koné, étudiant à Man : «Il faut qu’il soit jugé et condamné… »
« Si les charges ont été retenues contre Monsieur Gbagbo, il faut qu’il soit jugé et condamné. C’est vrai qu’il n’est pas le seul coupable, mais en tant que président de la République, garant de l’ordre public et de la sécurité à cette époque, je pense qu’il a failli et il doit payer pour ça. Après lui, tous ceux ou celles qui se sont rendus coupables de crimes, doivent eux aussi répondre de leurs actes ».
Daléba Gozé, planteur à Bla (Daloa): «J’attends que le droit soit dit »
« J’attends que le droit soit dit et que justice soit faite. Nul n’est au-dessus de la loi. Si Laurent Gbagbo est reconnu coupable, qu’il soit condamné et qu’il purge sa peine, pour que les atrocités, les crimes connus ne se reproduisent plus jamais dans notre pays. Ça sera un avertissement à tous les autres chefs d’Etat d’Afrique, et même à tous les politiciens. Mais si les preuves de sa culpabilité ne sont pas établies, que la Cpi le remette en liberté et qu’il regagne son pays ».
Sory Konaté, vulcanisateur à Daloa : «Il faut que la Cpi le condamne »
« Sous Laurent Gbagbo, des Ivoiriens étaient devenus des animaux, avec une catégorisation des fils d’un même pays. Je continue de porter le deuil de mon frère qui a été brûlé vif, sous mes yeux. Avec tout ça, on n’a pas besoin d’être sorti d’une école de magistrature pour savoir que la culpabilité de l’ancien président est établie. Pour moi, c’est lui qui a tué. Donc il doit être condamné. La confirmation des charges est déjà la preuve qu’il ne peut s’en sortir. Tout le monde entier sait que c’est son refus de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle qui a causé la crise postélectorale. Seule sa condamnation pourra soulager les nombreuses victimes et aidera à la réconciliation. Car, il est impossible de faire la paix avec celui qui a tué tes parents, sans qu’il ne soit sanctionné. On ne peut pas manger dans la même assiette que celui qui a brûlé ton parent vif sous ses yeux. Moi, je suis encore sous le choc. Il faut que la Cpi le condamne pour que cela serve de leçon à tous ».
Sylvain Kouko Zogbo, fédéral JFpi Daloa :«La vérité, rien que la vérité »
« Si la Cpi a décidé de juger Laurent Gbagbo, c’est qu’elle a voulu que la vérité éclate au grand jour. Moi, je suis serein. Ce qu’il faut savoir, c’est un procès de la communauté internationale contre Laurent Gbagbo. Le gouvernement n’y est pas impliqué. D’ailleurs, les choses le dépassent. Il a été comme une main utilisée. On sait qu’il ne peut rien. Les grandes actions contre Laurent Gbagbo, le bombardement de sa résidence et son enlèvement ont été perpétrés par la France et l’Onu. Il faut que ce procès fasse éclater toutes ces vérités. La vérité, rien que la vérité est attendue. La vérité va rétablir Laurent Gbagbo dans ses droits et il reviendra faire la politique en Côte d’Ivoire en tenant compte des intérêts de tous. Il n’est pas revanchard ».
Mme Sylla, commerçante à Issia : «Elle n’a qu’à dire le droit »
« Le verdict que Laurent Gbagbo mérite, c’est la condamnation à mort. C’est ce qui va soulager les Ivoiriens. Il a causé la mort de milliers d’Ivoiriens et d’étrangers vivant en Côte d’Ivoire, un pays d’hospitalité avant son accession au pouvoir. A cause de lui, on ne s’aime plus dans le pays. Et la politique est devenue violence. Laurent Gbagbo est le seul responsable de tout ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire. Il a même été averti par la Cpi qu’il serait responsable de ce qui allait arriver. Aujourd’hui, c’est le moment de les assumer. La Cpi n’a qu’à dire le droit ».
Bamba Youssouf, transporteur à Aboisso: «Le procès sera très équitable »
« Pour moi, le procès sera très équitable et juste car la Cpi est une juridiction très crédible où les juges ne sont pas à la solde de quelqu’un. Si au terme du procès Laurent Gbagbo est déclaré coupable, qu’il soit condamné, mais dans le cas contraire, qu’il nous rejoigne au pays. Mais sincèrement, ce sera difficile qu’il s’en sorte au regard des charges retenues contre lui. Il est le principal instigateur de toute cette crise postélectorale par son entêtement à garder le pouvoir malgré sa défaite. Je voudrais aussi que nos frères du Fpi (Front populaire ivoirien, ndlr) reviennent à la raison. Ce n’est pas un procès contre leur parti mais plutôt contre un citoyen qui fut président de la République. Ce n’est donc pas pour ça qu’ils vont se mettre en marge du processus de réconciliation. S’ils pensent réellement qu’il est innocent, alors qu’on laisse la justice trancher».
Sey Gosman, agent de santé à Aboisso : «C’est un procès politique »
« Pour moi, c’est un procès purement politique auquel nous allons assister. Nous prions pour qu’il s’en sorte et même grandi dans cette épreuve par la vérité. Mais cette vérité doit être la preuve que la Cpi est impartiale. Franchement la Côte d’Ivoire n’avait pas besoin de ce procès. On aurait dû s’entendre et éviter ça à notre pays ».
Aman Richard, instituteur à Aboisso : «Ce sera difficile qu’il
s’en sorte »
« Avec les charges retenues contre lui, ce sera difficile qu’il s’en sorte. S’il y a eu confirmation des charges, cela signifie qu’on lui reproche quelque chose. En plus, je ne doute même pas de la crédibilité ou de l’impartialité de la Cpi. Pour moi, le procès est très équitable dans la mesure où l’ex-président a eu droit à des avocats pour sa défense. Il peut même en prendre encore s’il le souhaite pour le sortir d’affaires. Gbagbo ne doit pas être seul à payer pour tous ces crimes. Qu’on regarde également du côté de ses hommes qui ont pris la fuite. Qu’est-ce qu’ils se reprochent en fuyant dès le début des hostilités. S’ils sont vraiment innocents, qu’ils rentrent et la justice va les blanchir. Que le procès débute pour qu’enfin les victimes soient soulagées et que la vérité qu’on cache aux Ivoiriens soit sue de tous ».
Gbago Richard, syndicaliste à Aboisso : «Que ce soit le procès de la vérité »
«J’attends de pied ferme ce procès. Car il permettra de clarifier le rôle que chaque acteur a joué dans la crise. Cependant, qu’on ne s’arrête pas à ce seul procès, d’autant qu’il y a eu une crise et que des gens des deux camps ont pu commettre des crimes. Nous sommes à un an de l’élection présidentielle, donc il est important que le procès ait lieu vite pour soulager les victimes et en plus, qu’on comprenne qu’au-delà des élections, on doit vivre ensemble et dans la paix ».
Kouadio Bi Yao Pierre, éducateur à Oumé:«Qu'il dise toute la vérité à la barre »
« Je suis heureux que le procès de Gbagbo se tienne. Le monde entier est intervenu pour l'interpeller des risques de la confiscation du pouvoir. Il s'est entêté. Il faut qu'il en assume les conséquences. Surtout qu'il dise toute la vérité à la barre. Ce qui permettra de nous situer sur l'implication d'autres acteurs majeurs de la crise postélectorale ».
Saraka Cynthia Bénédicte, élève à Oumé : «Si le procès doit réconcilier les Ivoiriens, tant mieux »
«Il ne faut pas s’attendre à grand-chose du procès de Gbagbo si les pro-Ouattara ne répondent pas aussi de leurs actes. On veut soulager certaines victimes et léser d'autres. Que fait-on des victimes des Frci ? Si le procès de Gbagbo doit réconcilier les Ivoiriens, tant mieux. Mais je pense que cette parodie de justice va encore créer la discorde entre nous ».
Karamoko Arouna, alias Kara, instituteur à Oumé :«Que ce procès aille
jusqu’au bout… »
« Les Ivoiriens attendent beaucoup de ce procès. Il ne faut pas oublier que la crise postélectorale a fait plus de 3000 morts, et une libération de Laurent Gbagbo signifierait que personne n'est responsable de tout ce qui s'est passé. Au vu du nombre des victimes et de la gravité des atrocités commises, il faut vraiment que ce procès aille jusqu'au bout et que la vérité éclate. Et surtout que justice soit faite pour les victimes ».
Kaba Fatim, tresseuse à Oumé :«C'est l'occasion de la repentance pour Gbagbo »
« Le procès de Gbagbo doit ouvrir la série des aveux. La vérité doit être dite pour le respect de l'âme des morts et pour soulager les autres victimes de la crise. C'est l'occasion de la repentance pour Gbagbo qui doit inciter ses proches à œuvrer pour la réconciliation et la paix. Quand le Fpi mettra fin aux boycotts, et va s'installer dans la dynamique de la réconciliation, ses militants et cadres auront le pardon et la sympathie du peuple ».
Dosso Daouda, Sg administratif adjoint du Rdr :«Réconciliation d'accord, mais justice d'abord»
« Réconciliation d'accord, mais justice d'abord. Je félicite donc la Cpi pour tout le travail qui est en train d'être fait. J'ai perdu beaucoup de parents depuis les crises politiques de 2006 à 2011. De ce fait, ma responsabilité parentale est devenue très lourde. Gbagbo nous a causé trop de torts. Sous lui, moi-même j'étais obligé de me cacher pour vivre et survivre. Que la justice soit dite pour soulager toutes les victimes des crises politiques qui ont endeuillé notre pays ».
Mboro Ouattara, victime de la crise postélectorale :«Que Gbagbo soit condamné »
« La confirmation des charges contre Laurent Gbagbo me va droit au cœur. Je souhaite qu'à la suite du procès, il soit condamné à une peine sévère pour servir d'exemple à tous les leaders politiques. Une peine allant de 50 ans à la prison à vie sera souhaitable au sortir du procès. Personne ne doit se croire au-dessus de la loi pour bâillonner son peuple à des fins politiques. En tant que victime, par exemple, je traîne encore les séquelles laissées par les miliciens pro-Gbagbo qui m'avaient enlevé et torturé. D’ailleurs, je déplore les libérations tous azimuts des pro-Gbagbo alors que des charges pèsent encore contre eux ».