Joseph Séka Séka, président du Groupe pour la légalité au Parti ivoirien des travailleurs affirme, dans cet entretien, que sa structure entend soutenir la candidature du président de la République, Alassane Ouattara à la présidentielle de 2015.
Pourquoi avez-vous décidé d’entrer en dissidence en créant le Groupe pour la légalité au Pit ?
Je ne sais pas si on doit parler de dissidence parce que nous sommes encore au Pit. Mais ce qui nous a amenés à créer ce groupe, comme indique son nom, c’est la préoccupation qui est la nôtre, de voir un parti comme le Pit respecter les textes qu’il s’est donnés volontairement. Le congrès ne s’achève pas une fois que les résultats de l’élection sont proclamés. Il y a un ensemble d’activités qu’il faut conduire, notamment l’investiture de certains organes dirigeants comme indiqué par les textes du parti. Il s’agit entre autres du secrétariat général proposé par le secrétaire général nommé par le président élu, il y a l’inspection générale qui est aussi investie par le congrès et l’adoption des résolutions du congrès. Nous sommes sortis du congrès sans procès-verbal qui sanctionne tout ce qui a été décidé au cours de ce congrès. Quelques jours après, un comité central a été convoqué et le président a demandé que le comité central investisse les organes dirigeants. Pourtant cela relève de la prérogative d’un congrès. Nous avions demandé un congrès extraordinaire pour que nous soyons dans la légalité. Le président Ahizi Daniel a fait un forcing sans écouter personne, et en agissant en violation flagrante de nos textes. Le Pit ne peut pas fonctionner sans une boussole. Nous ne saurons admettre une telle illégalité qui commence à caractériser le Pit. Voici la raison pour laquelle nous avons pris notre distance.
Le congrès extraordinaire que vous réclamiez est-il toujours d’actualité?
Cela est encore d’actualité. Il faut une instance qui regroupe tous les organes qui constituent le congrès pour que nous puissions terminer le congrès. Nous voulons une instance plus au-dessus d’un comité central qui regroupe, et les organes dirigeants, et les fédérations et les sections. Il y a la ligne politique du parti sur laquelle nous devrons fonctionner, là encore, il y a une déviation. Le Pit a décidé de soutenir le candidat du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr) lors de l’élection présidentielle entre les deux tours. C’est cette position qui a été réaffirmée par le congrès jusqu’à ce que la situation vienne à nous dire de prendre une autre option. Aujourd’hui, de son propre chef, le camarade Ahizi va inféoder le parti à une structure, sans qu’aucune instance ayant les prérogatives de cette décision ne l’ait autorisé à le faire. Nous qualifions tout cela de déviation. Nous disons que le Pit est en train de prendre une orientation, toutes les décisions sont prises par Ahizi Daniel avec quelques camarades sans les instances habilitées à le faire. Si un président prend des décisions sans s’en référer aux organes statutaires, nous pensons qu’il y a déviation, et cela n’est pas accepté. Voilà la position qui fonde le Groupe de la légalité. Aujourd’hui, la plupart des fédérations dynamiques du Parti ivoirien des travailleurs fonctionnent grâce aux membres du Groupe pour la légalité. Si ceux-là ne sont pas avec le président Ahizi Daniel, sur quoi il va se fonder pour aller vers les bases. Je suis des départements d’Azopé, d’Akoupé de Yakassé-Attobrou. Si je ne suis pas là, c’est avec qui il va aller pour que quelqu’un le reçoive. Si quelqu’un comme Kouablan François qui maîtrise tout le Zanzan n’est pas là, ils vont aller sur le terrain pour trouver quel militant ? Si quelqu’un comme Kouassi Kouadio Mermoz n’est pas là, on se demande comment ils vont y arriver.
Le Groupe pour la légalité va-t-il soutenir la candidature du Président Ouattara à l’élection de 2015?
Nous maintenons notre alliance avec le Rhdp. Si le candidat du Rhdp avec qui nous n’avons pas rompu les amarres est M. Alassane Ouattara, il va sans dire que nous allons le soutenir. Ses réalisations sont tellement visibles et palpables qu’il y a des raisons de le soutenir. Il est vrai que l’homme est naturellement celui qui veut tout de suite avoir ce qu’il souhaite et commence à perdre patience quand ça ne vient pas. Mais il suffit de regarder les réalisations pour se rendre compte qu’il y a des raisons de soutenir et de croire en l’équipe dirigée par le président Alassane Ouattara. Même si vous n’aimez pas le lièvre, il faut reconnaître de temps en temps qu’il court vite.
Le Fpi a maintenu son mot d’ordre de boycott du recensement de la population malgré plusieurs gestes d’apaisement faits par le gouvernement. Quel jugement portez-vous sur cette attitude ?
C’est vraiment une aberration de voir des gens qui aspirent à reconquérir le pouvoir refuser qu’on puisse identifier, recenser la population. Les résultats du recensement vont servir de boussole au gouvernement pour enclencher des plans de développement de nos régions. Est-ce qu’on peut faire de grands projets de développement sans savoir combien nous sommes ? Nous avons besoin de savoir combien d’enfants sont à scolariser, combien de personnes sont en âge de travailler et qui ne travaillent pas, combien de personnes travaillent et combien doivent aller à la retraite, combien de personnes n’arrivent pas à se nourrir parce que leur niveau de vie ne leur permet pas de le faire. On ne fait pas la politique pour la politique. On fait la politique pour construire son pays. C’est inacceptable que des gens censés savoir l’importance d’un recensement de la population incitent ou appellent au boycott. Supposons que nous ne fassions pas le recensement et que de façon extraordinaire, ceux qui boycottent gagent les élections. Avec quels repères vont-ils faire les plans ou les programmes de développement s’ils ne savent pas combien de personnes vivent en Côte d’Ivoire ? Je pense qu’ils doivent revoir leur copie, ce n’est pas digne pour des gens qui aspirent à gouverner le pays. Qu’ils arrêtent d’induire nos parents en erreur. Je fais partie d’un groupe de cadres de la région de la Mé qui ont effectué des missions pour sensibiliser à nouveau nos parents, leur enlever de la tête le mot d’ordre qui consistait à dire qu’on veut les faire recenser pour leur faire payer des impôts. C’est un mensonge. Il faut qu’on arrête de mentir à nos parents. Aujourd’hui nous avons besoin de reconstruire la Côte d’Ivoire.
Certaines personnes estiment que la réconciliation se fait à pas de caméléon. Etes-vous de cet avis ?
C’est vrai, nous avons l’impression que les choses n’avancent pas comme il se doit. La Cdvr (Commission dialogue, vérité et réconciliation, Ndlr), mise en place par le président de la République fait son travail. Mais à côté de la Cdvr, il y a des élus et des organisations de la société civile qui font du bon boulot pour amener les Ivoiriens à se réconcilier. Donc nous pensons que c’est un travail de longue haleine, mais qui avance. Aujourd’hui, les mentalités sont plus décrispées qu’il y a un an ou deux ans en arrière. La réconciliation est l’affaire de chaque Ivoirien. Que chacun, dans sa région, dans son village, comprenne la nécessité de la réconciliation.
Réalisé par DL (stagiaire)
Pourquoi avez-vous décidé d’entrer en dissidence en créant le Groupe pour la légalité au Pit ?
Je ne sais pas si on doit parler de dissidence parce que nous sommes encore au Pit. Mais ce qui nous a amenés à créer ce groupe, comme indique son nom, c’est la préoccupation qui est la nôtre, de voir un parti comme le Pit respecter les textes qu’il s’est donnés volontairement. Le congrès ne s’achève pas une fois que les résultats de l’élection sont proclamés. Il y a un ensemble d’activités qu’il faut conduire, notamment l’investiture de certains organes dirigeants comme indiqué par les textes du parti. Il s’agit entre autres du secrétariat général proposé par le secrétaire général nommé par le président élu, il y a l’inspection générale qui est aussi investie par le congrès et l’adoption des résolutions du congrès. Nous sommes sortis du congrès sans procès-verbal qui sanctionne tout ce qui a été décidé au cours de ce congrès. Quelques jours après, un comité central a été convoqué et le président a demandé que le comité central investisse les organes dirigeants. Pourtant cela relève de la prérogative d’un congrès. Nous avions demandé un congrès extraordinaire pour que nous soyons dans la légalité. Le président Ahizi Daniel a fait un forcing sans écouter personne, et en agissant en violation flagrante de nos textes. Le Pit ne peut pas fonctionner sans une boussole. Nous ne saurons admettre une telle illégalité qui commence à caractériser le Pit. Voici la raison pour laquelle nous avons pris notre distance.
Le congrès extraordinaire que vous réclamiez est-il toujours d’actualité?
Cela est encore d’actualité. Il faut une instance qui regroupe tous les organes qui constituent le congrès pour que nous puissions terminer le congrès. Nous voulons une instance plus au-dessus d’un comité central qui regroupe, et les organes dirigeants, et les fédérations et les sections. Il y a la ligne politique du parti sur laquelle nous devrons fonctionner, là encore, il y a une déviation. Le Pit a décidé de soutenir le candidat du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr) lors de l’élection présidentielle entre les deux tours. C’est cette position qui a été réaffirmée par le congrès jusqu’à ce que la situation vienne à nous dire de prendre une autre option. Aujourd’hui, de son propre chef, le camarade Ahizi va inféoder le parti à une structure, sans qu’aucune instance ayant les prérogatives de cette décision ne l’ait autorisé à le faire. Nous qualifions tout cela de déviation. Nous disons que le Pit est en train de prendre une orientation, toutes les décisions sont prises par Ahizi Daniel avec quelques camarades sans les instances habilitées à le faire. Si un président prend des décisions sans s’en référer aux organes statutaires, nous pensons qu’il y a déviation, et cela n’est pas accepté. Voilà la position qui fonde le Groupe de la légalité. Aujourd’hui, la plupart des fédérations dynamiques du Parti ivoirien des travailleurs fonctionnent grâce aux membres du Groupe pour la légalité. Si ceux-là ne sont pas avec le président Ahizi Daniel, sur quoi il va se fonder pour aller vers les bases. Je suis des départements d’Azopé, d’Akoupé de Yakassé-Attobrou. Si je ne suis pas là, c’est avec qui il va aller pour que quelqu’un le reçoive. Si quelqu’un comme Kouablan François qui maîtrise tout le Zanzan n’est pas là, ils vont aller sur le terrain pour trouver quel militant ? Si quelqu’un comme Kouassi Kouadio Mermoz n’est pas là, on se demande comment ils vont y arriver.
Le Groupe pour la légalité va-t-il soutenir la candidature du Président Ouattara à l’élection de 2015?
Nous maintenons notre alliance avec le Rhdp. Si le candidat du Rhdp avec qui nous n’avons pas rompu les amarres est M. Alassane Ouattara, il va sans dire que nous allons le soutenir. Ses réalisations sont tellement visibles et palpables qu’il y a des raisons de le soutenir. Il est vrai que l’homme est naturellement celui qui veut tout de suite avoir ce qu’il souhaite et commence à perdre patience quand ça ne vient pas. Mais il suffit de regarder les réalisations pour se rendre compte qu’il y a des raisons de soutenir et de croire en l’équipe dirigée par le président Alassane Ouattara. Même si vous n’aimez pas le lièvre, il faut reconnaître de temps en temps qu’il court vite.
Le Fpi a maintenu son mot d’ordre de boycott du recensement de la population malgré plusieurs gestes d’apaisement faits par le gouvernement. Quel jugement portez-vous sur cette attitude ?
C’est vraiment une aberration de voir des gens qui aspirent à reconquérir le pouvoir refuser qu’on puisse identifier, recenser la population. Les résultats du recensement vont servir de boussole au gouvernement pour enclencher des plans de développement de nos régions. Est-ce qu’on peut faire de grands projets de développement sans savoir combien nous sommes ? Nous avons besoin de savoir combien d’enfants sont à scolariser, combien de personnes sont en âge de travailler et qui ne travaillent pas, combien de personnes travaillent et combien doivent aller à la retraite, combien de personnes n’arrivent pas à se nourrir parce que leur niveau de vie ne leur permet pas de le faire. On ne fait pas la politique pour la politique. On fait la politique pour construire son pays. C’est inacceptable que des gens censés savoir l’importance d’un recensement de la population incitent ou appellent au boycott. Supposons que nous ne fassions pas le recensement et que de façon extraordinaire, ceux qui boycottent gagent les élections. Avec quels repères vont-ils faire les plans ou les programmes de développement s’ils ne savent pas combien de personnes vivent en Côte d’Ivoire ? Je pense qu’ils doivent revoir leur copie, ce n’est pas digne pour des gens qui aspirent à gouverner le pays. Qu’ils arrêtent d’induire nos parents en erreur. Je fais partie d’un groupe de cadres de la région de la Mé qui ont effectué des missions pour sensibiliser à nouveau nos parents, leur enlever de la tête le mot d’ordre qui consistait à dire qu’on veut les faire recenser pour leur faire payer des impôts. C’est un mensonge. Il faut qu’on arrête de mentir à nos parents. Aujourd’hui nous avons besoin de reconstruire la Côte d’Ivoire.
Certaines personnes estiment que la réconciliation se fait à pas de caméléon. Etes-vous de cet avis ?
C’est vrai, nous avons l’impression que les choses n’avancent pas comme il se doit. La Cdvr (Commission dialogue, vérité et réconciliation, Ndlr), mise en place par le président de la République fait son travail. Mais à côté de la Cdvr, il y a des élus et des organisations de la société civile qui font du bon boulot pour amener les Ivoiriens à se réconcilier. Donc nous pensons que c’est un travail de longue haleine, mais qui avance. Aujourd’hui, les mentalités sont plus décrispées qu’il y a un an ou deux ans en arrière. La réconciliation est l’affaire de chaque Ivoirien. Que chacun, dans sa région, dans son village, comprenne la nécessité de la réconciliation.
Réalisé par DL (stagiaire)