Depuis plus d’une décennie, les pirates se frottent les mains avec le fruit des efforts de nombreux artistes ou de producteurs de films qui ont désormais le regard tourné vers le ministre en charge de la Culture, M. Maurice Bandaman.
S’il y a un phénomène qui ulcère le plus l’industrie culturelle ivoirienne, plus précisément le milieu musical et cinématographique, c’est bien la piraterie. Un mal qui ne cesse de ruiner le gagne-pain de nombreux artistes en proie à l’appétit vorace des fossoyeurs des œuvres de l’esprit. Dans les différents quartiers des communes du District d’Abidjan tout comme les villes de l’intérieur, les étals des vendeurs d’œuvres piratées ne passent guère inaperçus. Des clients prétextant la cherté des CD originaux de tubes musicaux ou des films, font l’affaire des ‘’pirates’’ tapis dans l’ombre. Face à ce fléau, le ministère en charge de la Culture tente de prendre des mesures palliatives en vue de garantir le bien-être des artistes. Hélas, malgré la grande offensive lancée à travers le projet « Point info culture » (PIC) et la création d’une Brigade de lutte contre la piraterie, les fossoyeurs continuent impunément leur besogne au grand désarroi des artistes et autres professionnels de l’univers culturel.
Inefficacité de la Brigade de Lutte?
En créant la Brigade de la lutte contre la piraterie, le ministère de la Culture avait à cœur d’enrayer la pratique. Le début des opérations de cette brigade a semblé rassurer sur la prise en compte, par le ministère de la Culture, des véritables difficultés financières des artistes en général. Mais, quelques temps ont passé, et les faiseurs d’œuvres de l’esprit ont vite réalisé de ce que l’affaire a fait long feu. Les laissant dans l’amertume et la désillusion. A l’observation, la Brigade de la Lutte contre la piraterie n’inquiète plus les commerçants d’œuvres piratées qui sont bien visibles. Et c’est à se demander si la brigade n’existerait plus que de nom. Surtout quand on rencontre ces pirates aux abords des voies très passantes, telles que le carrefour Siporex et Ficgayo à Yopougon, au rond-point d’Abobo, à Adjamé Mosquée et Texaco, au marché de Port-Bouet non loin du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), au grand carrefour de Koumassi. Afin de lutter contre le chômage au niveau de la jeunesse, le ministère de la Culture a pris un important engagement. Celui d’offrir une activité lucrative aux ex-combattants : la vente de CD et DVD. Afin de les amener à mettre fin à leurs activités illégales. Apparemment, il y a un constat d’échec. Les jeunes gens, un an après, n’ont pas véritablement adhéré au projet du ministre Maurice Bandaman. Le projet PIC qui devait résoudre le problème de l’absence des kiosques de distribution de proximité des œuvres musicales, littéraires et cinématographiques à travers l’ensemble du pays n’a pas atteint son but. Pour Maurice Bandaman, ce projet devait permettre non seulement aux artistes de vivre du fruit de leurs efforts mais surtout de réduire la pauvreté en leur sein. Et pourtant, l’espoir était permis le 31 octobre 2013, lors du lancement de ce projet dans la commune d’Abobo. A la place Ficgayo de Yopougon, nous avons constaté la présence de quatre kiosques du projet PIC en attente de vendeurs. Ces kiosques vides et couverts de poussière servent aujourd’hui d’abris pour les éventuels passants en ces temps de pluies diluviennes. Quelques jeunes gens se servent des arrières de ces kiosques pour s’adonner à d’autres activités telles que les jeux de hasard. Pour rappel, il avait été annoncé 100 kiosques dans le District d’Abidjan et 2.000 sur toute l’étendue du territoire. Qu’en est-il ?
Revoir la politique d’acquisition du projet ‘’Kiosque PIC’’
Les jeunes vendeurs de Yopougon-Ficgayo mènent une véritable concurrence aux kiosques estampillés ‘’Projet PIC’’. Le prix de vente des œuvres de mauvaise qualité oscille entre 400 et 500 FCFA selon la bourse du client. Pendant que nous y sommes, une dame se plaignant de la dégradation d’un DVD acheté réclame son dû. Le jeune vendeur lui fait savoir que le support vidéo ne pouvait qu’être remplacé par un autre. Ce jeune que nous avons interrogé pour savoir s’il serait éventuellement intéressé par la location d’un kiosque PIC, a répondu négativement : « Les kiosques coûtent chers. Nous nous débrouillons. Les propriétaires refusent qu’on y vende des œuvres piratées. Les CD originaux coûtent chers. Les clients n’en demandent pas », a informé notre interlocuteur. Un autre vendeur d’œuvres piratées nous renseigne que pour bénéficier de l’occupation d’un kiosque du projet PIC, il faut remplir une fiche individuelle d’identification. Et le demandeur devra avoir un compte d’épargne. Il revient au requérant de choisir le lieu de son commerce, dans sa commune. Pour lui, la démarche parait simple et avantageuse. Puisque le vendeur légal jouit, selon lui, de la protection de l’Etat, de la mairie et aussi de la police.
A l’abri des répressions de la Brigade de lutte contre la piraterie, le vendeur peut s’adonner tranquillement à la vente de journaux, de livres et d’œuvres musicales et vidéo. Mais pour l’heure, aucun kiosque parcouru n’est occupé par un vendeur. Toute chose qui profite aux petits vendeurs mal informés sur les conditions de demande d’un kiosque PIC. Ayant ratifié la convention de Berne sur la protection des œuvres littéraires et artistiques, les autorités ivoiriennes doivent sévir avec l’application des lois et textes en vigueur. Il est impératif que des dispositions bien étudiées soient prises pour lutter contre l'exploitation frauduleuse des films sur cassettes vidéo, sur DVD et VCD. En attendant l’assainissement du marché discographique et cinématographique, vendeurs illégaux et pirates se la coulent douce au détriment des créateurs des œuvres de l’esprit.
Aimé Dinguy’s N
S’il y a un phénomène qui ulcère le plus l’industrie culturelle ivoirienne, plus précisément le milieu musical et cinématographique, c’est bien la piraterie. Un mal qui ne cesse de ruiner le gagne-pain de nombreux artistes en proie à l’appétit vorace des fossoyeurs des œuvres de l’esprit. Dans les différents quartiers des communes du District d’Abidjan tout comme les villes de l’intérieur, les étals des vendeurs d’œuvres piratées ne passent guère inaperçus. Des clients prétextant la cherté des CD originaux de tubes musicaux ou des films, font l’affaire des ‘’pirates’’ tapis dans l’ombre. Face à ce fléau, le ministère en charge de la Culture tente de prendre des mesures palliatives en vue de garantir le bien-être des artistes. Hélas, malgré la grande offensive lancée à travers le projet « Point info culture » (PIC) et la création d’une Brigade de lutte contre la piraterie, les fossoyeurs continuent impunément leur besogne au grand désarroi des artistes et autres professionnels de l’univers culturel.
Inefficacité de la Brigade de Lutte?
En créant la Brigade de la lutte contre la piraterie, le ministère de la Culture avait à cœur d’enrayer la pratique. Le début des opérations de cette brigade a semblé rassurer sur la prise en compte, par le ministère de la Culture, des véritables difficultés financières des artistes en général. Mais, quelques temps ont passé, et les faiseurs d’œuvres de l’esprit ont vite réalisé de ce que l’affaire a fait long feu. Les laissant dans l’amertume et la désillusion. A l’observation, la Brigade de la Lutte contre la piraterie n’inquiète plus les commerçants d’œuvres piratées qui sont bien visibles. Et c’est à se demander si la brigade n’existerait plus que de nom. Surtout quand on rencontre ces pirates aux abords des voies très passantes, telles que le carrefour Siporex et Ficgayo à Yopougon, au rond-point d’Abobo, à Adjamé Mosquée et Texaco, au marché de Port-Bouet non loin du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), au grand carrefour de Koumassi. Afin de lutter contre le chômage au niveau de la jeunesse, le ministère de la Culture a pris un important engagement. Celui d’offrir une activité lucrative aux ex-combattants : la vente de CD et DVD. Afin de les amener à mettre fin à leurs activités illégales. Apparemment, il y a un constat d’échec. Les jeunes gens, un an après, n’ont pas véritablement adhéré au projet du ministre Maurice Bandaman. Le projet PIC qui devait résoudre le problème de l’absence des kiosques de distribution de proximité des œuvres musicales, littéraires et cinématographiques à travers l’ensemble du pays n’a pas atteint son but. Pour Maurice Bandaman, ce projet devait permettre non seulement aux artistes de vivre du fruit de leurs efforts mais surtout de réduire la pauvreté en leur sein. Et pourtant, l’espoir était permis le 31 octobre 2013, lors du lancement de ce projet dans la commune d’Abobo. A la place Ficgayo de Yopougon, nous avons constaté la présence de quatre kiosques du projet PIC en attente de vendeurs. Ces kiosques vides et couverts de poussière servent aujourd’hui d’abris pour les éventuels passants en ces temps de pluies diluviennes. Quelques jeunes gens se servent des arrières de ces kiosques pour s’adonner à d’autres activités telles que les jeux de hasard. Pour rappel, il avait été annoncé 100 kiosques dans le District d’Abidjan et 2.000 sur toute l’étendue du territoire. Qu’en est-il ?
Revoir la politique d’acquisition du projet ‘’Kiosque PIC’’
Les jeunes vendeurs de Yopougon-Ficgayo mènent une véritable concurrence aux kiosques estampillés ‘’Projet PIC’’. Le prix de vente des œuvres de mauvaise qualité oscille entre 400 et 500 FCFA selon la bourse du client. Pendant que nous y sommes, une dame se plaignant de la dégradation d’un DVD acheté réclame son dû. Le jeune vendeur lui fait savoir que le support vidéo ne pouvait qu’être remplacé par un autre. Ce jeune que nous avons interrogé pour savoir s’il serait éventuellement intéressé par la location d’un kiosque PIC, a répondu négativement : « Les kiosques coûtent chers. Nous nous débrouillons. Les propriétaires refusent qu’on y vende des œuvres piratées. Les CD originaux coûtent chers. Les clients n’en demandent pas », a informé notre interlocuteur. Un autre vendeur d’œuvres piratées nous renseigne que pour bénéficier de l’occupation d’un kiosque du projet PIC, il faut remplir une fiche individuelle d’identification. Et le demandeur devra avoir un compte d’épargne. Il revient au requérant de choisir le lieu de son commerce, dans sa commune. Pour lui, la démarche parait simple et avantageuse. Puisque le vendeur légal jouit, selon lui, de la protection de l’Etat, de la mairie et aussi de la police.
A l’abri des répressions de la Brigade de lutte contre la piraterie, le vendeur peut s’adonner tranquillement à la vente de journaux, de livres et d’œuvres musicales et vidéo. Mais pour l’heure, aucun kiosque parcouru n’est occupé par un vendeur. Toute chose qui profite aux petits vendeurs mal informés sur les conditions de demande d’un kiosque PIC. Ayant ratifié la convention de Berne sur la protection des œuvres littéraires et artistiques, les autorités ivoiriennes doivent sévir avec l’application des lois et textes en vigueur. Il est impératif que des dispositions bien étudiées soient prises pour lutter contre l'exploitation frauduleuse des films sur cassettes vidéo, sur DVD et VCD. En attendant l’assainissement du marché discographique et cinématographique, vendeurs illégaux et pirates se la coulent douce au détriment des créateurs des œuvres de l’esprit.
Aimé Dinguy’s N