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Société Publié le jeudi 10 juillet 2014 | L’expression

Pont Henri Konan Bédié: y a problèmes entre la Sacprm et ses partenaires ivoiriens

© L’expression Par Atapointe
Pose du 60è et dernier caisson du 3e pont, synonyme de "la fin des travaux du génie civile"
Le 60è et dernier caisson du pont Henri Konan Bédié, long de 1,5 km reliant Marcory à Cocody, a été posé en présence du ministre de l`Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko représentant le Premier ministre Daniel Kablan Duncan et de Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques.
Il y a un parfum de duperie qui embaume en ce moment les chantiers du Pont Henri Konan Bédié. A quelques mois de la livraison de ce gros œuvre, les partenaires ivoiriens de la Sacprm sont traités comme des pestiférés, comme des chiens dans un jeu de quilles.


Ils sont très remontés, les responsables de la Général ivoirienne du béton prêt à l’emploi (Gibpe), contre la Société d’aménagement et de construction du pont Riviera-Marcory (Sacprm), filiale de Bouygues. M. Mamadou Coulibaly, directeur général de Gibpe, au cours d’une conférence de presse vendredi au siège de sa société à Marcory, a vertement dénoncé les agissements des responsables de la Sacprm tendant à les avilir et à les rouler dans la farine seulement à quelques mois de la fin des travaux du Pont Henri Konan Bédié. Or, révèle-t-il: «sans nous, l’échangeur de Marcory ne pouvait être livré à date. Car, nous avons effectué 90% des travaux. Mais, on nous donne la nette impression qu’on ne veut pas qu’on dise un jour qu’une société ivoirienne spécialisée dans le béton a pris une part active dans l’érection du 3ème pont. Portant, c’est nous qui avions livré tout le béton qui est sorti de terre sur l’échangeur de Marcory».
Mais, là n’est pas le problème, selon lui. Durant l’exécution de leur contrat au côté de la Sacprm, martèle M. Mamadou Coulibaly, sa société a servi de marchepieds pour cette société française qui ne cesse de sortir les muscles là où on lui demande de lire son contrat. Preuve, Sacprm qui a décidé de façon volontaire et unilatérale de mettre fin au contrat le liant à Gibpe refuse de livrer à cette dernière un certificat de bon d’exécution. Un document qui atteste que la Gibpe a contribué à la construction du pont, et de ce fait, est également responsable en cas de survenance d’un pépin. «Les responsables de la Sacprm nous donnent l’impression qu’ils craignent que les autorités ivoiriennes sachent qu’ici en Côte d’Ivoire, il y a des expertises en matière de grands travaux (ponts et routes) en béton», se convainc-t-il. Pire, nous confie-t-il, lorsque la Gibpe a contracté avec la Sacprm pour lui livrer du béton, cette dernière a aménagé un site contigu à l’Institut national de la jeunesse et du sport (Injs) à Marcory (il nous montre le plan topographique) pour qu’elle s’y installe pour faciliter son travail de livraison du béton. Sur ce site, Sacprm y avait construit deux hangars. Mais, seulement voilà, les deux hangars ont été facturés à la Gibpe, à hauteur de 128 millions de francs Cfa. Une somme que la Sacprm a vite fait de ponctionner sur le montant du contrat de la Gibpe sans qu’elle ne lui donne une seule facture. «Nous leur avons réclamé à cor et à cris ces factures, en vain», dénonce M. Coulibaly. Pourtant, cette exigence (les factures) est consignée noir sur blanc dans le contrat. «Et, il était aussi mentionné dans le contrat que seulement 25% du montant des 128 millions de francs Cfa ne pouvait être ponctionné sur mes factures jusqu’au terme des travaux», confie M. Coulibaly. Mais, voulant rendre la Gibpe dépendante, cette somme a été entièrement ponctionnée sur ses factures. Et, cela n’a pas été sans conséquence puisque la Gibpe devrait faire face aux multiples tensions de trésorerie. Mais, aussi et surtout, aux arrêts de travail de ses employés pour salaires non versés à date.
Dans le contrat, il était aussi stipulé que la Gibpe devrait demeurer sur le site jusqu’à la fin des travaux du 3ème pont. Mais, contre toute attente, la Gibpe reçoit, le 1er juillet 2014, un exploit de son avocat, Maître Chauveau, directement venu de Paris lui demandant de vider les lieux sous peine d’être déguerpi sans ménagement.
Jeudi 12 juin 2014, manu militari, la Sacprm investit le site de Gibpe et procède au démontage des engins lourds qui fabriquent le béton. Puis, elle tente d’emporter avec elle, le groupe électrogène qu’elle a loué à la Gibpe à 73 millions de francs Cfa alors que la valeur réelle de ce groupe électrogène est de 18 millions de francs Cfa. Pire, là aussi, elle a été incapable de fournir à la Gibpe la facture détaillée de la location. «Du coup, en débranchant toutes nos installations, sans nous en informer, la Sacprm portait atteinte à notre fonctionnement. Pire, elle décidait, de ce fait, de rompre, unilatéralement, le contrat qui nous lie», explique M. Coulibaly. Dans les courriers de protestation de la Gibpe qui s’en sont suivis, et sentant avoir foulé aux pieds les règles élémentaires d’observation d’un contrat, la Sacprm revient à la charge en adressant, cette fois-ci, un courrier en bonne et due forme nous demandant de déguerpir notre site. «Comment pouvons-nous continuer à travailler si nos installations sont prises à partie par notre partenaire, la Sacprm?», s’interroge-t-il. Il s’est résolu, en conclusion, que la Sacprm, après avoir pressuré la Gibpe comme une orange pour le vider de son jus, veut la jeter à quelques mois de la date de livraison du 3ème pont. Joint, lundi, au téléphone, dans un souci de l’équilibre de l’information, le directeur général de la Sacprm, M. Gimenez, nous a envoyé paître. Il nous a demandé d’écrire ce que bon nous semble. Car, pour lui, l’affaire est devant la justice qui devrait trancher…sans doute en sa faveur confiant qu’il était. Aujourd’hui, la Gibpe est forcée de se défaire des services de ses travailleurs avant la fin des travaux du 3ème pont qui devrait en principe être livré avant décembre 2014.

K. Marras. D
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