Abidjan - Quelque 400 Ivoiriens réfugiés au Liberia depuis la crise postélectorale de 2010-2011 ont été empêchés de rentrer vendredi en Côte d’Ivoire par crainte d’une propagation du virus Ebola, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement.
"Il faut que chacun fasse preuve de compréhension. Nous faisons face à la plus grande pandémie ayant touché notre région depuis très longtemps. Il ne peut pas y avoir de laxisme ni de légèreté dans ce domaine", a commenté Bruno Koné, interrogé par l’AFP.
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui organisait le rapatriement des 392 réfugiés dans un convoi onusien, a qualifié ce refoulement de
"dramatique" et "inadmissible" via son représentant en Côte d’Ivoire Mohamed Touré.
"C’est le b.a.-ba d’un pays que de protéger ses citoyens. Il s’agit d’une
violation du droit interne et international", a-t-il déclaré.
Les rapatriements avaient repris en juin après plusieurs mois d’arrêt,
l’Etat ivoirien souhaitant se protéger d’Ebola, qui a fait des dizaines de
morts au Liberia, puis d’attaques de groupes armés potentiellement basés dans
ce pays.
Sept convois transportant plus de 2.600 réfugiés ivoiriens ont ainsi
pénétré en territoire ivoirien entre le 4 et le 27 juin, selon les
statistiques du HCR.
"Vendredi, on nous a donné Ebola comme raison, alors que le HCR avait proposé aux autorités de faire un contrôle médical des réfugiés, ce qu’elles avaient refusé, a indiqué M. Touré à l’AFP. Mais ça ne pouvait pas être Ebola, car la frontière était ouverte. Les gens allaient et venaient."
Les convois sont refoulés, mais pas les individus habitués à traverser la frontière quotidiennement, notamment parce qu’ils cultivent des terres de part et d’autre, a expliqué Bruno Koné, ajoutant que les décisions se prennent "au cas par cas".
Une autorisation émanant du ministère des Affaires étrangères ivoirien a également été demandée au HCR, ce qui n’a "aucun sens" selon le responsable de cette agence onusienne, les rapatriements étant encadrés par un accord tripartite Côte d’Ivoire-Liberia-HCR.
"De 9H00 à 14H30, on a tapé à toutes les portes. Quand on a vu que ça ne donnait rien, on a ramené les réfugiés" dans leur camp de départ, a raconté Mohamed Touré, qui a qualifié l’épisode de "gifle" pour les Ivoiriens concernés.
Quelque 58.000 personnes, qui avaient fui leur pays durant ou après la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts en cinq mois, vivent encore à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, surtout au Liberia (38.000 personnes), selon les derniers chiffres communiqués lundi par le HCR.
Un maximum de 300.000 réfugiés fut recensé après la crise.
Le pouvoir, engagé dans un dialogue tendu avec l’opposition, appelle
fréquemment au retour au pays des "frères" exilés hors de Côte d’Ivoire.
D’après le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),
publié le 8 juillet, l’épidémie d’Ebola a fait 518 morts et 844 cas recensés
depuis janvier.
Au Liberia il y a eu 16 nouveaux cas et 9 morts, avec un bilan total au 6 juillet de 84 morts et 131 cas, selon l’OMS.
jf/hm/sba
"Il faut que chacun fasse preuve de compréhension. Nous faisons face à la plus grande pandémie ayant touché notre région depuis très longtemps. Il ne peut pas y avoir de laxisme ni de légèreté dans ce domaine", a commenté Bruno Koné, interrogé par l’AFP.
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui organisait le rapatriement des 392 réfugiés dans un convoi onusien, a qualifié ce refoulement de
"dramatique" et "inadmissible" via son représentant en Côte d’Ivoire Mohamed Touré.
"C’est le b.a.-ba d’un pays que de protéger ses citoyens. Il s’agit d’une
violation du droit interne et international", a-t-il déclaré.
Les rapatriements avaient repris en juin après plusieurs mois d’arrêt,
l’Etat ivoirien souhaitant se protéger d’Ebola, qui a fait des dizaines de
morts au Liberia, puis d’attaques de groupes armés potentiellement basés dans
ce pays.
Sept convois transportant plus de 2.600 réfugiés ivoiriens ont ainsi
pénétré en territoire ivoirien entre le 4 et le 27 juin, selon les
statistiques du HCR.
"Vendredi, on nous a donné Ebola comme raison, alors que le HCR avait proposé aux autorités de faire un contrôle médical des réfugiés, ce qu’elles avaient refusé, a indiqué M. Touré à l’AFP. Mais ça ne pouvait pas être Ebola, car la frontière était ouverte. Les gens allaient et venaient."
Les convois sont refoulés, mais pas les individus habitués à traverser la frontière quotidiennement, notamment parce qu’ils cultivent des terres de part et d’autre, a expliqué Bruno Koné, ajoutant que les décisions se prennent "au cas par cas".
Une autorisation émanant du ministère des Affaires étrangères ivoirien a également été demandée au HCR, ce qui n’a "aucun sens" selon le responsable de cette agence onusienne, les rapatriements étant encadrés par un accord tripartite Côte d’Ivoire-Liberia-HCR.
"De 9H00 à 14H30, on a tapé à toutes les portes. Quand on a vu que ça ne donnait rien, on a ramené les réfugiés" dans leur camp de départ, a raconté Mohamed Touré, qui a qualifié l’épisode de "gifle" pour les Ivoiriens concernés.
Quelque 58.000 personnes, qui avaient fui leur pays durant ou après la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts en cinq mois, vivent encore à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, surtout au Liberia (38.000 personnes), selon les derniers chiffres communiqués lundi par le HCR.
Un maximum de 300.000 réfugiés fut recensé après la crise.
Le pouvoir, engagé dans un dialogue tendu avec l’opposition, appelle
fréquemment au retour au pays des "frères" exilés hors de Côte d’Ivoire.
D’après le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),
publié le 8 juillet, l’épidémie d’Ebola a fait 518 morts et 844 cas recensés
depuis janvier.
Au Liberia il y a eu 16 nouveaux cas et 9 morts, avec un bilan total au 6 juillet de 84 morts et 131 cas, selon l’OMS.
jf/hm/sba