Le Front populaire ivoirien (FPI) a décidé de laver son linge sale sur la place publique. Le feu qui couvait au sein du parti de Laurent Gbagbo, ce que « La Synthèse » votre mensuel préféré avait relevé dans sa parution de juin 2014, a fini par s’embraser au point où le FPI se trouve aujourd’hui au bord de l’éclatement. Décryptage.
Le 4 juillet 2014, c’est Pascal Affi N’Guessan, président statutaire du FPI qui ouvre le bal en dévoilant sur les réseaux sociaux et dans certains journaux de la place, une liste de 128 membres du secrétariat général du parti, alors que l’ancien secrétariat général comptait 92 membres. Sur cette nouvelle liste, des caciques du parti à la rose ont été rétrogradés et/ou évincés de leur poste. C’est le cas de Simone Gbagbo, Laurent Akoun et plusieurs autres membres influents de l’ex-parti au pouvoir. Ainsi 8 personnes ont été révoquées sans ménagement, 12 personnes connaissent une rétrogradation et 42 personnes font leur entrée. Face à ce qu’elles considèrent comme une ‘’forfaiture et un déni de démocratie’’ au sein du parti, ces personnalités n’ont pas tardé à réagir pour décrier cet état de chose. C’est Alphonse Douaty, le vice-président chargé du suivi de l’action gouvernementale avant le réaménagement, et désormais chargé des grands projets dans le nouveau secrétariat général, qui a le premier tapé du point sur la table. Dans une interview accordée au confrère « Le temps », il affirmé que ce nouveau secrétariat général annoncé par le président du FPI vise au positionnement de celui-ci sur la scène politique ivoirienne. Tournant du coup la page Laurent Gbagbo. Chose qu’il ne peut admettre. « Penser un seul instant, pouvoir tourner la page de Laurent Gbagbo s’apparente à un crime politique. La page Laurent Gbagbo est intournable. Je refuse de croire qu’il y a des militants qui, un seul instant, puissent penser ainsi ! Je refuse de croire qu’il y a des personnes au FPI qui ont pour objectif de tourner la page Laurent Gbagbo », avait-il indiqué. A sa suite, c’est Simone Gbagbo, l’épouse du fondateur du FPI, figure de proue du parti, qui, depuis son lieu de détention dans le nord du pays, a marqué son désaccord quant au nouveau secrétariat général formé par Affi N’Guessan. Dans un courrier en date du 8 juillet 2014, Simone Gbagbo, 2ème vice présidente, chargé de la vie du parti et désormais 2ème vice-présidente tout court, estime que « cette façon de faire (…) semble relever d’une tentative de passage en force du président » du FPI, ajoutant que cette décision est une violation des principes élémentaires qui régissent la gouvernance du parti de Laurent Gbagbo. Et l’ex-Première Dame d’annoncer son retrait pur et simple de ce Secrétariat général, version Affi N’Guessan.
Suspicion
Le coup d’estocade sera porté par Tapé Kipré, Alphonse Douaty et Laurent Akoun, qui ont décrié « la façon cavalière » dont le président du FPI s’est pris pour changer le secrétariat général. Pour eux, loin de servir la cause du parti, Affi veut travailler pour sa propre cause et avec ‘’ses hommes’’.
« En réalité les actes solitaires posés laissent à penser qu’on veut anéantir tous ceux qui incarnent Laurent Gbagbo et de les effacer de la mémoire collective. L’initiateur (Affi N’Guessan, NDLR) montre clairement qu’il ne veut pas se battre pour Laurent Gbagbo là où le Comité Central instruit de le mettre au centre des débats », a fait savoir Laurent Akoun. Justement pour le président du FPI, la question ne se situe pas là, mais bien plus, il a laissé entendre sur les antennes de RFI le 20 juillet 2014 que ces changements visent « à repartir sur des bases solides après la grave crise que le parti a connu en 2011 ». Vision que ne partagent pas des cadres du FPI qui estiment que Affi a fait son propre lit afin de se présenter aux prochaines élections au détriment de la cause de Laurent Gbagbo. Thèse que le numéro 1 du parti de l’ex-homme fort d’Abidjan a battu en brèche. « La libération de Laurent Gbagbo ne doit pas être un thème pour abattre Affi. Parce que la libération de Laurent Gbagbo est de notre responsabilité à tous », a indiqué Affi, samedi 19 juillet 2014, lors d’une rencontre avec des secrétaires généraux de Fédérations du FPI. Toutefois, lors de la visite du président français François Hollande à Abidjan, Pascal Affi N’Guessan a trahi de façon on ne peut plus subtile sa pensée, laissant planer la suspicion. «Le FPI ne participera pas aux élections à tous les prix», a-t-il laissé entendre, ajoutant que les conditions n’étaient pas réunies pour que son parti prenne part aux élections à venir. Comme pour dire qu’il pourrait engager le parti de Gbagbo aux élections de 2015 si effectivement les gouvernants accédaient aux exigences du FPI. N’en déplaise aux Akoun, Douati et autres mécontents. Le bras de fer est loin de prendre fin.
Par Roger KASSE
rogerkasse@yahoo.fr
Le 4 juillet 2014, c’est Pascal Affi N’Guessan, président statutaire du FPI qui ouvre le bal en dévoilant sur les réseaux sociaux et dans certains journaux de la place, une liste de 128 membres du secrétariat général du parti, alors que l’ancien secrétariat général comptait 92 membres. Sur cette nouvelle liste, des caciques du parti à la rose ont été rétrogradés et/ou évincés de leur poste. C’est le cas de Simone Gbagbo, Laurent Akoun et plusieurs autres membres influents de l’ex-parti au pouvoir. Ainsi 8 personnes ont été révoquées sans ménagement, 12 personnes connaissent une rétrogradation et 42 personnes font leur entrée. Face à ce qu’elles considèrent comme une ‘’forfaiture et un déni de démocratie’’ au sein du parti, ces personnalités n’ont pas tardé à réagir pour décrier cet état de chose. C’est Alphonse Douaty, le vice-président chargé du suivi de l’action gouvernementale avant le réaménagement, et désormais chargé des grands projets dans le nouveau secrétariat général, qui a le premier tapé du point sur la table. Dans une interview accordée au confrère « Le temps », il affirmé que ce nouveau secrétariat général annoncé par le président du FPI vise au positionnement de celui-ci sur la scène politique ivoirienne. Tournant du coup la page Laurent Gbagbo. Chose qu’il ne peut admettre. « Penser un seul instant, pouvoir tourner la page de Laurent Gbagbo s’apparente à un crime politique. La page Laurent Gbagbo est intournable. Je refuse de croire qu’il y a des militants qui, un seul instant, puissent penser ainsi ! Je refuse de croire qu’il y a des personnes au FPI qui ont pour objectif de tourner la page Laurent Gbagbo », avait-il indiqué. A sa suite, c’est Simone Gbagbo, l’épouse du fondateur du FPI, figure de proue du parti, qui, depuis son lieu de détention dans le nord du pays, a marqué son désaccord quant au nouveau secrétariat général formé par Affi N’Guessan. Dans un courrier en date du 8 juillet 2014, Simone Gbagbo, 2ème vice présidente, chargé de la vie du parti et désormais 2ème vice-présidente tout court, estime que « cette façon de faire (…) semble relever d’une tentative de passage en force du président » du FPI, ajoutant que cette décision est une violation des principes élémentaires qui régissent la gouvernance du parti de Laurent Gbagbo. Et l’ex-Première Dame d’annoncer son retrait pur et simple de ce Secrétariat général, version Affi N’Guessan.
Suspicion
Le coup d’estocade sera porté par Tapé Kipré, Alphonse Douaty et Laurent Akoun, qui ont décrié « la façon cavalière » dont le président du FPI s’est pris pour changer le secrétariat général. Pour eux, loin de servir la cause du parti, Affi veut travailler pour sa propre cause et avec ‘’ses hommes’’.
« En réalité les actes solitaires posés laissent à penser qu’on veut anéantir tous ceux qui incarnent Laurent Gbagbo et de les effacer de la mémoire collective. L’initiateur (Affi N’Guessan, NDLR) montre clairement qu’il ne veut pas se battre pour Laurent Gbagbo là où le Comité Central instruit de le mettre au centre des débats », a fait savoir Laurent Akoun. Justement pour le président du FPI, la question ne se situe pas là, mais bien plus, il a laissé entendre sur les antennes de RFI le 20 juillet 2014 que ces changements visent « à repartir sur des bases solides après la grave crise que le parti a connu en 2011 ». Vision que ne partagent pas des cadres du FPI qui estiment que Affi a fait son propre lit afin de se présenter aux prochaines élections au détriment de la cause de Laurent Gbagbo. Thèse que le numéro 1 du parti de l’ex-homme fort d’Abidjan a battu en brèche. « La libération de Laurent Gbagbo ne doit pas être un thème pour abattre Affi. Parce que la libération de Laurent Gbagbo est de notre responsabilité à tous », a indiqué Affi, samedi 19 juillet 2014, lors d’une rencontre avec des secrétaires généraux de Fédérations du FPI. Toutefois, lors de la visite du président français François Hollande à Abidjan, Pascal Affi N’Guessan a trahi de façon on ne peut plus subtile sa pensée, laissant planer la suspicion. «Le FPI ne participera pas aux élections à tous les prix», a-t-il laissé entendre, ajoutant que les conditions n’étaient pas réunies pour que son parti prenne part aux élections à venir. Comme pour dire qu’il pourrait engager le parti de Gbagbo aux élections de 2015 si effectivement les gouvernants accédaient aux exigences du FPI. N’en déplaise aux Akoun, Douati et autres mécontents. Le bras de fer est loin de prendre fin.
Par Roger KASSE
rogerkasse@yahoo.fr