Au cours de l’interview de plus d’une heure qu’il a accordée, le mercredi 6 août, à deux journalistes des médias pro-gouvernementaux (Télévision et radio d’Etat), l’actuel chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, a affirmé, la main sur le cœur, que l’élection présidentielle de 2015 « sera démocratique ». Il a ainsi dit : « Les élections à venir seront (dont l’élection présidentielle) démocratiques. C’est important pour moi, c’est important pour la crédibilité de la Côte d’Ivoire. Cela va confirmer que nous sommes sortis définitivement de la crise ». Cette déclaration constitue-t-elle un simple effet d’annonce comme M. Ouattara en a l’habitude pour tenter de séduire l’opinion internationale ou s’agit-il d’une volonté clairement exprimée ? Lorsqu’on décrypte les actes du régime Ouattara dans la perspective de l’élection présidentielle de 2015, on peut conclure sans se méprendre que ces propos participent davantage à une propagande politicienne, qu’à tout autre chose.
En effet, comment peut-on parler d’élection démocratique quand tous les ingrédients d’une fraude électorale sont présents et actifs. Des ingrédients qui ont détruit la présidentielle de 2010. Commission électorale indépendante (?) contrôlée par la rébellion armée pro-Ouattara et ses alliés, rebelles toujours en armes en violation de l’accord politique de Ouagadougou, vaste fraude électorale dans les zones sous le contrôle des rebelles etc.
Cinq ans après, rien n’a changé. Le schéma anti-démocratique de 2010 s’est même empiré. Puisque le pouvoir est aujourd’hui aux mains de l’ex-rébellion armée. On s’achemine inéluctablement vers une autre présidentielle non-démocratique.
A 14 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2015, le désarmement des ex-rebelles et des milices pro-Ouattara (dozos, « volontaires » etc.) n’a toujours pas démarré. Ils continuent d’écumer les villes, villages et hameaux où ils commettent en toute impunité des violations des droits humains (exemple : massacre de Nahibly). Ces milices armées pro-Ouattara saccagent des meetings de l’opposition et s’attaquent physiquement aux opposants. On se souvient, par exemple, que le 5 novembre 2013, le meeting du président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, à Oumé a été saccagé. Le 19 décembre 2013, le Fpi a été violemment empêché de tenir un meeting à Doropo (Bouna). Tout comme il a été interdit de meeting à Abobo (Abidjan) par le maire de la commune qui n’est autre que l’actuel ministre des mines du gouvernement Ouattara, Adama Toungara. Le meeting du Fpi à Port-Bouët saccagé par des milices du pouvoir a fait un mort et des blessés.
C’est donc incertain que l’opposition fasse campagne en toute quiétude en 2015 tant que le désarmement n’est pas effectif. Autre entrave à la démocratie, la commission électorale (CEI) qui est actuellement très loin d’être indépendante. Elle est aux mains des pro- Ouattara comme en 2010. Sur les 17 membres du bureau central de la CEI, 14 membres sont des partisans du pouvoir Ouattara. En plus de contrôler le CEI, Alassane Ouattara a nommé un de ses partisans à la présidence du Conseil constitutionnel. Il s’agit de Françis Wodié, ex-président du parti ivoirien des travailleurs (PIT), qui avait appelé à voter pour Ouattara en 2010.
La liste électorale est plombée par avance avec en amont, la décision unilatérale du régime Ouattara d’attribuer la nationalité ivoirienne par simple déclaration. Une décision qui ouvre, grande, la voie à la fraude sur la nationalité.
Ouattara veut-il ainsi se bâtir un bétail électoral ? Tout incline à y croire.
Comme on le voit, aucun indice ne laisse penser que la présidentielle de 2015 sera démocratique. Bien au contraire, le régime Ouattara s’active à concocter une présidentielle sur mesure, digne du parti unique, pour son mentor.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
En effet, comment peut-on parler d’élection démocratique quand tous les ingrédients d’une fraude électorale sont présents et actifs. Des ingrédients qui ont détruit la présidentielle de 2010. Commission électorale indépendante (?) contrôlée par la rébellion armée pro-Ouattara et ses alliés, rebelles toujours en armes en violation de l’accord politique de Ouagadougou, vaste fraude électorale dans les zones sous le contrôle des rebelles etc.
Cinq ans après, rien n’a changé. Le schéma anti-démocratique de 2010 s’est même empiré. Puisque le pouvoir est aujourd’hui aux mains de l’ex-rébellion armée. On s’achemine inéluctablement vers une autre présidentielle non-démocratique.
A 14 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2015, le désarmement des ex-rebelles et des milices pro-Ouattara (dozos, « volontaires » etc.) n’a toujours pas démarré. Ils continuent d’écumer les villes, villages et hameaux où ils commettent en toute impunité des violations des droits humains (exemple : massacre de Nahibly). Ces milices armées pro-Ouattara saccagent des meetings de l’opposition et s’attaquent physiquement aux opposants. On se souvient, par exemple, que le 5 novembre 2013, le meeting du président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, à Oumé a été saccagé. Le 19 décembre 2013, le Fpi a été violemment empêché de tenir un meeting à Doropo (Bouna). Tout comme il a été interdit de meeting à Abobo (Abidjan) par le maire de la commune qui n’est autre que l’actuel ministre des mines du gouvernement Ouattara, Adama Toungara. Le meeting du Fpi à Port-Bouët saccagé par des milices du pouvoir a fait un mort et des blessés.
C’est donc incertain que l’opposition fasse campagne en toute quiétude en 2015 tant que le désarmement n’est pas effectif. Autre entrave à la démocratie, la commission électorale (CEI) qui est actuellement très loin d’être indépendante. Elle est aux mains des pro- Ouattara comme en 2010. Sur les 17 membres du bureau central de la CEI, 14 membres sont des partisans du pouvoir Ouattara. En plus de contrôler le CEI, Alassane Ouattara a nommé un de ses partisans à la présidence du Conseil constitutionnel. Il s’agit de Françis Wodié, ex-président du parti ivoirien des travailleurs (PIT), qui avait appelé à voter pour Ouattara en 2010.
La liste électorale est plombée par avance avec en amont, la décision unilatérale du régime Ouattara d’attribuer la nationalité ivoirienne par simple déclaration. Une décision qui ouvre, grande, la voie à la fraude sur la nationalité.
Ouattara veut-il ainsi se bâtir un bétail électoral ? Tout incline à y croire.
Comme on le voit, aucun indice ne laisse penser que la présidentielle de 2015 sera démocratique. Bien au contraire, le régime Ouattara s’active à concocter une présidentielle sur mesure, digne du parti unique, pour son mentor.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr