La Côte d'Ivoire - notée pour la première fois par des agences internationales - a vu ses émissions obligataires plébiscitées sur les marchés internationaux. Stanislas Zézé, PDG de Bloomfield Investment, et Jean Paul Tonga, directeur des opérations de l'agence de notation basée à Abidjan, ont répondu aux questions de Jeune Afrique sur l'impact de ce succès sur les entreprises locales et leur rapport au processus de notation.
Bloomfield a dévoilé fin juillet la notation attribuée à GuarantCo, le fonds de garantie lancé par le Royaume-Uni, la Suisse, la Suède et la Hollande : AAA à long terme et A1+ à court terme, avec des perspectives stables. C'est la note la plus élevée accordée par votre agence. Comment ce choix s'est-il fait ?
Stanislas Zézé : Bloomfield a remporté l'appel d'offres lancé fin 2013 par GuarantCo, devant Wara, et dès janvier nous avons commencé l'évaluation. Notre agence s'est chargée de la notation en F CFA, pour la BRVM. À l'international, l'évaluation a été assurée par Moody's et Fitch, quant à la notation en naira (Lagos) et en shilling (Nairobi), elle a été faite par le sud-africain Global Credit Rating. Ces agences ont elles aussi attribué leur plus haute note à GuarantCo.
Jean-Paul Tonga : Nous avons utilisé la même méthodologie que celle que nous appliquons généralement aux institutions financières. La légère différence ici, c'est que ce fonds est plus habitué aux opérations de notation, ce qui a facilité la fourniture d'informations et les échanges, sans hésitations ou incertitudes.
Le système d'évaluation, lui, est resté exactement le même. La note attribuée à GuarantCo reflète essentiellement la qualité de crédit des soutiens du fonds (tous notés AAA) et le soutien que ces derniers lui apportent.
N'est-ce pas paradoxal qu'une institution étrangère accepte de se faire noter en F CFA par une agence locale, alors que les États de la zone UEMOA semblent encore réticents ?
Stanislas Zézé : Il ne faut pas le voir de cette façon. De nombreux progrès ont été réalisés au cours des derniers mois. Et Bloomfield a participé à la préparation de la Côte d'Ivoire dans le cadre de l'eurobond lancé en juillet dernier et en amont de la notation attribuée par Moody's et Fitch.
Jean-Paul Tonga : Nous avons organisé des sessions de coaching, avec les autorités pour expliquer en quoi consistait la notation, ses ressorts, son intérêt, les méthodes utilisées et les informations nécessaires, etc.
Cela a certainement permis de clarifier le processus et de mieux préparer l'émission de l'eurobond.
Votre agence est basée à Abidjan, quel effet a eu la notation de la Côte d'Ivoire et son retour sur les marchés internationaux ?
Stanislas Zézé : l'exemple donné par la Côte d'Ivoire - la première économie de la zone UEMOA - et le succès remporté par son eurobond ont dédramatisé le processus de notation et rassuré les entreprises locales, qui sont désormais plus enclines à se faire noter. D'ici à la fin 2014, nous devrions réaliser une quinzaine de nouvelles notations. Cet engouement est nouveau et extraordinaire. Par ailleurs, les États de la région ont compris l'intérêt de se faire noter en monnaie locale et pas seulement en devises internationales. À Bloomfield, nous promouvons l'idée que tous les pays de la zone le fassent. Cela permettrait, à terme, de rendre le marché financier régional plus liquide et plus accessible. Nous sommes en bonne voie de les convaincre.
Jeune afrique.com
Bloomfield a dévoilé fin juillet la notation attribuée à GuarantCo, le fonds de garantie lancé par le Royaume-Uni, la Suisse, la Suède et la Hollande : AAA à long terme et A1+ à court terme, avec des perspectives stables. C'est la note la plus élevée accordée par votre agence. Comment ce choix s'est-il fait ?
Stanislas Zézé : Bloomfield a remporté l'appel d'offres lancé fin 2013 par GuarantCo, devant Wara, et dès janvier nous avons commencé l'évaluation. Notre agence s'est chargée de la notation en F CFA, pour la BRVM. À l'international, l'évaluation a été assurée par Moody's et Fitch, quant à la notation en naira (Lagos) et en shilling (Nairobi), elle a été faite par le sud-africain Global Credit Rating. Ces agences ont elles aussi attribué leur plus haute note à GuarantCo.
Jean-Paul Tonga : Nous avons utilisé la même méthodologie que celle que nous appliquons généralement aux institutions financières. La légère différence ici, c'est que ce fonds est plus habitué aux opérations de notation, ce qui a facilité la fourniture d'informations et les échanges, sans hésitations ou incertitudes.
Le système d'évaluation, lui, est resté exactement le même. La note attribuée à GuarantCo reflète essentiellement la qualité de crédit des soutiens du fonds (tous notés AAA) et le soutien que ces derniers lui apportent.
N'est-ce pas paradoxal qu'une institution étrangère accepte de se faire noter en F CFA par une agence locale, alors que les États de la zone UEMOA semblent encore réticents ?
Stanislas Zézé : Il ne faut pas le voir de cette façon. De nombreux progrès ont été réalisés au cours des derniers mois. Et Bloomfield a participé à la préparation de la Côte d'Ivoire dans le cadre de l'eurobond lancé en juillet dernier et en amont de la notation attribuée par Moody's et Fitch.
Jean-Paul Tonga : Nous avons organisé des sessions de coaching, avec les autorités pour expliquer en quoi consistait la notation, ses ressorts, son intérêt, les méthodes utilisées et les informations nécessaires, etc.
Cela a certainement permis de clarifier le processus et de mieux préparer l'émission de l'eurobond.
Votre agence est basée à Abidjan, quel effet a eu la notation de la Côte d'Ivoire et son retour sur les marchés internationaux ?
Stanislas Zézé : l'exemple donné par la Côte d'Ivoire - la première économie de la zone UEMOA - et le succès remporté par son eurobond ont dédramatisé le processus de notation et rassuré les entreprises locales, qui sont désormais plus enclines à se faire noter. D'ici à la fin 2014, nous devrions réaliser une quinzaine de nouvelles notations. Cet engouement est nouveau et extraordinaire. Par ailleurs, les États de la région ont compris l'intérêt de se faire noter en monnaie locale et pas seulement en devises internationales. À Bloomfield, nous promouvons l'idée que tous les pays de la zone le fassent. Cela permettrait, à terme, de rendre le marché financier régional plus liquide et plus accessible. Nous sommes en bonne voie de les convaincre.
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