Abidjan - Des audiences publiques devant confronter bourreaux et victimes de la meurtrière crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire vont débuter lundi prochain à Abidjan, a annoncé mercredi le président de la Commission justice, vérité et réconciliation (CDVR).
Le timing de ces auditions, qualifiées de cruciales pour la réconciliation nationale, est extrêmement tardif, le mandat de la CDVR, déjà prolongé d’un an, s’achevant le 28 septembre prochain.
Dernière ligne droite d’un processus qui piétine, elles "n’ont pas vocation à condamner ou à absoudre", mais à "promouvoir une société qui refuse la violence, l’esprit de vengeance et l’impunité", a expliqué Charles Konan Banny, président de la CDVR, sans précision quant à leur durée.
Les participants à ces audiences seront issus des "60.000 victimes" entendues lors de "séances d’écoute" préalables lancées fin février par la CDVR, a-t-il indiqué.
"Certains sont prêts à raconter à la nation, la cruauté des sévices endurés
(...) ou les actes de cannibalisme qu’ils ont été obligés de commettre", a
observé l’ex-Premier ministre, ajoutant que les audiences, qui démarrent
lundi, seront retransmises en direct par la télévision et la radio d’Etat.
Aïchatou Mindaoudou, la représentante spéciale de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), qui appuie la CDVR, a pour sa part qualifié cette étape d’"extrêmement importante" et de "question d’intérêt général".
Créée en 2011, la CDVR, qui s’inspire du modèle sud-africain, devait être un pilier de la pacification des esprits dans un pays ayant connu une décennie de crise politico-militaire et de partition de son territoire.
Les violences postélectorales de 2010-2011, épilogue de ces années sanglantes, ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays.
En 1995, le dispositif mis en place par Nelson Mandela avait permis aux victimes de l’apartheid de pardonner à leurs bourreaux, quand ceux-ci reconnaissaient leurs crimes à haute voix.
Cette justice, qui n’était pas rendue dans des tribunaux mais dans des gymnases et des écoles, est considérée comme l’un des principaux facteurs ayant évité une implosion de l’Afrique du sud.
Un tel outil paraissait parfaitement adapté à la Côte d’Ivoire, ébranlée par une crise postélectorale sanglante de décembre 2010 à avril 2011, lorsque le président sortant Laurent Gbagbo, battu, avait refusé de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara.
ck/jf/jmc
Le timing de ces auditions, qualifiées de cruciales pour la réconciliation nationale, est extrêmement tardif, le mandat de la CDVR, déjà prolongé d’un an, s’achevant le 28 septembre prochain.
Dernière ligne droite d’un processus qui piétine, elles "n’ont pas vocation à condamner ou à absoudre", mais à "promouvoir une société qui refuse la violence, l’esprit de vengeance et l’impunité", a expliqué Charles Konan Banny, président de la CDVR, sans précision quant à leur durée.
Les participants à ces audiences seront issus des "60.000 victimes" entendues lors de "séances d’écoute" préalables lancées fin février par la CDVR, a-t-il indiqué.
"Certains sont prêts à raconter à la nation, la cruauté des sévices endurés
(...) ou les actes de cannibalisme qu’ils ont été obligés de commettre", a
observé l’ex-Premier ministre, ajoutant que les audiences, qui démarrent
lundi, seront retransmises en direct par la télévision et la radio d’Etat.
Aïchatou Mindaoudou, la représentante spéciale de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), qui appuie la CDVR, a pour sa part qualifié cette étape d’"extrêmement importante" et de "question d’intérêt général".
Créée en 2011, la CDVR, qui s’inspire du modèle sud-africain, devait être un pilier de la pacification des esprits dans un pays ayant connu une décennie de crise politico-militaire et de partition de son territoire.
Les violences postélectorales de 2010-2011, épilogue de ces années sanglantes, ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays.
En 1995, le dispositif mis en place par Nelson Mandela avait permis aux victimes de l’apartheid de pardonner à leurs bourreaux, quand ceux-ci reconnaissaient leurs crimes à haute voix.
Cette justice, qui n’était pas rendue dans des tribunaux mais dans des gymnases et des écoles, est considérée comme l’un des principaux facteurs ayant évité une implosion de l’Afrique du sud.
Un tel outil paraissait parfaitement adapté à la Côte d’Ivoire, ébranlée par une crise postélectorale sanglante de décembre 2010 à avril 2011, lorsque le président sortant Laurent Gbagbo, battu, avait refusé de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara.
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