Le nouveau bureau de la commission électorale indépendante a tenu sa première réunion le mardi 9 septembre dernier sous la présidence de Issouf Bakayoko qui rempilait pour un deuxième mandat à la tête de l’institution. Ce bureau issu des élections contestées (Ndlr : par 12 mouvements de l’opposition avec à leur tête le Fpi) du vendredi 5 septembre s’est donné pour objectif d’organiser des élections paisibles et transparentes en 2015. «Je voudrais à nouveau féliciter tous mes collègues autour de cette table qui constituent le bureau de la Commission Electorale Indépendante. Nous commençons aujourd’hui nos travaux. Nous aurons beaucoup à faire. D’abord, nous devons établir notre programme de travail. Nous devons voir dans quelle mesure, on peut rapidement procéder à l’ajustement du cadre organisationnel et réglementaire de notre Institution. Et aussi, passer à l’ajustement juridique devant régir les futurs scrutins, la révision de la liste électorale. Nous pourrions inclure notamment tous les ayant-droits qui n’y figurent pas encore et prendre en considération ceux dont la situation n’avaient pas été claire en 2010. Je voudrais donner l’assurance à tous que la Commission Electorale Indépendante s’emploiera à organiser ces futures élections selon les standards internationaux». Dixit celui que beaucoup d’ivoiriens dont l’opposition ne souhaitent plus voir présider aux destinées de la structure en charge d’organiser les élections en Côte d’Ivoire. Et pour cela les raisons sont diverses à en croire les acteurs politiques. En effet, pour certains, l’image de l’ex-Ministre des affaires étrangères et des ivoiriens de l’étranger rappelle de tristes souvenirs aux ivoiriens. « Même s’il pense qu’il n’est pas à l’origine de la crise postélectorale, il doit reconnaître qu’il en est l’une des principales sources en raison de son attitude lors de la proclamations des résultats du second tour des élections de 2010. Car s’il avait été courageux pour annoncer le vainqueur de ces élections au moment où les journalistes le lui demandaient dans l’enceinte même de la Cei, il n’aurait pas eu autant de grabuges. Et même s’il devait en avoir, cela aurait été vite circonscrit par les forces internationales présentes. Or notre cher Président s’est contenté à répéter sans cesse qu’il n’était pas encore minuit et ce qui devait arriver est arrivé » estiment certains. Pour d’autres, SEM. Bakayoko pourrait rendre plus de services aux ivoiriens en acceptant de rendre le tablier maintenant. «Car, si jamais les élections de 2015 se terminent mal, il aura perdu toute crédibilité vis-à-vis de ses partisans. Et ses détracteurs vont encore lui attribuer tous les maux du pays. C’est pourquoi il serait mieux de se sauver la face en cédant sa place » argumentent-ils.
Le cas Honoré Guié
En 2000, les élections présidentielles se sont terminées dans des conditions calamiteuses. Mais moins dramatiques que celles de 2010 qui a fait plus de 3000 morts. A l’époque la Commission nationale indépendante (Cni) hésitait à proclamer les résultants quand le général Robert Guéi s’est adjugé la victoire avant que Laurent Gbagbo la revendique à son tour. La Côte d’Ivoire avait aussi sombré dans la crise. Mais quand la tempête est passé, Honoré Guié n’avait plus été reconduit bien qu’ayant annoncé par la suite la victoire de Laurent Gbagbo. Après son départ de ce poste, il a été élu comme Président du conseil d’Administration de la Radiotélévision ivoirienne (Rti). « Pourquoi les gens veulent à tout prix maintenir M. Bakayoko à la tête de la Cei malgré tout ce que le pays a vécu ?», s’interroge un syndicaliste de l’enseignement supérieur. Avant d’affirmer que «ce ne sont pas les postes qui manquent dans ce pays. On peut servir à tous les postes ». Mais que nenni estime un homme politique qui estime que «nous sommes dans une démocratie et la Cei en un instrument. Si la majorité des membres ont choisi Issouf Bakayoko , il est légal et légitime d’accepter ce choix».
Suspicion légitime ?
En contestant la reconduction du Ministre Bakayoko à la tête de la Commission électorale indépendante nul doute que la classe politique de l’opposition émet des réserves sur son impartialité à organiser des élections sans heurts. Cette suspicion est légitime selon des observateurs car disent-ils « Même si Bakayoko ne se reproche rien, dès lors qu’il est militant du Pdci et cadre du Rhdp au pouvoir tout porte à croire que la tentation d’avoir un parti pris est plus que forte». Mais qu’adviendrait-il si un cadre de l’opposition s’adjugeait ce poste ? Il va sans dire que la même suspicion légitime aura sa raison d’être. Faut-il alors repenser la composition de la Cei pour lui enlever toute velléité de doute ? En attendant, l’opposition a suspendu sa participation aux activités du nouveau bureau de la Cei présidé par le Président Issouf Bakayoko. En tout état de cause il faut sauver les élections de 2015 qui devront déterminer un avenir paisible et prospère pour la Côte d’Ivoire. Nous y reviendrons.
Gisèle Tienfô
Le cas Honoré Guié
En 2000, les élections présidentielles se sont terminées dans des conditions calamiteuses. Mais moins dramatiques que celles de 2010 qui a fait plus de 3000 morts. A l’époque la Commission nationale indépendante (Cni) hésitait à proclamer les résultants quand le général Robert Guéi s’est adjugé la victoire avant que Laurent Gbagbo la revendique à son tour. La Côte d’Ivoire avait aussi sombré dans la crise. Mais quand la tempête est passé, Honoré Guié n’avait plus été reconduit bien qu’ayant annoncé par la suite la victoire de Laurent Gbagbo. Après son départ de ce poste, il a été élu comme Président du conseil d’Administration de la Radiotélévision ivoirienne (Rti). « Pourquoi les gens veulent à tout prix maintenir M. Bakayoko à la tête de la Cei malgré tout ce que le pays a vécu ?», s’interroge un syndicaliste de l’enseignement supérieur. Avant d’affirmer que «ce ne sont pas les postes qui manquent dans ce pays. On peut servir à tous les postes ». Mais que nenni estime un homme politique qui estime que «nous sommes dans une démocratie et la Cei en un instrument. Si la majorité des membres ont choisi Issouf Bakayoko , il est légal et légitime d’accepter ce choix».
Suspicion légitime ?
En contestant la reconduction du Ministre Bakayoko à la tête de la Commission électorale indépendante nul doute que la classe politique de l’opposition émet des réserves sur son impartialité à organiser des élections sans heurts. Cette suspicion est légitime selon des observateurs car disent-ils « Même si Bakayoko ne se reproche rien, dès lors qu’il est militant du Pdci et cadre du Rhdp au pouvoir tout porte à croire que la tentation d’avoir un parti pris est plus que forte». Mais qu’adviendrait-il si un cadre de l’opposition s’adjugeait ce poste ? Il va sans dire que la même suspicion légitime aura sa raison d’être. Faut-il alors repenser la composition de la Cei pour lui enlever toute velléité de doute ? En attendant, l’opposition a suspendu sa participation aux activités du nouveau bureau de la Cei présidé par le Président Issouf Bakayoko. En tout état de cause il faut sauver les élections de 2015 qui devront déterminer un avenir paisible et prospère pour la Côte d’Ivoire. Nous y reviendrons.
Gisèle Tienfô