Abidjan - A trois jours de la fête de l’Aïd-el-kebir ou Tabaski, le prix du mouton qui varie de 65 000 FCFA à 400 000 FCFA, malgré l’abondance de bétail sur les différents marchés, semble hors de portée de beaucoup de musulmans, a constaté l’AIP, mardi à Abidjan.
De Yopougon - mosquée Koudouss à l’abattoir de Port-Bouët en passant par Attécoubé carrefour ONUCI, Adjamé ferraille et Abobo Plaque Anador, on trouve des moutons mais les prix de la tête du bovin oscillent entre 65 000 FCFA et 400 000 FCFA. Ces prix sont jugés exorbitants par la plupart des acheteurs qui indiquent l’impossibilité pour eux de s’en procurer.
"Depuis ce matin, je suis à la recherche d’un mouton, je n’ai que 60 000 FCFA. Et ce sont des petits ou animaux malades dont le poids total n’excède pas 30 kg qu’on me propose à partir de 70 000 FCFA. Ça c’est pas pour nous les pauvres", a expliqué Sékou Sanogo, entre deux soupirs, indiquant qu’il n’est pas sûr d’honorer son engagement vis-à-vis de Dieu cette année.
Pour M. Sanogo, outre, la promesse à Allah, il y a le poids familial car depuis l’apparition de la lune annonçant cette fête, les enfants, chaque soir, l’attendent espérant le voir rentrer avec "leur mouton". "Papa, le papa de Moussa a envoyé pour lui et pour nous, tu viens avec ça quand ?", ne cessent-ils interroger leur père.
Les vendeurs de bétails, à l’instar de Koita Ibrahim et Sangaré Moussa, ont expliqué cette flambée du prix du mouton par le fait qu’il dépensent beaucoup pour les animaux. "Moi, je suis venu avec 200 têtes de mouton du Mali, en plus du prix d’achat et du transport, j’ai payé des frais sur la route. On m’a pris 180 000 FCFA à l’abattoir ici et puis je nourris les animaux, les soigne et m’occupe du bouvier qui m’aide. Alors comment voulez-vous que je vende à perte ?", s’est interrogé M. Koita.
Mercredi, le représentant du gouverneur du district d'Abidjan, en l'occurrence le vice-gouverneur Magone Bi Touvoly Jules qui affichait la volonté du district de faire de l’édition 2014 de la Tabaski, une réussite, a expliqué lors d’une rencontre avec tous les acteurs de la filière notamment les consommateurs, les importateurs, la police nationale et le Conseil supérieur des Imams (COSIM), que l’institution a décidé de prélever 600 FCFA par tête de bétail, soit 200 F pour le district et 400 F servant pour amortir les importants investissements pour la modernisation de l’abattoir de Port-Bouët.
La Tabaski est une fête musulmane de l’immolation du mouton en souvenance du sacrifice d’Abraham. Mais, selon un professeur d’Arabe au Mali, Ibrahim Keita, "Dieu n’a point imposé à aucun nécessiteux de recourir à des moyens frauduleux". Il a indiqué que c’est "sous la pression de nos chères conjointes, progénitures et la société que beaucoup de coreligionnaires sont contraints d’acheter le précieux sésame pour sauver les apparences."
(AIP)
ik/cmas
De Yopougon - mosquée Koudouss à l’abattoir de Port-Bouët en passant par Attécoubé carrefour ONUCI, Adjamé ferraille et Abobo Plaque Anador, on trouve des moutons mais les prix de la tête du bovin oscillent entre 65 000 FCFA et 400 000 FCFA. Ces prix sont jugés exorbitants par la plupart des acheteurs qui indiquent l’impossibilité pour eux de s’en procurer.
"Depuis ce matin, je suis à la recherche d’un mouton, je n’ai que 60 000 FCFA. Et ce sont des petits ou animaux malades dont le poids total n’excède pas 30 kg qu’on me propose à partir de 70 000 FCFA. Ça c’est pas pour nous les pauvres", a expliqué Sékou Sanogo, entre deux soupirs, indiquant qu’il n’est pas sûr d’honorer son engagement vis-à-vis de Dieu cette année.
Pour M. Sanogo, outre, la promesse à Allah, il y a le poids familial car depuis l’apparition de la lune annonçant cette fête, les enfants, chaque soir, l’attendent espérant le voir rentrer avec "leur mouton". "Papa, le papa de Moussa a envoyé pour lui et pour nous, tu viens avec ça quand ?", ne cessent-ils interroger leur père.
Les vendeurs de bétails, à l’instar de Koita Ibrahim et Sangaré Moussa, ont expliqué cette flambée du prix du mouton par le fait qu’il dépensent beaucoup pour les animaux. "Moi, je suis venu avec 200 têtes de mouton du Mali, en plus du prix d’achat et du transport, j’ai payé des frais sur la route. On m’a pris 180 000 FCFA à l’abattoir ici et puis je nourris les animaux, les soigne et m’occupe du bouvier qui m’aide. Alors comment voulez-vous que je vende à perte ?", s’est interrogé M. Koita.
Mercredi, le représentant du gouverneur du district d'Abidjan, en l'occurrence le vice-gouverneur Magone Bi Touvoly Jules qui affichait la volonté du district de faire de l’édition 2014 de la Tabaski, une réussite, a expliqué lors d’une rencontre avec tous les acteurs de la filière notamment les consommateurs, les importateurs, la police nationale et le Conseil supérieur des Imams (COSIM), que l’institution a décidé de prélever 600 FCFA par tête de bétail, soit 200 F pour le district et 400 F servant pour amortir les importants investissements pour la modernisation de l’abattoir de Port-Bouët.
La Tabaski est une fête musulmane de l’immolation du mouton en souvenance du sacrifice d’Abraham. Mais, selon un professeur d’Arabe au Mali, Ibrahim Keita, "Dieu n’a point imposé à aucun nécessiteux de recourir à des moyens frauduleux". Il a indiqué que c’est "sous la pression de nos chères conjointes, progénitures et la société que beaucoup de coreligionnaires sont contraints d’acheter le précieux sésame pour sauver les apparences."
(AIP)
ik/cmas