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Politique Publié le mardi 7 octobre 2014 | Partis Politiques

PDCI- Kacou Guikahué (Secrétaire Exécutif) révèle aux chefs Baoulé d’Abidjan les vraies raisons de l’appel de Daoukro : « Pourquoi Bédié a parlé maintenant et non plus tard »

© Partis Politiques Par J.B.
Maurice Kacou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI-RDA
Lundi 23 juin 2014. Abidjan. Permanence du PDCI au Plateau.
Le chef du Secrétariat exécutif du Pdci, Pr Maurice Kakou Guikahué, a expliqué les raisons de l’Appel de Daoukro aux chefs baoulé. Ci-dessous son propos retranscrit par le quotidien proche du parti, «Le Nouveau Réveil».
« (…) Nous avons un chef. Un chef qui était là depuis 1960, qui a suivi Houphouët. Tout ce qui s’est passé, il a vu. A lui, on ne peut pas dire : "on", c’est plutôt "je" parce que lui, il était là. Il était là où on prenait les décisions. Il a été ambassadeur, il est venu être ministre, président de l’Assemblée nationale, président de la république, il est notre président. C’est pourquoi, je dis aux gens quand Bédié est assis, il voit plus loin que moi Guikahué debout derrière lui. Même s’il s’asseoit, il voit encore plus loin que moi. Donc c’est un monsieur comme ça qui a dit : élection de 2015, laissons et en 2020, on va prendre. Parce que pour 2015, si on ne sait pas "s’asseoir", ce n’est pas sûr qu’en 2020, on vote. Donc je préfère qu’on s’asseye en 2015 et puis, on va prendre en 2020. C’est la nouvelle que le chef a dû entendre. Mais comme c’est l’actualité, je ne peux pas ne pas en parler. Donc, le président m’autorise, c’est pourquoi, j’en parle. Il n’y a pas grande explication là-dedans. Dans la vie, il y a des choses qu’on n’explique pas. Le président a réfléchi longtemps avant de prendre la décision. On a quitté le congrès, ça fait un an. Il a réfléchi pendant un an et il a pris une décision. Il m’a dit de venir dire aux chefs qu’il vous salue et que la décision qu’il a prise, il l’a prise parce qu’en 2010, il était candidat. Après le vote, lui, il sait qu’il a gagné. Personne ne peut lui enlever de la tête qu’il n’a pas gagné. Mais on l’a déclaré perdant. Le Conseil constitutionnel l’a déclaré vaincu. Bédié dit que c’est quand M. Choï est venu le voir pour lui dire, monsieur le président, voici les résultats, nous à l’Onu, on retient que Gbagbo est 1er, Ouattara est 2ème, alors pour sa signature de reconnaître les résultats de l’Onu, pour sa formation, pour ce qu’il a été en Côte d’Ivoire, il dit qu’il a laissé tomber, quand l’Onu a parlé. Il était candidat, pourquoi ? Parce que, des gens étaient venus pour détruire le travail battu, ce n’est pas nous-mêmes, mais c’est ce que Houphouët a voulu lui-même : représenter le Pdci pour poursuivre l’œuvre d’Houphouët-Boigny. Et puis, on a perdu et il y a deux qui partaient au 2ème tour. Il y a un qui gâtait le travail d’Houphouët et puis il y a un avec qui Houphouët a travaillé avant. Il a dit : je vais choisir celui avec qui Houphouët a travaillé avant. Peut-être que lui, il va arranger les choses. Et c’est comme ça qu’il a lancé l’appel pour soutenir le président Ouattara. Il ne s’est pas arrêté-là. Le 15 novembre 2010, il vous a tous appelés à Yamoussoukro. Il dit qu’il n’a pas appelé tous les Ivoiriens, il a appelé ses parents. Qu’ils soient à Abidjan, en pays baoulé, dans les zones de forêt, tout le monde était représenté. Il dit que ce n’est pas les salles de réunions qui manquent à Yamoussoukro, mais il a fait exprès pour que la réunion se tienne devant la cour d’Houphouët où il y a les deux béliers. Ce n’est pas pour rien que cette réunion a eu lieu là. Il dit que vous êtes arrivés nombreux. Il dit qu’il est allé sur la tombe d’Houphouët. Il dit qu’il n’a pas juré mais il a parlé et puis est-il venu, il vous a posé le problème, vous ne lui avez pas fait honte, vous avez dit : on te suit, président, on va soutenir Ouattara. Et Dieu merci, vous vous êtes tous mobilisés et Ouattara a été élu. Quand il a été élu, les gens n’ont pas voulu reconnaître sa victoire. Bédié est parti s’enfermer à l’hôtel du Golf avec lui. Il dit que les gens voulaient que lui Bédié parte à Paris, tout était fini. Mais que s’il était à Abidjan, il y a certaines choses que les gens ne pouvaient pas faire. Donc il s’est assis à côté de Ouattara. Vous avez vu comme moi qu’il y a eu la guerre et la suite, vous la connaissez. Et Ouattara a commencé à travailler. Bédié dit qu’aujourd’hui, pour être un vrai président, comme c’est 5 ans, il faut au moins faire 2 mandats. Parce qu’il dit, nous Pdci, si on ne fait pas attention qu’on accepte un mandat, quand nous arriverons au pouvoir, ça sera un mandat aussi. Les gens vont nous déstabiliser. Donc lui, il pense que pour que le pays soit stabilisé, celui qui est là, il doit faire 10 ans. C’est pourquoi, lui, il avait fait la réforme et les gens ont fait le coup d’Etat. Il voulait un mandat de 7 ans. Parce qu’il dit que quand tu es candidat, ce que tu dis, ce n’est pas cela qui se retrouve dans la réalité. Quand tu arrives à la présidence, c’est en ce moment-là que tu touches le fond de la Côte d’Ivoire. Quand tu es président, tu as 2 ans pour réfléchir comment tu vas faire. Si tu veux bitumer jusqu’à Bassam, même si tu as l’argent qu’il faut, les Blancs te disent de faire appel d’offres. Si tu confies ça directement à quelqu’un, on dit que tu as mal géré. Donc tu appelles 10 personnes et chacun dit à combien il va faire le goudron. Quand le travail est immense, l’appel d’offres devient international. Ça met parfois 6 mois, 8 mois, 1 an avant qu’on ait le résultat. Donc un problème que tu voulais régler cette année, tu peux finalement le régler dans 3 ans. C’est ça la gestion d’un pays. Donc si tu arrives au pouvoir et que dès que tu veux faire ceci ou cela, il faut battre campagne, ça devient difficile. Et quand il reste 1 an sur les 5 ans, les gens ne t’écoutent plus. On dit que c’est campagne que tu es en train de faire. Donc 5 ans, ce n’est pas beaucoup. En plus, il y a eu la guerre, on a diminué encore le mandat de Ouattara. Et quand Ouattara a commencé, il a posé des actes. Bédié ne dit pas que tout est bon mais il dit que ce qui est bon est beaucoup dedans. Ça veut dire que la façon dont Ouattara a commencé, on peut lui faire confiance. Pourquoi il avait dit de soutenir Ouattara ? C’était pour qu’il fasse comme Houphouët. Et dans le gouvernement, il y a le Pdci. Est-ce qu’on peut aller battre campagne et dire ce que Ouattara a fait est mauvais. Est-ce qu’on ne serait pas en train de nous insulter nous-mêmes ? Parce que si Fpi est candidat, Pdci est candidat, Rdr est candidat et que Pdci va en campagne, on est obligé de critiquer. Parce que si on ne critique pas, les gens ne vont pas nous voter. Si tu dis tout est bon, on dira mais pourquoi tu parles. Si on se met à critiquer, le Fpi va prendre la parole pour dire : vous avez vu, les enfants d’Houphouët sont en train de s’insulter, donc venez avec nous. C’est ce que Bédié a vu. Et il a dit, pour 2015, Ouattara fait son 2ème mandat mais en 2020, on va donner au Pdci et le Pdci va faire ses 10 ans aussi pour ne pas que ceux qui veulent gâter le travail d’Houphouët reviennent. Si nous les enfants d’Houphouët, on doit rester, il faut qu’on se change. Si un veut avoir tout lui seul, ça ne peut pas marcher, il faut qu’on se change. Des gens de mauvaise langue disent qu’Houphouët a donné le Pdci à Bédié et Bédié a fait tout le monde est parti. Donc le même Bédié dit que pendant qu’il est vivant, il veut rassembler tous les enfants d’Houphouët avant de quitter la politique. C’est pour cela qu’il a pris cette décision. Donc voici la vraie raison de l’Appel de Daoukro. Il dit c’est pour rassembler tous les enfants et tous les héritiers d’Houphouët-Boigny. Et qu’il va y avoir 2 grands groupes. Les gens qui ont insulté Houphouët en 90 en face des gens qui ont soutenu Houphouët en 90. Voici les 2 grands groupes de Côte d’Ivoire. Quand Bédié est venu, tous ceux qui sont sortis, il veut les ramener pour qu’on redevienne comme en 1990 où il y avait Fpi d’un côté et de l’autre le Pdci. Voilà le travail qu’il est en train de faire. Les élections, ce sont des ambitions. Il dit qu’il est chef, il y a l’intérêt d’un individu et puis il y a l’intérêt d’un groupe. Lui, il a préféré choisir le groupe. Voilà le message qu’il me charge de dire au chef. Il ajoute que depuis quelque temps, alors qu’on demande de renouveler les structures de bases du Pdci, il y a un groupe de militants qui parle de candidature unique, il y a un autre qui parle de candidature multiple. Et ils oublient le Pdci. Si on ne fait pas attention, ils allaient déborder. Donc, lui, Bédié, il a tranché pour qu’on ne parle plus de candidature et qu’on s’occupe du Pdci. Et que s’il avait voulu interroger les gens, on allait discuter pendant 10 ans, on n’en finirait pas. Et il dit que depuis la fin du Congrès en octobre 2013, il n’y a pas un cadre du Pdci qui est parti le voir, lui Henri Konan Bédié, président du Pdci, pour dire que la candidature à la présidence l’intéresse ».
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