• Les sentiments de la communauté Libanaise
➢ L’appel de Daoukro est une leçon d’humilité
• Ma première rencontre avec Mme Ouattara
Elie Hallassou, cadre du Rassemblement des Républicains, était hier, l’invité de rédaction du confrère abidjan.net. Avec les journalistes, il a décortiqué les questions politiques brûlantes du moment, ponctuées essentiellement de l’appel de Daoukro, la récente audience de Charles Blé Goudé depuis la Haye. Bien évidemment, l’interviewé s’est aussi prononcé sur ces relations avec les anciens membres de la galaxie patrotique. Elie Hallassou, tout feu tout flamme.
Appel de Daoukro
Cet appel est historique et le restera à jamais. Le président Henri Konan Bédié nous a donné une belle leçon d’humilité. Il nous montre qu’on ne peut se battre pendant 12 ans, côte à côte. Essuyez les mêmes peines et douleurs, et pour des raisons électoralistes, se faire hara-kiri. Le RHDP est comptable de cette gestion qui a mis notre pays sur les rails. D’hier à aujourd’hui, ce qu’il nous est donné de voir nous conforte tous. Le président Bédié nous a montré la voie à suivre. Et il faut le reconnaitre, ces deux partis, à savoir le PDCI et le RDR, ont plus de ressemblances que de dissemblances. Le RDR est sorti des entrailles du PDCI, et donc, qu’ils fusionnent pour donner un parti unifié, c’est l’idéal pour la Côte d’Ivoire, c’est offrir l’émergence, à coup sûr, à notre nation. Parce que l’élan moteur de toute démocratie tourné vers le progrès, c’est la paix. Le FPI se doit, donc, de suivre ce bel exemple de participation à la construction de notre nation. Tout boycotter et pratiquer de la politique de la chaise vide ne peut, en aucun cas, faire prospérer un parti qui affirme avoir un programme pour la nation.
La question Blé Goudé : ‘’Il doit assumer ses actes’’
Je dirais tout de suite sans ambages, et c’est très simple. Elie Hallassou vient de Côte d’Ivoire. Je suis né le 12 juillet 1969, à l’hôpital central du Plateau, à Abidjan, où il y a l’actuelle BECEAO. J’ai fait toutes mes études, primaires et secondaires, ici. Et après, je me suis envolé pour la France, où j’ai fait mes études supérieures. Et c’est après avoir travaillé là bas que je suis rentré dans mon premier pays, parce que, n’oubliez pas que je suis aussi d’origine Française. Je pense que, de toutes les façons, on ne se retrouve jamais par hasard à la CPI. Il y a forcément des prémisses. Il n’y a jamais de fumée sans feu. Maintenant, Blé est un ami, et il le restera. Mais on assume toujours les actes que l’on pose. Maintenant, la justice passe pour que le droit soit dit dans toute sa simplicité, dans toute sa plénitude. Et puis, au cours de ces audiences, on verra, s’il est acquitté ou pas. Mais, il doit assumer tous les actes qu’il a posés. Je ne le juge pas. Je ne veux pas faire de présomption sur quelques actes que ce soit, mais jusqu’à présent, il est présumé innocent. Donc il n’y a pas de condamnation. Et après c’est aux juges d’apprécier le fond de sa déclaration. Tout comme le 4 novembre prochain, l’ancien président Laurent Gbagbo sera devant la CPI, où on ne se rend pas par hasard. S’il avait eu le don d’écoute, et avait abandonné le pouvoir pendant qu’il en avait l’opportunité, cela nous aurait épargné le décompte macabre qui s’en est suivi. Des morts et des disparus d’ivoiriens et amis de la Côte d’Ivoire, de part et d’autre. Vous savez, pour l’instant, je me tourne vers la Côte d’Ivoire. C’est plutôt l’avenir de la Côte d’Ivoire qui m’intéresse (…) Parce que les hommes passent, le pays reste. Donc, sur la question, je n’ai pas d’opinion précise, personnelle, parce que de toutes les façons, ça ne va pas influer sur le cours des choses à la Haye. Moi, ce qui m’intéresse, à long et à moyen terme, et même à court terme, c’est l’avenir du pays, l’avenir des ivoiriens, de nos compatriotes. Comment le pays se replace dans le concert des Nations, ce qu’il a été sous l’ère du père-fondateur, Félix Houphouët-Boigny, c’est-à-dire un pays far en Afrique, et aussi dans le monde. Voilà, pour l’instant, mes préoccupations les plus immédiates, et les plus essentielles.
A propos de mon adhésion à la galaxie patriotique
Déjà, le sobriquet ‘’Libanais de Gbagbo’’ m’a été attribué par les journalistes. Par contre, je ne regrette pas ce que j’ai fait. Et il faut que ce soit bien clair. Il faut que ce soit limpide dans l’esprit des ivoiriens et du monde entier (…) Ça n’a échappé à personne, que le pays a été attaqué par une rébellion en 2002. Le pays a été agressé dans ses fondements. L’Etat a été touché, mais il ne s’est pas couché, il s’est relevé. Pour moi, c’était un devoir de mémoire et de gratitude envers cette terre qui m’a vu naître, qui m’a tout donné, qui m’a ouvert les yeux à la civilisation. Je me devais de me ranger aux côtés de la République, et de la défendre. L’inverse aurait été incompréhensible. L’inverse aurait été insensé de ne pas défendre le pays qui a vu venir vos parents et grand parents depuis 120 ans. Parce que, je ne vous dis pas, les premiers Ivoiriens d’origine orientale qui sont ivoiriens sont arrivés en 1890, il y a près de 130 ans (…) Voilà ce qui a occasionné mon entrée dans la politique et dans la galaxie patriotique pour défendre mon pays qui m’a tout donné. Donc, il était évident qu’en retour, je donne ce que je peux pour que continue de vivre cet Etat. La Côte d’Ivoire est un grand pays. On l’impression que dès fois c’est un pays minuscule mais non. Le général De Gaulle disait ‘‘ un grand pays ne se mesure pas à sa superficie ni au nombre de sa population. Mais à la qualité de ses hommes, de ses femmes et de ses enfants, à ses jeunes’’. La Côte d’Ivoire est un grand pays, par rapport à ces éléments que je viens de vous donner. Il suffit d’y croire et d’y penser. C’e n’est pas un nationalisme exacerbé, ce n’est pas un patriotisme étriqué, non ! Mais c’est une réalité de dire que ‘’la Côte d’Ivoire n’est pas le pays le plus grand du monde’’, mais ‘’n’est pas non plus le plus petit pays de la terre’’. Il faut savoir que ce petit bout de terre que Dieu nous a donnée sur cette grande planète, il faut la préserver, cette terre. Et il faut la faire grandir dans l’union et le rassemblement, et le ‘’vivre ensemble’’. C’est ce qui me caractérise.
‘’Si c’était à refaire, je le referais’’
Mais je le referais mille fois. Parce qu’un homme incarne les institutions. C’est pour cela que je m’étais rangé du côté de Laurent Gbagbo, parce qu’il incarnait, à l’époque, la Côte d’Ivoire dans ses institutions. Je n’ai pas soutenu un bandit. Je n’ai pas soutenu un voyou, je n’ai pas soutenu un gangster. J’ai soutenu le président de la République de Côte d’Ivoire qui incarne les institutions. Si c’était à refaire, je le referais. Et ça me permet de dire -je ne le souhaite pas-, mais si par malheur, le pays était attaqué sous le président Ouattara, je referais la même chose. C’est une évidence. C’est ça, le patriotisme. La question est très pertinente. Et ça me permet de crever l’abcès, une fois pour toute. Pour nous qui suivons l’actualité politique, vous avez vu que j’ai été licencié, en 2005, de mon poste de directeur commercial, d’une société de la place. Je voyageais dans l’Afrique pour cette société-là. Quand j’ai créé mon mouvement de soutien pour défendre les institutions, j’ai été malheureusement licencié. J’ai clamé haut et fort que j’ai perdu mon emploi par rapport à ce soutien-là, à mon engagement. Parce que, c’était du jamais vu dans ma communauté d’origine -même si je n’aime pas le communautarisme parce que c’est antinomique avec la République-. Car la République, c’est le sillon de toutes les ethnies, de toutes les confessions et de toutes les communautés. Donc, quand la communauté d’origine m’a mis dehors, par rapport à cet engagement, parce qu’elle n’a pas accepté que je brise un tabou -il faut savoir que j’ai rompu un pacte secret de ses barbouzes et de ses dignitaires de la communauté qui restent silencieux afin de mieux faire leurs affaires-. Mais moi, justement, je me suis dit ‘’le pays est attaqué. Qu’est ce qu’on fait ? On continue le business ou on le défend ?’’. Parce qu’il faut aimer le pays avant d’aimer l’argent du pays. C’est ça la finalité. Je n’ai pas la prétention de donner la leçon de morale à qui que ce soit. Mais quand j’ai clamé haut et fort la perte de mon travail, on ne m’a pas écouté. L’affaire est restée en justice. J’ai gagné en première instance (…) Bien sûr j’ai été dédommagé puisque j’ai gagné en appel. Moi, je ne vis pas de la politique. Je suis un homme d’affaires. J’ai travaillé en Europe (…) Mon soutien n’a aucun aspect mercantile. Ce sont des soutiens de conviction. Ce sont des valeurs qu’on veut véhiculer. Il faut qu’on arrête de penser que tout ce qui est ivoirien, peut-être d’origine libanaise, forcément, rime avec l’argent. Non ! Nous avons aussi des sentiments, nous avons aussi de l’émotion, nous savons aussi aimer avec nos défaut. Nous savons aussi donner. Et quand il s’agit de donner à la Côte d’Ivoire, nous savons aussi le faire.
Moi, un traitre ?
Tout d’abord, je ne sais même pas ce que ça veut dire, traitre. Je ne comprends pas la signification, le sens de ce mot. Mais, je ne sèche pas mes habits où le soleil brille. Est-ce que c’est un mal en soi que de se parler, même si nous avons des divergences, au niveau de l’échiquier politique ? Est-ce que c’est mal ? C’est ça le problème en Côte d’Ivoire. Cela veut dire que, quand on a des positions politiques tranchées, on n’arrive pas à se parler. Mais c’est rétrograde. Evidemment, j’étais en contact avec la première Dame actuelle, depuis 2006-2007. J’étais encré dans mes convictions. J’étais en contact avec plusieurs dignitaires du Rdr. Et j’étais même en contact, quelques rares fois, avec le président actuel parce qu’il a été très occupé. Mais, est-ce que cela m’a empêché de faire campagne pour le président Laurent Gbagbo, non. Il faut se dire qu’il faut souvent transcender les clivages politiques parce que nous formons une même famille, la Côte d’Ivoire. Je le dis souvent, que nous avons une même mère et un même père. Qu’on soit Fpi, qu’on soit Pdci, qu’on soit Rdr, peu importe ! Notre même mère, c’est la Côte d’Ivoire, c’est la patrie, et notre même père, c’est Félix Houphouët-Boigny. Ouattara, Bédié, Gbagbo, ils sont tous des enfants d’Houphouët-Boigny. Et nous, nous sommes les petits enfants. Et qu’est ce qu’on fait ? On ne se parle pas. On continue de se battre pendant que le monde avance. Nous reculons. La mondialisation n’attend pas la Côte d’Ivoire. La mondialisation n’attend pas l’Afrique, qui constitue 2 % des échanges du monde entier. Vous imaginez la marge, 2 % dans le concert des nations, alors que nous avons un PIB qui tourne autour de 5 à 6%. C’est le continent à la croissance économique la plus forte. C’est le continent aussi où il y a plus de conflits, où il y a plus de coups d’Etat, où il y a plus de génocides. Quand est-ce que nous allons comprendre que l’intérêt du pays prime sur les intérêts personnels ? Je ne sèche pas mes habits où le soleil brille. D’ailleurs, qui sèche ses habits là où il pleut ? Personne. Je ne vis pas de la politique. Mais, celui qui fait avancer le pays, je fais bloc derrière lui. Dites-moi très sincèrement, quel intérêt on a à combattre le président Alassane Ouattara ? Donnez-moi une seule raison, quand on aime son pays, quand on est patriote. Encore une fois, je n’ai pas la prétention de donner de leçon à qui que ce soit. Mais le vrai patriote, c’est celui qui veut la paix, c’est celui qui aime son pays. Ce n’est pas celui qui, tout le temps, qui veut un pays en turbulence avec des vicissitudes, avec des crises politiques. Le vrai patriote, c’est celui qui veut le développement pour son pays. Pour ça, il faut la paix, il faut que les investisseurs reviennent. C’est ça, le vrai patriote. Il faut aimer son pays avant de s’aimer, soi-même. Malheureusement, ils s’aiment avant d’aimer leur pays. C’est ça qui est dommage. Le président de la République actuel se bat pour son pays. Il parcourt le monde entier pour son pays. Il est allé passer 4 jours en Corée. Donc, vous voyez qu’il bat le rappel des investisseurs, parce qu’il veut que son pays avance.
‘’Je ne vis pas de politique…’’
Il faut aimer le pays avant d’aimer l’argent du pays. Et cela est valable pour nous tous. Parce que, sans la paix, aucun développement durable n’est possible. Moi, j’aime la Côte d’ivoire parce que ce pays m’a tout donné et tout offert. Je le dis, haut et fort, encore une fois, je ne vis pas de politique politicienne. Je n’étais pas chômeur lorsque je faisais mon entrée dans l’ex-galaxie patriotique. Et je suis, et je reste un patriote républicain. J’ai soutenu l’ancien président Laurent Gbagbo pendant les élections de 2010. Parce qu’il avait des visées de cohésion et de développement pour notre nation. Pour moi, un soutien ne s’achète pas, il se mérite. Je n’ai jamais été militant du Fpi, et toutes les fois que je n’ai pas été d’accord avec les visées de l’ex-pouvoir, je l’ai crié à haute et intelligible voix. Il faut que les gens arrêtent de penser que tous ceux qui suivent un homme politique le font, uniquement, pour de l’argent. Et Que les Libanais sont mercantilistes et opportunistes. Non, pas du tout, nous aimons ce pays et faisons tout pour son avancée. Je ne vends ni ne prostitue ma personne pour des intérêts. Lorsque, moi et mes ‘’frères politiques’’, nous n’étions plus sur la même longueur d’onde, j’ai opté pour ‘’le label Côte d’Ivoire’’, notamment pour la tolérance, la paix, la légalité et la cohésion. Parce que je suis respectueux de l’ordre établi. Aussi, on ne peut rester dans un endroit où on ne se sent pas bien. Prenez le cas d’une femme avec qui vous vous êtes marié. Lorsque plus rien ne va, il ne faut, aucunement, la trahir, en faisant semblant. La logique recommande que l’on se sépare pour vivre heureux et aller mieux. (…) Nous sommes tous des fils d’immigrés, seule la date d’arrivée change. Alors, tout ce que nous faisons, nous nous devons de le faire, en toute sincérité. Pour la bonne marche de notre patrie, seul son intérêt doit prévaloir.
Retranscrit par
Bosco de Paré et L. E.
➢ L’appel de Daoukro est une leçon d’humilité
• Ma première rencontre avec Mme Ouattara
Elie Hallassou, cadre du Rassemblement des Républicains, était hier, l’invité de rédaction du confrère abidjan.net. Avec les journalistes, il a décortiqué les questions politiques brûlantes du moment, ponctuées essentiellement de l’appel de Daoukro, la récente audience de Charles Blé Goudé depuis la Haye. Bien évidemment, l’interviewé s’est aussi prononcé sur ces relations avec les anciens membres de la galaxie patrotique. Elie Hallassou, tout feu tout flamme.
Appel de Daoukro
Cet appel est historique et le restera à jamais. Le président Henri Konan Bédié nous a donné une belle leçon d’humilité. Il nous montre qu’on ne peut se battre pendant 12 ans, côte à côte. Essuyez les mêmes peines et douleurs, et pour des raisons électoralistes, se faire hara-kiri. Le RHDP est comptable de cette gestion qui a mis notre pays sur les rails. D’hier à aujourd’hui, ce qu’il nous est donné de voir nous conforte tous. Le président Bédié nous a montré la voie à suivre. Et il faut le reconnaitre, ces deux partis, à savoir le PDCI et le RDR, ont plus de ressemblances que de dissemblances. Le RDR est sorti des entrailles du PDCI, et donc, qu’ils fusionnent pour donner un parti unifié, c’est l’idéal pour la Côte d’Ivoire, c’est offrir l’émergence, à coup sûr, à notre nation. Parce que l’élan moteur de toute démocratie tourné vers le progrès, c’est la paix. Le FPI se doit, donc, de suivre ce bel exemple de participation à la construction de notre nation. Tout boycotter et pratiquer de la politique de la chaise vide ne peut, en aucun cas, faire prospérer un parti qui affirme avoir un programme pour la nation.
La question Blé Goudé : ‘’Il doit assumer ses actes’’
Je dirais tout de suite sans ambages, et c’est très simple. Elie Hallassou vient de Côte d’Ivoire. Je suis né le 12 juillet 1969, à l’hôpital central du Plateau, à Abidjan, où il y a l’actuelle BECEAO. J’ai fait toutes mes études, primaires et secondaires, ici. Et après, je me suis envolé pour la France, où j’ai fait mes études supérieures. Et c’est après avoir travaillé là bas que je suis rentré dans mon premier pays, parce que, n’oubliez pas que je suis aussi d’origine Française. Je pense que, de toutes les façons, on ne se retrouve jamais par hasard à la CPI. Il y a forcément des prémisses. Il n’y a jamais de fumée sans feu. Maintenant, Blé est un ami, et il le restera. Mais on assume toujours les actes que l’on pose. Maintenant, la justice passe pour que le droit soit dit dans toute sa simplicité, dans toute sa plénitude. Et puis, au cours de ces audiences, on verra, s’il est acquitté ou pas. Mais, il doit assumer tous les actes qu’il a posés. Je ne le juge pas. Je ne veux pas faire de présomption sur quelques actes que ce soit, mais jusqu’à présent, il est présumé innocent. Donc il n’y a pas de condamnation. Et après c’est aux juges d’apprécier le fond de sa déclaration. Tout comme le 4 novembre prochain, l’ancien président Laurent Gbagbo sera devant la CPI, où on ne se rend pas par hasard. S’il avait eu le don d’écoute, et avait abandonné le pouvoir pendant qu’il en avait l’opportunité, cela nous aurait épargné le décompte macabre qui s’en est suivi. Des morts et des disparus d’ivoiriens et amis de la Côte d’Ivoire, de part et d’autre. Vous savez, pour l’instant, je me tourne vers la Côte d’Ivoire. C’est plutôt l’avenir de la Côte d’Ivoire qui m’intéresse (…) Parce que les hommes passent, le pays reste. Donc, sur la question, je n’ai pas d’opinion précise, personnelle, parce que de toutes les façons, ça ne va pas influer sur le cours des choses à la Haye. Moi, ce qui m’intéresse, à long et à moyen terme, et même à court terme, c’est l’avenir du pays, l’avenir des ivoiriens, de nos compatriotes. Comment le pays se replace dans le concert des Nations, ce qu’il a été sous l’ère du père-fondateur, Félix Houphouët-Boigny, c’est-à-dire un pays far en Afrique, et aussi dans le monde. Voilà, pour l’instant, mes préoccupations les plus immédiates, et les plus essentielles.
A propos de mon adhésion à la galaxie patriotique
Déjà, le sobriquet ‘’Libanais de Gbagbo’’ m’a été attribué par les journalistes. Par contre, je ne regrette pas ce que j’ai fait. Et il faut que ce soit bien clair. Il faut que ce soit limpide dans l’esprit des ivoiriens et du monde entier (…) Ça n’a échappé à personne, que le pays a été attaqué par une rébellion en 2002. Le pays a été agressé dans ses fondements. L’Etat a été touché, mais il ne s’est pas couché, il s’est relevé. Pour moi, c’était un devoir de mémoire et de gratitude envers cette terre qui m’a vu naître, qui m’a tout donné, qui m’a ouvert les yeux à la civilisation. Je me devais de me ranger aux côtés de la République, et de la défendre. L’inverse aurait été incompréhensible. L’inverse aurait été insensé de ne pas défendre le pays qui a vu venir vos parents et grand parents depuis 120 ans. Parce que, je ne vous dis pas, les premiers Ivoiriens d’origine orientale qui sont ivoiriens sont arrivés en 1890, il y a près de 130 ans (…) Voilà ce qui a occasionné mon entrée dans la politique et dans la galaxie patriotique pour défendre mon pays qui m’a tout donné. Donc, il était évident qu’en retour, je donne ce que je peux pour que continue de vivre cet Etat. La Côte d’Ivoire est un grand pays. On l’impression que dès fois c’est un pays minuscule mais non. Le général De Gaulle disait ‘‘ un grand pays ne se mesure pas à sa superficie ni au nombre de sa population. Mais à la qualité de ses hommes, de ses femmes et de ses enfants, à ses jeunes’’. La Côte d’Ivoire est un grand pays, par rapport à ces éléments que je viens de vous donner. Il suffit d’y croire et d’y penser. C’e n’est pas un nationalisme exacerbé, ce n’est pas un patriotisme étriqué, non ! Mais c’est une réalité de dire que ‘’la Côte d’Ivoire n’est pas le pays le plus grand du monde’’, mais ‘’n’est pas non plus le plus petit pays de la terre’’. Il faut savoir que ce petit bout de terre que Dieu nous a donnée sur cette grande planète, il faut la préserver, cette terre. Et il faut la faire grandir dans l’union et le rassemblement, et le ‘’vivre ensemble’’. C’est ce qui me caractérise.
‘’Si c’était à refaire, je le referais’’
Mais je le referais mille fois. Parce qu’un homme incarne les institutions. C’est pour cela que je m’étais rangé du côté de Laurent Gbagbo, parce qu’il incarnait, à l’époque, la Côte d’Ivoire dans ses institutions. Je n’ai pas soutenu un bandit. Je n’ai pas soutenu un voyou, je n’ai pas soutenu un gangster. J’ai soutenu le président de la République de Côte d’Ivoire qui incarne les institutions. Si c’était à refaire, je le referais. Et ça me permet de dire -je ne le souhaite pas-, mais si par malheur, le pays était attaqué sous le président Ouattara, je referais la même chose. C’est une évidence. C’est ça, le patriotisme. La question est très pertinente. Et ça me permet de crever l’abcès, une fois pour toute. Pour nous qui suivons l’actualité politique, vous avez vu que j’ai été licencié, en 2005, de mon poste de directeur commercial, d’une société de la place. Je voyageais dans l’Afrique pour cette société-là. Quand j’ai créé mon mouvement de soutien pour défendre les institutions, j’ai été malheureusement licencié. J’ai clamé haut et fort que j’ai perdu mon emploi par rapport à ce soutien-là, à mon engagement. Parce que, c’était du jamais vu dans ma communauté d’origine -même si je n’aime pas le communautarisme parce que c’est antinomique avec la République-. Car la République, c’est le sillon de toutes les ethnies, de toutes les confessions et de toutes les communautés. Donc, quand la communauté d’origine m’a mis dehors, par rapport à cet engagement, parce qu’elle n’a pas accepté que je brise un tabou -il faut savoir que j’ai rompu un pacte secret de ses barbouzes et de ses dignitaires de la communauté qui restent silencieux afin de mieux faire leurs affaires-. Mais moi, justement, je me suis dit ‘’le pays est attaqué. Qu’est ce qu’on fait ? On continue le business ou on le défend ?’’. Parce qu’il faut aimer le pays avant d’aimer l’argent du pays. C’est ça la finalité. Je n’ai pas la prétention de donner la leçon de morale à qui que ce soit. Mais quand j’ai clamé haut et fort la perte de mon travail, on ne m’a pas écouté. L’affaire est restée en justice. J’ai gagné en première instance (…) Bien sûr j’ai été dédommagé puisque j’ai gagné en appel. Moi, je ne vis pas de la politique. Je suis un homme d’affaires. J’ai travaillé en Europe (…) Mon soutien n’a aucun aspect mercantile. Ce sont des soutiens de conviction. Ce sont des valeurs qu’on veut véhiculer. Il faut qu’on arrête de penser que tout ce qui est ivoirien, peut-être d’origine libanaise, forcément, rime avec l’argent. Non ! Nous avons aussi des sentiments, nous avons aussi de l’émotion, nous savons aussi aimer avec nos défaut. Nous savons aussi donner. Et quand il s’agit de donner à la Côte d’Ivoire, nous savons aussi le faire.
Moi, un traitre ?
Tout d’abord, je ne sais même pas ce que ça veut dire, traitre. Je ne comprends pas la signification, le sens de ce mot. Mais, je ne sèche pas mes habits où le soleil brille. Est-ce que c’est un mal en soi que de se parler, même si nous avons des divergences, au niveau de l’échiquier politique ? Est-ce que c’est mal ? C’est ça le problème en Côte d’Ivoire. Cela veut dire que, quand on a des positions politiques tranchées, on n’arrive pas à se parler. Mais c’est rétrograde. Evidemment, j’étais en contact avec la première Dame actuelle, depuis 2006-2007. J’étais encré dans mes convictions. J’étais en contact avec plusieurs dignitaires du Rdr. Et j’étais même en contact, quelques rares fois, avec le président actuel parce qu’il a été très occupé. Mais, est-ce que cela m’a empêché de faire campagne pour le président Laurent Gbagbo, non. Il faut se dire qu’il faut souvent transcender les clivages politiques parce que nous formons une même famille, la Côte d’Ivoire. Je le dis souvent, que nous avons une même mère et un même père. Qu’on soit Fpi, qu’on soit Pdci, qu’on soit Rdr, peu importe ! Notre même mère, c’est la Côte d’Ivoire, c’est la patrie, et notre même père, c’est Félix Houphouët-Boigny. Ouattara, Bédié, Gbagbo, ils sont tous des enfants d’Houphouët-Boigny. Et nous, nous sommes les petits enfants. Et qu’est ce qu’on fait ? On ne se parle pas. On continue de se battre pendant que le monde avance. Nous reculons. La mondialisation n’attend pas la Côte d’Ivoire. La mondialisation n’attend pas l’Afrique, qui constitue 2 % des échanges du monde entier. Vous imaginez la marge, 2 % dans le concert des nations, alors que nous avons un PIB qui tourne autour de 5 à 6%. C’est le continent à la croissance économique la plus forte. C’est le continent aussi où il y a plus de conflits, où il y a plus de coups d’Etat, où il y a plus de génocides. Quand est-ce que nous allons comprendre que l’intérêt du pays prime sur les intérêts personnels ? Je ne sèche pas mes habits où le soleil brille. D’ailleurs, qui sèche ses habits là où il pleut ? Personne. Je ne vis pas de la politique. Mais, celui qui fait avancer le pays, je fais bloc derrière lui. Dites-moi très sincèrement, quel intérêt on a à combattre le président Alassane Ouattara ? Donnez-moi une seule raison, quand on aime son pays, quand on est patriote. Encore une fois, je n’ai pas la prétention de donner de leçon à qui que ce soit. Mais le vrai patriote, c’est celui qui veut la paix, c’est celui qui aime son pays. Ce n’est pas celui qui, tout le temps, qui veut un pays en turbulence avec des vicissitudes, avec des crises politiques. Le vrai patriote, c’est celui qui veut le développement pour son pays. Pour ça, il faut la paix, il faut que les investisseurs reviennent. C’est ça, le vrai patriote. Il faut aimer son pays avant de s’aimer, soi-même. Malheureusement, ils s’aiment avant d’aimer leur pays. C’est ça qui est dommage. Le président de la République actuel se bat pour son pays. Il parcourt le monde entier pour son pays. Il est allé passer 4 jours en Corée. Donc, vous voyez qu’il bat le rappel des investisseurs, parce qu’il veut que son pays avance.
‘’Je ne vis pas de politique…’’
Il faut aimer le pays avant d’aimer l’argent du pays. Et cela est valable pour nous tous. Parce que, sans la paix, aucun développement durable n’est possible. Moi, j’aime la Côte d’ivoire parce que ce pays m’a tout donné et tout offert. Je le dis, haut et fort, encore une fois, je ne vis pas de politique politicienne. Je n’étais pas chômeur lorsque je faisais mon entrée dans l’ex-galaxie patriotique. Et je suis, et je reste un patriote républicain. J’ai soutenu l’ancien président Laurent Gbagbo pendant les élections de 2010. Parce qu’il avait des visées de cohésion et de développement pour notre nation. Pour moi, un soutien ne s’achète pas, il se mérite. Je n’ai jamais été militant du Fpi, et toutes les fois que je n’ai pas été d’accord avec les visées de l’ex-pouvoir, je l’ai crié à haute et intelligible voix. Il faut que les gens arrêtent de penser que tous ceux qui suivent un homme politique le font, uniquement, pour de l’argent. Et Que les Libanais sont mercantilistes et opportunistes. Non, pas du tout, nous aimons ce pays et faisons tout pour son avancée. Je ne vends ni ne prostitue ma personne pour des intérêts. Lorsque, moi et mes ‘’frères politiques’’, nous n’étions plus sur la même longueur d’onde, j’ai opté pour ‘’le label Côte d’Ivoire’’, notamment pour la tolérance, la paix, la légalité et la cohésion. Parce que je suis respectueux de l’ordre établi. Aussi, on ne peut rester dans un endroit où on ne se sent pas bien. Prenez le cas d’une femme avec qui vous vous êtes marié. Lorsque plus rien ne va, il ne faut, aucunement, la trahir, en faisant semblant. La logique recommande que l’on se sépare pour vivre heureux et aller mieux. (…) Nous sommes tous des fils d’immigrés, seule la date d’arrivée change. Alors, tout ce que nous faisons, nous nous devons de le faire, en toute sincérité. Pour la bonne marche de notre patrie, seul son intérêt doit prévaloir.
Retranscrit par
Bosco de Paré et L. E.