Bouaké (Côte d'Ivoire) - Un de prison ferme a été requis mercredi contre un père coupable d'avoir marié sa fille de 11 ans, dans le premier procès du genre en Côte d'Ivoire, où les mariages précoces sont pourtant fréquents.
"C'est un signal fort que nous voulons envoyer. Il faut encourager les gens à dénoncer ce genre de pratiques. Chaque fois que nous serons informés, nous irons jusqu'au bout", a déclaré à l'AFP Rosine Koné, la substitut du procureur du tribunal de Bouaké (centre).
La décision du tribunal sera rendue mercredi prochain. Quelque 360.000 francs CFA (550 euros) d'amende ont également été requis contre le père.
Poursuivi pour "union précoce et forcée", l'accusé, un tailleur de 37 ans, a expliqué ignorer que le mariage de sa fille à l'un de ses cousins, de 16 ans son aîné, était interdit par la loi.
"Moralement, même en dehors de la loi, quand vous voyez votre fillette de 11 ans, pensez-vous qu'on peut la donner en mariage ?", l'a questionné Rosine Koné durant l'audience.
Ni la victime ni son époux désigné, contre qui la loi ivoirienne ne peut rien, selon une source judiciaire, n'étaient présents au procès.
Ce procès pour mariage précoce est le premier à se tenir en Côte d'Ivoire, où 12% des filles sont mariées avant leur 15 ans et 36% avant l'âge de 18 ans, d'après un rapport de l'Unicef à paraître prochainement.
La père a été arrêté grâce à un signalement du directeur de l'école que fréquentait la fillette à une ONG, Jakawili ("Solidarité" en langue malinké), qui a ensuite averti la police.
"Cette fois-ci, ça a bien marché. Le directeur de l'école nous a prévenus à temps", s'est félicité vendredi Martin Kouassi, coordonnateur des projets de l'ONG, qui selon lui a empêché 7 unions précoces cette année, contre 20 en 2013.
Les parents disent généralement marier leurs filles jeunes pour éviter des grossesses hors mariage, synonymes de honte pour la famille, a-t-il expliqué.
Mais "en réalité ils préfèrent les marier à de riches commerçants pour être à l'abri du besoin. C'est comme un commerce qui ne dit pas son nom", a pesté M. Kouassi.
Les mariages précoces, outre la déscolarisation systématique qu'ils engendrent pour la jeune épouse, provoquent notamment des grossesses précoces, des grossesses à répétition ainsi qu'une hausse de la mortalité maternelle.
str-jf/tsz
"C'est un signal fort que nous voulons envoyer. Il faut encourager les gens à dénoncer ce genre de pratiques. Chaque fois que nous serons informés, nous irons jusqu'au bout", a déclaré à l'AFP Rosine Koné, la substitut du procureur du tribunal de Bouaké (centre).
La décision du tribunal sera rendue mercredi prochain. Quelque 360.000 francs CFA (550 euros) d'amende ont également été requis contre le père.
Poursuivi pour "union précoce et forcée", l'accusé, un tailleur de 37 ans, a expliqué ignorer que le mariage de sa fille à l'un de ses cousins, de 16 ans son aîné, était interdit par la loi.
"Moralement, même en dehors de la loi, quand vous voyez votre fillette de 11 ans, pensez-vous qu'on peut la donner en mariage ?", l'a questionné Rosine Koné durant l'audience.
Ni la victime ni son époux désigné, contre qui la loi ivoirienne ne peut rien, selon une source judiciaire, n'étaient présents au procès.
Ce procès pour mariage précoce est le premier à se tenir en Côte d'Ivoire, où 12% des filles sont mariées avant leur 15 ans et 36% avant l'âge de 18 ans, d'après un rapport de l'Unicef à paraître prochainement.
La père a été arrêté grâce à un signalement du directeur de l'école que fréquentait la fillette à une ONG, Jakawili ("Solidarité" en langue malinké), qui a ensuite averti la police.
"Cette fois-ci, ça a bien marché. Le directeur de l'école nous a prévenus à temps", s'est félicité vendredi Martin Kouassi, coordonnateur des projets de l'ONG, qui selon lui a empêché 7 unions précoces cette année, contre 20 en 2013.
Les parents disent généralement marier leurs filles jeunes pour éviter des grossesses hors mariage, synonymes de honte pour la famille, a-t-il expliqué.
Mais "en réalité ils préfèrent les marier à de riches commerçants pour être à l'abri du besoin. C'est comme un commerce qui ne dit pas son nom", a pesté M. Kouassi.
Les mariages précoces, outre la déscolarisation systématique qu'ils engendrent pour la jeune épouse, provoquent notamment des grossesses précoces, des grossesses à répétition ainsi qu'une hausse de la mortalité maternelle.
str-jf/tsz