Dans une déclaration intitulée ’’L’adresse du Pr. Jerôme Kablan Brou aux militants du PDCI-RDA et aux Ivoiriens: pourquoi je serai candidat à la présidentielle de 2015’’, l’ancien député de Bongouanou et vice-président de l’Assemblée nationale, annonce sa candidature pour la future élection présidentielle. Ci dessous, de larges extraits de sa déclaration de candidature.
Au lendemain de la prochaine élection pour accéder à leur magistrature suprême, je voudrais être pour les Ivoiriens, celui qui apportera les meilleurs gages pour défendre leurs intérêts, dans une nation réunifiée et où il fera bon de de respirer la paix d’antan. Face à de tels enjeux, dont l’importance est telle qu’elle requiert la conjugaison de toutes les bonnes volontés du pays, il faut un avocat crédible, pour les rassembler autour des mêmes priorités. Au lendemain donc de cette échéance électorale, je voudrais être cet avocat, le catalyseur et le porteur des projets de tous les Ivoiriens, susceptible de nous rassembler et de sortir la Côte d’Ivoire de son marasme sociopolitique actuel. (...)
JE SERAI CANDIDAT EN 2015 POUR RÉPONDRE À L’APPEL D’HOUPHOUËT
Lorsqu’en 1988, je m’apprêtais à prendre la nationalité française pour briguer la mairie de la petite bourgade que j’habitais dans les Pyrénées orientales, Houphouët m’a fait rapatrier de force. Ma première réaction fut celle d’une colère que je croyais légitime. Mon mécontentement fut plus grand encore, lorsqu’il me reçut en septembre 1989, en compagnie de Messieurs Konan Bédié, Konan Yao Patrice et Alassane Dramane Ouattara, pour nous demander «d’aider Henri dans les tâches qu’il lui confiait désormais…». Messieurs Bédié et Ouattara ne peuvent pas avoir oublié cette rencontre, au point de s’en écarter d’une manière aussi cavalière, comme ils le font en ce moment! Du reste, l’Ambassadeur Ouégnin, un homme que je respecte profondément, devrait également se rappeler cet épisode qui, aussi fugace qu’il ait été, constitue le point d’ancrage fondamental de mon engagement.
Au lendemain de cette rencontre, j’ai assuré le frère Bédié, à Daoukro, de mon soutien, mais sans lui avoir précisé mon caractère d’homme libre et aimant dire la vérité, et que de ce fait, je lui rendrais le tablier, si les chemins qu’il empruntait ne correspondaient pas aux miens. Depuis, je crois honnêtement avoir rempli pleinement ma part de ce contrat, en voici quelques exemples. Sitôt après le départ du ’’Vieux’’ j’ai pris sur moi de demander à mes collègues députés de soutenir notre Constitution, rien que cela! Au final, nous restâmes sept à souscrire à cette démarche.
Au moment de la demande de levée de l’immunité parlementaire de deux de ces collègues, à des périodes et pour des motifs très différents, je me suis à chaque fois trouvé seul à m’y opposer en commission, avant de recueillir quelques soutiens en plénière.
Aux moments de la parution des chartes du Grand Nord puis du Grand Ouest, j’avais perçu comme une nécessité, de fonder l’existence de la nation ivoirienne, telle qu’initiée par le président Houphouët, sur des matrices fondamentales que sont ses grandes composantes ethniques (Akan, Gour, Mandé nord, Mandé sud et Voltaïque). J’ai, dès lors, fondé, avec un groupe d’amis, le ’’Groupe Akwaba Solidarité de Côte d’Ivoire’’ (GASCI), en considérant que l’espace Akan, le plus grand en superficie et en population du pays, constituait un élément clé quant à la préservation de l’unité et de la paix sociale.
C’est lui qui reste en effet le plus ouvert à la biodiversité socio-culturelle. Cette réalité est plus que jamais de mise aujourd’hui. Sentant les préludes du coup de force militaire, en son temps, j’avais insisté, en tant que vice-président de l’Assemblée nationale, pour obtenir une rencontre du groupe parlementaire Pdci-rda avec son président, dans le seul but de recadrer certaines trajectoires au sein de son parti; mais au dernier moment, ce rendez-vous fut renvoyé, sine die. Le 24 décembre 1999, alors que le coup d’Etat battait son plein, de retour de Daoukro où le président Bédié avait demandé à rencontrer les cadres de la défunte région du N’Zi-Comoé, j’ai appelé plusieurs militants du Pdci-Rda, afin d’organiser la résistance civile. Seul le président B de la Jpdci avait répondu positivement à cet appel. A Dimbokro, bien que seul face à la junte militaire d’alors (en 2000), je me suis trouvé dans l’obligation morale de m’opposer à l’intervention armée pour accéder au pouvoir d’Etat. Au congrès extraordinaire du Pdci-Rda ouvert au Palais des sports de Treichville, les vrais débats eurent lieu chez le doyen Séri Gnoléba, où, après de longs débats stériles, et profitant d’une pause, j’ai convié Messieurs Fologo, Akoto Yao Paul et Denis Bra Kanon (paix à son âme!) à une concertation pour convaincre le Secrétaire général du parti d’accepter d’en assurer la présidence par intérim. L’argument consistait à leur faire admettre que, bien qu’ayant perdu le pouvoir d’Etat, le parti n’était pas en crise, au point d’en bannir son président.
J’ai essayé de faire passer ces mêmes arguments à la convention qui s’en suivit à Yamoussoukro, mais cette fois, rien n’y fit. En 2010, voyant que les indicateurs du parti se trouvaient au rouge pour aller à l’élection présidentielle, et alors que j’éprouvais d’énormes difficultés pour me faire recevoir par son président, j’ai décidé de me présenter à cette élection. Dès lors, la rencontre eut lieu en famille, à la demande de Monsieur Bédié, en présence de membres bien choisis du Bureau politique du Pdci-Rda. Sur leur insistance, j’ai dû retirer ma candidature en sa faveur, à la seule condition qu’il s’engage à faire en sorte que le parti sorte vainqueur de cette consultation. A la réunion de son Bureau politique, à la veille de son 12e congrès ordinaire, sentant le parti au bord de l’implosion, j’ai opté pour le maintien de son président en poste. C’était, de mon avis, la seule voie pour sauver l’unité au sein de la famille du président Houphouët. Ce sont là, quelques exemples choisis dans mon engagement, pour respecter les recommandations ’’du Vieux’’, sans conditions, sans rien demander ni devoir à personne, et sur les seules bases de la vérité et de la conviction.
Je me demande seulement pourquoi, de tous les compatriotes qui avaient choisi de s’expatrier en son temps, c’est moi qu’Houphouët a fait revenir de force, pour en faire l’un des témoins de la fin de sa carrière politique? Dans son parti, j’ai été député (deux mandats), membre du Comité central, du
Bureau politique, du Comité directeur (2000), Inspecteur général, président de plusieurs commissions techniques permanentes, Délégué départemental de 1991 à 1997, puis de 2000 à 2004, lorsque ce poste fut délaissé à Bongouanou, à la suite du coup d’Etat. Autrement dit, j’ai modestement assumé ma part de responsabilité, pour faire vivre cet héritage. Mais aujourd’hui, qu’en est-il?
LA DÉLIQUESCENCE DE L’HÉRITAGE D’HOUPHOUËT
Houphouët a légué aux Ivoiriens un pays quasi «émergé», à revenu intermédiaire, selon des termes chers aux économistes.
Il était même en train de réussir la construction d’une nation, où ses concitoyens ne se revendiquaient pas (du moins ouvertement!) d’une appartenance ethnique particulière. De sorte qu’à Bongouanou, n’eurent été les Cissé et Sidiki Bakayoko, de nombreux cadres actuels (dont moi-même) n’auraient jamais pu effectuer leurs études. Dans sa quête permanente d’un peuple uni, il avait pour credo le bonheur, l’amour et la paix. Il attachait une importance toute particulière au fait qu’aucune goutte de sang ne soit versé en Côte d’Ivoire. Avec sa volonté de faire admettre une nationalité multiple, il n’était pas loin de réussir l’exceptionnel pari de loger une nation dans un pays…
Tous ces voeux ont malheureusement été balayés d’un revers de la main, sitôt sa révérence tirée, par cupidité, par méchanceté, par fourberie et par notre faute à tous. Du statut de pays émergent, la Côte d’Ivoire est redevenue une protonation, une République bananière, reléguée au rang des pays pauvres très endettés (PPTE). Un vrai comble!
Les militants de son parti, ainsi que tous les Ivoiriens, ont assisté, impuissants, à la dégradation de cet édifice, jusqu’au bain de sang de 2011.
De quoi inciter ses principales composantes ethniques à se regarder désormais en chiens de faïence, sous la pulsion de bras armés extérieurs. La guerre en Côte d’Ivoire a-t-elle été vraiment la volonté des Ivoiriens?
DE LA FONDATION DU RDR A LA DECLARATION DE DAOUKRO
Nombreux doivent être les militants du Pdci-Rda à se rappeler le doigt levé de Monsieur Djeni Kobena, à la salle des congrès de l’Hôtel Ivoire, demandant à prendre la parole, pour s’exprimer au sein d’un parti démocratique.
Ce fut en vain, on se demande encore aujourd’hui pourquoi? Le Rdr est ainsi né d’une intolérance, au sommet du Pdci-Rda, au moment où ses militants croyaient que scander certains noms suffisait à se maintenir au pouvoir. De toute la myriade de partis jonchant l’échiquier politique national, le rdr est par conséquent le seul vrai transfuge du Pdci-Rda. Dès lors, à la visite du chef de l’Etat actuel dans la région de l’Iffou, nous étions quelques-uns à espérer que Monsieur Bédié allait rattraper une situation, en invitant implicitement son «petit frère» à retourner au bercail, comme Monsieur Ouattara l’avait lui-même laissé entendre, lors de sa campagne de
2010. Au lieu de cette sortie simple, acceptable par tous les militants du parti d’Houphouët, le monde entier a été stupéfié par une annonce aussi surprenante qu’antinomique: remiser le parti-père dans l’escarcelle de son transfuge. Si encore le Pdci-Rda se trouvait en difficulté, au point de lui faire subir cette forme d’aliénation.
A moins de vouloir obstinément le faire imploser? Pourquoi un tel comportement propre aux autocrates, dans un parti bien nommé? Rien n’empêchait Monsieur Bédié d’interroger les militants du Pdci-Rda à la base, ne serait-ce que pour le simple respect qu’il leur doit, avant de se jeter dans cette arène. D’un autre côté, même si chacun a sa façon propre d’attacher son bétail, je me demande pourquoi Monsieur Ouattara a-t-il aussi rapidement repris sa parole donnée à Houphouët devant témoins
(moi compris) en 1989?
Ensuite, pourquoi avoir proclamé publiquement qu’il rendrait ce pays «ingouvernable», si raison ne lui était pas donnée, dans la cabale quil’opposait alors à Monsieur Bédié?
Aujourd’hui, pourquoi a-t-il tant besoin du soutien du Pdci-Rda pour aller à l’élection de 2015?
Pourquoi cette fébrilité sur le terrain national et dans la diaspora, qui pourrait faire croire à de l’intox en faveur d’une élection anticipée et préfabriquée, susceptible d’occasionner d’autres troubles? Serait-ce là l’aveu que le Rdr, parti au pouvoir, perdrait cette élection en y allant seul? Pourquoi, de lui-même,
Monsieur Ouattara ne reviendrait-il pas «à la maison», en compagnie de ses vrais adeptes du moment? Autant d’interrogations qui laissent à penser que le chef de l’Etat ne serait pas entièrement libre de ses orientations politiques, lourdement hypothéquées par son entourage?
A une année de l’échéance de 2015, il faut se résoudre à admettre (à comprendre aussi!) que les accords qui ont prévalu en 2010 sont révolus, et que, pour le respect de notre souveraineté nationale, la force doit revenir à notre loi fondamentale et à notre code électoral. Serait-ce trop demander aux Ivoiriens de respecter ces dispositions? Le problème est qu’en l’état actuel des indicateurs politiques internes, une élection opposant Monsieur Ouattara à un candidat unique du Pdci-Rda et à des candidats d’autres partis politiques, risque de voir au second tour un affrontement des camps des deux «frères». Auquel cas, Monsieur Gbagbo étant loin des canons cette fois, ceux-ci changeraient de cibles… D’où cette obstination à y aller «ensemble», histoire de sauver les meubles! L’on oublie trop facilement, dans ce concept, que la finalité de tout parti politique qui se respecte, est son accession au pouvoir d’Etat. Ce qui interdit de «faire la passe» à ses adversaires désignés. Enfin, personnellement, je ne crois pas qu’en 2020, les fondamentalistes du Rdr acceptent de «laisser la place» au Pdci-Rda, sans autre forme de procès… Face à cette situation, les spéculations vont bon train. D’une part, Monsieur Bédié peut-il se prendre à contrepied et déclarer le contraire de Daoukro? Evidemment non! Tout ce qu’il peut appeler à faire, c’est de demander qu’on le soutienne vaille que vaille, dans sa nouvelle direction: l’autocratie mettant à mal la démocratie, dans le legs d’Houphouët! Or, on ne peut pas censément prendre le Pdci-Rda pour une ’’chose’’ et ses militants pour des ’’objets’’ dont on peut disposer à volonté. D’autre part, et dans ces conditions, peut-on destituer le président du Pdci-Rda? Ce cas de figure, tout aussi évident pour de nombreux militants, demanderait une procédure longue, dans une bataille juridique compliquée.
De quoi compromettre la désignation d’un candidat du parti. Peut-on convoquer la tenue d’un congrès extraordinaire, avant d’aller à une convention?
Si oui, par qui, en dehors du président? Par le Bureau politique, à la majorité de ses membres, soit; mais là encore, la procédure serait interminable, et risquerait même de provoquer l’implosion du parti. Cette finalité serait l’exact contraire de ce qui est souhaitable, c’està- dire, en l’occurrence, sauver et conserver intacte l’oeuvre du Père fondateur de la nation.
Pour l’heure, le jeu consiste donc à noyer le poisson et à gagner du temps. Je voudrais ardemment inviter au calme ceux de nos militants qui, très nombreux, se sentent profondément frustrés et blessés dans leur amour-propre. Je leur suggère que l’élection de 2015 ne serve pas de prétexte pour saborder l’oeuvre d’Houphouët. Au besoin, que tous ceux qui ont des velléités au Pdci-Rda déclarent leurs candidatures à cette élection.
Par la suite, qu’une recherche de consensus soit effectuée à leur seul niveau, et qu’en cas d’impossibilité, ils se présentent à cette élection. La suite dictera la conduite à tenir, au second tour (parce qu’il y en aura un!), en sachant qu’après cette échéance, la situation sera décantée d’elle-même. Les militants et les Ivoiriens, juges avisés de ce jeu, ne seront pas dupes, et méritent qu’on leur fasse confiance.
LA PAIX SOCIALE
Aujourd’hui, au moment où leurs concitoyens vivent un épisode difficile de leur existence, voilà que les deux principaux initiateurs de certains troubles majeurs du pays, naguère ennemis jurés, semblent devenus les meilleurs frères du monde.
Quel grand bonheur, en effet! Sauf à regretter que cette forme de magie ne puisse être contagieuse pour concerner tout le peuple ivoirien. Alors, quel crédit réel peut-on (et surtout doiton!) accorder à cette alliance nouvelle? L’un des secrets de la réussite d’une nation est que les acteurs qui se succèdent à la tête de son Etat se surpassent pour faire mieux (en positif!) que leurs prédécesseurs. Or, en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, de nombreux stigmates présagent du contraire de ce postulat: tout laisse en effet entrevoir que, si l’on n’y prend garde dès à présent, l’après Ouattara sera à son tour «ingouvernable». Même s’il venait à décrocher la lune pour la Côte d’Ivoire, Ouattara ne fera jamais plus l’unanimité aux yeux des Ivoiriens, parce que ce ne sera que la lune à Ouattara, comme s’il y en avait plusieurs!
Sans la paix sociale, rien d’unanimement constructif ne sera possible en ce pays. Et voilà qu’elle est lourdement hypothéquée, comme peuvent en témoigner les indicateurs suivants: le maintien en prison de certains acteurs de la guerre, pendant que d’autres restent sans soucis, devant les mêmes faits; les conflits fonciers, prochains détonateurs de tous les troubles graves à venir, à partir de l’ouest, où des Ivoiriens sont dépossédés de leurs terres, au profit d’étrangers; sans compter la spoliation des peuples lagunaires et des grandes zones urbaines; l’inexistence d’une armée nationale ordonnée; la croissance galopante de l’insécurité; la paupérisation grandissante de la masse paysanne et ouvrière; la surpopulation des zones urbaines, lieux de tous les dangers; la mise en place sournoise d’une pseudo-élite (fils de riches), condamnant le pays à la médiocratie et reléguant les vraies valeurs intellectuelles aux oubliettes; le soulèvement prévisible des jeunes de la rue…
Il faut, dès à présent, chercher à mettre de l’ordre dans cette situation. Pour y arriver, la Côte d’Ivoire a besoin de personnes neuves, c’est-à-dire, le cas échéant, de citoyens ’’propres’’ et compétents en tous les domaines, pour assurer son émergence.
L’impératif est surtout d’éviter de replanter le même décor qu’en 2010, avec certains des mêmes acteurs et les mêmes rancoeurs. Je voudrais donc adresser ma candidature, non pas aux seuls militants déçus par les frasques en cours au Pdci-Rda, mais également à tous les Ivoiriens amoureux de leur pays, toutes les tendances politiques et confessionnelles confondues. Humblement, je les attends au rendez-vous du courage et de la conviction, pour le redressement de notre pays. C’est, par conséquent, dans cet imbroglio que j’inscris mon action et ma détermination de me présenter à la prochaine consultation électorale de 2015, pour couper court aux interminables tergiversations du moment.
Dans ce contexte précis, je voudrais être perçu comme un militant du Pdci-Rda, candidat à la présidentielle. pour répondre à l’appel que le Patriarche nous lançait ouvertement en septembre 1989, pour pérenniser son principal outil de combat politique, réconcilier les Ivoiriens avec eux-mêmes et projeter la Côte d’Ivoire dans l’arène des pays émergents, là où il nous avait hissés.
Appel aux Ivoiriens
Dans ma quête d’une Côte d’Ivoire en paix, où il fera bon revivre comme par le passé, j’en appelle à tous mes compatriotes, quelle que soit leur appartenance ethnique, politique, culturelle ou religieuse. Qu’ils soient sans appartenance politique, pauvres ou nantis, pourvu qu’ils aiment ce pays. Dans une Côte d’Ivoire où le politique est en train de réduire à néant toutes les bases essentielles de la nation, je voudrais adresser plus particulièrement cet appel à toi, le militant inconditionnel et sincère du Pdci-Rda, soucieux de préserver l’œuvre d’Houphouët; le délégué départemental ou communal, le secrétaire général de section du Pdci-Rda, le président d’un comité de base, gardiens actuels de la maison de ce grand Homme, bâtie pour tout le peuple ivoirien; le militant insatisfait du Rdr, du Fpi, du Pit, du Mfa, de l’Udpci, de l’Udci et de tous les autres partis politiques du pays; l’Ivoirien de la diaspora, afin que tu participes effectivement à la construction de ton pays; le professeur d’université, l’enseignant chercheur et l’éducateur, pour trouver ta vraie place dans la société; l’étudiant, l’écolier, le jeune en général, afin que tu t’appropries cet appel pour participer activement à la construction de ton avenir; le chômeur et le sansemploi, pour vous permettre de trouver une vraie place, sans rien devoir à personne; le soldat, pour qu’ensemble, nous définissions les bases d’une Côte d’Ivoire unie autour d’un seul et même drapeau, et afin que ton fusil ne se tourne plus jamais contre tes frères, tes soeurs et tes parents; l’Ivoirien d’adoption, resté libre et sincère dans ses choix; l’Ivoirien ne se reconnaissant d’aucune appartenance politique mais qui doit se prononcer en faveur d’un vrai changement en Côte d’Ivoire; le syndicaliste de tous bords, afin que le sens profond de ta lutte quotidienne, qui est de faire partager équitablement les richesses du pays à tous ses enfants, ne reste pas un vœu pieux; à toutes les composantes ethniques et tribales profondes de la nation. Frères et soeurs des grands peuples Akan, Gurs, Krou, Mandé et Voltaïque, j’en appelle instamment à votre grand coeur, afin qu’ensemble, nous oeuvrions pour récupérer la Côte d’Ivoire, la remettre définitivement debout et à l’endroit, à l’abri de tous ses prédateurs. Parce que je vous aime, et qu’ensemble, nous pourrons éteindre le feu qui couve sous les cendres de tous nos foyers.
Tel est le sens profond d’une candidature que je vous confie et vous demande de mettre en prière, afin que Dieu Tout-Puissant nous assiste et bénisse la Côte d’Ivoire.
Professeur Jérôme Kablan Brou
Source : www.ivoiriensensemblepourdemain. org
Au lendemain de la prochaine élection pour accéder à leur magistrature suprême, je voudrais être pour les Ivoiriens, celui qui apportera les meilleurs gages pour défendre leurs intérêts, dans une nation réunifiée et où il fera bon de de respirer la paix d’antan. Face à de tels enjeux, dont l’importance est telle qu’elle requiert la conjugaison de toutes les bonnes volontés du pays, il faut un avocat crédible, pour les rassembler autour des mêmes priorités. Au lendemain donc de cette échéance électorale, je voudrais être cet avocat, le catalyseur et le porteur des projets de tous les Ivoiriens, susceptible de nous rassembler et de sortir la Côte d’Ivoire de son marasme sociopolitique actuel. (...)
JE SERAI CANDIDAT EN 2015 POUR RÉPONDRE À L’APPEL D’HOUPHOUËT
Lorsqu’en 1988, je m’apprêtais à prendre la nationalité française pour briguer la mairie de la petite bourgade que j’habitais dans les Pyrénées orientales, Houphouët m’a fait rapatrier de force. Ma première réaction fut celle d’une colère que je croyais légitime. Mon mécontentement fut plus grand encore, lorsqu’il me reçut en septembre 1989, en compagnie de Messieurs Konan Bédié, Konan Yao Patrice et Alassane Dramane Ouattara, pour nous demander «d’aider Henri dans les tâches qu’il lui confiait désormais…». Messieurs Bédié et Ouattara ne peuvent pas avoir oublié cette rencontre, au point de s’en écarter d’une manière aussi cavalière, comme ils le font en ce moment! Du reste, l’Ambassadeur Ouégnin, un homme que je respecte profondément, devrait également se rappeler cet épisode qui, aussi fugace qu’il ait été, constitue le point d’ancrage fondamental de mon engagement.
Au lendemain de cette rencontre, j’ai assuré le frère Bédié, à Daoukro, de mon soutien, mais sans lui avoir précisé mon caractère d’homme libre et aimant dire la vérité, et que de ce fait, je lui rendrais le tablier, si les chemins qu’il empruntait ne correspondaient pas aux miens. Depuis, je crois honnêtement avoir rempli pleinement ma part de ce contrat, en voici quelques exemples. Sitôt après le départ du ’’Vieux’’ j’ai pris sur moi de demander à mes collègues députés de soutenir notre Constitution, rien que cela! Au final, nous restâmes sept à souscrire à cette démarche.
Au moment de la demande de levée de l’immunité parlementaire de deux de ces collègues, à des périodes et pour des motifs très différents, je me suis à chaque fois trouvé seul à m’y opposer en commission, avant de recueillir quelques soutiens en plénière.
Aux moments de la parution des chartes du Grand Nord puis du Grand Ouest, j’avais perçu comme une nécessité, de fonder l’existence de la nation ivoirienne, telle qu’initiée par le président Houphouët, sur des matrices fondamentales que sont ses grandes composantes ethniques (Akan, Gour, Mandé nord, Mandé sud et Voltaïque). J’ai, dès lors, fondé, avec un groupe d’amis, le ’’Groupe Akwaba Solidarité de Côte d’Ivoire’’ (GASCI), en considérant que l’espace Akan, le plus grand en superficie et en population du pays, constituait un élément clé quant à la préservation de l’unité et de la paix sociale.
C’est lui qui reste en effet le plus ouvert à la biodiversité socio-culturelle. Cette réalité est plus que jamais de mise aujourd’hui. Sentant les préludes du coup de force militaire, en son temps, j’avais insisté, en tant que vice-président de l’Assemblée nationale, pour obtenir une rencontre du groupe parlementaire Pdci-rda avec son président, dans le seul but de recadrer certaines trajectoires au sein de son parti; mais au dernier moment, ce rendez-vous fut renvoyé, sine die. Le 24 décembre 1999, alors que le coup d’Etat battait son plein, de retour de Daoukro où le président Bédié avait demandé à rencontrer les cadres de la défunte région du N’Zi-Comoé, j’ai appelé plusieurs militants du Pdci-Rda, afin d’organiser la résistance civile. Seul le président B de la Jpdci avait répondu positivement à cet appel. A Dimbokro, bien que seul face à la junte militaire d’alors (en 2000), je me suis trouvé dans l’obligation morale de m’opposer à l’intervention armée pour accéder au pouvoir d’Etat. Au congrès extraordinaire du Pdci-Rda ouvert au Palais des sports de Treichville, les vrais débats eurent lieu chez le doyen Séri Gnoléba, où, après de longs débats stériles, et profitant d’une pause, j’ai convié Messieurs Fologo, Akoto Yao Paul et Denis Bra Kanon (paix à son âme!) à une concertation pour convaincre le Secrétaire général du parti d’accepter d’en assurer la présidence par intérim. L’argument consistait à leur faire admettre que, bien qu’ayant perdu le pouvoir d’Etat, le parti n’était pas en crise, au point d’en bannir son président.
J’ai essayé de faire passer ces mêmes arguments à la convention qui s’en suivit à Yamoussoukro, mais cette fois, rien n’y fit. En 2010, voyant que les indicateurs du parti se trouvaient au rouge pour aller à l’élection présidentielle, et alors que j’éprouvais d’énormes difficultés pour me faire recevoir par son président, j’ai décidé de me présenter à cette élection. Dès lors, la rencontre eut lieu en famille, à la demande de Monsieur Bédié, en présence de membres bien choisis du Bureau politique du Pdci-Rda. Sur leur insistance, j’ai dû retirer ma candidature en sa faveur, à la seule condition qu’il s’engage à faire en sorte que le parti sorte vainqueur de cette consultation. A la réunion de son Bureau politique, à la veille de son 12e congrès ordinaire, sentant le parti au bord de l’implosion, j’ai opté pour le maintien de son président en poste. C’était, de mon avis, la seule voie pour sauver l’unité au sein de la famille du président Houphouët. Ce sont là, quelques exemples choisis dans mon engagement, pour respecter les recommandations ’’du Vieux’’, sans conditions, sans rien demander ni devoir à personne, et sur les seules bases de la vérité et de la conviction.
Je me demande seulement pourquoi, de tous les compatriotes qui avaient choisi de s’expatrier en son temps, c’est moi qu’Houphouët a fait revenir de force, pour en faire l’un des témoins de la fin de sa carrière politique? Dans son parti, j’ai été député (deux mandats), membre du Comité central, du
Bureau politique, du Comité directeur (2000), Inspecteur général, président de plusieurs commissions techniques permanentes, Délégué départemental de 1991 à 1997, puis de 2000 à 2004, lorsque ce poste fut délaissé à Bongouanou, à la suite du coup d’Etat. Autrement dit, j’ai modestement assumé ma part de responsabilité, pour faire vivre cet héritage. Mais aujourd’hui, qu’en est-il?
LA DÉLIQUESCENCE DE L’HÉRITAGE D’HOUPHOUËT
Houphouët a légué aux Ivoiriens un pays quasi «émergé», à revenu intermédiaire, selon des termes chers aux économistes.
Il était même en train de réussir la construction d’une nation, où ses concitoyens ne se revendiquaient pas (du moins ouvertement!) d’une appartenance ethnique particulière. De sorte qu’à Bongouanou, n’eurent été les Cissé et Sidiki Bakayoko, de nombreux cadres actuels (dont moi-même) n’auraient jamais pu effectuer leurs études. Dans sa quête permanente d’un peuple uni, il avait pour credo le bonheur, l’amour et la paix. Il attachait une importance toute particulière au fait qu’aucune goutte de sang ne soit versé en Côte d’Ivoire. Avec sa volonté de faire admettre une nationalité multiple, il n’était pas loin de réussir l’exceptionnel pari de loger une nation dans un pays…
Tous ces voeux ont malheureusement été balayés d’un revers de la main, sitôt sa révérence tirée, par cupidité, par méchanceté, par fourberie et par notre faute à tous. Du statut de pays émergent, la Côte d’Ivoire est redevenue une protonation, une République bananière, reléguée au rang des pays pauvres très endettés (PPTE). Un vrai comble!
Les militants de son parti, ainsi que tous les Ivoiriens, ont assisté, impuissants, à la dégradation de cet édifice, jusqu’au bain de sang de 2011.
De quoi inciter ses principales composantes ethniques à se regarder désormais en chiens de faïence, sous la pulsion de bras armés extérieurs. La guerre en Côte d’Ivoire a-t-elle été vraiment la volonté des Ivoiriens?
DE LA FONDATION DU RDR A LA DECLARATION DE DAOUKRO
Nombreux doivent être les militants du Pdci-Rda à se rappeler le doigt levé de Monsieur Djeni Kobena, à la salle des congrès de l’Hôtel Ivoire, demandant à prendre la parole, pour s’exprimer au sein d’un parti démocratique.
Ce fut en vain, on se demande encore aujourd’hui pourquoi? Le Rdr est ainsi né d’une intolérance, au sommet du Pdci-Rda, au moment où ses militants croyaient que scander certains noms suffisait à se maintenir au pouvoir. De toute la myriade de partis jonchant l’échiquier politique national, le rdr est par conséquent le seul vrai transfuge du Pdci-Rda. Dès lors, à la visite du chef de l’Etat actuel dans la région de l’Iffou, nous étions quelques-uns à espérer que Monsieur Bédié allait rattraper une situation, en invitant implicitement son «petit frère» à retourner au bercail, comme Monsieur Ouattara l’avait lui-même laissé entendre, lors de sa campagne de
2010. Au lieu de cette sortie simple, acceptable par tous les militants du parti d’Houphouët, le monde entier a été stupéfié par une annonce aussi surprenante qu’antinomique: remiser le parti-père dans l’escarcelle de son transfuge. Si encore le Pdci-Rda se trouvait en difficulté, au point de lui faire subir cette forme d’aliénation.
A moins de vouloir obstinément le faire imploser? Pourquoi un tel comportement propre aux autocrates, dans un parti bien nommé? Rien n’empêchait Monsieur Bédié d’interroger les militants du Pdci-Rda à la base, ne serait-ce que pour le simple respect qu’il leur doit, avant de se jeter dans cette arène. D’un autre côté, même si chacun a sa façon propre d’attacher son bétail, je me demande pourquoi Monsieur Ouattara a-t-il aussi rapidement repris sa parole donnée à Houphouët devant témoins
(moi compris) en 1989?
Ensuite, pourquoi avoir proclamé publiquement qu’il rendrait ce pays «ingouvernable», si raison ne lui était pas donnée, dans la cabale quil’opposait alors à Monsieur Bédié?
Aujourd’hui, pourquoi a-t-il tant besoin du soutien du Pdci-Rda pour aller à l’élection de 2015?
Pourquoi cette fébrilité sur le terrain national et dans la diaspora, qui pourrait faire croire à de l’intox en faveur d’une élection anticipée et préfabriquée, susceptible d’occasionner d’autres troubles? Serait-ce là l’aveu que le Rdr, parti au pouvoir, perdrait cette élection en y allant seul? Pourquoi, de lui-même,
Monsieur Ouattara ne reviendrait-il pas «à la maison», en compagnie de ses vrais adeptes du moment? Autant d’interrogations qui laissent à penser que le chef de l’Etat ne serait pas entièrement libre de ses orientations politiques, lourdement hypothéquées par son entourage?
A une année de l’échéance de 2015, il faut se résoudre à admettre (à comprendre aussi!) que les accords qui ont prévalu en 2010 sont révolus, et que, pour le respect de notre souveraineté nationale, la force doit revenir à notre loi fondamentale et à notre code électoral. Serait-ce trop demander aux Ivoiriens de respecter ces dispositions? Le problème est qu’en l’état actuel des indicateurs politiques internes, une élection opposant Monsieur Ouattara à un candidat unique du Pdci-Rda et à des candidats d’autres partis politiques, risque de voir au second tour un affrontement des camps des deux «frères». Auquel cas, Monsieur Gbagbo étant loin des canons cette fois, ceux-ci changeraient de cibles… D’où cette obstination à y aller «ensemble», histoire de sauver les meubles! L’on oublie trop facilement, dans ce concept, que la finalité de tout parti politique qui se respecte, est son accession au pouvoir d’Etat. Ce qui interdit de «faire la passe» à ses adversaires désignés. Enfin, personnellement, je ne crois pas qu’en 2020, les fondamentalistes du Rdr acceptent de «laisser la place» au Pdci-Rda, sans autre forme de procès… Face à cette situation, les spéculations vont bon train. D’une part, Monsieur Bédié peut-il se prendre à contrepied et déclarer le contraire de Daoukro? Evidemment non! Tout ce qu’il peut appeler à faire, c’est de demander qu’on le soutienne vaille que vaille, dans sa nouvelle direction: l’autocratie mettant à mal la démocratie, dans le legs d’Houphouët! Or, on ne peut pas censément prendre le Pdci-Rda pour une ’’chose’’ et ses militants pour des ’’objets’’ dont on peut disposer à volonté. D’autre part, et dans ces conditions, peut-on destituer le président du Pdci-Rda? Ce cas de figure, tout aussi évident pour de nombreux militants, demanderait une procédure longue, dans une bataille juridique compliquée.
De quoi compromettre la désignation d’un candidat du parti. Peut-on convoquer la tenue d’un congrès extraordinaire, avant d’aller à une convention?
Si oui, par qui, en dehors du président? Par le Bureau politique, à la majorité de ses membres, soit; mais là encore, la procédure serait interminable, et risquerait même de provoquer l’implosion du parti. Cette finalité serait l’exact contraire de ce qui est souhaitable, c’està- dire, en l’occurrence, sauver et conserver intacte l’oeuvre du Père fondateur de la nation.
Pour l’heure, le jeu consiste donc à noyer le poisson et à gagner du temps. Je voudrais ardemment inviter au calme ceux de nos militants qui, très nombreux, se sentent profondément frustrés et blessés dans leur amour-propre. Je leur suggère que l’élection de 2015 ne serve pas de prétexte pour saborder l’oeuvre d’Houphouët. Au besoin, que tous ceux qui ont des velléités au Pdci-Rda déclarent leurs candidatures à cette élection.
Par la suite, qu’une recherche de consensus soit effectuée à leur seul niveau, et qu’en cas d’impossibilité, ils se présentent à cette élection. La suite dictera la conduite à tenir, au second tour (parce qu’il y en aura un!), en sachant qu’après cette échéance, la situation sera décantée d’elle-même. Les militants et les Ivoiriens, juges avisés de ce jeu, ne seront pas dupes, et méritent qu’on leur fasse confiance.
LA PAIX SOCIALE
Aujourd’hui, au moment où leurs concitoyens vivent un épisode difficile de leur existence, voilà que les deux principaux initiateurs de certains troubles majeurs du pays, naguère ennemis jurés, semblent devenus les meilleurs frères du monde.
Quel grand bonheur, en effet! Sauf à regretter que cette forme de magie ne puisse être contagieuse pour concerner tout le peuple ivoirien. Alors, quel crédit réel peut-on (et surtout doiton!) accorder à cette alliance nouvelle? L’un des secrets de la réussite d’une nation est que les acteurs qui se succèdent à la tête de son Etat se surpassent pour faire mieux (en positif!) que leurs prédécesseurs. Or, en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, de nombreux stigmates présagent du contraire de ce postulat: tout laisse en effet entrevoir que, si l’on n’y prend garde dès à présent, l’après Ouattara sera à son tour «ingouvernable». Même s’il venait à décrocher la lune pour la Côte d’Ivoire, Ouattara ne fera jamais plus l’unanimité aux yeux des Ivoiriens, parce que ce ne sera que la lune à Ouattara, comme s’il y en avait plusieurs!
Sans la paix sociale, rien d’unanimement constructif ne sera possible en ce pays. Et voilà qu’elle est lourdement hypothéquée, comme peuvent en témoigner les indicateurs suivants: le maintien en prison de certains acteurs de la guerre, pendant que d’autres restent sans soucis, devant les mêmes faits; les conflits fonciers, prochains détonateurs de tous les troubles graves à venir, à partir de l’ouest, où des Ivoiriens sont dépossédés de leurs terres, au profit d’étrangers; sans compter la spoliation des peuples lagunaires et des grandes zones urbaines; l’inexistence d’une armée nationale ordonnée; la croissance galopante de l’insécurité; la paupérisation grandissante de la masse paysanne et ouvrière; la surpopulation des zones urbaines, lieux de tous les dangers; la mise en place sournoise d’une pseudo-élite (fils de riches), condamnant le pays à la médiocratie et reléguant les vraies valeurs intellectuelles aux oubliettes; le soulèvement prévisible des jeunes de la rue…
Il faut, dès à présent, chercher à mettre de l’ordre dans cette situation. Pour y arriver, la Côte d’Ivoire a besoin de personnes neuves, c’est-à-dire, le cas échéant, de citoyens ’’propres’’ et compétents en tous les domaines, pour assurer son émergence.
L’impératif est surtout d’éviter de replanter le même décor qu’en 2010, avec certains des mêmes acteurs et les mêmes rancoeurs. Je voudrais donc adresser ma candidature, non pas aux seuls militants déçus par les frasques en cours au Pdci-Rda, mais également à tous les Ivoiriens amoureux de leur pays, toutes les tendances politiques et confessionnelles confondues. Humblement, je les attends au rendez-vous du courage et de la conviction, pour le redressement de notre pays. C’est, par conséquent, dans cet imbroglio que j’inscris mon action et ma détermination de me présenter à la prochaine consultation électorale de 2015, pour couper court aux interminables tergiversations du moment.
Dans ce contexte précis, je voudrais être perçu comme un militant du Pdci-Rda, candidat à la présidentielle. pour répondre à l’appel que le Patriarche nous lançait ouvertement en septembre 1989, pour pérenniser son principal outil de combat politique, réconcilier les Ivoiriens avec eux-mêmes et projeter la Côte d’Ivoire dans l’arène des pays émergents, là où il nous avait hissés.
Appel aux Ivoiriens
Dans ma quête d’une Côte d’Ivoire en paix, où il fera bon revivre comme par le passé, j’en appelle à tous mes compatriotes, quelle que soit leur appartenance ethnique, politique, culturelle ou religieuse. Qu’ils soient sans appartenance politique, pauvres ou nantis, pourvu qu’ils aiment ce pays. Dans une Côte d’Ivoire où le politique est en train de réduire à néant toutes les bases essentielles de la nation, je voudrais adresser plus particulièrement cet appel à toi, le militant inconditionnel et sincère du Pdci-Rda, soucieux de préserver l’œuvre d’Houphouët; le délégué départemental ou communal, le secrétaire général de section du Pdci-Rda, le président d’un comité de base, gardiens actuels de la maison de ce grand Homme, bâtie pour tout le peuple ivoirien; le militant insatisfait du Rdr, du Fpi, du Pit, du Mfa, de l’Udpci, de l’Udci et de tous les autres partis politiques du pays; l’Ivoirien de la diaspora, afin que tu participes effectivement à la construction de ton pays; le professeur d’université, l’enseignant chercheur et l’éducateur, pour trouver ta vraie place dans la société; l’étudiant, l’écolier, le jeune en général, afin que tu t’appropries cet appel pour participer activement à la construction de ton avenir; le chômeur et le sansemploi, pour vous permettre de trouver une vraie place, sans rien devoir à personne; le soldat, pour qu’ensemble, nous définissions les bases d’une Côte d’Ivoire unie autour d’un seul et même drapeau, et afin que ton fusil ne se tourne plus jamais contre tes frères, tes soeurs et tes parents; l’Ivoirien d’adoption, resté libre et sincère dans ses choix; l’Ivoirien ne se reconnaissant d’aucune appartenance politique mais qui doit se prononcer en faveur d’un vrai changement en Côte d’Ivoire; le syndicaliste de tous bords, afin que le sens profond de ta lutte quotidienne, qui est de faire partager équitablement les richesses du pays à tous ses enfants, ne reste pas un vœu pieux; à toutes les composantes ethniques et tribales profondes de la nation. Frères et soeurs des grands peuples Akan, Gurs, Krou, Mandé et Voltaïque, j’en appelle instamment à votre grand coeur, afin qu’ensemble, nous oeuvrions pour récupérer la Côte d’Ivoire, la remettre définitivement debout et à l’endroit, à l’abri de tous ses prédateurs. Parce que je vous aime, et qu’ensemble, nous pourrons éteindre le feu qui couve sous les cendres de tous nos foyers.
Tel est le sens profond d’une candidature que je vous confie et vous demande de mettre en prière, afin que Dieu Tout-Puissant nous assiste et bénisse la Côte d’Ivoire.
Professeur Jérôme Kablan Brou
Source : www.ivoiriensensemblepourdemain. org