- Comment sont gérés ces espaces marchands
Baptisée par les autorités municipales comme étant la ‘‘cité N’Zassa’’, c'est-à-dire la commune du brassage, Treichville est aussi caractérisée par ses nombreux espaces commerciaux publics et privés. Dans ce dossier, découvrez ces grands espaces qui font la fierté de cette commune. Comment sont-ils gérés? Comment sont organisés les commerçants ? Quelles sont les difficultés des uns et des autres ?
En plus d’être une Cedeao en miniature, une cité cosmopolite où se retrouvent 98% des ethnies et langues présentes en Côte d’Ivoire, la commune de Treichville est caractérisée par de nombreux espaces commerciaux. Toute chose qui a fait et continue de faire d’elle l’une des communes les plus sollicitées en matière de flux commerciaux et de fréquentation.
Les 10 espaces commerciaux les plus attractifs
Selon la Direction des Services Techniques et de l’Environnement (DTE) de la Mairie, Treichville bénéficie d’une dizaine d’espaces commerciaux qui connaissent quotidiennement de très grandes affluences.
Le Grand marché de Treichville
Situé à l’Avenue 02 à quelques mètres du siège de la Mairie, le Grand marché de Treichville devenu un véritable joyau architectural après sa reconstruction et son inauguration le 15 octobre 2003 suite à un incendie qui l’avait ravagé en mars 1997, compte parmi les marchés publics les plus modernes du pays. Il a été construit sur un espace de 18 550 m2. Ce marché à deux (2) niveaux est géré selon le système BOT par la Sicogi qui a mis sur pied une société de gestion, la SGMT, avec un conseil d’administration. Ce marché regorge des commerçants de vivriers, de pagnes, de volaille, de friperie, de viande. Les commerçants sont regroupés en association dont celle des Sénégalais, des vendeurs de vivriers, de pagnes etc. Toutes ces associations sont regroupées dans une union appelée l’Union des commerçants du Grand marché de Treichville présidée par Mme Kouassi épouse Djaha.
Le marché de Belleville
Le marché Belleville situé à la sortie du Pont de Marcory s’étend de l’Avenue 21 à l’Avenue 27. Construit sur une superficie de 7ha 44a 33ca, il est l’une des fiertés des autorités municipales. Ce marché est né du souci des autorités communales de décongestionner l’ancien Grand marché de Treichville à l’Avenue 2 qui était devenu exigu. Ce marché, en plus d’abriter les coopératives et les associations, est divisé en zone. A savoir les zones Blanche, Orange, Verte, Sénégalaise… dirigée chacune par une présidente. Aussi, l’une des spécificités de ce marché est qu’il est partagé en spécialité. Par exemple, l’on trouve la zone de friperie, de poissons frais, de vivriers, de bananes, de poissons fumés, d’Adjovan (poissons fermentés pour aromatiser la sauce), de volaille etc. Ce marché est placé sous la gestion de la Direction Technique et de l’Environnement de la Mairie. En somme, le marché Belleville constitue une référence dans la sous-région en matière de commercialisation de friperie.
Le marché de poissons secs
Situé à l’Avenue 15, le marché de poissons secs selon les informations données par le service Technique de la Mairie couvre une superficie de 2 000 m2. Il est placé sous convention d’exploitation. C’est un marché qui est reconnu pour la vente de poissons séchés. Et surtout pour la commercialisation des poissons sardines secs communément appelés ‘‘Mangne’’.
Le marché de l’Avenue 21
Ce marché a une superficie identique à celle du marché de poissons secs qui fait 2000 m2. Ce marché était, dès le départ, un marché de quartier spécialisé dans la vente de vivriers aujourd’hui reconstruit. La gestion est placée sous convention d’exploitation, il est situé à quelques mètres de l’Eglise Notre Dame du Perpétuel Secours. Construit en hauteur, le marché de l’Avenue 21 regroupe plusieurs catégories de commerçants et vendeurs de poissons frais, vivriers, bananes, boucherie et volaille etc. Il faut aussi noter que la plupart de ces commerçants sont des déguerpis du marché Chicago que le Maire François A. Amichia et son Conseil municipal ont recasé sur ce site.
Le marché du Port (poissons)
C’est un marché qui occupe une superficie de 2674 m², selon les données du Service de la Direction Technique et de l’Environnement dirigé par M. Kouadio Médard. Comme l’indique son nom, c’est un marché situé en zone portuaire et qui est spécialisé dans la vente de poissons qui sortent fraichement du Port autonome d’Abidjan (PAA). En plus de ce marché, l’on dénombre, toujours dans la même zone, le marché Ivoire, le marché Cailloux, le marché Quai 17.
Le Centre commercial Koubeissi
Situé à la Gare de Bassam, le Centre commercial Koubeissi est un espace moderne qui a été nouvellement construit et qui abrite des magasins d’appareils électroménagers, de matériel informatique, la vente d’engin à moteur mais également des bureaux, des sièges de gares routières à destination de Bassam, Bonoua, Aboisso…
Le centre Samsung
Selon la Direction Technique de la Mairie, le centre Samsung est situé le long du boulevard Giscard d’Estaing aux alentours du Palais des Sports. Ce centre est surtout spécialisé dans la vente de cellulaires ou téléphones portables.
La Rue 12
Considéré comme l’un des plus vieux espaces commerciaux de la commune, la Rue 12 a connu des moments de gloire avec ses semaines commerciales qui étaient presque devenues une institution. Aujourd’hui, cet espace historique se bat pour garder le cap avec ses commerçants marocains, libanais, égyptiens, syriens ainsi que des Africains noirs dont des Sénégalais, des Ivoiriens, avec la vente d’articles divers (vélos, chaussures, appareils électroménagers, appareils de musique, des supermarchés, banques…
Comment sont gérés ces espaces ?
D’abord, il faut préciser que ces espaces commerciaux sont gérés par des opérateurs privés pour les marchés ou les centres commerciaux privés et par la Mairie pour les marchés publics. Dans ce cas précis, c’est de façon conjointe que le Service Technique et de l’Environnement et la Direction Financière de la Mairie interviennent. Quant à la Direction Technique et de l’Environnement, elle s’occupe de l’entretien de ces édifices, de leur sécurisation et de l’assainissement des marchés à la charge de la Mairie.
Les types de contrats pour la construction et la gestion de ces différents espaces commerciaux
La Mairie n’ayant pas souvent les moyens pour satisfaire les populations, elle se tourne vers des opérateurs publics ou privés en vue de tenir ses promesses. C’est le cas du marché Belleville, de celui de l’Avenue 21 et du Grand marché. Comme le précise le Service de la Direction Technique et de l’Environnement, la Mairie a souvent recours à deux types de contrats avec ces opérateurs. Le BOT (Build operating traiding) qui est de construire l’édifice, de gérer l’espace commercial pendant un certain nombre d’années avant de le rétrocéder à la Mairie. Dans le cadre du Grand marché, le contrat BOT avec la Sicogi doit durer dix-sept (17) ans. L’autre type de contrat en référence au Service DTE de la Mairie, est la convention d’exploitation. C’est une convention qui est signée avec l’opérateur ayant construit le marché en vue de lui permettre d’entrer dans son capital et de pouvoir tirer profit de son investissement. La durée d’exploitation est basée sur un certain nombre d’années. C’est le cas des marchés de l’Avenue 21 et de poissons secs à l’Avenue 15.
Ce que pensent les commerçants de la gestion des marchés publics de la commune
Mme Kouassi épouse Djaha (Présidente de l’Union des commerçants du Grand marché de Treichville) : « Nous lançons un ultimatum à la SGMT… »
C’est très en colère que Mme Kouassi épouse Djaha a accepté de nous rencontrer en compagnie de deux membres de son bureau. Selon elle, la gestion du Grand marché est très mal faite. Car, il y a plus de magasins fermés qu’ouverts. « Nous avons voulu que la Mairie prenne la gestion. Malheureusement, il y a un accord entre elle et la Société de gestion. Alors, nous sommes dans l’attente sans espoir », s’est-elle résignée. Elle a indiqué que les difficultés sont nombreuses. A savoir la cherté des magasins, les promesses non tenues de la Société de gestion (SGMT), le désordre dans la gestion. « Que le marché fonctionne ou pas, ce n’est pas leur problème. On a l’impression qu’ils sont venus pour rentrer dans leurs fonds et partir ». Aussi, nous avons la conviction qu’ils motivent les commerçants à partir. Aussi, a-t-elle souligné, en plus du problème d’insécurité qui fait rage ces derniers temps, il y a un problème d’insalubrité. « Les gestionnaires qui devaient inciter les commerçants à occuper les places du haut, les incitent plutôt à descendre. Et la concurrence déloyale que nous décrions s’accentue de jour en jour », a-t-elle dénoncé avant d’indiquer que leur demande de déguerpir les commerçants installés de façon illégale dans un périmètre de 400 m2 autour du marché n’a pas été prise en compte. Elle a par ailleurs souligné le cas des commerçants de friperie dont le pavillon (Pavillon 7) reste inoccupé. Pour Mme Kouassi épouse Djaha, après la crise postélectorale, la nouvelle équipe n’a jamais rencontré les commerçants à la veille des fêtes de fin d’année pour voir dans quelle mesure faire avancer les choses. A en croire la Présidente des commerçants, les efforts ne proviennent que des commerçants. C’est pourquoi, elle a tenu à lancer un ultimatum à la Mairie et à la SGMT en ces termes : « Si jusqu’au 15 novembre, rien n’est fait pour la friperie et le déguerpissement des 400 m2 autour du marché, nous allons tout bloquer au Grand marché et nous allons faire pire que les 20 et 21 janvier dernier ».
Mme Assémian Delphine N’Guessan (Responsable des femmes délocalisées du marché Chicago au marché de l’Avenue 21).
« Nos problèmes sont la chaleur, l’électricité, l’étanchéité, l’assainissement »
D’abord, Mme Assémian Delphine N’Guessan a tenu à remercier le Maire François Albert Amichia qui a tout mis en œuvre pour que ce marché dont l’espace avait été réservé pour la construction d’un commissariat soit affecté aux commerçants. Ensuite, se prononçant sur la gestion, elle a indiqué ceci : « Depuis que l’opérateur a réalisé le marché, c’est maintenant qu’il a envoyé un responsable vers les commerçants. Sinon dès le départ, ce sont les commerçants eux-mêmes avec le soutien de la Mairie qui faisaient corps et âme pour gérer le quotidien. Et c’est maintenant que l’opérateur s’est présenté à nous en vue d’une collaboration. Donc nous attendons ». Enfin, elle a déclaré avec à ses côtés, Mme Touré Ramatou vendeuse d’articles divers, qu’il ne faut pas se voiler la face. Parce que les commerçants sont confrontés au problème récurrent de chaleur. Il faut ajouter à cela, les problèmes d’électricité, d’assainissement, de canalisation d’eau et d’étanchéité qui font que quand il pleut, le marché est inondé. Mais elle a fait savoir que ce sont des problèmes qui connaissent un début de solution. C’est pourquoi, elles ont invité les autorités municipales à s’impliquer davantage pour régler ces problèmes prioritaires.
Ce que souhaitent les commerçantes du marché Belleville
Mmes Koffitchi Marie Hollande, Présidente de la zone friperie, Taïba Rose épouse Yankey, Présidente de la zone Orange et Aka Michelle, vice-présidente de la zone Orange tout en reconnaissant les efforts du Maire François Albert Amichia et ses collaborateurs n’ont pas manqué de souligner leurs difficultés quotidiennes. Celles-ci se résument au fait que rien ne marche, à l’insécurité dans le marché, à l’installation anarchique des commerçants dont certains laissent leurs magasins pour s’installer dans les allées ou sur les voies, ou devant les autres commerçants, le manque de parking qui fait que certains clients qui ont des véhicules ne fréquentent plus le marché, le problème d’étanchéité, le phénomène des ‘‘Rangoumanes’’ , des jeunes qui se sont imposés comme intermédiaires entre clients et commerçants et menaçant parfois ces derniers en exigeant leur commission. Mieux, ceux-ci vendent souvent aux clients le triple des prix de l’article à l’insu des commerçants chez qui ils viennent chercher les articles. A cela s’ajoutent les problèmes d’insalubrité, d’électricité car à partir d’une certaine heure, le marché devient dangereux pour les commerçants et les clients, la question d’assainissement qui reste d’actualité, l’utilisation de bouteilles de gaz plusieurs fois décriée, le barrage des allées par les commerçants avec des planches, la frustration de certains commerçants qui ont été dépossédés de leurs places… Ces porte-paroles des commerçants disent compter sur la Direction Technique et de l’Environnement qui a toujours prêté une oreille attentive à leurs préoccupations. Aussi, elles ont dit faire confiance à leur Premier magistrat qui a toujours respecté ses promesses.
La réaction des Services de la Direction Technique et de l’Environnement
« L’assainissement et la sécurité de ces marchés constituent une priorité majeure pour le Maire et le Conseil municipal. C’est pourquoi, l’ensemble de ces travaux est inscrit au programme triennal 2014-2016 et a fait l’objet d’un appel d’offres. Ces travaux sont en cours d’exécution. Par exemple, au marché de Belleville, des actions ont été menées. Entre autres, un programme de curage a été exécuté dans le cadre des activités quotidiennes. La sécurité est gérée par des groupes de jeunes. La Mairie s’attèle à équiper tous les marchés d’extincteurs », nous a répondu le Directeur Kouadio Médard qui précise qu’une opération de lutte contre les sources de feux est en cours. Il a également tenu à énumérer les difficultés majeures dans la gestion de ces espaces marchands. Ce sont entre autres l’incivisme (en dépit des actions menées, comme les déguerpissements et les saisies de bouteilles de gaz sur les marchés, les commerçants reviennent encore sur les sites). « En perspective, nous avons convenu avec les acteurs de fermer le marché et faire un entretien général une fois par semaine », a-t-il conclu.
Benoît Kadjo
Baptisée par les autorités municipales comme étant la ‘‘cité N’Zassa’’, c'est-à-dire la commune du brassage, Treichville est aussi caractérisée par ses nombreux espaces commerciaux publics et privés. Dans ce dossier, découvrez ces grands espaces qui font la fierté de cette commune. Comment sont-ils gérés? Comment sont organisés les commerçants ? Quelles sont les difficultés des uns et des autres ?
En plus d’être une Cedeao en miniature, une cité cosmopolite où se retrouvent 98% des ethnies et langues présentes en Côte d’Ivoire, la commune de Treichville est caractérisée par de nombreux espaces commerciaux. Toute chose qui a fait et continue de faire d’elle l’une des communes les plus sollicitées en matière de flux commerciaux et de fréquentation.
Les 10 espaces commerciaux les plus attractifs
Selon la Direction des Services Techniques et de l’Environnement (DTE) de la Mairie, Treichville bénéficie d’une dizaine d’espaces commerciaux qui connaissent quotidiennement de très grandes affluences.
Le Grand marché de Treichville
Situé à l’Avenue 02 à quelques mètres du siège de la Mairie, le Grand marché de Treichville devenu un véritable joyau architectural après sa reconstruction et son inauguration le 15 octobre 2003 suite à un incendie qui l’avait ravagé en mars 1997, compte parmi les marchés publics les plus modernes du pays. Il a été construit sur un espace de 18 550 m2. Ce marché à deux (2) niveaux est géré selon le système BOT par la Sicogi qui a mis sur pied une société de gestion, la SGMT, avec un conseil d’administration. Ce marché regorge des commerçants de vivriers, de pagnes, de volaille, de friperie, de viande. Les commerçants sont regroupés en association dont celle des Sénégalais, des vendeurs de vivriers, de pagnes etc. Toutes ces associations sont regroupées dans une union appelée l’Union des commerçants du Grand marché de Treichville présidée par Mme Kouassi épouse Djaha.
Le marché de Belleville
Le marché Belleville situé à la sortie du Pont de Marcory s’étend de l’Avenue 21 à l’Avenue 27. Construit sur une superficie de 7ha 44a 33ca, il est l’une des fiertés des autorités municipales. Ce marché est né du souci des autorités communales de décongestionner l’ancien Grand marché de Treichville à l’Avenue 2 qui était devenu exigu. Ce marché, en plus d’abriter les coopératives et les associations, est divisé en zone. A savoir les zones Blanche, Orange, Verte, Sénégalaise… dirigée chacune par une présidente. Aussi, l’une des spécificités de ce marché est qu’il est partagé en spécialité. Par exemple, l’on trouve la zone de friperie, de poissons frais, de vivriers, de bananes, de poissons fumés, d’Adjovan (poissons fermentés pour aromatiser la sauce), de volaille etc. Ce marché est placé sous la gestion de la Direction Technique et de l’Environnement de la Mairie. En somme, le marché Belleville constitue une référence dans la sous-région en matière de commercialisation de friperie.
Le marché de poissons secs
Situé à l’Avenue 15, le marché de poissons secs selon les informations données par le service Technique de la Mairie couvre une superficie de 2 000 m2. Il est placé sous convention d’exploitation. C’est un marché qui est reconnu pour la vente de poissons séchés. Et surtout pour la commercialisation des poissons sardines secs communément appelés ‘‘Mangne’’.
Le marché de l’Avenue 21
Ce marché a une superficie identique à celle du marché de poissons secs qui fait 2000 m2. Ce marché était, dès le départ, un marché de quartier spécialisé dans la vente de vivriers aujourd’hui reconstruit. La gestion est placée sous convention d’exploitation, il est situé à quelques mètres de l’Eglise Notre Dame du Perpétuel Secours. Construit en hauteur, le marché de l’Avenue 21 regroupe plusieurs catégories de commerçants et vendeurs de poissons frais, vivriers, bananes, boucherie et volaille etc. Il faut aussi noter que la plupart de ces commerçants sont des déguerpis du marché Chicago que le Maire François A. Amichia et son Conseil municipal ont recasé sur ce site.
Le marché du Port (poissons)
C’est un marché qui occupe une superficie de 2674 m², selon les données du Service de la Direction Technique et de l’Environnement dirigé par M. Kouadio Médard. Comme l’indique son nom, c’est un marché situé en zone portuaire et qui est spécialisé dans la vente de poissons qui sortent fraichement du Port autonome d’Abidjan (PAA). En plus de ce marché, l’on dénombre, toujours dans la même zone, le marché Ivoire, le marché Cailloux, le marché Quai 17.
Le Centre commercial Koubeissi
Situé à la Gare de Bassam, le Centre commercial Koubeissi est un espace moderne qui a été nouvellement construit et qui abrite des magasins d’appareils électroménagers, de matériel informatique, la vente d’engin à moteur mais également des bureaux, des sièges de gares routières à destination de Bassam, Bonoua, Aboisso…
Le centre Samsung
Selon la Direction Technique de la Mairie, le centre Samsung est situé le long du boulevard Giscard d’Estaing aux alentours du Palais des Sports. Ce centre est surtout spécialisé dans la vente de cellulaires ou téléphones portables.
La Rue 12
Considéré comme l’un des plus vieux espaces commerciaux de la commune, la Rue 12 a connu des moments de gloire avec ses semaines commerciales qui étaient presque devenues une institution. Aujourd’hui, cet espace historique se bat pour garder le cap avec ses commerçants marocains, libanais, égyptiens, syriens ainsi que des Africains noirs dont des Sénégalais, des Ivoiriens, avec la vente d’articles divers (vélos, chaussures, appareils électroménagers, appareils de musique, des supermarchés, banques…
Comment sont gérés ces espaces ?
D’abord, il faut préciser que ces espaces commerciaux sont gérés par des opérateurs privés pour les marchés ou les centres commerciaux privés et par la Mairie pour les marchés publics. Dans ce cas précis, c’est de façon conjointe que le Service Technique et de l’Environnement et la Direction Financière de la Mairie interviennent. Quant à la Direction Technique et de l’Environnement, elle s’occupe de l’entretien de ces édifices, de leur sécurisation et de l’assainissement des marchés à la charge de la Mairie.
Les types de contrats pour la construction et la gestion de ces différents espaces commerciaux
La Mairie n’ayant pas souvent les moyens pour satisfaire les populations, elle se tourne vers des opérateurs publics ou privés en vue de tenir ses promesses. C’est le cas du marché Belleville, de celui de l’Avenue 21 et du Grand marché. Comme le précise le Service de la Direction Technique et de l’Environnement, la Mairie a souvent recours à deux types de contrats avec ces opérateurs. Le BOT (Build operating traiding) qui est de construire l’édifice, de gérer l’espace commercial pendant un certain nombre d’années avant de le rétrocéder à la Mairie. Dans le cadre du Grand marché, le contrat BOT avec la Sicogi doit durer dix-sept (17) ans. L’autre type de contrat en référence au Service DTE de la Mairie, est la convention d’exploitation. C’est une convention qui est signée avec l’opérateur ayant construit le marché en vue de lui permettre d’entrer dans son capital et de pouvoir tirer profit de son investissement. La durée d’exploitation est basée sur un certain nombre d’années. C’est le cas des marchés de l’Avenue 21 et de poissons secs à l’Avenue 15.
Ce que pensent les commerçants de la gestion des marchés publics de la commune
Mme Kouassi épouse Djaha (Présidente de l’Union des commerçants du Grand marché de Treichville) : « Nous lançons un ultimatum à la SGMT… »
C’est très en colère que Mme Kouassi épouse Djaha a accepté de nous rencontrer en compagnie de deux membres de son bureau. Selon elle, la gestion du Grand marché est très mal faite. Car, il y a plus de magasins fermés qu’ouverts. « Nous avons voulu que la Mairie prenne la gestion. Malheureusement, il y a un accord entre elle et la Société de gestion. Alors, nous sommes dans l’attente sans espoir », s’est-elle résignée. Elle a indiqué que les difficultés sont nombreuses. A savoir la cherté des magasins, les promesses non tenues de la Société de gestion (SGMT), le désordre dans la gestion. « Que le marché fonctionne ou pas, ce n’est pas leur problème. On a l’impression qu’ils sont venus pour rentrer dans leurs fonds et partir ». Aussi, nous avons la conviction qu’ils motivent les commerçants à partir. Aussi, a-t-elle souligné, en plus du problème d’insécurité qui fait rage ces derniers temps, il y a un problème d’insalubrité. « Les gestionnaires qui devaient inciter les commerçants à occuper les places du haut, les incitent plutôt à descendre. Et la concurrence déloyale que nous décrions s’accentue de jour en jour », a-t-elle dénoncé avant d’indiquer que leur demande de déguerpir les commerçants installés de façon illégale dans un périmètre de 400 m2 autour du marché n’a pas été prise en compte. Elle a par ailleurs souligné le cas des commerçants de friperie dont le pavillon (Pavillon 7) reste inoccupé. Pour Mme Kouassi épouse Djaha, après la crise postélectorale, la nouvelle équipe n’a jamais rencontré les commerçants à la veille des fêtes de fin d’année pour voir dans quelle mesure faire avancer les choses. A en croire la Présidente des commerçants, les efforts ne proviennent que des commerçants. C’est pourquoi, elle a tenu à lancer un ultimatum à la Mairie et à la SGMT en ces termes : « Si jusqu’au 15 novembre, rien n’est fait pour la friperie et le déguerpissement des 400 m2 autour du marché, nous allons tout bloquer au Grand marché et nous allons faire pire que les 20 et 21 janvier dernier ».
Mme Assémian Delphine N’Guessan (Responsable des femmes délocalisées du marché Chicago au marché de l’Avenue 21).
« Nos problèmes sont la chaleur, l’électricité, l’étanchéité, l’assainissement »
D’abord, Mme Assémian Delphine N’Guessan a tenu à remercier le Maire François Albert Amichia qui a tout mis en œuvre pour que ce marché dont l’espace avait été réservé pour la construction d’un commissariat soit affecté aux commerçants. Ensuite, se prononçant sur la gestion, elle a indiqué ceci : « Depuis que l’opérateur a réalisé le marché, c’est maintenant qu’il a envoyé un responsable vers les commerçants. Sinon dès le départ, ce sont les commerçants eux-mêmes avec le soutien de la Mairie qui faisaient corps et âme pour gérer le quotidien. Et c’est maintenant que l’opérateur s’est présenté à nous en vue d’une collaboration. Donc nous attendons ». Enfin, elle a déclaré avec à ses côtés, Mme Touré Ramatou vendeuse d’articles divers, qu’il ne faut pas se voiler la face. Parce que les commerçants sont confrontés au problème récurrent de chaleur. Il faut ajouter à cela, les problèmes d’électricité, d’assainissement, de canalisation d’eau et d’étanchéité qui font que quand il pleut, le marché est inondé. Mais elle a fait savoir que ce sont des problèmes qui connaissent un début de solution. C’est pourquoi, elles ont invité les autorités municipales à s’impliquer davantage pour régler ces problèmes prioritaires.
Ce que souhaitent les commerçantes du marché Belleville
Mmes Koffitchi Marie Hollande, Présidente de la zone friperie, Taïba Rose épouse Yankey, Présidente de la zone Orange et Aka Michelle, vice-présidente de la zone Orange tout en reconnaissant les efforts du Maire François Albert Amichia et ses collaborateurs n’ont pas manqué de souligner leurs difficultés quotidiennes. Celles-ci se résument au fait que rien ne marche, à l’insécurité dans le marché, à l’installation anarchique des commerçants dont certains laissent leurs magasins pour s’installer dans les allées ou sur les voies, ou devant les autres commerçants, le manque de parking qui fait que certains clients qui ont des véhicules ne fréquentent plus le marché, le problème d’étanchéité, le phénomène des ‘‘Rangoumanes’’ , des jeunes qui se sont imposés comme intermédiaires entre clients et commerçants et menaçant parfois ces derniers en exigeant leur commission. Mieux, ceux-ci vendent souvent aux clients le triple des prix de l’article à l’insu des commerçants chez qui ils viennent chercher les articles. A cela s’ajoutent les problèmes d’insalubrité, d’électricité car à partir d’une certaine heure, le marché devient dangereux pour les commerçants et les clients, la question d’assainissement qui reste d’actualité, l’utilisation de bouteilles de gaz plusieurs fois décriée, le barrage des allées par les commerçants avec des planches, la frustration de certains commerçants qui ont été dépossédés de leurs places… Ces porte-paroles des commerçants disent compter sur la Direction Technique et de l’Environnement qui a toujours prêté une oreille attentive à leurs préoccupations. Aussi, elles ont dit faire confiance à leur Premier magistrat qui a toujours respecté ses promesses.
La réaction des Services de la Direction Technique et de l’Environnement
« L’assainissement et la sécurité de ces marchés constituent une priorité majeure pour le Maire et le Conseil municipal. C’est pourquoi, l’ensemble de ces travaux est inscrit au programme triennal 2014-2016 et a fait l’objet d’un appel d’offres. Ces travaux sont en cours d’exécution. Par exemple, au marché de Belleville, des actions ont été menées. Entre autres, un programme de curage a été exécuté dans le cadre des activités quotidiennes. La sécurité est gérée par des groupes de jeunes. La Mairie s’attèle à équiper tous les marchés d’extincteurs », nous a répondu le Directeur Kouadio Médard qui précise qu’une opération de lutte contre les sources de feux est en cours. Il a également tenu à énumérer les difficultés majeures dans la gestion de ces espaces marchands. Ce sont entre autres l’incivisme (en dépit des actions menées, comme les déguerpissements et les saisies de bouteilles de gaz sur les marchés, les commerçants reviennent encore sur les sites). « En perspective, nous avons convenu avec les acteurs de fermer le marché et faire un entretien général une fois par semaine », a-t-il conclu.
Benoît Kadjo