Le mercredi 12 novembre 2014, au QG de campagne de Gbagbo, le Président Affi a effectivement et officiellement fait acte de candidature à la prochaine Présidence du FPI qu’il dirige depuis 12/13 ans. C’était très festif, médiatisé et plein de symboles avec la présence de Chefs traditionnels venus certainement pour donner leur onction à ce geste. Affi a donc convoqué non seulement les militants mais les ancêtres aussi. Le tableau planté, voyons le contexte. Le 31 octobre 2014, des fédéraux accompagnés par le SN Michel Gbagbo, ont déposé la candidature de l’illustre prisonnier de la CPI, le président Gbagbo, fondateur du FPI. Cet acte officiel vient après ce qu’il est convenu d’appeler « L’appel de Mama », lancé par des fédéraux rapidement suivis par plus de soixante (60) (Affi dit « quelques camarades ») autres. La présente contribution se propose d’analyser l’allocution au plan de son contenu.
Affi a répondu à une seule question qu’il s’est certainement posé dans son fort intérieur : « pourquoi es-tu candidat » ? La réponse lue et retranscrite par la presse, se décline en trois (03) points.
I. « Je suis candidat pour la libération de Gbagbo ».
Affi est candidat par devoir envers Gbagbo. Ensuite il marque l’absence de ce dernier, en ces termes : « au moment où un sort implacable s’acharne contre lui, au moment où au non de la raison du plus fort, il est déporté et est en détention à la CPI, alors, qu’il n’a rien fait d’autre que défendre son peuple, les institutions de son pays, mon devoir à la tête du FPI, est de tenir le parti debout, de défendre et promouvoir par mes choix et mes actes, les principes qu’il nous a enseignés ». On remarquera que la situation actuelle du président Gbagbo est devenue « mystique ». C’est « un sort ». On n’indexe pas ceux qui l’y ont noyé. Sa situation est même une « fatalité ». De là, à penser que « Gbagbo mérite ce qu’il lui arrive, il n’avait qu’à pas faire ce qu’il a fait », il y a un minuscule pas que Affi ne franchit pas. Il le donne juste à deviner. De même, Affi fait allusion « aux principes » à nous enseignés par Gbagbo. Nulle part dans son développement, il ne les dira. Il s’agit par exemple du préambule de nos textes fondamentaux qui posent la lutte pour la libération contre la soumission, et la lutte pour la souveraineté. Ce dernier terme d’ailleurs n’est prononcé nulle part dans le propos du candidat. Vu que c’est un sort lancé à Gbagbo, c’est donc un mauvais plan que de lui confier sa propre libération. « Et pour lui-même, et pour le FPI, et pour le pays ». Le remède est celui-ci : « C’est à nous qu’incombe cette responsabilité. Nous le devons et nous le pouvons ; ensemble ; dans l’unité et dans la solidarité ». On remarquera que les mots « combat ; lutte ; engagement » qui auraient été les bienvenus, ont été « oubliés ». L’outil pour arracher Gbagbo à son « sort », se limite à notre solidarité et à notre union. Rien que de l’humain là où il s’agit d’un sort ; quelque chose de surnaturel ! ce premier point sera un ensemble de tournures et de formules. « Le parti doit se donner les moyens, une stature et une posture.. ». « stature » et « posture » sont clarifiées par : « encrage national » et « notoriété internationale » Les synonymes de ce dernier sont entre autres, « renom, célébrité, popularité ». Mandela les a réalisés en prison ; en résistance. Affi est candidat « pour renforcer l’ancrage national et la notoriété internationale, afin de mieux faire connaître et défendre la cause du Président Gbagbo ». A qui veut-il mieux faire connaître Gbagbo pour qu’il défende notre champion ? Sauf mauvaise compréhension de ma part, Affi remet Gbagbo à quelqu’un qu’il ne désigne d’ailleurs pas. Parce que nous ici, nous connaissons Gbagbo et il nous connaît. Les chancelleries aussi. Le titre de cette première partie me pose un problème. Affi est l’auteur de la métaphore de la veuve ou des enfants qui s’agrippent au cercueil du mari ou de papa ou pour empêcher sa mise en terre. Il est candidat pour sa libération. L’a-t-il ressuscité ? Quand ? Cette mission de libérer Gbagbo est un simple slogan politique dans la bouche d’Affi. Pour ne pas dire « opportuniste ». Car Gbagbo est l’épicentre de la vie politique aujourd’hui. Ne vous laissez pas berner camarades !
II. Je suis candidat pour rassembler les militants et restaurer l’unité du parti.
En effet les militants sont éparpillés. Dans les prisons, en dehors de nos frontières et certains sont même « derrière l’eau ». Cela n’est signifie absolument pas qu’ils ont quitté leur parti. Cet éparpillement n’est donc pas idéologique. Il est indépendant de leur volonté. Dramane Ouattara et ses complices en sont les seuls responsables. Ils ont tout perdu, oui, mais pourquoi ? Justement à cause de Dramane. Affi évite soigneusement de mettre le doigt sur ces vérités, préférant jouer les pères rassembleurs. L’orateur se met alors, à comptabiliser tous les types de militants qui viendront au congrès : les exilés, parce que « le FPI n’est pas en exil », les morts parce que « le FPI n’est pas mort ». Affi dans cette seconde partie, s’échine à se poser comme l’homme de la situation. Il est déjà en campagne et son propos est un donc un discours-programme. Il compte ouvrir les organes dirigeants du parti de Gbagbo « à tous les courants et à toutes les tendances » dit-il, parce que c’est un front et que lui, « est un homme d’ouverture ». Soit. Il oublie volontairement que la ligne officielle est celle de la majorité. Autrement dit, Affi montre là, qu’il est désormais rebelle au principe démocratique qui veut que l’on s’aligne sur le choix de la majorité. Ce qui expliquerait, par exemple qu’il refuse de se plier aux résolutions du Comité Central. Pour lui, le FPI a un projet de société commun. « L’unité dans ce contexte, c’est trouver des compromis dynamiques pour faire avancer le parti. J’ai engagé cette démarche ( !) ; j’ai des contacts ( ?) ». Vers qui ou quelle structure a-t-orienté cette démarche ? A quelle fin ? Avec qui est-il en contact ? Cette seconde partie, comme l’indique son titre est consacrée à l’unité au sein du parti. Affi veut l’union ; il ne dit pas à quoi elle servira si ce n’est le vague refrain d’être présent. Il veut trouver des « compromis dynamiques », sans dire avec quel partenaire.
III. Je suis candidat pour ouvrir avec le FPI, la voie d’une nouvelle espérance en Côte d’Ivoire.
Ce denier segment des propos de l’orateur contient deux blocs. Le premier, un eu comme un retour en arrière, explique d’où nous venons, le combat mené pour installer le multipartisme en Côte d’Ivoire ; d’où les défis qui attendent le parti. Ce sont les défis de la corruption, du rattrapage ethnique, de la régression politique, économique, sociale, et la libération du Président Gbagbo. Pour relever ces défis qui ne sont pas des moindres, Affi compte sur « la mobilisation intellectuelle ». Pour ouvrir la voie d’une espérance nouvelle en Côte d’Ivoire et la modernisation de la pensée politique. Le second volet porte sur la reconquête démocratique du pouvoir pour « libérer la Côte d’Ivoire ». Il s’appuie sur le Comité Central du 08 mars 2014 pour justifier son objectif désormais le plus important, d’aller aux élections de 2015. Passant par pertes et profits, les résolutions de cette même instance qui demandait des actions graduelles. Rien de cela ne se dit. Il faut aller aux élections, seul moyen à ses yeux, de libérer le pays et nos compatriotes pour lesquels l’on entre en politique. Sachant que Ouattara aussi prétend travailler pour la Côte d’Ivoire, la question de fond reste : se soucie-t-il de la souveraineté du pays et de nos compatriotes. ? N’a-t-il pas mis notre pays au service d’un autre ? Les Ivoiriens sont-ils les premiers et grands bénéficiaires de sa politique ? C’est la réponse à ces questions qui fait la différence entre le RDR et le FPI. Et Affi ne le fait pas remarquer. Il ne parle pas du FPI comme force active dans le processus de libération de la Côte d’Ivoire. En tout et pour tout, cette allocution juste après, le dépôt de sa candidature préfigure de ces intentions profondes. Le FPI doit rester bien sage et n’envisager que la force intellectuelle pour nous sauver. Plus question de marches, de manifestations publiques. On peut le lui concéder. Se pose alors la question de savoir si il a oublié l’impact du boycott du RGPH ? Nous n’avions pas eu besoin de sortir, car on sait que le pouvoir actuel est violent. De la même façon, le FPI peut lancer des mots d’ordres qui n’obligent pas les militants à se donner aux dozos et autres défenseurs armés du régime.
Affi est très sensible à l’ingérence de la CPI dans les affaires intérieures du rassemblement privé qu’est le FPI. Si nous marchons, nous manifestons, elle dira que, le Président Gbagbo a un puissant réseau capable de le soustraire au procès. Donc, on lui refuse la liberté provisoire. Affi ne veut pas gêner le pouvoir. Il nous invite à une opposition intellectuelle pas militante et mordante. Des rencontres autour « de la modernisation de la pensée politique seront organisées ». Ses tournées lui ont fait comprendre « le profond désir des populations ivoiriennes, de ne pas se voir exclus du jeu politique, à participer au processus électoral pour libérer la Côte d’Ivoire ». Retour à ce slogan « d’être dans le jeu politique » cher au Président Affi. Il met de côté l’appel à mener des actions graduelles. Pour lui, nous devons aller aux élections à venir, sans « bousculer » le pouvoir. C’est cet appel « au calme » qui fait penser que l’on a changé. Voilà ce que rapporte Soir Info du 17/11/14 : «C’est une erreur de penser que le président Laurent Gbagbo peut être le meilleur acteur pour le front populaire ivoirien à l’heure actuelle. Aujourd’hui, il est en difficulté à La Haye, c’est à nous de nous organiser, de mobiliser les militants, la population ivoirienne, tous les amis du président Gbagbo à travers le monde, pour obtenir sa libération. Et par rapport au dossier judiciaire devant la CPI, ce n’est pas une solution de sagesse que de considérer le président Gbagbo comme candidat. Déjà le procureur de la CPI utilise un certain nombre d’initiatives que nous menons ici pour demander que la libération provisoire du président Laurent Gbagbo soit refusée aux motifs que certains cadres du parti mènent des activités qui ne contribuent pas à rassurer la justice internationale. Je ne crois pas que le proposer comme candidat à la présidence du FPI soit un acte qui va conforter les thèses, les arguments de la défense ». Ce discours-programme a soigneusement évité le mot « souveraineté », le mot « lutte », le mot « combat ». C’est « un sort » lancé par on ne sait qui, qui a envoyé le Président Gbagbo à la Haye ! Le parti est dans une zone de fortes turbulences et, déjà en face, on le voit mort, cassé. Le Mandat dans son édition n° 1495 du mardi 18/11/14 titre déjà « RHDP : on se dispute la « dépouille » du FPI ». Est-on sûr du plan ourdi ? Pense-t-on déjà que le parti de Gbagbo mourra de ces turbulences ? Que non. Parce que Affi n’a pas créé son parti. Comme Koulibaly. Il veut juste « dociliser » le FPI qui, avec la candidature de son fondateur, dénonce la déviation du Président Affi. Le congrès décidera et les choses entreront dans l’ordre. Celui de la lutte pour la sauvegarde de notre souveraineté. Sans armes, mais avec une forte détermination républicaine. Le temps de la lutte arrive !
Dr. Guehoun
Affi a répondu à une seule question qu’il s’est certainement posé dans son fort intérieur : « pourquoi es-tu candidat » ? La réponse lue et retranscrite par la presse, se décline en trois (03) points.
I. « Je suis candidat pour la libération de Gbagbo ».
Affi est candidat par devoir envers Gbagbo. Ensuite il marque l’absence de ce dernier, en ces termes : « au moment où un sort implacable s’acharne contre lui, au moment où au non de la raison du plus fort, il est déporté et est en détention à la CPI, alors, qu’il n’a rien fait d’autre que défendre son peuple, les institutions de son pays, mon devoir à la tête du FPI, est de tenir le parti debout, de défendre et promouvoir par mes choix et mes actes, les principes qu’il nous a enseignés ». On remarquera que la situation actuelle du président Gbagbo est devenue « mystique ». C’est « un sort ». On n’indexe pas ceux qui l’y ont noyé. Sa situation est même une « fatalité ». De là, à penser que « Gbagbo mérite ce qu’il lui arrive, il n’avait qu’à pas faire ce qu’il a fait », il y a un minuscule pas que Affi ne franchit pas. Il le donne juste à deviner. De même, Affi fait allusion « aux principes » à nous enseignés par Gbagbo. Nulle part dans son développement, il ne les dira. Il s’agit par exemple du préambule de nos textes fondamentaux qui posent la lutte pour la libération contre la soumission, et la lutte pour la souveraineté. Ce dernier terme d’ailleurs n’est prononcé nulle part dans le propos du candidat. Vu que c’est un sort lancé à Gbagbo, c’est donc un mauvais plan que de lui confier sa propre libération. « Et pour lui-même, et pour le FPI, et pour le pays ». Le remède est celui-ci : « C’est à nous qu’incombe cette responsabilité. Nous le devons et nous le pouvons ; ensemble ; dans l’unité et dans la solidarité ». On remarquera que les mots « combat ; lutte ; engagement » qui auraient été les bienvenus, ont été « oubliés ». L’outil pour arracher Gbagbo à son « sort », se limite à notre solidarité et à notre union. Rien que de l’humain là où il s’agit d’un sort ; quelque chose de surnaturel ! ce premier point sera un ensemble de tournures et de formules. « Le parti doit se donner les moyens, une stature et une posture.. ». « stature » et « posture » sont clarifiées par : « encrage national » et « notoriété internationale » Les synonymes de ce dernier sont entre autres, « renom, célébrité, popularité ». Mandela les a réalisés en prison ; en résistance. Affi est candidat « pour renforcer l’ancrage national et la notoriété internationale, afin de mieux faire connaître et défendre la cause du Président Gbagbo ». A qui veut-il mieux faire connaître Gbagbo pour qu’il défende notre champion ? Sauf mauvaise compréhension de ma part, Affi remet Gbagbo à quelqu’un qu’il ne désigne d’ailleurs pas. Parce que nous ici, nous connaissons Gbagbo et il nous connaît. Les chancelleries aussi. Le titre de cette première partie me pose un problème. Affi est l’auteur de la métaphore de la veuve ou des enfants qui s’agrippent au cercueil du mari ou de papa ou pour empêcher sa mise en terre. Il est candidat pour sa libération. L’a-t-il ressuscité ? Quand ? Cette mission de libérer Gbagbo est un simple slogan politique dans la bouche d’Affi. Pour ne pas dire « opportuniste ». Car Gbagbo est l’épicentre de la vie politique aujourd’hui. Ne vous laissez pas berner camarades !
II. Je suis candidat pour rassembler les militants et restaurer l’unité du parti.
En effet les militants sont éparpillés. Dans les prisons, en dehors de nos frontières et certains sont même « derrière l’eau ». Cela n’est signifie absolument pas qu’ils ont quitté leur parti. Cet éparpillement n’est donc pas idéologique. Il est indépendant de leur volonté. Dramane Ouattara et ses complices en sont les seuls responsables. Ils ont tout perdu, oui, mais pourquoi ? Justement à cause de Dramane. Affi évite soigneusement de mettre le doigt sur ces vérités, préférant jouer les pères rassembleurs. L’orateur se met alors, à comptabiliser tous les types de militants qui viendront au congrès : les exilés, parce que « le FPI n’est pas en exil », les morts parce que « le FPI n’est pas mort ». Affi dans cette seconde partie, s’échine à se poser comme l’homme de la situation. Il est déjà en campagne et son propos est un donc un discours-programme. Il compte ouvrir les organes dirigeants du parti de Gbagbo « à tous les courants et à toutes les tendances » dit-il, parce que c’est un front et que lui, « est un homme d’ouverture ». Soit. Il oublie volontairement que la ligne officielle est celle de la majorité. Autrement dit, Affi montre là, qu’il est désormais rebelle au principe démocratique qui veut que l’on s’aligne sur le choix de la majorité. Ce qui expliquerait, par exemple qu’il refuse de se plier aux résolutions du Comité Central. Pour lui, le FPI a un projet de société commun. « L’unité dans ce contexte, c’est trouver des compromis dynamiques pour faire avancer le parti. J’ai engagé cette démarche ( !) ; j’ai des contacts ( ?) ». Vers qui ou quelle structure a-t-orienté cette démarche ? A quelle fin ? Avec qui est-il en contact ? Cette seconde partie, comme l’indique son titre est consacrée à l’unité au sein du parti. Affi veut l’union ; il ne dit pas à quoi elle servira si ce n’est le vague refrain d’être présent. Il veut trouver des « compromis dynamiques », sans dire avec quel partenaire.
III. Je suis candidat pour ouvrir avec le FPI, la voie d’une nouvelle espérance en Côte d’Ivoire.
Ce denier segment des propos de l’orateur contient deux blocs. Le premier, un eu comme un retour en arrière, explique d’où nous venons, le combat mené pour installer le multipartisme en Côte d’Ivoire ; d’où les défis qui attendent le parti. Ce sont les défis de la corruption, du rattrapage ethnique, de la régression politique, économique, sociale, et la libération du Président Gbagbo. Pour relever ces défis qui ne sont pas des moindres, Affi compte sur « la mobilisation intellectuelle ». Pour ouvrir la voie d’une espérance nouvelle en Côte d’Ivoire et la modernisation de la pensée politique. Le second volet porte sur la reconquête démocratique du pouvoir pour « libérer la Côte d’Ivoire ». Il s’appuie sur le Comité Central du 08 mars 2014 pour justifier son objectif désormais le plus important, d’aller aux élections de 2015. Passant par pertes et profits, les résolutions de cette même instance qui demandait des actions graduelles. Rien de cela ne se dit. Il faut aller aux élections, seul moyen à ses yeux, de libérer le pays et nos compatriotes pour lesquels l’on entre en politique. Sachant que Ouattara aussi prétend travailler pour la Côte d’Ivoire, la question de fond reste : se soucie-t-il de la souveraineté du pays et de nos compatriotes. ? N’a-t-il pas mis notre pays au service d’un autre ? Les Ivoiriens sont-ils les premiers et grands bénéficiaires de sa politique ? C’est la réponse à ces questions qui fait la différence entre le RDR et le FPI. Et Affi ne le fait pas remarquer. Il ne parle pas du FPI comme force active dans le processus de libération de la Côte d’Ivoire. En tout et pour tout, cette allocution juste après, le dépôt de sa candidature préfigure de ces intentions profondes. Le FPI doit rester bien sage et n’envisager que la force intellectuelle pour nous sauver. Plus question de marches, de manifestations publiques. On peut le lui concéder. Se pose alors la question de savoir si il a oublié l’impact du boycott du RGPH ? Nous n’avions pas eu besoin de sortir, car on sait que le pouvoir actuel est violent. De la même façon, le FPI peut lancer des mots d’ordres qui n’obligent pas les militants à se donner aux dozos et autres défenseurs armés du régime.
Affi est très sensible à l’ingérence de la CPI dans les affaires intérieures du rassemblement privé qu’est le FPI. Si nous marchons, nous manifestons, elle dira que, le Président Gbagbo a un puissant réseau capable de le soustraire au procès. Donc, on lui refuse la liberté provisoire. Affi ne veut pas gêner le pouvoir. Il nous invite à une opposition intellectuelle pas militante et mordante. Des rencontres autour « de la modernisation de la pensée politique seront organisées ». Ses tournées lui ont fait comprendre « le profond désir des populations ivoiriennes, de ne pas se voir exclus du jeu politique, à participer au processus électoral pour libérer la Côte d’Ivoire ». Retour à ce slogan « d’être dans le jeu politique » cher au Président Affi. Il met de côté l’appel à mener des actions graduelles. Pour lui, nous devons aller aux élections à venir, sans « bousculer » le pouvoir. C’est cet appel « au calme » qui fait penser que l’on a changé. Voilà ce que rapporte Soir Info du 17/11/14 : «C’est une erreur de penser que le président Laurent Gbagbo peut être le meilleur acteur pour le front populaire ivoirien à l’heure actuelle. Aujourd’hui, il est en difficulté à La Haye, c’est à nous de nous organiser, de mobiliser les militants, la population ivoirienne, tous les amis du président Gbagbo à travers le monde, pour obtenir sa libération. Et par rapport au dossier judiciaire devant la CPI, ce n’est pas une solution de sagesse que de considérer le président Gbagbo comme candidat. Déjà le procureur de la CPI utilise un certain nombre d’initiatives que nous menons ici pour demander que la libération provisoire du président Laurent Gbagbo soit refusée aux motifs que certains cadres du parti mènent des activités qui ne contribuent pas à rassurer la justice internationale. Je ne crois pas que le proposer comme candidat à la présidence du FPI soit un acte qui va conforter les thèses, les arguments de la défense ». Ce discours-programme a soigneusement évité le mot « souveraineté », le mot « lutte », le mot « combat ». C’est « un sort » lancé par on ne sait qui, qui a envoyé le Président Gbagbo à la Haye ! Le parti est dans une zone de fortes turbulences et, déjà en face, on le voit mort, cassé. Le Mandat dans son édition n° 1495 du mardi 18/11/14 titre déjà « RHDP : on se dispute la « dépouille » du FPI ». Est-on sûr du plan ourdi ? Pense-t-on déjà que le parti de Gbagbo mourra de ces turbulences ? Que non. Parce que Affi n’a pas créé son parti. Comme Koulibaly. Il veut juste « dociliser » le FPI qui, avec la candidature de son fondateur, dénonce la déviation du Président Affi. Le congrès décidera et les choses entreront dans l’ordre. Celui de la lutte pour la sauvegarde de notre souveraineté. Sans armes, mais avec une forte détermination républicaine. Le temps de la lutte arrive !
Dr. Guehoun