Commune historique pour avoir joué un rôle primordial dans l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Treichville compte également parmi les localités qui ont permis aux populations de vivre une vie citadine de par ses infrastructures et ses différents sites qui faisaient sa fierté, sa popularité et sa particularité. Où sont donc passés ces sites ou que sont-ils devenus ? Découvrez dans ce dossier, les différents points chauds. Le Treichville des sportifs, des cinéphiles, des grands shows, des ambiances commerciales, des politiciens etc.
Baptisé aujourd’hui par la Première autorité communale, François Albert Amichia et son Conseil municipal comme la commune N’Zassa où se retrouvent les populations d’origines diverses, Treichville a un passé très glorieux. En témoigne les principaux sites historiques que la commune a abrités. Ce n’est donc pas fortuit si certains continuent d’appeler Treichville : « la commune historique ». Car bien avant les indépendances voire à l’époque coloniale, Treichville, qui s’appelait au départ Anoumabo, était une destination très prisée. Cette agglomération de quelques milliers d’habitants abritait des infrastructures et non des moindres. C’était également une terre propice à toute sorte de manifestations. Pour le doyen Ossépé Dioulo Eugène, il faut plutôt définir les sites historiques comme étant des lieux qui ont prêté leurs espaces à une manifestation fondatrice qui a abouti à un événement ayant permis un changement dans l’évolution d’une situation pour l’émancipation d’un peuple. Vu sous cet angle, Treichville se place en pôle position dans le domaine infrastructurel. D’abord du point de vue politique, Treichville reste dans l’histoire à travers des sites comme le mythique bâtiment de l’Etoile du Sud localisé au quartier Apollo, la Maison des Porquet du haut de laquelle le premier Président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny a harangué les foules dans le cadre de la lutte émancipatrice en 1956. Sans oublier le cinéma ABC Comacico… Au niveau du sport, du cinéma, de dancing club, et d’espace commercial, Treichville a connu des sites de renom.
Quelques sites historiques au niveau politique
L’Etoile du Sud
Situé en bordure du boulevard Giscard d’Estaing au quartier Apollo, l’Etoile du Sud a joué un rôle dans l’émancipation de la Côte d’Ivoire. Selon Mlle Kassi Florentine, petite fille de Georges Kassi, propriétaire des lieux, ce bâtiment avait été construit en 1930. Il était composé d’un lieu de réunion et d’un bar dancing. Cet espace qui avait accueilli les réunions des agriculteurs africains a par ailleurs servi de cadre à la création du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Il a aussi vu prester des artistes de renom de l’époque coloniale et même d’aujourd’hui dont Reine Pélagie, Frédéric Ehui Meiway…. Actuellement, ce prestigieux lieu est l’ombre de lui-même. « Alors que l’on croyait que l’on ferait de ce lieu un véritable cadre de pèlerinage, c’est plutôt un spectacle calme qui s’offre aux passants dont certains ignorent parfois l’existence », nous a signifié un riverain. Après avoir subi plusieurs réaménagements, la famille de feu Georges Kassi, toujours basée en ce lieu, a décidé de maintenir le maquis et de transformer le bar en boîte de nuit afin de ne pas effacer complètement les souvenirs laissés par le fondateur de l’Etoile du Sud.
La Maison Porquet
Cette maison qui a reçu en 1956, celui qui allait devenir le Premier Président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, est située à l’Avenue 3, Rue 9 à côté du Grand marché de Treichville. Cette maison a, jusqu’à présent, conservé son architecture coloniale. Même pas une couche de peinture. Malheureusement, lors de notre passage, personne n’a pu nous donner davantage d’information. Encore habitée, la Maison Porquet est occupée au rez de chaussée par des ateliers de couture et autres… Il faut noter que cette maison, selon le doyen Ossépé, était le lieu où résidait le leader du Pdci pendant son séjour à Treichville.
La Maison des Yapobi
Située à l’Avenue…, elle a servi de secrétariat et de bureau pendant les premiers moments du Pdci-Rda.
La Maison du Parti
Ce joyau architectural construit sur le territoire de Treichville pour rendre hommage à cette commune de lutte émancipatrice est aujourd’hui abandonné à son triste sort. C’est plutôt un spectacle de désolation qu’il est donné de voir lorsque l’on se trouve en face de cette bâtisse.
Le bar ABC
Il est situé au quartier Apollo, à l’Avenue 12, Rue 11. Il était beaucoup fréquenté par les expatriés qui faisaient escale au Port et venaient en ville pour se divertir. Ce bar abritait également un hôtel où résidaient les filles de joie. Le bar ABC a fermé boutique en 2011 après les événements de la crise postélectorale.
Le cinéma Comacico
Le Cinéma Comacico est situé non loin du 2ème arrondissement. Cette salle de cinéma est entrée dans l’histoire à partir du moment où elle a constitué le point de départ des manifestations du 6 février 1949 ayant abouti à l’arrestation des jeunes leaders du Pdci-Rda. Aujourd’hui, la salle reste hermétiquement fermée à l’instar des autres salles de cinéma si elles ne sont pas cédées aux églises.
Le cinéma Rio
Il est situé en plein cœur de l’Avenue 16 Rue 20 barrée. Cette grande salle de cinéma, selon des interlocuteurs que nous avons interrogés sur place, a été bâtie en 1952. Aujourd’hui, elle a été rachetée par un opérateur économique qui a décidé de la transformer en salle événementielle.
Le Café 21-21
Construit dans les années 70, le Café 21-21 appelé par ceux qui le fréquentent « Au 21-21 », est situé à l’Avenue 21, Rue 21. Plus qu’un lieu où se prend le petit café communément appelé café express, le Café 21-21 est un lieu de rendez-vous. La particularité, c’est que le café se prend débout tout le long d’un petit comptoir dépourvu de bancs et de chaises. A en croire Touré Youssouf dit Youl et Commandant Waro, tous deux gérants, le café est servi de façon traditionnelle. Ils ont également indiqué que le fondateur de ce café a pris sa retraite et est rentré au village d’où il continue de percevoir les dividendes. Pour ces derniers, l’affluence engendrée par ce café a permis la création de commerces annexes aux alentours. Vendeuses de bananes braisées, de fruits (orange, papaye), de pain… Aujourd’hui, la situation géographique de ce Café pose problème. Selon nos sources, le nouvel acquéreur de ce lieu a demandé la délocalisation de ce Café qui a créé au moins six (6) emplois directs. Une mise en demeure de six (6) mois à même été transmise aux gérants.
Les autres sites
En dehors des sites sus-cités, plusieurs autres ont marqué le quotidien des ‘‘Treichvillois’’. A savoir l’UFOCI qui est le siège de l’Union des fonctionnaires de Côte d’Ivoire présidée par feu Jean Delafosse. Le siège de l’UFOCI était situé à l’emplacement de l’actuelle médiathèque. Il y a eu au niveau sportif le Boxing club et le Parc des sports (actuel Palais des sports). Pour les noctambules, plusieurs bars et dancing étaient ouverts. Il y avait le Kirirom, un ex-bar dancing en face de la Sitarail, ex-Ran, le Gorille devenu après l’œil, l’Espérance, la Boule noire... Tous ces bars n’existent plus. Il y a par contre d’autres qui continuent leur petit bonhomme de chemin. En l’occurrence le Désert situé à quelques encablures d’Ivosep, le Toulouroux. Au niveau de la promotion culturelle, il y avait le Centre culturel devenu aujourd’hui le siège d’une Eglise. Au niveau commercial, la Mythique Rue 12 et le Grand marché étaient des lieux très fréquentés par les populations qui venaient des quatre coins d’Abidjan et d’ailleurs.
En somme, notre objectif en réalisant ce dossier est de rappeler aux plus jeunes générations les richesses historique, politique, infrastructurelle, culturelle, sportive et artistique de Treichville ... Aujourd’hui, tous ces sites que nous avons visités, s’ils sont entretenus, réhabilités, peuvent permettre à Treichville d’être une destination touristique prisée. Toute chose qui pourrait créer de nombreux emplois.
Réalisé par
Benoît Kadjo
Baptisé aujourd’hui par la Première autorité communale, François Albert Amichia et son Conseil municipal comme la commune N’Zassa où se retrouvent les populations d’origines diverses, Treichville a un passé très glorieux. En témoigne les principaux sites historiques que la commune a abrités. Ce n’est donc pas fortuit si certains continuent d’appeler Treichville : « la commune historique ». Car bien avant les indépendances voire à l’époque coloniale, Treichville, qui s’appelait au départ Anoumabo, était une destination très prisée. Cette agglomération de quelques milliers d’habitants abritait des infrastructures et non des moindres. C’était également une terre propice à toute sorte de manifestations. Pour le doyen Ossépé Dioulo Eugène, il faut plutôt définir les sites historiques comme étant des lieux qui ont prêté leurs espaces à une manifestation fondatrice qui a abouti à un événement ayant permis un changement dans l’évolution d’une situation pour l’émancipation d’un peuple. Vu sous cet angle, Treichville se place en pôle position dans le domaine infrastructurel. D’abord du point de vue politique, Treichville reste dans l’histoire à travers des sites comme le mythique bâtiment de l’Etoile du Sud localisé au quartier Apollo, la Maison des Porquet du haut de laquelle le premier Président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny a harangué les foules dans le cadre de la lutte émancipatrice en 1956. Sans oublier le cinéma ABC Comacico… Au niveau du sport, du cinéma, de dancing club, et d’espace commercial, Treichville a connu des sites de renom.
Quelques sites historiques au niveau politique
L’Etoile du Sud
Situé en bordure du boulevard Giscard d’Estaing au quartier Apollo, l’Etoile du Sud a joué un rôle dans l’émancipation de la Côte d’Ivoire. Selon Mlle Kassi Florentine, petite fille de Georges Kassi, propriétaire des lieux, ce bâtiment avait été construit en 1930. Il était composé d’un lieu de réunion et d’un bar dancing. Cet espace qui avait accueilli les réunions des agriculteurs africains a par ailleurs servi de cadre à la création du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Il a aussi vu prester des artistes de renom de l’époque coloniale et même d’aujourd’hui dont Reine Pélagie, Frédéric Ehui Meiway…. Actuellement, ce prestigieux lieu est l’ombre de lui-même. « Alors que l’on croyait que l’on ferait de ce lieu un véritable cadre de pèlerinage, c’est plutôt un spectacle calme qui s’offre aux passants dont certains ignorent parfois l’existence », nous a signifié un riverain. Après avoir subi plusieurs réaménagements, la famille de feu Georges Kassi, toujours basée en ce lieu, a décidé de maintenir le maquis et de transformer le bar en boîte de nuit afin de ne pas effacer complètement les souvenirs laissés par le fondateur de l’Etoile du Sud.
La Maison Porquet
Cette maison qui a reçu en 1956, celui qui allait devenir le Premier Président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, est située à l’Avenue 3, Rue 9 à côté du Grand marché de Treichville. Cette maison a, jusqu’à présent, conservé son architecture coloniale. Même pas une couche de peinture. Malheureusement, lors de notre passage, personne n’a pu nous donner davantage d’information. Encore habitée, la Maison Porquet est occupée au rez de chaussée par des ateliers de couture et autres… Il faut noter que cette maison, selon le doyen Ossépé, était le lieu où résidait le leader du Pdci pendant son séjour à Treichville.
La Maison des Yapobi
Située à l’Avenue…, elle a servi de secrétariat et de bureau pendant les premiers moments du Pdci-Rda.
La Maison du Parti
Ce joyau architectural construit sur le territoire de Treichville pour rendre hommage à cette commune de lutte émancipatrice est aujourd’hui abandonné à son triste sort. C’est plutôt un spectacle de désolation qu’il est donné de voir lorsque l’on se trouve en face de cette bâtisse.
Le bar ABC
Il est situé au quartier Apollo, à l’Avenue 12, Rue 11. Il était beaucoup fréquenté par les expatriés qui faisaient escale au Port et venaient en ville pour se divertir. Ce bar abritait également un hôtel où résidaient les filles de joie. Le bar ABC a fermé boutique en 2011 après les événements de la crise postélectorale.
Le cinéma Comacico
Le Cinéma Comacico est situé non loin du 2ème arrondissement. Cette salle de cinéma est entrée dans l’histoire à partir du moment où elle a constitué le point de départ des manifestations du 6 février 1949 ayant abouti à l’arrestation des jeunes leaders du Pdci-Rda. Aujourd’hui, la salle reste hermétiquement fermée à l’instar des autres salles de cinéma si elles ne sont pas cédées aux églises.
Le cinéma Rio
Il est situé en plein cœur de l’Avenue 16 Rue 20 barrée. Cette grande salle de cinéma, selon des interlocuteurs que nous avons interrogés sur place, a été bâtie en 1952. Aujourd’hui, elle a été rachetée par un opérateur économique qui a décidé de la transformer en salle événementielle.
Le Café 21-21
Construit dans les années 70, le Café 21-21 appelé par ceux qui le fréquentent « Au 21-21 », est situé à l’Avenue 21, Rue 21. Plus qu’un lieu où se prend le petit café communément appelé café express, le Café 21-21 est un lieu de rendez-vous. La particularité, c’est que le café se prend débout tout le long d’un petit comptoir dépourvu de bancs et de chaises. A en croire Touré Youssouf dit Youl et Commandant Waro, tous deux gérants, le café est servi de façon traditionnelle. Ils ont également indiqué que le fondateur de ce café a pris sa retraite et est rentré au village d’où il continue de percevoir les dividendes. Pour ces derniers, l’affluence engendrée par ce café a permis la création de commerces annexes aux alentours. Vendeuses de bananes braisées, de fruits (orange, papaye), de pain… Aujourd’hui, la situation géographique de ce Café pose problème. Selon nos sources, le nouvel acquéreur de ce lieu a demandé la délocalisation de ce Café qui a créé au moins six (6) emplois directs. Une mise en demeure de six (6) mois à même été transmise aux gérants.
Les autres sites
En dehors des sites sus-cités, plusieurs autres ont marqué le quotidien des ‘‘Treichvillois’’. A savoir l’UFOCI qui est le siège de l’Union des fonctionnaires de Côte d’Ivoire présidée par feu Jean Delafosse. Le siège de l’UFOCI était situé à l’emplacement de l’actuelle médiathèque. Il y a eu au niveau sportif le Boxing club et le Parc des sports (actuel Palais des sports). Pour les noctambules, plusieurs bars et dancing étaient ouverts. Il y avait le Kirirom, un ex-bar dancing en face de la Sitarail, ex-Ran, le Gorille devenu après l’œil, l’Espérance, la Boule noire... Tous ces bars n’existent plus. Il y a par contre d’autres qui continuent leur petit bonhomme de chemin. En l’occurrence le Désert situé à quelques encablures d’Ivosep, le Toulouroux. Au niveau de la promotion culturelle, il y avait le Centre culturel devenu aujourd’hui le siège d’une Eglise. Au niveau commercial, la Mythique Rue 12 et le Grand marché étaient des lieux très fréquentés par les populations qui venaient des quatre coins d’Abidjan et d’ailleurs.
En somme, notre objectif en réalisant ce dossier est de rappeler aux plus jeunes générations les richesses historique, politique, infrastructurelle, culturelle, sportive et artistique de Treichville ... Aujourd’hui, tous ces sites que nous avons visités, s’ils sont entretenus, réhabilités, peuvent permettre à Treichville d’être une destination touristique prisée. Toute chose qui pourrait créer de nombreux emplois.
Réalisé par
Benoît Kadjo