Militant de la première heure et infatigable cheville ouvrière du Rdr à l’Ouest, de sa création à aujourd’hui, François Béhé Djeya, comme il se présente, a été de tous les combats pour porter l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à la magistrature suprême. « Je suis fier de nos acquis lorsque je fais mon bilan à la tête du Rdr à Bangolo. Jadis hostile à mon parti, cette terre de l’Ouest est aujourd’hui fertile en termes de militants Rdr. Tout cela grâce au remarquable travail que nous avons abattu. Le Rdr est solidement implanté dans les quatre cantons et dix sous-préfectures que compte la localité de Bangolo. Et à la tête de ce pays se trouve celui pour lequel nous nous sommes battus », a-t-il soutenu de passage dans nos locaux hier. Il s’est dit indigné et amer face au sentiment « d’ingratitude » de son parti à son endroit pour tous les efforts qu’il a consentis. « Après quatre années de pouvoir, nous constatons qu’aucun militant avéré de la première heure n’a été décoré pour sa constance au parti. Les commandos d’hier qui ont tout perdu à cause de leur militantisme au Rdr n’ont jusque-là pas eu un point de chute. Les élus et cadres ainsi que les promus du parti ont tourné le dos aux militants », dit François Béhé Djeya, consterné. Puis de décrire sa situation de précarité : « Coupé de ma famille biologique pour avoir accepté d’être un responsable du Rdr depuis 2005 à Bangolo, je me retrouve à la charge de mon troisième fils, tailleur de profession, fiancé, père de deux enfants, dans un studio à Abidjan. Moi qui fus planteur de manguiers à grand rendement, maintenant il faudrait que j’aie droit à une mangue mûre pour me rafraichir. Lorsque je luttais pour faire élire Alassane Ouattara à la tête de l’Etat, je n’avais jamais pensé un seul instant être dans cette situation confuse. Nos parents Wê observent avec rigueur le devenir de leurs enfants, les secrétaires départementaux de Bangolo, Kouibly et de Bloléquin qui ont fait leurs premiers pas au Rdr », fait-il remarquer. Pour lui, pour que son parti puisse avoir de nouveaux militants, deux conditions s’imposent. « Seules la reconnaissance et la solidarité s’imposent au Rdr pour convaincre et rassurer ceux qui veulent nous rejoindre dans la case verte », assure-t-il.
Ibrahim Doumbia
Ibrahim Doumbia
