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Société Publié le vendredi 12 décembre 2014 | AFP

Le président burkinabè déchu Blaise Compaoré est revenu en Côte d’Ivoire

© AFP Par DR
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d’Etat
Vendredi 28 Mars 2014. Yamoussoukro. Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo : Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso
Abidjan - L’ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est arrivé jeudi soir en Côte d’Ivoire, où il s’était d’abord réfugié après sa chute fin octobre avant de poursuivre son exil au Maroc, a-t-on appris vendredi auprès des autorités ivoiriennes.

"Il est effectivement depuis (jeudi) soir en Côte d’Ivoire, à Yamoussoukro", la capitale administrative, où il s’était réfugié le 31 octobre, au soir de sa démission après un soulèvement populaire, a indiqué la présidence ivoirienne.

L’ancien chef de l’Etat était resté un peu plus de trois semaines en Côte d’Ivoire, hébergé dans une luxueuse villa officielle de Yamoussoukro. Il avait quitté le pays le 21 novembre pour le Maroc.

Abidjan avait fait savoir à son départ que l’ex-chef de l’Etat burkinabè serait "amené à revenir".

M. Compaoré était "accompagné de cinq personnes" pour son "séjour à durée déterminée", avait précisé le ministère marocain des Affaires étrangères à son arrivée dans le royaume chérifien.

Le 28 novembre, le Premier ministre intérimaire burkinabè, le lieutenant-colonel Isaac Zida, avait annoncé que le Burkina demanderait au Maroc de "mettre le président Compaoré à la disposition de la justice burkinabè", "si une plainte est déposée" contre lui, "bien qu’il n’y ait pas d’accord de justice" entre les deux pays.

Fer de lance du soulèvement contre l’ex-chef de l’Etat, la société civile burkinabè appelle à des poursuites judiciaires contre M. Compaoré, chassé après 27 années de règne.

Les nouvelles autorités de Ouagadougou ont annoncé la réouverture des dossiers Sankara et Zongo, les plus symboliques des dérives imputées au précédent régime.

Le président Thomas Sankara, icône du panafricanisme, avait été tué lors du coup d’Etat de 1987 qui porta Blaise Compaoré au pouvoir.

Le journaliste Norbert Zongo avait été assassiné en 1998 avec trois de ses camarades alors qu’il enquêtait sur la mort d’un chauffeur de François Compaoré, le frère cadet de l’ex-chef de l’Etat.

La présence de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, considérée par Abidjan comme une "évidence", avait fait polémique du fait de son action très controversée durant la décennie de crise politico-militaire ivoirienne (2002-2011).

Pour les partisans de l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara, Blaise Compaoré est un "faiseur de paix" car il parraina les accords de paix de Ouagadougou de 2007.

A l’inverse, il est détesté par les soutiens de Laurent Gbagbo, pour qui il avait parrainé la rébellion qui tenta un coup d’Etat contre l’ancien président ivoirien en 2002, provoquant une durable partition du pays.

jf/tmo-tsz
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