La première commune de Côte d’Ivoire célèbre ses 100ans. Plusieurs manifestations sont inscrites au programme pour revivre le passé, vivre le présent et scruter l’avenir.
Désignée capitale la colonie de Côte d’Ivoire, en 1895, Grand Bassam, fut érigée en commune, en 1914. Soit 100ans de commémoration du centenaire ont été lancées, le samedi 6 Décembre, le palais du gouverneur, devenu musée du costume, par le préfet, Beudjé Djoman Mathias. C’était en présence des autorités traditionnelles et surtout des élèves venus en grand nombre. Et ce, une ambiance entretenue par la fanfare de la mairie.
En procédant au lancement desdites activités, au nom du ministre d’Etat de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, le préfet a indiqué que célébrer les 100 années de Grand-Bassam, revient à célébrer le processus de la communisation de la Côte d’Ivoire. Car a-t-il rappelé, « une ville Grand-Bassam constitue le point de départ de cette aventure ».
Grand-Bassam est historique. Les preuves sont là : tangibles. Ici, l’on se rappelle, comme si c’était hier, la construction du phare qui fut mis en service en mars 1915. Il ya la rue Treich-Laplène, l’immeuble de la banque de la colonie africaine(BCA) qui fut, dit-on succursale d’une banque de Dakar. Mais l’on apprend que le bâtiment à servir, des années durant, de dépôt de cola.
Le palais du gouverneur est devenu, aujourd’hui, le musée national du costume. Juste à coté de l’ex palais de justice, il ya la maison des artistes.
Autre curiosité : la maison Sierra-léonaise. Elle fut, selon l’historique, construite par un Sierra-léonais. C’est le lieu de rappeler aussi que la France avait fait de la Côte d’Ivoire, en 1893, une de ses colonies et Grand Bassam, la capitale économique et politique. A ce titre, cette ville a eu à héberger un nombre impressionnant d’institutions.
Grand-Bassam conserve, encore aujourd’hui, les vestiges de son historique…coloniale. Elle était selon beaucoup de témoignages, inscrit dans un schéma d’urbanisme à nul autre pareil. Mais aujourd’hui le préfet Deudjé Djoman Mathias déplore l’abandon de ces bonnes habitudes. Laissant place à l’anarchie. D’où, indique t-il, la naissance des quartiers précaires, sans voies d’accès, privés d’eau et d’électricité. « Grand-Bassam, pionnière de la communalisation, est défigurée dans tout les aspects », remarque l’autorité préfectorale. Qui exhorte les uns et les autres à recadrer cette navigation à vue. Afin de donner à la ville un panorama attrayant. « Bâtissons une ville obéissant aux standards internationaux ou le moindre détaille n’est oublié », a t-il plaidé.
Insistant sur l’amélioration de l’environnement, il a dit, à l’endroit des élèves et, à travers eux, toutes les populations, que planter un arbre c’est planter une vie.
Le préfet invite donc les enfants « à veiller sur la propreté de la ville historique ».
Déplorant la dégradation du plan paysager, le maire Ezaley Georges Philipe a fait la précision suivante : « en replantant ces arbres avec les élèves, nous leur inculquons les valeurs de préservation et de sauvegarde de notre environnement, notre héritage de demain ».
Le premier magistrat de la commune invite les écoles à s’approprier l’entretien des plants. « Ainsi, nous pourrons avoir en fin d’année scolaire, la meilleur école du patrimoine mondial, c'est-à-dire celle qui aura fourni plus d’efforts en termes d’entretien », a-t-il ajouté.
Au nom des élèves, Mlle Dao Fatoumata a exprimé leur joie d’être associés à la fête. « Nous prenons l’engagement d’être à votre côté, pour la préservation de l’environnement, pour avoir une ville propre et historique », a-t-elle promis.
Il en est de même pour les Léo clubs qui par la voix de John Amon Stéphane, s’engagent à contribuer à l’entretien de la ville de Grand-Bassam.
EMMANUEL KOUASSI