De façon officielle, le congrès du Front populaire ivoirien (Fpi) tel que prévu au palais des sports n’a pu s’ouvrir le jeudi 11 décembre 2014. Du côté de Treichville comme du côté du QG d’Attoban, c’était le calme absolu. A la place des militants du Fpi, ce sont des dizaines de policiers qui ont occupé les avant-postes, ne laissant aucune possibilité à un militant de s’infiltrer. Affi N’guessan qui voulait le report du congrès, obtient donc gain de cause et prend une option sérieuse sur ses adversaires. Sur les trois motifs de sa requête devant les tribunaux ivoiriens, Affi N’guessan gagne une première bataille. Il en reste deux autres : l’invalidation de la candidature de Laurent Gbagbo à la présidence du parti et la poursuite de ceux qu’il qualifie de faussaires, c’est-à-dire les auteurs du fameux courrier venu de La Haye. Avec la tournure actuelle des événements, il ne serait pas étonnant de voir encore le camp Affi obtenir satisfaction sur le deuxième objet de sa requête : l’invalidation de la candidature de Gbagbo. D’abord parce que le comité de contrôle qui est assigné en justice a déjà opposé une fin de non-recevoir à une comparution devant le tribunal, si ce n’est en qualité de témoin. Il justifie cela par le fait que le plaignant est celui qui doit répondre de toute plainte contre le Fpi. Dans la dynamique actuelle, la célérité avec laquelle la justice est intervenue pour trancher en faveur d’Affi pour le report du congrès est un autre indicateur. Elle pourrait vite conclure l’affaire par une annulation pure et simple de la décision du comité de contrôle en interprétant les statuts du parti d’une autre manière et en se servant de la lecture des quatre motifs formulés évoqués par le camp Affi pour attaquer la candidature de Gbagbo. Affi N’guessan tient fermement à cette invalidation pour se positionner. Mais il n’aura pas la tâche aisée. Normalement, en cas de report, de nouvelles candidatures pourraient être suscitées et il n’est pas exclu que le camp qui soutient Laurent Gbagbo désigne un autre adversaire d’Affi. Mieux, avant d’en arriver là, Affi N’guessan et ses camarades devront affronter le comité central qui n’hésitera certainement pas à brandir l’article 80 des statuts pour prendre les sanctions de premier degré en attendant le congrès qui va définitivement clore le bras de fer.
SD
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