‘’ Le recrutement dérogatoire n’est pas une faveur, plutôt un droit. ‘’
Aujourd’hui, les handicapés physiques réunis au sein de la Confédération des organisations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire (Cophci) organisee une marche de protestion allant de l’esplanade du ministère de la fonction publique à la place de la République. Ouattara Dabla, président de la Cophci explique dans cet entretien, les raisons de ce rassemblement qui se tient quelques jours après la bastonnade des personnes handicapées le 23 décembre dernier, par les éléments de la police nationale.
Votre confédération comprend combien d’associations ?
Née le 31 mars 2012, la Confédération est composée de sept fédérations qui sont des organisations qui existaient déjà. Il y a la fédération des associations d’aveugles et mouvements associés de Côte d’Ivoire (Famaci), la fédération nationale des handicapés physiques et accidentés de travail de Côte d’Ivoire (Fénapatci), la fédération des associations des sourds de Côte d’Ivoire( Fasoci), la fédération Ivoirienne des associations des sourds et aveugles (Fiasa), la fédération des organisations des bègues de Côte d’Ivoire ( Fénopci), la fédération des organisations pour le bien-être des albinos de Côte d’Ivoire (Faobaci) et la Fédération pour la promotion des Etudiants et Elèves handicapés de Côte d’Ivoire ( Fpeehci).
Pourquoi un sit-in récemment sur l’esplanade de la présidence ?
Nous avons tenu le 23 décembre 2014 un sit-in sur l’esplanade de la présidence de la République. L’objectif de ce rassemblement était de solliciter l’implication du chef de l’Etat, Alassane Ouattara dans l’exécution de la promesse relative à la reprise du recrutement dérogatoire des personnes handicapées à la Fonction publique pour l’année 2014. Un recrutement initié en Côte d’Ivoire depuis 1997 sous le président Henri Konan Bédié. A ce jour nous sommes à 5 recrutements. Le processus avait été supprimé en 2008. C’est en 2012 que la confédération a entamé les négociations avec le ministre d’Etat, Gilbert Kafana Koné. Celui-ci a rassuré que le gouvernement est conscient de la situation des personnes handicapées. Après son départ du gouvernement, la Confédération l’a rencontré le 28 mars 2013 à l’hôtel du District où le même problème lui a été exposé. Il a encore rassuré qu’au plus tard en décembre 2013, la question du recrutement dérogatoire des personnes handicapées serait résolue. Malheureusement, l’année s’est achevée sans que ce recrutement ait lieu. Alors notre seul recours était de nous tourner vers la primature. C’est à la suite d’un sit-in le mardi 29 avril 2014 que le Premier ministre nous a reçus le 16 mai 2014. Il a, à son tour, promis fermement que le problème serait résolu au plus tard au mois de juillet. Jusqu’à ce jour, aucun recrutement n’a été fait. Cela a suscité des grognes dans nos bases. Parce que la Côte d’Ivoire ne respecte pas la convention relative aux droits des personnes handicapées, dont l’article 27 est consacré à la question de l’emploi. Or ce qui nous a été révélé auprès de l’administration est que ce sont 300 personnes qui pouvaient bénéficier du recrutement pour l’année 2014. Sous le président Ouattara, aucune personne handicapée n’a pu bénéficier du recrutement dérogatoire. Lors de la journée internationale des personnes handicapées à l’hôtel du District d’Abidjan, le 3 décembre, le ministre Dosso Moussa nous a promis que la communication sur notre situation allait être faite le mercredi 26 décembre. Mais sous prétexte qu’il allait en mission, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a souhaité que cela se fasse le mercredi 10 décembre. Toujours rien. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur l’esplanade de la présidence de la République le mercredi 23 décembre, pour solliciter l’implication du président de la république sur cette affaire qui devrait être le cadeau de nos membres
Que s’est-il passé ?
En lieu et place du cadeau de Noël, on nous a offert la violence, l’humiliation, la négation de nos droits et la bastonnade. Parce que nous avions en face la police pour des personnes handicapées (Aveugles, albinos, handicapés physiques, sourds, muets…). Pour montrer que nous étions dans un élan citoyen, nous avons chanté l’hymne national et non des délinquants sur le site. Des centaines de gaz lacrymogène ont été lancés sur nous. Aujourd’hui, nous enregistrons 53 blessés, dix fauteuils roulants endommagés, cannes anglaises brisées, une vingtaine de cannes blanches disparues…
Et après ?
Tous les présidents d’organisations des personnes handicapées se sont retrouvés le vendredi 26 décembre au siège de la Confédération sis à Yopougon Wassakara pour non seulement condamner cet acte, mais aussi lancer un message très clair. Le mardi 30 décembre 2014, toutes les personnes handicapées devront se retrouver devant le ministère de la Fonction publique où une marche partira de là jusqu’à la place de la république pour revendiquer leur droit. Car le recrutement dérogatoire n’est pas une faveur, plutôt un droit. Aussi s’agira-t-il pour nous d’interpeller la communauté nationale et internationale sur l’attitude de nos forces de l’ordre sur les personnes handicapées.
Réalisée par Henri Ouattara S.
Aujourd’hui, les handicapés physiques réunis au sein de la Confédération des organisations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire (Cophci) organisee une marche de protestion allant de l’esplanade du ministère de la fonction publique à la place de la République. Ouattara Dabla, président de la Cophci explique dans cet entretien, les raisons de ce rassemblement qui se tient quelques jours après la bastonnade des personnes handicapées le 23 décembre dernier, par les éléments de la police nationale.
Votre confédération comprend combien d’associations ?
Née le 31 mars 2012, la Confédération est composée de sept fédérations qui sont des organisations qui existaient déjà. Il y a la fédération des associations d’aveugles et mouvements associés de Côte d’Ivoire (Famaci), la fédération nationale des handicapés physiques et accidentés de travail de Côte d’Ivoire (Fénapatci), la fédération des associations des sourds de Côte d’Ivoire( Fasoci), la fédération Ivoirienne des associations des sourds et aveugles (Fiasa), la fédération des organisations des bègues de Côte d’Ivoire ( Fénopci), la fédération des organisations pour le bien-être des albinos de Côte d’Ivoire (Faobaci) et la Fédération pour la promotion des Etudiants et Elèves handicapés de Côte d’Ivoire ( Fpeehci).
Pourquoi un sit-in récemment sur l’esplanade de la présidence ?
Nous avons tenu le 23 décembre 2014 un sit-in sur l’esplanade de la présidence de la République. L’objectif de ce rassemblement était de solliciter l’implication du chef de l’Etat, Alassane Ouattara dans l’exécution de la promesse relative à la reprise du recrutement dérogatoire des personnes handicapées à la Fonction publique pour l’année 2014. Un recrutement initié en Côte d’Ivoire depuis 1997 sous le président Henri Konan Bédié. A ce jour nous sommes à 5 recrutements. Le processus avait été supprimé en 2008. C’est en 2012 que la confédération a entamé les négociations avec le ministre d’Etat, Gilbert Kafana Koné. Celui-ci a rassuré que le gouvernement est conscient de la situation des personnes handicapées. Après son départ du gouvernement, la Confédération l’a rencontré le 28 mars 2013 à l’hôtel du District où le même problème lui a été exposé. Il a encore rassuré qu’au plus tard en décembre 2013, la question du recrutement dérogatoire des personnes handicapées serait résolue. Malheureusement, l’année s’est achevée sans que ce recrutement ait lieu. Alors notre seul recours était de nous tourner vers la primature. C’est à la suite d’un sit-in le mardi 29 avril 2014 que le Premier ministre nous a reçus le 16 mai 2014. Il a, à son tour, promis fermement que le problème serait résolu au plus tard au mois de juillet. Jusqu’à ce jour, aucun recrutement n’a été fait. Cela a suscité des grognes dans nos bases. Parce que la Côte d’Ivoire ne respecte pas la convention relative aux droits des personnes handicapées, dont l’article 27 est consacré à la question de l’emploi. Or ce qui nous a été révélé auprès de l’administration est que ce sont 300 personnes qui pouvaient bénéficier du recrutement pour l’année 2014. Sous le président Ouattara, aucune personne handicapée n’a pu bénéficier du recrutement dérogatoire. Lors de la journée internationale des personnes handicapées à l’hôtel du District d’Abidjan, le 3 décembre, le ministre Dosso Moussa nous a promis que la communication sur notre situation allait être faite le mercredi 26 décembre. Mais sous prétexte qu’il allait en mission, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a souhaité que cela se fasse le mercredi 10 décembre. Toujours rien. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur l’esplanade de la présidence de la République le mercredi 23 décembre, pour solliciter l’implication du président de la république sur cette affaire qui devrait être le cadeau de nos membres
Que s’est-il passé ?
En lieu et place du cadeau de Noël, on nous a offert la violence, l’humiliation, la négation de nos droits et la bastonnade. Parce que nous avions en face la police pour des personnes handicapées (Aveugles, albinos, handicapés physiques, sourds, muets…). Pour montrer que nous étions dans un élan citoyen, nous avons chanté l’hymne national et non des délinquants sur le site. Des centaines de gaz lacrymogène ont été lancés sur nous. Aujourd’hui, nous enregistrons 53 blessés, dix fauteuils roulants endommagés, cannes anglaises brisées, une vingtaine de cannes blanches disparues…
Et après ?
Tous les présidents d’organisations des personnes handicapées se sont retrouvés le vendredi 26 décembre au siège de la Confédération sis à Yopougon Wassakara pour non seulement condamner cet acte, mais aussi lancer un message très clair. Le mardi 30 décembre 2014, toutes les personnes handicapées devront se retrouver devant le ministère de la Fonction publique où une marche partira de là jusqu’à la place de la république pour revendiquer leur droit. Car le recrutement dérogatoire n’est pas une faveur, plutôt un droit. Aussi s’agira-t-il pour nous d’interpeller la communauté nationale et internationale sur l’attitude de nos forces de l’ordre sur les personnes handicapées.
Réalisée par Henri Ouattara S.