Des points d’ombre dans l’aveu du « commandant Benguiste »
Le directeur de campagne de Laurent Gbagbo pour la présidence du Fpi a été arrêté mercredi soir à son domicile. Selon les premières informations, Assoa Adou serait impliqué dans des actes d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Des confrères au fait du dossier ont donné plus de détails sur l’affaire en citant les aveux d’un prévenu pris fin décembre, à la frontière ivoiro-libérienne dans le village de Boubélé à Tabou. Ce dernier se surnomme Commandant Benguiste.
Impliqué dans une tentative d’attaque, Commandant Benguiste serait passé aux aveux à Abidjan où il a été transféré avec ses compagnons d’infortune. « C’est moi qui ai financé les attaques de Dabou et de Yopougon. Pendant la crise postélectorale, je finançais les groupes d’autodéfense. Je le faisais par vengeance personnelle. J’ai rencontré Assoa Adou, Ahoua Don Mélo et Sécré Richard. Je leur ai fait part de mon projet. Ils ont marqué leur accord, mais pour eux, il fallait que ce soient des officiers supérieurs en exil qui conduisent l’opération. Nous ne sommes pas tombés d’accord sur certains détails. J’ai par la suite rencontré Damana Pickass qui a également souhaité que l’opération soit confiée à des officiers en exil ». Tels sont les aveux du prévenu si l’on en croit le confrère. Si ces aveux sont avérés, il n’est pas mauvais en soi que Assoa Adou soit entendu à son tour sur la base des déclarations de son accusateur. De même, les exilés Ahoua Don Mélo, Sécré Richard et Damana Pickass devraient connaître le même sort que leur camarade de parti. La Côte d’Ivoire devrait activer la coopération judiciaire pour obtenir l’extradition des personnes citées. Cela devrait être la meilleure voie pour l’éclatement de la vérité si tant est que les autorités ivoiriennes veulent agir en toute transparence. Cependant, l’analyse de la version des faits attribuée à Commandant Benguiste laisse entrevoir quelques zones d’ombre. Comment, pour assouvir une vengeance personnelle, serait-il amené à rencontrer des personnalités qui ne sont pas concernées par sa « vengeance personnelle » ? De surcroit, il affirme que ces personnalités n’ont pas donné leur accord sur certains détails. Quels sont ces détails ? Seule l’enquête permettra d’éclairer l’opinion. De même qu’elle permettra de savoir quel itinéraire ces assaillants ont emprunté pour se rendre du Ghana à Tabou sans avoir été repérés avec leur arsenal. Qu’est venu faire exactement Assoa Adou en Côte d’Ivoire quand il sait qu’il a comploté avec des individus contre la sécurité de l’Etat ? Il devra s’expliquer sur ses réseaux et ses connexions pendant l’information judiciaire à son encontre. « Pour l’instant, commente un analyste des questions politiques, tout ressemble à un plan pour décapiter la tendance du Fpi qui défend la candidature de Laurent Gbagbo. » Cette tendance opposée à Affi N’guessan était conduite par Assoa Adou.
SD
Le directeur de campagne de Laurent Gbagbo pour la présidence du Fpi a été arrêté mercredi soir à son domicile. Selon les premières informations, Assoa Adou serait impliqué dans des actes d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Des confrères au fait du dossier ont donné plus de détails sur l’affaire en citant les aveux d’un prévenu pris fin décembre, à la frontière ivoiro-libérienne dans le village de Boubélé à Tabou. Ce dernier se surnomme Commandant Benguiste.
Impliqué dans une tentative d’attaque, Commandant Benguiste serait passé aux aveux à Abidjan où il a été transféré avec ses compagnons d’infortune. « C’est moi qui ai financé les attaques de Dabou et de Yopougon. Pendant la crise postélectorale, je finançais les groupes d’autodéfense. Je le faisais par vengeance personnelle. J’ai rencontré Assoa Adou, Ahoua Don Mélo et Sécré Richard. Je leur ai fait part de mon projet. Ils ont marqué leur accord, mais pour eux, il fallait que ce soient des officiers supérieurs en exil qui conduisent l’opération. Nous ne sommes pas tombés d’accord sur certains détails. J’ai par la suite rencontré Damana Pickass qui a également souhaité que l’opération soit confiée à des officiers en exil ». Tels sont les aveux du prévenu si l’on en croit le confrère. Si ces aveux sont avérés, il n’est pas mauvais en soi que Assoa Adou soit entendu à son tour sur la base des déclarations de son accusateur. De même, les exilés Ahoua Don Mélo, Sécré Richard et Damana Pickass devraient connaître le même sort que leur camarade de parti. La Côte d’Ivoire devrait activer la coopération judiciaire pour obtenir l’extradition des personnes citées. Cela devrait être la meilleure voie pour l’éclatement de la vérité si tant est que les autorités ivoiriennes veulent agir en toute transparence. Cependant, l’analyse de la version des faits attribuée à Commandant Benguiste laisse entrevoir quelques zones d’ombre. Comment, pour assouvir une vengeance personnelle, serait-il amené à rencontrer des personnalités qui ne sont pas concernées par sa « vengeance personnelle » ? De surcroit, il affirme que ces personnalités n’ont pas donné leur accord sur certains détails. Quels sont ces détails ? Seule l’enquête permettra d’éclairer l’opinion. De même qu’elle permettra de savoir quel itinéraire ces assaillants ont emprunté pour se rendre du Ghana à Tabou sans avoir été repérés avec leur arsenal. Qu’est venu faire exactement Assoa Adou en Côte d’Ivoire quand il sait qu’il a comploté avec des individus contre la sécurité de l’Etat ? Il devra s’expliquer sur ses réseaux et ses connexions pendant l’information judiciaire à son encontre. « Pour l’instant, commente un analyste des questions politiques, tout ressemble à un plan pour décapiter la tendance du Fpi qui défend la candidature de Laurent Gbagbo. » Cette tendance opposée à Affi N’guessan était conduite par Assoa Adou.
SD