Abidjan, 13 jan (AIP)- La diplomatie coutumière et académique, théorie de résolution des crises reposant sur les résultats de recherches universitaires et des valeurs culturelles originelles prônée par le Pr Amoa Urbain, est en cours d’expérimentation en République centrafricaine, avec la création de centres d’incubation et d’un corps des volontaires pour la paix et la cohésion sociale en vue de la reconstruction nationale.
"Cette approche est une école ouverte avec, d’une part, les centres d’incubation ou villages-écoles qui sont des centres de transformation qualitative de jeunes ex-combattants, tous bords confondus, appelés à mener ensemble des activités agropastorales pour préparer leur réinsertion socioprofessionnelle", a expliqué, mardi, le Pr Amoa Urbain qui rentre fraîchement à Abidjan, après le lancement, en décembre, de ces activités à Bangui, la capitale centrafricaine.
Initiative de l’ONG Afrique secours et assistance, sous l’égide du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ce programme consiste en "une formation rapide et simple, avec la participation d’acteurs de l’éducation et de la formation professionnelle, par la mise en place d’un plan d’urgence national d’alphabétisation fonctionnelle en langue Songo dans plusieurs domaines, singulièrement l’agro-industrie et le tourisme", indique-t-il.
Cette initiative a démarré par un projet pilote sur un domaine de 15 ha dans le département de Lobaye, à 107 km au sud de Bangui.
" Les jeunes sélectionnés pour ce projet inaugural, tous ayant pris part aux meurtriers affrontements armés qui ont émaillé la Centrafrique ces dernières années, vont développer une ferme, faire de l’élevage, travailler dans une unité de transformation agro-alimentaire. Il s’agit d’une école d’apprentissage, mais aussi d’une école de civisme et de citoyenneté", relève le Pr Amoa Urbain.
Un tiers des produits financier de ce projet sera investi dans la réinsertion socioprofessionnelle de ces jeunes qui "auront, durant leur période d’incubation, appris à vivre ensemble, selon les valeurs de la tolérance et du vivre ensemble, en se séparant définitivement de l’usage des armes", ajoute l’universitaire ivoirien pour qui cette théorie "est plus efficace que la stratégie du désarmement contre argent".
Ce programme qui vise 7000 jeunes par an dans plusieurs régions du pays prévoit surtout la création d’un corps de volontaires pour la paix et la cohésion sociale par la reconstruction nationale.
Ceux-ci vont créer sept villages-écoles où "devront être assimilés, ainsi que dans les familles, villages et quartiers, dès la petite enfance, les valeurs africaines, la culture d’un Etat de droit, la laïcité de l’Etat et l’esprit civique", indique un dossier sur le programme transmis à l’AIP.
"En sus des compétences professionnelles, il pourrait y être enseigné, comme dans les écoles classiques, l’éducation physique, civique et morale, mais aussi les langues, pour faire de ces centres d’incubation de véritables centres polyvalents et des moteurs de développement humain et de développement endogène", note le document.
Cela va mettre à contribution le cercle des intellectuels centrafricains et les Centrafricains de la diaspora à travers la promotion d’un vaste mouvement dénommé "Come back to the native village", afin que "les futurs dirigeants du pays soient mieux connus des communautés".
La bonne application de cette théorie va assurer le succès des actions de médiation et de réconciliation par consensus, mais aussi des élections et un climat apaisés en Centrafrique, conclut le Pr Amoa Urbain.
Défenseur et promoteur des valeurs culturelles et de la chefferie traditionnelle en Afrique, le Pr Amoa Urbain est le recteur de l’université Charles Louis de Montesquieu d’Abidjan.
(AIP)
kkp/tm
"Cette approche est une école ouverte avec, d’une part, les centres d’incubation ou villages-écoles qui sont des centres de transformation qualitative de jeunes ex-combattants, tous bords confondus, appelés à mener ensemble des activités agropastorales pour préparer leur réinsertion socioprofessionnelle", a expliqué, mardi, le Pr Amoa Urbain qui rentre fraîchement à Abidjan, après le lancement, en décembre, de ces activités à Bangui, la capitale centrafricaine.
Initiative de l’ONG Afrique secours et assistance, sous l’égide du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ce programme consiste en "une formation rapide et simple, avec la participation d’acteurs de l’éducation et de la formation professionnelle, par la mise en place d’un plan d’urgence national d’alphabétisation fonctionnelle en langue Songo dans plusieurs domaines, singulièrement l’agro-industrie et le tourisme", indique-t-il.
Cette initiative a démarré par un projet pilote sur un domaine de 15 ha dans le département de Lobaye, à 107 km au sud de Bangui.
" Les jeunes sélectionnés pour ce projet inaugural, tous ayant pris part aux meurtriers affrontements armés qui ont émaillé la Centrafrique ces dernières années, vont développer une ferme, faire de l’élevage, travailler dans une unité de transformation agro-alimentaire. Il s’agit d’une école d’apprentissage, mais aussi d’une école de civisme et de citoyenneté", relève le Pr Amoa Urbain.
Un tiers des produits financier de ce projet sera investi dans la réinsertion socioprofessionnelle de ces jeunes qui "auront, durant leur période d’incubation, appris à vivre ensemble, selon les valeurs de la tolérance et du vivre ensemble, en se séparant définitivement de l’usage des armes", ajoute l’universitaire ivoirien pour qui cette théorie "est plus efficace que la stratégie du désarmement contre argent".
Ce programme qui vise 7000 jeunes par an dans plusieurs régions du pays prévoit surtout la création d’un corps de volontaires pour la paix et la cohésion sociale par la reconstruction nationale.
Ceux-ci vont créer sept villages-écoles où "devront être assimilés, ainsi que dans les familles, villages et quartiers, dès la petite enfance, les valeurs africaines, la culture d’un Etat de droit, la laïcité de l’Etat et l’esprit civique", indique un dossier sur le programme transmis à l’AIP.
"En sus des compétences professionnelles, il pourrait y être enseigné, comme dans les écoles classiques, l’éducation physique, civique et morale, mais aussi les langues, pour faire de ces centres d’incubation de véritables centres polyvalents et des moteurs de développement humain et de développement endogène", note le document.
Cela va mettre à contribution le cercle des intellectuels centrafricains et les Centrafricains de la diaspora à travers la promotion d’un vaste mouvement dénommé "Come back to the native village", afin que "les futurs dirigeants du pays soient mieux connus des communautés".
La bonne application de cette théorie va assurer le succès des actions de médiation et de réconciliation par consensus, mais aussi des élections et un climat apaisés en Centrafrique, conclut le Pr Amoa Urbain.
Défenseur et promoteur des valeurs culturelles et de la chefferie traditionnelle en Afrique, le Pr Amoa Urbain est le recteur de l’université Charles Louis de Montesquieu d’Abidjan.
(AIP)
kkp/tm