C’est un fait avéré, le nombre d’entreprises créées est en hausse constante en Côte d’Ivoire. Pour autant, bon nombre d’entre elles peinent à inscrire leurs activités dans la pérennité
On dénombre un total de 5.983 entreprises créées au guichet unique du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) entre le 2 janvier 2013 et fin novembre 2014, dont 38% d’entreprises individuelles, 57% de SARL, et autres (SA, GIE, SCI, succursales, SOC, Coop, bur. Rep) pour 5%. Les entreprises créées exercent majoritairement dans les secteurs des prestations de services (46%), du commerce et de la distribution (29%), du BTP (13%). Le transport, la communication, l’industrie et les TIC suivent avec 2% pour chaque secteur, puis l’agriculture (1%) et l’éducation/formation (1%) des investissements. Selon son directeur général, Emmanuel Essis, depuis 2012, le Cepici participe aussi à l’atteinte des objectifs socio-économiques du plan national de développement (PND) à travers la création d’emplois, à savoir 63.912 emplois créés sur un objectif de 145.511 sur la période 2012-2014, soit 44%. Au niveau des investissements privés, sur 2.368 milliards de francs CFA attendus sur la période 2012-2014 par le PND, le Cepici en a enregistré 1.133 sur la même période, soit 48% de l’investissement national. Par ailleurs, 66 projets privés et PPP, pour un montant total de 2.620 milliards FCFA ont été enregistrés au forum Investir en Côte d’Ivoire (Ici 2014), dont 38 projets d’un montant de 1.694 milliards FCFA, soit 65%, en suivi actif. Bref, la Côte d’Ivoire attire de plus en plus d’investissements privés nationaux et étrangers.
Des réformes payantes
«La dynamique observée est favorisée par les réformes engagées en matière de création d’entreprises», a souligné M. Essis qui présentait le bilan d’activités 2014 de sa structure, le 9 décembre dernier, à Abidjan. Il relève que le guichet unique a permis d’alléger et d’assouplir fortement les procédures et démarches pour la création d’entreprises. L’on note que désormais 24 heures suffisent à l’entrepreneur pour créer son entreprise, contre 32 jours nécessaires par le passé. Autre changement majeur : le capital n’est plus une contrainte pour la création d’entreprise de type SARL, qui était autrefois fixé à un million FCFA, et qui est désormais laissé à l’appréciation des promoteurs. Ces derniers n’ont plus obligation de passage devant notaire et peuvent rédiger des statuts sous seing privé. De même, les droits de timbre et d’enregistrement sont défiscalisés. Il ne reste plus que le Registre de commerce et de crédit mobilier (RCCM) dont le coût a été réduit à 15.000 FCFA – 10.000 FCFA pour l’inscription et 5.000 FCFA pour les frais de dépôt. La réduction du délai d’obtention du permis de construire, qui a été ramené à 87 jours, et celle du délai de raccordement au réseau électrique pour une durée maximum de 28 jours, soit la moitié du temps initial, la réduction du taux des droits d’enregistrement d’immeubles de 7 à 6%, sont également autant de mesures incitatives prises en faveur des porteurs de projets. Des réformes qui ont d’ailleurs valu à la Côte d’Ivoire d’être classée dans les rapports Doing Business 2014 et 2015, parmi les dix pays au monde (top 10 reformers) ayant réalisé le plus de réformes en matière de création d’entreprises et d’amélioration du climat des affaires.
Le financement, la fausse note
Sur 66 projets enregistrés au forum ICI 2014, pour un montant total de 2620 milliards FCFA, 28 projets peinent à prendre forme et attendent toujours des financements hypothétiques chiffrés à 926 milliards de francs CFA. Le problème de financement : voilà une des difficultés majeures des promoteurs en Côte d’Ivoire. Et le chef de l’Etat, Alassane Ouattara lui-même, est monté au créneau pour interpeller le secteur financier sur la question. Invité à présider l’inauguration du siège du patronat ivoirien, en septembre 2014, au Plateau, le chef de l’exécutif ivoirien s’est voulu clair : «Les PME sont au cœur de la croissance économique comme l’ont pleinement démontré les pays émergents dans le monde. Mais, sans financement adéquat, la croissance des PME est ralentie. Tout comme le sang qui irrigue le cœur, le crédit bancaire doit irriguer notre économie. Si le débit n’est pas assez suffisant, alors le cœur s’essouffle, tout comme la croissance économique d’un pays», a-t-il fait remarquer, plaidant ainsi pour des entreprises viables, fortes, et plus aptes à répondre au rendez-vous de l’émergence.
Vincent Kouassi
On dénombre un total de 5.983 entreprises créées au guichet unique du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) entre le 2 janvier 2013 et fin novembre 2014, dont 38% d’entreprises individuelles, 57% de SARL, et autres (SA, GIE, SCI, succursales, SOC, Coop, bur. Rep) pour 5%. Les entreprises créées exercent majoritairement dans les secteurs des prestations de services (46%), du commerce et de la distribution (29%), du BTP (13%). Le transport, la communication, l’industrie et les TIC suivent avec 2% pour chaque secteur, puis l’agriculture (1%) et l’éducation/formation (1%) des investissements. Selon son directeur général, Emmanuel Essis, depuis 2012, le Cepici participe aussi à l’atteinte des objectifs socio-économiques du plan national de développement (PND) à travers la création d’emplois, à savoir 63.912 emplois créés sur un objectif de 145.511 sur la période 2012-2014, soit 44%. Au niveau des investissements privés, sur 2.368 milliards de francs CFA attendus sur la période 2012-2014 par le PND, le Cepici en a enregistré 1.133 sur la même période, soit 48% de l’investissement national. Par ailleurs, 66 projets privés et PPP, pour un montant total de 2.620 milliards FCFA ont été enregistrés au forum Investir en Côte d’Ivoire (Ici 2014), dont 38 projets d’un montant de 1.694 milliards FCFA, soit 65%, en suivi actif. Bref, la Côte d’Ivoire attire de plus en plus d’investissements privés nationaux et étrangers.
Des réformes payantes
«La dynamique observée est favorisée par les réformes engagées en matière de création d’entreprises», a souligné M. Essis qui présentait le bilan d’activités 2014 de sa structure, le 9 décembre dernier, à Abidjan. Il relève que le guichet unique a permis d’alléger et d’assouplir fortement les procédures et démarches pour la création d’entreprises. L’on note que désormais 24 heures suffisent à l’entrepreneur pour créer son entreprise, contre 32 jours nécessaires par le passé. Autre changement majeur : le capital n’est plus une contrainte pour la création d’entreprise de type SARL, qui était autrefois fixé à un million FCFA, et qui est désormais laissé à l’appréciation des promoteurs. Ces derniers n’ont plus obligation de passage devant notaire et peuvent rédiger des statuts sous seing privé. De même, les droits de timbre et d’enregistrement sont défiscalisés. Il ne reste plus que le Registre de commerce et de crédit mobilier (RCCM) dont le coût a été réduit à 15.000 FCFA – 10.000 FCFA pour l’inscription et 5.000 FCFA pour les frais de dépôt. La réduction du délai d’obtention du permis de construire, qui a été ramené à 87 jours, et celle du délai de raccordement au réseau électrique pour une durée maximum de 28 jours, soit la moitié du temps initial, la réduction du taux des droits d’enregistrement d’immeubles de 7 à 6%, sont également autant de mesures incitatives prises en faveur des porteurs de projets. Des réformes qui ont d’ailleurs valu à la Côte d’Ivoire d’être classée dans les rapports Doing Business 2014 et 2015, parmi les dix pays au monde (top 10 reformers) ayant réalisé le plus de réformes en matière de création d’entreprises et d’amélioration du climat des affaires.
Le financement, la fausse note
Sur 66 projets enregistrés au forum ICI 2014, pour un montant total de 2620 milliards FCFA, 28 projets peinent à prendre forme et attendent toujours des financements hypothétiques chiffrés à 926 milliards de francs CFA. Le problème de financement : voilà une des difficultés majeures des promoteurs en Côte d’Ivoire. Et le chef de l’Etat, Alassane Ouattara lui-même, est monté au créneau pour interpeller le secteur financier sur la question. Invité à présider l’inauguration du siège du patronat ivoirien, en septembre 2014, au Plateau, le chef de l’exécutif ivoirien s’est voulu clair : «Les PME sont au cœur de la croissance économique comme l’ont pleinement démontré les pays émergents dans le monde. Mais, sans financement adéquat, la croissance des PME est ralentie. Tout comme le sang qui irrigue le cœur, le crédit bancaire doit irriguer notre économie. Si le débit n’est pas assez suffisant, alors le cœur s’essouffle, tout comme la croissance économique d’un pays», a-t-il fait remarquer, plaidant ainsi pour des entreprises viables, fortes, et plus aptes à répondre au rendez-vous de l’émergence.
Vincent Kouassi