Pas de transfèrement de détenus de la prison vers le tribunal, ainsi que des brigades de gendarmerie et des commissariats de police vers la prison civile, pas de visite aux détenus, et ce pendant les 72 heures, que durera la grève relancée par le collectif 2000, qui regroupe les syndicats de l’administration pénitentiaire. Ainsi en ont décidé les gardes pénitentiaires, qui ne sont pas du tout contents de leur tutelle. Ils reprochent au ministre Coulibaly Gnénema de n’avoir pas respecté sa signature, et au gouvernement de n’avoir pas tenu parole. Dans un document cosigné, en effet, par le directeur de cabinet du ministre de la Justice, le directeur de l’administration pénitentiaire, les syndicats des agents pénitentiaires et d’autres acteurs, on peut lire ceci : « Tous les points de revendication feront l’objet d’application au plus tard fin janvier 2015 ». Ces points de revendications portent sur les primes de contagion, l’habillement (la tenue), les compléments des indemnités de risques et sujétion, la gratuité du transport public, les primes d’installation, l’avancement exceptionnel, les baux et les prises en charge des agents en cas d’accident. Aucune de ces revendications n’a connu de début de satisfaction depuis la première grève d’avertissement lancée en novembre, malgré l’assurance donnée aux agents. « Nous n’avons reçu ni suite, ni retour. C’est pourquoi nous sommes allés à la grève sans préavis », explique un agent. A Aboisso, les 80 agents sont très remontés contre leur ministère. Ils se disent prêts à aller jusqu’au bout de leur mouvement, tant qu’ils n’obtiennent pas satisfaction. «Les menaces du ministère ne nous ébranlent pas. Nous ne faisons que revendiquer nos droits», lancent-ils à l’endroit de la tutelle. Ils dénoncent également leurs difficiles conditions de vie et de travail au sein de la prison. «Agents et détenus partagent le même robinet. Partout dans la prison, ce sont des odeurs nauséabondes des eaux d’égouts. Nos toilettes sont totalement délabrées et des caniveaux ouverts traversent la prison. On tombe fréquemment malade ici», fulminent-ils en chœur.
Sam K.D
Sam K.D