L’émergence de l’Afrique à l’horizon 2035 "les défis et opportunités" est le thème de la 15e édition du Forum de Bamako, espace de réflexion de haut niveau qui rassemble chaque année des centaines d’intellectuels, de chefs d’entreprises et de responsables politiques.
Pour concrétiser cette ambition, les spécialistes pensent qu’il faudrait avant tout diagnostiquer les difficultés liées au développement du continent afin d’adopter les meilleures stratégies pour booster la croissance économique, résorber le chômage et lutter contre la pauvreté monétaire.
A ce propos, Alexis Kalambry, président du réseau des analystes économiques du Mali, estime que les "pères fondateurs" (leaders de l’indépendance) n’ont pas vite perçu le rôle de l’entreprise privée et se sont "emmurés dans un système étatique jacobin centralisé et paternaliste".
Il explique aussi le sous-développement du continent par "la mauvaise gouvernance, la corruption et l’absence d’une formation à même de permettre un transfert de technologies, une transformation locale des matières premières. Le dysfonctionnement des termes de l’échange a fait le reste".
Ainsi, au plan économique, "il y a encore du chemin", pense Pierre Gahimbare, un économiste d’origine burundaise, rencontré au Forum de Bamako.
Les spécialistes mettent surtout l’accent sur le manque de leadership en Afrique comme handicap au développement du contient.
"En Afrique de l'Ouest par exemple, Alassane Dramane Ouattara est presque le seul chef d’Etat ayant de la vision. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a une qualité de signature et emprunte moins cher qu’un pays comme le Portugal", constate Alexis Kalambry.
Pour Gahimbare, "rares sont nos dirigeants qui ont compris que le développement se programme, se planifie et se segmente. En Afrique, on ne pourrait citer que la Côte d’Ivoire, le Rwanda ou le Cap-Vert comme pays dont le président a une vision du développement. Les autres sont barricadés derrière des slogans creux".
"L'Afrique doit cesser d’être perçue comme un continent à la traîne... Elle se doit de prendre les initiatives pertinentes et innover pour assumer son destin", a souhaité le président malien Ibrahim Boubacar Kéita à l’ouverture du Forum de Bamako le 19 février 2015.
Ils sont aujourd’hui nombreux les experts qui trouvent que l’espoir est permis car, sur le plan politique, "l’Afrique se met aux normes".
"Les standards démocratiques sont connus et ceux qui les violent sont de plus en plus mis au ban de l'opinion publique africaine et ne trouvent pas, à l’international, d’alliés pour les défendre", relève Kader Toé, chroniqueur indépendant dans la presse malienne.
N'empêche, des économistes comme Kalambry, pensent que pour émerger, les pays Africains doivent "éviter les pièges des partenariats visant à créer chez nous un pouvoir d’achat à même de faire de nous des marchés de consommation".
Ainsi, Kader Toé et Pierre Gahimbare sont convaincus que la République Populaire de Chine est le meilleur allié du continent dans sa quête d’émergence.
"La Chine est le seul vrai allié du développement de l’Afrique", pense aussi un diplomate africain en poste à Bamako.
Ce dernier lie le retard du continent en partie aux "éléphants blancs", c’est-à-dire aux investissements de prestige de l’Europe qui ne servaient à rien. "Des réalisations coûteuses qui n’ont eu d’autres résultats que d’appauvrir davantage nos Etats", pense Amadou Diallo, professeur d’histoire dans un lycée de la capitale malienne.
"Les Chinois sont pragmatiques dans leur approche partenariale. Ils font des prêts sans intérêts, investissent dans les infrastructures et aident au développement", souligne le diplomate.
Pour les experts interrogés, les critiques contre de l’Empire du milieu "ne sont pas fondées". En général, on lui reproche d’aggraver l’endettement de l’Afrique.
"Cet argument ne tient pas, si l'on sait que les USA sont endettés à plus de 1000 %, la France à plus de 150 %, alors qu’aucun Etat africain n’est à 40 %. Sans compter que c’est avec les dettes que l’on peut investir", contre-attaque Alexis Kalambry.
Pour le président malien, l'enjeu est de rendre "l’Afrique attrayante" pour attirer autant les capitaux de ses enfants que ceux offerts par les autres "sur une base compétitive".
Selon lui, la solution passe par, entre autres, une meilleure approche des questions de gouvernance, le courage des banques africaines à vaincre leur frilosité du financement des besoins à moyen et long-termes malgré une surliquidité effarante.
Pour concrétiser cette ambition, les spécialistes pensent qu’il faudrait avant tout diagnostiquer les difficultés liées au développement du continent afin d’adopter les meilleures stratégies pour booster la croissance économique, résorber le chômage et lutter contre la pauvreté monétaire.
A ce propos, Alexis Kalambry, président du réseau des analystes économiques du Mali, estime que les "pères fondateurs" (leaders de l’indépendance) n’ont pas vite perçu le rôle de l’entreprise privée et se sont "emmurés dans un système étatique jacobin centralisé et paternaliste".
Il explique aussi le sous-développement du continent par "la mauvaise gouvernance, la corruption et l’absence d’une formation à même de permettre un transfert de technologies, une transformation locale des matières premières. Le dysfonctionnement des termes de l’échange a fait le reste".
Ainsi, au plan économique, "il y a encore du chemin", pense Pierre Gahimbare, un économiste d’origine burundaise, rencontré au Forum de Bamako.
Les spécialistes mettent surtout l’accent sur le manque de leadership en Afrique comme handicap au développement du contient.
"En Afrique de l'Ouest par exemple, Alassane Dramane Ouattara est presque le seul chef d’Etat ayant de la vision. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a une qualité de signature et emprunte moins cher qu’un pays comme le Portugal", constate Alexis Kalambry.
Pour Gahimbare, "rares sont nos dirigeants qui ont compris que le développement se programme, se planifie et se segmente. En Afrique, on ne pourrait citer que la Côte d’Ivoire, le Rwanda ou le Cap-Vert comme pays dont le président a une vision du développement. Les autres sont barricadés derrière des slogans creux".
"L'Afrique doit cesser d’être perçue comme un continent à la traîne... Elle se doit de prendre les initiatives pertinentes et innover pour assumer son destin", a souhaité le président malien Ibrahim Boubacar Kéita à l’ouverture du Forum de Bamako le 19 février 2015.
Ils sont aujourd’hui nombreux les experts qui trouvent que l’espoir est permis car, sur le plan politique, "l’Afrique se met aux normes".
"Les standards démocratiques sont connus et ceux qui les violent sont de plus en plus mis au ban de l'opinion publique africaine et ne trouvent pas, à l’international, d’alliés pour les défendre", relève Kader Toé, chroniqueur indépendant dans la presse malienne.
N'empêche, des économistes comme Kalambry, pensent que pour émerger, les pays Africains doivent "éviter les pièges des partenariats visant à créer chez nous un pouvoir d’achat à même de faire de nous des marchés de consommation".
Ainsi, Kader Toé et Pierre Gahimbare sont convaincus que la République Populaire de Chine est le meilleur allié du continent dans sa quête d’émergence.
"La Chine est le seul vrai allié du développement de l’Afrique", pense aussi un diplomate africain en poste à Bamako.
Ce dernier lie le retard du continent en partie aux "éléphants blancs", c’est-à-dire aux investissements de prestige de l’Europe qui ne servaient à rien. "Des réalisations coûteuses qui n’ont eu d’autres résultats que d’appauvrir davantage nos Etats", pense Amadou Diallo, professeur d’histoire dans un lycée de la capitale malienne.
"Les Chinois sont pragmatiques dans leur approche partenariale. Ils font des prêts sans intérêts, investissent dans les infrastructures et aident au développement", souligne le diplomate.
Pour les experts interrogés, les critiques contre de l’Empire du milieu "ne sont pas fondées". En général, on lui reproche d’aggraver l’endettement de l’Afrique.
"Cet argument ne tient pas, si l'on sait que les USA sont endettés à plus de 1000 %, la France à plus de 150 %, alors qu’aucun Etat africain n’est à 40 %. Sans compter que c’est avec les dettes que l’on peut investir", contre-attaque Alexis Kalambry.
Pour le président malien, l'enjeu est de rendre "l’Afrique attrayante" pour attirer autant les capitaux de ses enfants que ceux offerts par les autres "sur une base compétitive".
Selon lui, la solution passe par, entre autres, une meilleure approche des questions de gouvernance, le courage des banques africaines à vaincre leur frilosité du financement des besoins à moyen et long-termes malgré une surliquidité effarante.