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Politique Publié le mercredi 25 février 2015 | APA

Ouverture à Abidjan d’une conférence internationale sur l’apatridie en Afrique de l’Ouest

© APA Par DR
Conférence ministérielle régionale sur l`Apatridie en Afrique de l`Ouest
Mercredi 25 février 2015. Sofitel Hôtel Ivoire d`Abidjan. Conférence de haut niveau sur l’apatridie en Afrique de l’Ouest en présence du chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara.
Abidjan (Côte d’Ivoire) - Une conférence internationale sur l’apatridie en Afrique de l’Ouest s’est ouverte, mercredi, à Abidjan en présence du Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara et le Haut Commissaire pour les Réfugiés António Guterres.

Organisée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), cette rencontre de la capitale économique ivoirienne devrait aboutir à l'adoption d'une Déclaration sur la prévention, la réduction et l'élimination de l'apatridie d'ici 2024 en Afrique de l'Ouest où au moins 750.000 personnes sont apatrides ou à risque d'apatridie.

« A l'horizon 2050, la population de notre communauté économique d'Afrique de l'Ouest aura doublé, pour dépasser les 600 millions d'habitants. Le nombre d'apatrides vivant dans la région, actuellement évalué à 750.000 personnes, va lui aussi augmenter dans des proportions similaires, si aucune action commune d'envergure n'est initiée », a expliqué le Président ivoirien dans son allocution d'ouverture.

« Nous devons donc nous mobiliser pour faire de la lutte contre l'apatridie, une cause régionale. Il faut éviter que des personnes vivant dans l'apatridie ne deviennent des cibles à la merci de groupes terroristes », a-t-il fait remarquer.

Dans ce sens, a ajouté M. Ouattara, « l'implication de la CEDEAO dans l'organisation de cette conférence prend tout son sens. Elle nous permet de nous interroger ensemble, sur nos acquis et sur les bonnes pratiques de chacun de nos pays dans ce combat contre un fléau souvent invisible ».

Pour lui, l'action de notre communauté régionale contre l'apatridie doit s'organiser et s'inscrire dans le cadre de l'engagement du Continent africain à se doter d'instruments multilatéraux contraignants contre ce fléau.

L'apatridie peut être causée par un service d'état civil inefficace et quand les enfants ne sont pas enregistrés à la naissance, ce qui peut les empêcher d'établir leur nationalité. Dans certains pays, les femmes ne peuvent pas transmettre leur nationalité à leurs enfants. Par ailleurs, il y a des critères discriminatoires sur la race ou l'origine ethnique qui empêchent certains groupes d'obtenir ou de transmettre la nationalité.

L'absence de garanties, dans les lois sur la nationalité, contre l'apatridie à la naissance ou plus tard dans la vie ainsi que des difficultés dans certaines procédures de naturalisation aggravent ce phénomène. Ces problèmes sont exacerbés dans le contexte des flux de migration importants en Afrique de l'Ouest, selon une note d'information de l'institution onusienne.

Parmi d'autres personnes apatrides, ou qui risquent de l'être en Afrique de l'Ouest, il y a d'anciens réfugiés et des migrants d'origine libérienne qui sont bloqués dans la région, des personnes d'origine mauritanienne en exil au Mali ou au Sénégal, des enfants sans papiers, comme les enfants des rues au Sénégal qui ne peuvent prouver l'identité de leurs parents, et des personnes vivant dans un vide juridique sur des territoires contestés comme l'Ile des Oiseaux entre le Bénin et le Niger, ou la péninsule de Bakassi entre le Nigéria et le Cameroun.

Dépourvus de nationalité, les apatrides ne peuvent exercer nombre de droits humains fondamentaux. Leurs droits civils et politiques sont niés et ils ne peuvent pas non plus participer pleinement à la vie quotidienne de leurs communautés.

Des Ministres des Etats de la CEDEAO et des représentants d'organisations régionales et internationales, y compris l'Union africaine, l'Organisation de la Conférence islamique, le Commonwealth et l'Union du fleuve Mano, participent à ces assises de la capitale économique ivoirienne.

Neuf Etats de l'Afrique de l'Ouest ont adhéré à la Convention de 1954 relative au statut des apatrides et huit ont adhéré à la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie, dont sept ces quatre dernières années.

LS/APA
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