La resocialisation des ex- combattants de la crise post-électorale fait son chemin en Côte d' ivoire. L'Autorité de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants (l'ADDR), organisme chargé de réinsérer dans la société 74 000 ex-combattants proches de l'ex-président Laurent Gbagbo ou du président Alassane Ouattara, s'active à la mise en oeuvre de cette tâche.
"En prélude à leur insertion socio-professionnelle, nous utilisons des groupes de jeunes ex-combattants pour la réhabilitation des édifices publics", a expliqué lundi à Daloa ( centre-ouest) un coordonnateur de projet de l'ADDR, Arnaud Dion Gueu.
"Ils le font en attendant d'intégrer un projet. L'objectif est de ne pas les laisser oisifs. Cela fait partie de la phase de resocialisation", a noté M. Dion Gueu, relevant qu'après cette phase, d'autres se succéderont.
GARANTIR LA CONFIANCE
Au début de ses activités en 2012, ce n'était pas la ruée des ex-combattants vers l'ADDR. Des observateurs faisaient le constat d'une lenteur voire une réticente de plusieurs jeunes gens à déposer les armes et s'inscrire dans le processus de réinsertion.
"On n'avait pas confiance. Les gens nous appelaient pour nous dire de faire attention. Ces personnes nous disaient que si l'on partait déposer les armes, on allait nous tuer. Mais peu à peu, la méfiance a disparu pour faire place à la confiance", témoigne un ex-combattant, Romain Dohoun.
Tout comme lui, Abdoulaye Traoré avait des doutes qui l'ont amené à garder son arme pendant longtemps avant de se résoudre à aller vers l'ADDR pour la déposer.
"Moi, quand le président Alassane Ouattara a fait un discours pour dire de lui faire confiance et que les ex-combattants ne seront pas des laissé-pour-compte, je me suis ravisé. Je pense que c'est une garantie suffisante de confiance et je me suis orienté vers l'ADDR.", explique-t-il.
Pour des autorités sécuritaires, la garantie de la confiance est un aspect important de la chose car après une guerre, la méfiance est toujours là et il faut user de tact pour la dissiper.
62 % DES EX COMBATTANTS RÉINSÉRÉS
Lors d'un bilan à mi-parcours le 12 février dernier, le directeur général de l'ADDR Fidèle Sarassoro a indiqué que plus de 62 % des 74 000 ex-combattants de la crise post-électorale de la Côte d'Ivoire ont pu bénéficier d'une réinsertion professionnelle au cours des deux années écoulées.
"Le processus d'intégration socio-économique des ex-combattants de la crise post-électorale connaît de réelles avancées", s'est-il réjoui, relevant plusieurs secteurs d'activités tels que l' artisanat, le commerce, les pompiers civils et les gardes pénitentiaires qui ont accueilli les ex--combattants.
Selon M. Sarassoro, l'Etat de Côte d'Ivoire a financé 80 % du processus. Fidèle Sarassoro a par ailleurs souligné la nécessité d' accentuer la sensibilisation à l'endroit des ex-combattants encore réticents par rapport au processus, ainsi qu'à l'endroit des autorités locales.
"Nous allons utiliser tous les vecteurs de communication pour passer le message aux ex-combattants afin de leur faire connaître les opportunités qu'offre l'ADDR concernant leur réinsertion", a-t- il promis.
Notons qu'en vue de booster le processus de désarmement et de resocialisation des ex-combattants, des autorités sécuritaires ivoiriennes n'ont pas hésité à demander l'appui des ex-chefs de milices armées et de groupes d'auto-défense.
Selon eux, l'utilisation des ex-chefs de guerre permettra une sensibilisation plus efficace de leurs éléments qu'ils connaissent bien et qu'ils peuvent aisément convaincre à déposer les armes.
L'APPUI DE L'ONU
L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) appuie les activités de réinsertion et de resocialisation des ex- combattants conduites par l'autorité étatique en charge de leur désarmement, démobilisation et réinsertion.
Des sources proches de la mission onusienne font état de ce que celle-ci a apporté son appui logistique et financier pour des formations de réinsertion dans le cadre de projets "commerce et artisans confirmés" au profit de 400 combattants démobilisés provenant de Biankouma, Man et Kouibly (Ouest du pays). A Bouaké (centre), Guiglo (ouest) et Bouaflé (centre-ouest), " 994 bénéficiaires ont terminé leur phase de resocialisation dans le cadre d'un programme organisé par l'ADDR (Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion)", ajoute la note d'information. L'ONUCI a également déclaré avoir apporté son appui aux activités de sensibilisation de l'ADDR à Gagnoa (centre- ouest) et Lakota (sud) à travers des matchs de football entre les équipes des ex-combattants, des représentants de la communauté et les forces de sécurité locales "en vue d'informer et sensibiliser les communautés locales sur les projets de réinsertion communautaire".
En outre, à Anyama, dans la banlieue abidjanaise, l'Onuci a appuyé 10 opérations au cours desquelles des ex-combattants ont été désarmés et démobilisés, et au cours desquelles des armes, munitions, grenades et explosifs ont été collectés.
En 2013, sur l'ensemble du territoire ivoirien, plus de 6.000 armes fonctionnelles ont été recueillies.
Pour des observateurs, la question du désarmement et de la resocialisation des ex-combattants est à la fois une priorité et une préoccupation pour les autorités ivoiriennes qui doivent permettre à plusieurs milliers d'ex-combattants d'exercer une activité.
Ceux-ci saluent les efforts déjà consentis par le gouvernement, notant que c'est "un processus graduel" et que "pour un pays qui sort d'une crise, tout ne peut pas être fait dans l'immédiat".
"En prélude à leur insertion socio-professionnelle, nous utilisons des groupes de jeunes ex-combattants pour la réhabilitation des édifices publics", a expliqué lundi à Daloa ( centre-ouest) un coordonnateur de projet de l'ADDR, Arnaud Dion Gueu.
"Ils le font en attendant d'intégrer un projet. L'objectif est de ne pas les laisser oisifs. Cela fait partie de la phase de resocialisation", a noté M. Dion Gueu, relevant qu'après cette phase, d'autres se succéderont.
GARANTIR LA CONFIANCE
Au début de ses activités en 2012, ce n'était pas la ruée des ex-combattants vers l'ADDR. Des observateurs faisaient le constat d'une lenteur voire une réticente de plusieurs jeunes gens à déposer les armes et s'inscrire dans le processus de réinsertion.
"On n'avait pas confiance. Les gens nous appelaient pour nous dire de faire attention. Ces personnes nous disaient que si l'on partait déposer les armes, on allait nous tuer. Mais peu à peu, la méfiance a disparu pour faire place à la confiance", témoigne un ex-combattant, Romain Dohoun.
Tout comme lui, Abdoulaye Traoré avait des doutes qui l'ont amené à garder son arme pendant longtemps avant de se résoudre à aller vers l'ADDR pour la déposer.
"Moi, quand le président Alassane Ouattara a fait un discours pour dire de lui faire confiance et que les ex-combattants ne seront pas des laissé-pour-compte, je me suis ravisé. Je pense que c'est une garantie suffisante de confiance et je me suis orienté vers l'ADDR.", explique-t-il.
Pour des autorités sécuritaires, la garantie de la confiance est un aspect important de la chose car après une guerre, la méfiance est toujours là et il faut user de tact pour la dissiper.
62 % DES EX COMBATTANTS RÉINSÉRÉS
Lors d'un bilan à mi-parcours le 12 février dernier, le directeur général de l'ADDR Fidèle Sarassoro a indiqué que plus de 62 % des 74 000 ex-combattants de la crise post-électorale de la Côte d'Ivoire ont pu bénéficier d'une réinsertion professionnelle au cours des deux années écoulées.
"Le processus d'intégration socio-économique des ex-combattants de la crise post-électorale connaît de réelles avancées", s'est-il réjoui, relevant plusieurs secteurs d'activités tels que l' artisanat, le commerce, les pompiers civils et les gardes pénitentiaires qui ont accueilli les ex--combattants.
Selon M. Sarassoro, l'Etat de Côte d'Ivoire a financé 80 % du processus. Fidèle Sarassoro a par ailleurs souligné la nécessité d' accentuer la sensibilisation à l'endroit des ex-combattants encore réticents par rapport au processus, ainsi qu'à l'endroit des autorités locales.
"Nous allons utiliser tous les vecteurs de communication pour passer le message aux ex-combattants afin de leur faire connaître les opportunités qu'offre l'ADDR concernant leur réinsertion", a-t- il promis.
Notons qu'en vue de booster le processus de désarmement et de resocialisation des ex-combattants, des autorités sécuritaires ivoiriennes n'ont pas hésité à demander l'appui des ex-chefs de milices armées et de groupes d'auto-défense.
Selon eux, l'utilisation des ex-chefs de guerre permettra une sensibilisation plus efficace de leurs éléments qu'ils connaissent bien et qu'ils peuvent aisément convaincre à déposer les armes.
L'APPUI DE L'ONU
L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) appuie les activités de réinsertion et de resocialisation des ex- combattants conduites par l'autorité étatique en charge de leur désarmement, démobilisation et réinsertion.
Des sources proches de la mission onusienne font état de ce que celle-ci a apporté son appui logistique et financier pour des formations de réinsertion dans le cadre de projets "commerce et artisans confirmés" au profit de 400 combattants démobilisés provenant de Biankouma, Man et Kouibly (Ouest du pays). A Bouaké (centre), Guiglo (ouest) et Bouaflé (centre-ouest), " 994 bénéficiaires ont terminé leur phase de resocialisation dans le cadre d'un programme organisé par l'ADDR (Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion)", ajoute la note d'information. L'ONUCI a également déclaré avoir apporté son appui aux activités de sensibilisation de l'ADDR à Gagnoa (centre- ouest) et Lakota (sud) à travers des matchs de football entre les équipes des ex-combattants, des représentants de la communauté et les forces de sécurité locales "en vue d'informer et sensibiliser les communautés locales sur les projets de réinsertion communautaire".
En outre, à Anyama, dans la banlieue abidjanaise, l'Onuci a appuyé 10 opérations au cours desquelles des ex-combattants ont été désarmés et démobilisés, et au cours desquelles des armes, munitions, grenades et explosifs ont été collectés.
En 2013, sur l'ensemble du territoire ivoirien, plus de 6.000 armes fonctionnelles ont été recueillies.
Pour des observateurs, la question du désarmement et de la resocialisation des ex-combattants est à la fois une priorité et une préoccupation pour les autorités ivoiriennes qui doivent permettre à plusieurs milliers d'ex-combattants d'exercer une activité.
Ceux-ci saluent les efforts déjà consentis par le gouvernement, notant que c'est "un processus graduel" et que "pour un pays qui sort d'une crise, tout ne peut pas être fait dans l'immédiat".