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Économie Publié le lundi 9 mars 2015 | Primature

Séminaire de présentation du rapport de la phase I et de l’esquisse de la phaseII de l’étude relative a l’élaboration du plan stratégique Côte d’Ivoire–pays émergent 2020: allocution de Monsieur le premier ministre

© Primature Par Marc Innocent
Commission nationale de la famille (CNF): le comité consultatif officiellement installé
Lundi 3 Mars 2014. Abidjan. Hotel du District au Plateau. le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a présidé dans la salle Félix Houphouët-Boigny de l’hôtel du district d’Abidjan Plateau, la cérémonie de lancement officiel des activités de la Commission nationale de la famille (CNF) et d’installation solennelle des membres du comité consultatif qui l’animent.
• Messieurs les Ministres d’Etat ;

• Mesdames et Messieurs les Ministres ;

• Monsieur le Coordonnateur Résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies

• Messieurs les Représentants des Institutions multilatérales et bilatérales de développement ;

• Monsieur le Chef de l’Unité des Examens Multidimensionnels du Centre de Développement de l’OCDE ;

• Monsieur le Représentant du Centre d’Etudes et Recherches en Développement International ;

• Messieurs les Conseillers du Président de la République ;

• Mesdames et messieurs les Directeurs de Cabinet ;
• Messieurs les Présidents des Organisations professionnelles du secteur privé ;

• Mesdames et messieurs les Directeurs Généraux ;
• Mesdames et messieurs les experts de l’OCDE ;
• Mesdames et messieurs,


Je voudrais, dès l’entame de mon propos, saluer la présence de tous les participants à ce séminaire qui permettra à la Côte d’Ivoire de réaliser une avancée notable dans la perspective de l’élaboration d’une stratégie robuste et planifiée pour sa marche vers l’émergence.

Je voudrais particulièrement remercier le Centre de Développement de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques (OCDE) qui a accepté d’être en première ligne, en réalisant cette importante étude pour la Côte d’Ivoire.

Ces remerciements s’adressent également à toutes les institutions partenaires de la Côte d’Ivoire qui ont accepté, d’une manière ou d’une autre, de participer à cet exercice. Le faisant, elles acceptent d’offrir chacune en ce qui la concerne, sa forte expérience en matière d’élaboration de politiques économiques pour le développement économique et social de la Côte d’Ivoire. Sans que l’énumération soit exhaustive, je fais en particulier référence à la Banque Mondiale, au Fonds Monétaire International, à la Banque Africaine de Développement, au Programme des Nations Unies pour le Développement, à l’Agence Française de Développement et au Centre d’Etudes et de Recherches en Développement International qui sont ici représentées.

Je reste convaincu que vos contributions respectives en rajouteront à la qualité du travail déjà réalisé par le Centre de Développement de l’OCDE qui démontre, à travers la présentation du rapport final de la première phase de l’étude son attachement au respect du chronogramme établi pour la réalisation de ladite étude.

En effet, c’est le 3 septembre 2014, il y a six (06) mois, que j’ai procédé, en présence de plusieurs membres du Gouvernement au lancement officiel de cette étude qui s’inscrit dans le cadre de la concrétisation de la grande vision formulée par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en 2020 ».

Mesdames et messieurs,

Le séminaire qui se tient ce matin, marque une étape décisive dans la marche de la Côte d’Ivoire vers son développement économique, social, culturel et environnemental.

En effet, dès sa prise effective de fonction, le Président de la République, a clairement indiqué sa grande ambition, celle d’engager durablement la Côte d’Ivoire sur la trajectoire de l’émergence dès 2020. Faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent signifie, réaliser la transformation structurelle de l’économie ivoirienne, grâce à une croissance économique robuste, durable, inclusive et créatrice d’emplois, afin de bâtir une économie industrialisée, capable d’accroître substantiellement la part des produits manufacturés dans le PIB et les exportations, et de favoriser l’avènement d’une classe moyenne tant en milieu urbain que rural, à même de soutenir une demande intérieure forte et viable.
Dans cette optique, le Gouvernement entreprend de profondes réformes structurelles et sectorielles pour améliorer de façon notable la compétitivité de notre économie. Ces réformes visent à : (i) réduire les délais et les coûts de tous les actes économiques, (ii) sécuriser et faciliter les formalités administratives relatives aux investissements privés.

Il s’agit globalement de créer le meilleur environnement pour accompagner le secteur privé et de créer en Côte d’Ivoire, l’un des climats des investissements privés, des plus attractifs en Afrique.
Quatre années après la fin de la crise post-électorale, les performances économiques enregistrées par la Côte D’Ivoire sont très remarquables. En effet, le taux de croissance du PIB qui était de - 4,7 en 2011 (année de fin de la crise postélectorale) est passé à 9,8 % en 2012, 9,2% en 2013 avec une perspective de 10% en 2014 et en 2015.

La croissance économique est stimulée par la relance des investissements tant nationaux qu’extérieurs. Le taux d’investissement qui était de 13,7% du PIB en 2012 a atteint 16,5% du PIB en 2013 avec une estimation de 20% du PIB en 2014 et un objectif de 23,5% du PIB en 2015. En 2013, 62 % des investissements effectués dans le pays relèvent du secteur privé.

L’objectif est d’atteindre un taux de 65 % en 2015, et 70 % en 2020. L’investissement reste donc un moteur important de la nouvelle croissance en complément de la consommation et des exportations.

Cette dynamique tirée par l’investissement doit être entretenue afin de favoriser l’avènement d’une économie émergente portée par des leviers de croissance économique robustes et diversifiés.
Mesdames et messieurs,

L’accélération et l’intensification de ces réformes structurelles et sectorielles ont également permis à la Côte d’Ivoire : (i) d’être classée dans le TOP 10 des réformateurs dans le monde pour la seconde année consécutive, passant du 7ème rang au 4ème rang, (ii) de satisfaire aux conditions requises pour être éligible au programme du Millenium Challenge Corporation (MCC), (iii) de respecter les critères de bonne gouvernance dans le cadre de l’Open Government Partnership (OGP).

Dans le cadre du MCC, les efforts du Gouvernement viennent d'être récompensés avec l'éligibilité de la Côte d’Ivoire au programme Threshold du Millenieum Challenge Corporation suite à la décision de son Conseil d’Administration intervenue le mercredi 10 décembre 2014. L’éligibilité au Programme Threshold démontre la confiance que le gouvernement des États-Unis a dans les énormes progrès qui ont été réalisés en Côte d’Ivoire depuis 2011.

Il est également à relever que la Côte d’Ivoire a obtenu le statut de Pays Conforme à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE). Elle vient d’ailleurs de recevoir, le 4 décembre 2014 à Londres, le Prix du pays ayant montré le plus d’amélioration en termes d’attractivité pour les investisseurs miniers décerné par le Forum « Mines and Money » devant la Finlande, le Pérou et la Serbie.

Mesdames et messieurs,

La Banque Mondiale soulignait récemment que l’Afrique est en train de réussir son décollage économique et sera sans aucun doute le prochain continent émergent dans le monde. D’autres analystes économiques considèrent notre continent comme étant l’avenir du monde.

En effet, au cours des dix dernières années, la croissance économique en Afrique a été supérieure à celle de tous les continents, à l’exception de l’Asie. Six des dix pays affichant les taux de croissance les plus élevés au monde se trouvent en Afrique. La Côte d’Ivoire en fait partie, avec 9,8 % de croissance en 2012, 9,2 % en 2013 comme je l’ai indiqué plus haut. Ces résultats confortent son rôle de moteur de croissance dans la sous-région ouest-africaine francophone.

Pour consolider et maintenir durablement ces performances, il est impérieux de réussir la transition économique des nos pays vers des économies industrialisés. C’est pour mener des réflexions profondes en vue de prendre de manière optimale le virage pour la transformation structurelle des économies africaines, et plus globalement des sociétés africaines, qu’à l’initiative du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, la Côte d’Ivoire organise, avec l’appui technique du PNUD, la conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique, à Abidjan, dès la semaine prochaine, précisément du 18 au 20 mars 2015.

La tenue de cette rencontre de haut niveau à Abidjan, deux années après la 6ième conférence des Ministres africains de l’Economie, de la Planification et du Développement Economique qui a lieu en mars 2013, sous le thème de « l’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique », traduit parfaitement la pertinence de l’option de la redéfinition des fondements de nos économies. Cela justifie, une nouvelle fois, l’objet de la rencontre de ce matin, qui place la problématique de l’émergence de la Côte d’Ivoire au cœur de vos travaux.
Mais qu’est-ce qu’une économie émergente ?

Il convient de rappeler que le concept d’«économie de marché émergent» a été introduit dans la littérature économique au début des années 1980 par la Société Financière Internationale (SFI), avec le développement des marchés boursiers dans les pays en développement. Plusieurs critères généralement économiques et financiers permettent de définir une économie émergente. En effet, ce concept désigne une économie :

- de transition engagée dans un processus de transformations institutionnelles et structurelles profondes avec une ouverture économique sur l’extérieur ;

- diversifiée qui ne repose pas seulement sur l’exportation de matières premières ;

- réalisant une hausse régulière du PIB et du revenu par habitant, avec une progression de son commerce extérieur supérieure à celle des échanges internationaux ;

- bénéficiant de la présence de capitaux étrangers placés sur une longue durée ;

- offrant des perspectives prometteuses grâce à son dynamisme démographique et au nombre croissant de consommateurs ;

- assurant une répartition équitable des fruits de la croissance pour élever le niveau de vie des populations.

Mesdames et messieurs,

La mission confiée à l’OCDE, et qui s’inscrit dans le cadre des « Examens multidimensionnels par Pays », avec une spécification ivoirienne consistant à nous permettre de fixer le cap de l’émergence de la Côte d’Ivoire, est une responsabilité particulière qui nous amène à prendre date avec l’histoire de notre pays. Il s’agit en effet de traduire en réalités concrètes, dans une approche structurée basée sur un instrument de pilotage stratégique, la vision de l’émergence du Président de la République.

C’est pourquoi, un accent fort est mis sur des échanges réguliers entre les experts de l’OCDE et les responsables de l’administration publique, du secteur privé, de la société civile et le monde universitaire. Il s’agit de faire jaillir de cette interaction, un document final qui s’appuie sur l’expertise et l’expérience internationales du Centre de Développement et la connaissance de nos réalités propres par les ivoiriens eux-mêmes afin de parvenir aux résultats souhaités.

Je voudrais rappeler, à cet égard, que la finalité de l’étude est d’identifier les forces et les faiblesses de l’économie ivoirienne, les secteurs les plus porteurs pour soutenir une croissance forte, durable et inclusive d’une part, et de proposer des actions et mesures, et un chronogramme de politiques publiques précises à mettre en œuvre pour parvenir à construire une nation émergente, d’autre part.

En effet, il est acquis que seule une croissance économique forte, j’allais dire très forte, sur toute la période, permettra à notre pays de progresser rapidement et irréversiblement vers l’émergence à l’horizon 2020.

L’étude doit également mettre en exergue les infrastructures structurantes, dont la réalisation constitue une exigence pour accompagner la restructuration des piliers de l’économie ivoirienne, dans un environnement régional et international de plus en plus concurrentiel.

Les différentes analyses devraient prendre en compte les facteurs exogènes et endogènes, en évaluer les effets sur le développement du pays, afin de déterminer l’itinéraire le plus prometteur pouvant conduire à une réelle transformation structurelle de l’économie et de la société ivoirienne.
Sans préjuger des premières conclusions des travaux de la première phase de l’étude et de l’esquisse de la seconde phase qui seront présentées dans un instant, je ne doute pas que le diagnostic permettra de proposer des options précises en vue de l’amélioration de la compétitivité de l’économie ivoirienne et du renforcement de la résilience de cette économie. Aussi, l’industrialisation doit-elle constituer un facteur important pour la croissance économique et la transformation structurelle des secteurs de l’agriculture, des mines, du pétrole et de l’énergie, etc.

C’est pourquoi, pour la suite des travaux qui portera spécifiquement sur l’analyse approfondie des obstacles au développement identifiés, en vue de la formulation des politiques publiques, il m’apparaît important de mettre l’accent notamment sur :

- les conditions du passage d’une économie agricole à une économie industrielle ;

- la compétitivité de l’ensemble des chaines de valeur de l’économie ivoirienne ;

- le développement du capital humain, l’éducation et la formation ;

- l’innovation technologique et la recherche et développement ;

- la gouvernance ;

- le financement du développement, surtout des infrastructures (routes, ports, aéroports, énergie, télécommunication et technologies de l’information), des petites et moyennes entreprises et de l’entreprenariat national ;

- le bien-être des populations ;

- l’environnement et le développement durable ;

- le développement du secteur minier ;

- le développement des technologies de l’information et de la communication afin de tirer largement profit de l’effet du rattrapage numérique ;

- les infrastructures structurantes indispensables pour accompagner l’émergence de la Côte d’Ivoire.
Mesdames et messieurs,
Mesdames et messieurs les experts de l’OCDE,

Je voudrais rappeler l’objectif principal de la présente étude qui est d’offrir au Gouvernement un cadre de référence pour la réalisation de sa stratégie liée à la vision d’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020. Il s’agit plus spécifiquement, après avoir identifié les obstacles au développement du pays et à l’atteinte d’une croissance soutenue et inclusive sur le long terme :

- d’identifier clairement les leviers et les moteurs de croissance de la Côte d’Ivoire qui lui permettront d’atteindre et de maintenir sur le long terme des taux de croissance soutenus, nécessaires pour accélérer la progression vers l’émergence ;

- de proposer aux autorités des pistes d’actions et des mesures concrètes sur les problématiques identifiées, assorties de stratégies sélectives qui offrent au Gouvernement un cadre de référence pour la réalisation de sa stratégie liée à la vision d’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 ;

- d’identifier les projets d’infrastructures indispensables pour accompagner la transformation structurelle de l’économie ivoirienne, avec leurs impacts potentiels sur la compétitivité de l’économie ;

- d’appuyer le Gouvernement, dans un cadre spécifique d’accompagnement, pour déterminer les contours de la coopération au développement avec ses partenaires techniques et financiers ; notamment à travers la conduite d’évènements de dialogue d’experts et de décideurs politiques de haut-niveau autour des résultats de cette étude ;

- de développer un cadre de compétences nationales et de renforcement des capacités pour conduire les changements structurels.

Mesdames et messieurs,
Les défis qui se présentent à nous pour atteindre le cap de l’émergence en 2020 sont importants ; nous devons les relever ensemble pour changer de manière accélérée la physionomie de la Côte d’Ivoire.

Notre pays a les capacités nécessaires pour relever ces défis, comme il en a relevé bien d’autres, en particulier lorsque la tâche paraissait très ardue. Nos vaillants Eléphants footballeurs nous en ont donné une parfaite illustration le 8 février dernier en remportant la Coupe d’Afrique des Nations. Avec le soutien de nos partenaires techniques et financiers, et notamment de l’OCDE qui vient d’admettre la Côte d’Ivoire à son Centre de Développement, le défi de l’émergence en 2020 sera également relevé.

J’invite en conséquence toutes les parties concernées par cette étude, l’administration publique, le secteur privé, la société civile à se l’approprier et contribuer fortement à l’atteinte des objectifs fixés.

En souhaitant que vos travaux débouchent sur des conclusions fructueuses, je déclare ouvert le séminaire de présentation du rapport de la phase I et de l’esquisse de la phase II de l’étude relative à l’élaboration du plan stratégique Côte d’Ivoire Pays émergent en 2020


Je vous remercie de votre aimable attention.
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