Arrivé en France dans les années 80 sans parler français, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise sociale de 45 salariés. Histoire d’une réussite, véritable leçon de vie pour plusieurs.
Il y a comme ça des parcours de vie qui sont une véritable source d’inspiration et d’admiration. Celui de Richard Osei-Kwasi en est une. Lorsqu’il débarque du Ghana pour rejoindre son frère vivant en France en 1981, l’anglophone qu’il est sait que le premier challenge qu’il doit affronter est celui de la langue. Il décide, grâce au Secours catholique, de faire tomber cette barrière linguistique. Il va donc prendre des cours à l’Alliance française à Paris. Embauché comme veilleur de nuit, il peut, sur son lieu de travail, se livrer à la lecture de nombreux ouvrages en français dans le but d’apprivoiser la langue de Molière.
Après quelques mois, le diplômé qu’il était en arrivant en France, s’inscrit à l’université de Nanterre pour apprendre le management. « Très tôt, je savais que je n’allais pas être veilleur de nuit toute la vie. Comme j’aime les études, j’ai voulu continuer à me former parce que je savais ce que je voulais faire. Souvent, on ne fait rien en attendant les opportunités, mais si elles arrivent qu’on n’est pas prêt, cela ne sert à rien non plus », lance-t-il dans un français très correct. Même si les études sont difficiles à cause de la langue, Osei-Kwasi s’accroche. Il travaille d’arrache-pied pour combler son retard. Et 4 ans plus tard, il est autorisé à devenir enseignant vacataire dans la fac où il a étudié. Ses mérites, son engagement et son travail sont reconnus !
Après Nanterre, il entre dans une société qui est au bord de la faillite. Grâce à ses connaissances en comptabilité, gestion et management, il arrive à la sortir des difficultés.
C’est à ce moment-là que lui vient l’idée de créer sa propre entreprise. Pas n’importe laquelle. Il met en place en 2003 la 2ATP-MR (Accompagnement, Assistance et Transport des Personnes à Mobilité Réduite), dans la commune des Mureaux. Une entreprise sociale qui se spécialise dans le transport et l’insertion des personnes en difficulté. « En regardant mon parcours, j’ai vite compris que je voulais travailler dans cette branche. Aider les personnes à mobilité réduite, c’était pour moi comme une évidence, car eux aussi avaient besoin que l’on s’occupe d’eux. »
Mais il ne se contente pas de les transporter, il les embauche aussi. Une bonne partie de ses 45 salariés est composée de personnes en difficulté, de chômeurs de longue durée ; de personnes à qui la vie n’a pas fait de cadeau. « C’est ma manière de les réinsérer dans la société. Et je pense que le travail est un puissant moyen d’insertion », ajoute ce mari et père de 5 enfants.
Grâce à sa vision et au modèle à la fois associatif et familial de son entreprise, Richard Osei-Kwasi a réussi à faire de la 2ATP-MR, une société qui compte dans toute la région parisienne. Elle a reçu de grandes distinctions de la part des autorités. « Dans le secteur du transport sanitaire, il y a de la concurrence, mais notre mission est spécifique car nous donnons une forte touche humaine à notre travail. Si le transport est en premier, les chauffeurs apportent autre chose, comme l’écoute ou passer prendre des médicaments à la pharmacie. » La société est gérée comme une grande famille. Et ça marche car les salariés sont reconnaissants à ce patron qui leur a tendu la main.
Elevé dans une famille où le partage a toujours été la règle, le Self-made man est devenu aussi vice-président d’une branche du Lions Club. « Mes parents m’ont toujours appris qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Même quand on n’avait pas grand-chose, ils le partageaient quand même avec les autres. Entrer au Lions club s’inscrit dans la continuité de ma vie, de mon travail grâce aux valeurs familiales que j’ai reçues. » Ce club, en accord avec les autorités ghanéennes, est en train de construire une maternité dans un endroit du pays où la mortalité pré et post natale a atteint des niveaux élevés.
Observateur attentif de la vie, Richard Osei-Kwasi veut inciter les Africains à dépasser les préjugés et à essayer de vivre leur rêve. « Nous avons un potentiel, il faut l’exploiter à partir de ce qui existe déjà. Sortons des préjugés, et battons-nous pour réussir. Même les chefs d’Etats africains doivent comprendre qu’ils sont élus pour se mettre au service des populations, pas pour se servir en généralisant la corruption. »
Une chose est sûre, cet homme, qui refuse, par humilité et modestie, d’être considéré comme un modèle, est une fierté pour l’Afrique. Il est la preuve que rien n’est impossible à celui qui veut entreprendre même s’il part avec un handicap. Puisse son parcours exceptionnel inspirer d’autres Africains de la diaspora !
Malick Daho
Il y a comme ça des parcours de vie qui sont une véritable source d’inspiration et d’admiration. Celui de Richard Osei-Kwasi en est une. Lorsqu’il débarque du Ghana pour rejoindre son frère vivant en France en 1981, l’anglophone qu’il est sait que le premier challenge qu’il doit affronter est celui de la langue. Il décide, grâce au Secours catholique, de faire tomber cette barrière linguistique. Il va donc prendre des cours à l’Alliance française à Paris. Embauché comme veilleur de nuit, il peut, sur son lieu de travail, se livrer à la lecture de nombreux ouvrages en français dans le but d’apprivoiser la langue de Molière.
Après quelques mois, le diplômé qu’il était en arrivant en France, s’inscrit à l’université de Nanterre pour apprendre le management. « Très tôt, je savais que je n’allais pas être veilleur de nuit toute la vie. Comme j’aime les études, j’ai voulu continuer à me former parce que je savais ce que je voulais faire. Souvent, on ne fait rien en attendant les opportunités, mais si elles arrivent qu’on n’est pas prêt, cela ne sert à rien non plus », lance-t-il dans un français très correct. Même si les études sont difficiles à cause de la langue, Osei-Kwasi s’accroche. Il travaille d’arrache-pied pour combler son retard. Et 4 ans plus tard, il est autorisé à devenir enseignant vacataire dans la fac où il a étudié. Ses mérites, son engagement et son travail sont reconnus !
Après Nanterre, il entre dans une société qui est au bord de la faillite. Grâce à ses connaissances en comptabilité, gestion et management, il arrive à la sortir des difficultés.
C’est à ce moment-là que lui vient l’idée de créer sa propre entreprise. Pas n’importe laquelle. Il met en place en 2003 la 2ATP-MR (Accompagnement, Assistance et Transport des Personnes à Mobilité Réduite), dans la commune des Mureaux. Une entreprise sociale qui se spécialise dans le transport et l’insertion des personnes en difficulté. « En regardant mon parcours, j’ai vite compris que je voulais travailler dans cette branche. Aider les personnes à mobilité réduite, c’était pour moi comme une évidence, car eux aussi avaient besoin que l’on s’occupe d’eux. »
Mais il ne se contente pas de les transporter, il les embauche aussi. Une bonne partie de ses 45 salariés est composée de personnes en difficulté, de chômeurs de longue durée ; de personnes à qui la vie n’a pas fait de cadeau. « C’est ma manière de les réinsérer dans la société. Et je pense que le travail est un puissant moyen d’insertion », ajoute ce mari et père de 5 enfants.
Grâce à sa vision et au modèle à la fois associatif et familial de son entreprise, Richard Osei-Kwasi a réussi à faire de la 2ATP-MR, une société qui compte dans toute la région parisienne. Elle a reçu de grandes distinctions de la part des autorités. « Dans le secteur du transport sanitaire, il y a de la concurrence, mais notre mission est spécifique car nous donnons une forte touche humaine à notre travail. Si le transport est en premier, les chauffeurs apportent autre chose, comme l’écoute ou passer prendre des médicaments à la pharmacie. » La société est gérée comme une grande famille. Et ça marche car les salariés sont reconnaissants à ce patron qui leur a tendu la main.
Elevé dans une famille où le partage a toujours été la règle, le Self-made man est devenu aussi vice-président d’une branche du Lions Club. « Mes parents m’ont toujours appris qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Même quand on n’avait pas grand-chose, ils le partageaient quand même avec les autres. Entrer au Lions club s’inscrit dans la continuité de ma vie, de mon travail grâce aux valeurs familiales que j’ai reçues. » Ce club, en accord avec les autorités ghanéennes, est en train de construire une maternité dans un endroit du pays où la mortalité pré et post natale a atteint des niveaux élevés.
Observateur attentif de la vie, Richard Osei-Kwasi veut inciter les Africains à dépasser les préjugés et à essayer de vivre leur rêve. « Nous avons un potentiel, il faut l’exploiter à partir de ce qui existe déjà. Sortons des préjugés, et battons-nous pour réussir. Même les chefs d’Etats africains doivent comprendre qu’ils sont élus pour se mettre au service des populations, pas pour se servir en généralisant la corruption. »
Une chose est sûre, cet homme, qui refuse, par humilité et modestie, d’être considéré comme un modèle, est une fierté pour l’Afrique. Il est la preuve que rien n’est impossible à celui qui veut entreprendre même s’il part avec un handicap. Puisse son parcours exceptionnel inspirer d’autres Africains de la diaspora !
Malick Daho