x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le lundi 20 avril 2015 | Twins

Interview/ Mme Mariam Fofana Fadiga, Secrétaire Exécutif du Comité de Concertation Etat/Secteur Privé (CCESP): « La JNP institue une tribune annuelle de haut niveau où l’Etat et le Secteur peuvent faire le bilan »

© Twins Par DR
Mme Mariam Fofana Fadiga, Secrétaire Exécutif du Comité de Concertation Etat/Secteur Privé (CCESP)

La première édition de la Journée Nationale du Partenariat (JNP) entre l’Etat et le Secteur Privé se tiendra le 27 avril prochain. A cet effet, Mme Mariam Fofana Fadiga, Secrétaire Exécutif du CCESP, nous explique les raisons et les objectifs de ce grand rendez-vous qu’organise le Comité de Concertation Etat Secteur Privé. Cette structure, sous tutelle du Premier Ministre, est un acteur fondamental dans l’amélioration du climat des affaires en Côte d’Ivoire.
Qu’est-ce qui explique l’organisation de la Journée Nationale de Partenariat Etat/Secteur Privé qui est à sa première édition cette année ?
MFF : L’instauration de la Journée Nationale de Partenariat Etat/Secteur Privé, en abrégé JNP, répond à la nécessité d’instituer une tribune annuelle de haut niveau où l’Etat et le Secteur Privé marquent une pause pour mettre en lumière le bilan des réformes et l’action du Gouvernement en faveur du Secteur Privé. L’objectif est également de recueillir la perception du Secteur Privé vis-à-vis de ces réformes et les attentes des parties en vue de dégager les perspectives d’un dialogue public privé constructif et inclusif au service de l’économie ivoirienne. Le Comité de Concertation Etat Secteur Privé est ici dans son rôle, renforcé par le Décret n°2013-462 du 19 juin 2013 portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Comité de Concertation Etat Secteur Privé.
A cette étape de notre démarche, nous entendons symboliser, à travers le thème de la JNP, à savoir « L’Etat et le Secteur Privé, en marche vers l’émergence », le partenariat entre l’Etat et le Secteur Privé et la complémentarité des deux parties unies autour d’un objectif commun que constitue le développement socio-économique.
C’est l’un des pans essentiels de l’action du Gouvernement pour gagner le pari de l’émergence, à travers le Plan National de Développement (PND) 2012-2015 et dans la perspective du PND 2016-2020.
Quels devraient être les temps forts de cette journée ?
MFF : Trois temps forts constituent les articulations de cette première édition de la JNP. Ils reflètent les objectifs spécifiques déterminés par le Comité Scientifique composé des principales parties prenantes au dialogue public privé, notamment les ministères techniques, le Secteur Privé, la BAD et la Banque Mondiale au titre des institutions d’appui au développement.
La première activité majeure sera la Conférence Inaugurale prononcée par le Premier Ministre. Celui-ci adressera le message du Gouvernement au Secteur Privé et dressera l’état des lieux de la collaboration entre l’Etat et le Secteur Privé.
A la suite de cette conférence inaugurale, s’ouvriront deux panels.
Le premier, animé par le groupe de la BAD, sur la thématique : « inclusion financière : un outil pour la croissance et le développement». Ce panel permettra d’examiner la problématique de l’accès des PME aux services financiers sous l’angle de l’inclusion financière et ce, en vue de la mise en place d’un instrument d’appui technique et financier.
Le second, animé par le Groupe de la Banque Mondiale, portera sur la thématique : « Quelle plateforme de concertation Etat / Secteur Privé pour la Côte d’Ivoire ? : Bilan et perspectives ». Cette tribune vise à mener la réflexion afin d’aboutir à un agenda pour l’élaboration d’une Stratégie Nationale de Dialogue Public Privé ;
Comme annoncé lors de la cérémonie de lancement de la JNP Etat/Secteur Privé, la problématique de l’accès des PME aux services financiers devrait faire l’objet d’une attention particulière. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette question ?
MFF : La JNP est l’occasion de faire un focus sur une problématique importante entravant le développement du secteur privé et sur laquelle le dialogue public privé doit être prépondérant.
Pour la première édition, notre attention portera tout naturellement sur la principale contrainte au développement du secteur privé en Côte d’Ivoire, à savoir l’accès des entreprises au financement.
Cette problématique est clairement perçue au plus haut niveau, en témoigne l’allocution de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire à l’inauguration du siège du patronat ivoirien.
Le constat est que l’accès aux services financiers est restreint pour l’ensemble des acteurs économiques, à l’exception des grandes entreprises exportatrices et des filiales de sociétés multinationales.
Lorsqu’on se réfère aux différentes études sur les PME, il revient que plus de 70% de celles-ci accèdent difficilement aux financements, notamment aux crédits à moyen et long terme à coûts raisonnables.
Les produits financiers offerts par les banques sont encore trop peu diversifiés et appropriés aux PME. Ce qui est de nature à limiter leurs possibilités d’investissements et leurs croissances pour atteindre une taille économique adéquate.
Des secteurs tels que l’agriculture ne réalisent pas encore leur plein potentiel de croissance par manque de produits financiers appropriés.
Ces différents constats permettent de nous apercevoir que la problématique de l’accès aux services financiers est critique pour les entreprises de petites tailles provenant notamment, du monde agricole, du petit commerce et de l’artisanat. Ces secteurs d’activités sont représentés dans les instances du Comité de Concertation Etat / Secteur Privé par la Chambre Nationale d’Agriculture et la Chambre Nationale des Métiers.
C’est ce qui motive aujourd’hui l’option de l’inclusion financière, qui est de permettre à tout acteur économique d’avoir accès à des financements. Ceci est un autre angle pour aborder la problématique du financement du secteur privé et nous espérons que cela puisse être une réponse efficace.
Quels sont les participants attendus à la JNP Etat/Secteur Privé et quelles sont vos attentes à leur égard ?
MFF : Nous travaillons pour l’amélioration du cadre des affaires dans le pays. Nous visons alors l’ensemble des personnes issues de l’administration publique, du secteur privé, des organisations socio-professionnelles, de la société civile, de la presse, des institutions d’aide au développement. Nous estimons que pour l’importance du sujet, nous devons créer un cadre inclusif où tout le monde pourra faire ses propositions.
Pour ce qui est de nos attentes à l’égard des participants, nous tenons à insister sur leur engagement à s’approprier véritablement les objectifs de la JNP dans cette dynamique de dialogue public privé.
Vous savez, la collaboration effective des administrations publiques et du Secteur Privé est nécessaire à la collecte d’informations sur les réformes entreprises en faveur du Secteur Privé et la perception de celles-ci, pour effectuer un bilan adéquat.
Il est également important que la première édition de la JNP soit marquée par leur forte mobilisation et des échanges cordiaux et constructifs. Les recommandations doivent traduire l’ambition d’une économie performante à travers un Secteur Privé dynamique.
Au sortir de la JNP, il sera primordial que les engagements des parties se concrétisent pour renforcer la confiance mutuelle.

Quel bilan peut-on dresser à ce jour de l’action du CCESP dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires et du dialogue entre l’Etat et le Secteur Privé ?
MFF : L’année 2014 a été satisfaisante pour le Comité de Concertation Etat/Secteur Privé, eu égard à la mise en oeuvre d’actions qui cadrent avec notre ambition de renforcer le dialogue entre l’Etat et le Secteur Privé en Côte d’Ivoire. Nous notons essentiellement la Rencontre Sectorielle du secteur du Tourisme, les Réunions des Points Focaux, la reprise des travaux du Groupe de Travail sur la Compétitivité des Entreprises et la sortie du Magazine d’informations économiques « Twins » qui est à sa quatrième parution.
Ces tribunes ont fortement contribué à la visibilité et à la perception de l’action de médiation, d’information, de facilitation et d’accompagnement du CCESP, telle que déclinée dans son décret de création. Toutes ces actions ont également eu l’avantage de favoriser l’appropriation des politiques économiques du Gouvernement, des attentes du Secteur Privé et d’identifier des pistes pour satisfaire les parties.
Cependant, il convient de relever des points à améliorer, notamment la résolution diligente des préoccupations du Secteur Privé par les instances de concertation.
En effet, il n’a pas été toujours aisé de concilier l’agenda du cadre de concertation et celui des membres du Gouvernement, du fait du rythme soutenu d’activités auxquelles ceux-ci font face dans le contexte actuel de relance économique. C’est une problématique que nous nous efforçons de résoudre.
C’est la raison pour laquelle nous mettons, pour 2015, un point d’honneur à la poursuite de nos actions en capitalisant les acquis et en évacuant les faiblesses constatées, afin d’arriver à un partenariat dynamique au service de notre économie. En cela, l’année 2015 augure de bonnes perspectives. Pour le moment, place à la JNP 2015 et tous sont attendus à l’Hôtel Sofitel Ivoire d’Abidjan le 27 avril 2015.

Christophe E. F.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ