Stade Félix Houphouët-Boigny. Nous sommes le samedi 25 avril 2015. Il est exactement 12h55. Le soleil est au zénith, et il fait donc excessivement chaud. Tous les regards, malgré la chaleur étouffante, sont rivés sur le podium. L’instant est solennel. Au pupitre, le président Henri Konan Bédié, qui parle déjà depuis quelques minutes, marque une pause, qui cristallise l’attention de tous. Puis, il poursuit : « C’est avec un immense plaisir que je vous présente l’homme multidimensionnel, le bâtisseur infatigable ». Alassane Ouattara se lève, et se dirige vers lui. Explosion de joie totale, dans les travées et sur la pelouse du Félicia. Comme si le public venait de voir son messie. Henri Konan Bédié reprend son speech : « L’homme à l’écoute des populations, un homme de parole et de conviction. Voici notre candidat. Il reste à nous préparer pour l’élire avec un score sans appel dès le 1er tour ». Il va même plus loin en lançant un message, à la limite christique, aux quelques quarante mille personnes qui avaient pris d’assaut les lieux. « Je vous demande, dès cet instant, d’aller partout pour porter la bonne nouvelle. Allez par monts et vaux, investissez les hameaux, les villages, les quartiers et villes et ramenez-nous la victoire, une victoire écrasante », exhorte-t-il. Des propos qui sont accueillies par des ovations nourries dans l’enceinte du stade. Ensuite, Henri Konan Bédié accompagne son jeune frère Alassane Ouattara vers un fauteuil nappé d’un tissu jaune or, une symbolique forte puisque l’or étant un symbole de chefs en pays akan. Et, il l’investit solennellement, en sacrifiant au rituel, bien africain, qui consiste à faire asseoir puis lever trois fois le concerné.
Quelques instants plus tôt, le président Bédié avait jugé « largement positif » le bilan du premier mandat du président Ouattara, rappelant au passage que l’ensemble des partis houphouétistes avaient décidé, à l’unanimité de leurs instances respectives et à la majorité de leurs militants, de désigner le Dr Alassane Ouattara comme leur candidat à l’élection présidentielle de 2015. Pour lui, cette convention est in tournant important de la vie politique de la Côte d’Ivoire. « Cinq formations politiques (PDCI, RDR, UDPCI, MFA, UPCI) ont décidé d’unir leur destin et d’aller en rangs serrés à la conquête du pouvoir d’Etat. Elles le font parce qu’elles sont conscientes qu’il est désormais impossible de gérer individuellement ce pays devenu de plus en plus complexe. Elles le font, à l’instar des grandes nations de ce monde où l’heure est aux coalitions pour travailler en équipes au développement de leur pays afin de combattre la précarité, mère de tous désordres», a expliqué le président Bédié, laissant entendre que la prochaine étape sera la mise en place des structures d’une grande formation politique, au sein de laquelle des dispositions seront prises pour exercer alternativement le pouvoir suprême. Le président Bédié s’est aussi réjoui que l’appel à soutenir la candidature du Dr Alassane Ouattara qu’il a lancé le 17 septembre 2014, qui est devenu l’Appel de Daoukro, ait eu un éco favorable auprès des autres formations politiques membres du RHDP.
Henri Konan Bédié aux militants : « Investissez les hameaux, les villages, les quartiers et villes et ramenez-nous la victoire, une victoire écrasante ! »
A sa suite, le candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre prochain, Alassane Ouattara, a d’entrée rappelé que le RHDP est une alliance solide, basée sur la recherche de la paix et construite autour du travail. « La tenue de cette convention est un signe que les fils et filles d’Houphouët-Boigny peuvent se retrouver pour une cause commune», a ajouté le président Ouattara, non sans remercier les houphouétistes « d’avoir pris leurs responsabilités et de croire en une Côte d’Ivoire nouvelle, prospère qui aspire à l’émergence ». Insistant sur l’union au sein de la famille des houphouétistes, Alassane Ouattara a martelé que le mur du RHDP n’est pas fissuré, précisant que lui et les autres membres de cette coalition forment un bloc solide et avancent, main dans la main, sous la houlette du président Bédié. En hommage à celui-ci, Alassane Ouattara a souligné que l’Appel de Daoukro est un appel du cœur, avant de dire sa fierté d’avoir le soutien de la plus grande force politique du pays. Toutefois, a-t-il préconisé, « nous devons parachever l’œuvre de Félix Houphouët-Boigny, en parvenant à l’unification des compartiments du RHDP ». Alassane Ouattara est surtout convaincu que l’unité du RHDP est la « seule chance » de stabilité du pays. Bien plus, il a dit adhérer à l’idée d’une formation politique unique au sein de laquelle, il y aura une alternance : « Nous voulons une Côte d’Ivoire unie, d’amour et de respect entre les concitoyens, une Côte d’Ivoire solide dans laquelle, il n’y a plus de place pour les cyniques qui veulent diviser par l’ethnie et la religion ».
Pour ce qui est de ses quatre années de gestion du pays, Alassane Ouattara a dit avoir rétabli la paix, la sécurité sur toute l’étendue du territoire, après bien entendu l’avoir réunifié. A cela s’ajoute l’adoption d’un statut pour les chefs traditionnels et rois, la construction d’infrastructures de grande envergure (routes, ponts, hôpitaux etc.). « Nous avons offert aux Ivoiriens le droit à l’école et à la lumière », a noté le candidat du RHDP, répondant à ses détracteurs que ses nombreux voyages à l’étranger, qui lui ont valu le surnom de Magellan, en référence au célèbre navigateur et explorateur portugais, ont restauré l’image de la Côte d’Ivoire sur le plan international. Selon lui, en quatre années, ce n’est pas moins de 3300 milliards qui ont été redistribués dans le pays, entre projets individuels et collectifs.
En dépit de ce premier exercice satisfaisant, Alassane Ouattara reste lucide et très conscient qu’il y a encore beaucoup de défis à relever. Son ambition, il l’a répété, est de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Et cela passe, à ses yeux, par le renforcement de ce qui a été entamé pour améliorer le quotidien des populations. « La Côte d’Ivoire créera davantage de richesses pour les distribuer équitablement. La Côte d’Ivoire émergente sera dotée d’infrastructures en quantité et en qualité. Nous allons favoriser les initiatives privées et encourager les investissements », a rassuré le président Ouattara, avant d’annoncer dès la rentrée prochaine l’école gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans ; ou encore la modernisation de l’agriculture, histoire d’accroître les revenus des paysans.
Alassane Ouattara : « Nous voulons une Côte d’Ivoire unie dans laquelle, il n’y a plus de place pour les cyniques qui veulent diviser par l’ethnie et la religion»
Aux dizaines de milliers de militants présents à cette convention, Alassane Ouattara a réitéré sa détermination à continuer avec eux, tout en les exhortant à se mobiliser pour aller à la conquête d’un second mandat. «Durant les cinq prochaines années, je me forcerai de répondre à vos attentes. Pour moi, c’est un devoir, une mission», leur a-t-il promis, sous un tonnerre d’applaudissements.
Quatre heures plus tôt, cette convention avait débuté dans une ambiance joviale, entre chants et danses. Sur la pelouse, 8000 jeunes avaient pris place pour suivre l’événement, quand, toutes les tribunes étaient presque garnies, à l’exception du virage situé, derrière le podium, du côté de l’Assemblée nationale. Venus des quatre coins du pays, et sanglés, pour la plupart dans des tenues confectionnées avec un pagne estampillé RHDP, plusieurs hommes et femmes avaient investi le stade Houphouët-Boigny, quand ceux qui n’avaient pu y avoir accès, occupaient les espaces aménagés au cœur du Plateau pour suivre la cérémonie.
Laquelle a été émaillée, entre deux oxygénations musicales, des séries d’allocutions. Le maire Akossi Bendjo s’est réjoui que sa commune abrite cette convention qui avait pour thème : « Le RHDP uni autour d’ADO pour une Côte d’Ivoire qui gagne ». Président du comité pratique d’organisation, le ministre Adama Bictogo avait souligné que le RHDP est le symbole de la renaissance de la Côte d’Ivoire, sans oublier de rendre un hommage aux présidents Bédié et Ouattara, dont la vision, dira t-il, est traduite par cette investiture. Après quoi, le président Bédié, en personne, a procédé à l’ouverture et l’installation du bureau de la convention pour les travaux. Dans la foulée, une motion de remerciements a été adressée au président Bédié et un film institutionnel, qui retrace l’histoire et les actions du RHDP, a été projeté, avant que les partis membres du RHDP n’expriment, tour à tour, à travers leur porte-parole, pour certains, et leur secrétaire général pour d’autres, leur adhésion à la candidature unique du président Ouattara au sein du RHDP. Ensuite, le Secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro, a égrené, dans une motion de félicitations, les grands chantiers réalisés par le président Ouattara, durant son premier mandat. Autres temps fort de cette manifestation : la lecture de la résolution de la convention par le ministre Maurice Kakou Guikahué ou encore l’intervention du Dr Albert Mabri Toikeusse, président de l’UDPCI.
Manifestement, cette convention digne de celles qui se tiennent aux Etats-Unis d’Amérique , qui a enregistré la présence du président gabonais Ali Bongo Ondimba et son épouse Silviane, et d’autres délégations venues du Ghana, du Mali, du Sénégal et du Niger, a visiblement tenu dans l’ensemble ses promesses. Avec une organisation, ce qui n’est pas courant en Afrique pour ce genre de rassemblement, bien maîtrisée et réussie ; et une mobilisation assez respectable. Seul hic, les entrées des présidents Bongo, Bédié et Ouattara se sont chevauchées, suite à un manque de timing précis, dans l’exécution du programme. Mais, cela n’entache en rien la qualité de cette Convention, qui n’avait rien à envier, en termes d’organisation, à celles qui se tiennent dans les grands pays du monde. C’est aussi ça l’effet Ouattara…
Y. Sangaré
Quelques instants plus tôt, le président Bédié avait jugé « largement positif » le bilan du premier mandat du président Ouattara, rappelant au passage que l’ensemble des partis houphouétistes avaient décidé, à l’unanimité de leurs instances respectives et à la majorité de leurs militants, de désigner le Dr Alassane Ouattara comme leur candidat à l’élection présidentielle de 2015. Pour lui, cette convention est in tournant important de la vie politique de la Côte d’Ivoire. « Cinq formations politiques (PDCI, RDR, UDPCI, MFA, UPCI) ont décidé d’unir leur destin et d’aller en rangs serrés à la conquête du pouvoir d’Etat. Elles le font parce qu’elles sont conscientes qu’il est désormais impossible de gérer individuellement ce pays devenu de plus en plus complexe. Elles le font, à l’instar des grandes nations de ce monde où l’heure est aux coalitions pour travailler en équipes au développement de leur pays afin de combattre la précarité, mère de tous désordres», a expliqué le président Bédié, laissant entendre que la prochaine étape sera la mise en place des structures d’une grande formation politique, au sein de laquelle des dispositions seront prises pour exercer alternativement le pouvoir suprême. Le président Bédié s’est aussi réjoui que l’appel à soutenir la candidature du Dr Alassane Ouattara qu’il a lancé le 17 septembre 2014, qui est devenu l’Appel de Daoukro, ait eu un éco favorable auprès des autres formations politiques membres du RHDP.
Henri Konan Bédié aux militants : « Investissez les hameaux, les villages, les quartiers et villes et ramenez-nous la victoire, une victoire écrasante ! »
A sa suite, le candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre prochain, Alassane Ouattara, a d’entrée rappelé que le RHDP est une alliance solide, basée sur la recherche de la paix et construite autour du travail. « La tenue de cette convention est un signe que les fils et filles d’Houphouët-Boigny peuvent se retrouver pour une cause commune», a ajouté le président Ouattara, non sans remercier les houphouétistes « d’avoir pris leurs responsabilités et de croire en une Côte d’Ivoire nouvelle, prospère qui aspire à l’émergence ». Insistant sur l’union au sein de la famille des houphouétistes, Alassane Ouattara a martelé que le mur du RHDP n’est pas fissuré, précisant que lui et les autres membres de cette coalition forment un bloc solide et avancent, main dans la main, sous la houlette du président Bédié. En hommage à celui-ci, Alassane Ouattara a souligné que l’Appel de Daoukro est un appel du cœur, avant de dire sa fierté d’avoir le soutien de la plus grande force politique du pays. Toutefois, a-t-il préconisé, « nous devons parachever l’œuvre de Félix Houphouët-Boigny, en parvenant à l’unification des compartiments du RHDP ». Alassane Ouattara est surtout convaincu que l’unité du RHDP est la « seule chance » de stabilité du pays. Bien plus, il a dit adhérer à l’idée d’une formation politique unique au sein de laquelle, il y aura une alternance : « Nous voulons une Côte d’Ivoire unie, d’amour et de respect entre les concitoyens, une Côte d’Ivoire solide dans laquelle, il n’y a plus de place pour les cyniques qui veulent diviser par l’ethnie et la religion ».
Pour ce qui est de ses quatre années de gestion du pays, Alassane Ouattara a dit avoir rétabli la paix, la sécurité sur toute l’étendue du territoire, après bien entendu l’avoir réunifié. A cela s’ajoute l’adoption d’un statut pour les chefs traditionnels et rois, la construction d’infrastructures de grande envergure (routes, ponts, hôpitaux etc.). « Nous avons offert aux Ivoiriens le droit à l’école et à la lumière », a noté le candidat du RHDP, répondant à ses détracteurs que ses nombreux voyages à l’étranger, qui lui ont valu le surnom de Magellan, en référence au célèbre navigateur et explorateur portugais, ont restauré l’image de la Côte d’Ivoire sur le plan international. Selon lui, en quatre années, ce n’est pas moins de 3300 milliards qui ont été redistribués dans le pays, entre projets individuels et collectifs.
En dépit de ce premier exercice satisfaisant, Alassane Ouattara reste lucide et très conscient qu’il y a encore beaucoup de défis à relever. Son ambition, il l’a répété, est de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Et cela passe, à ses yeux, par le renforcement de ce qui a été entamé pour améliorer le quotidien des populations. « La Côte d’Ivoire créera davantage de richesses pour les distribuer équitablement. La Côte d’Ivoire émergente sera dotée d’infrastructures en quantité et en qualité. Nous allons favoriser les initiatives privées et encourager les investissements », a rassuré le président Ouattara, avant d’annoncer dès la rentrée prochaine l’école gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans ; ou encore la modernisation de l’agriculture, histoire d’accroître les revenus des paysans.
Alassane Ouattara : « Nous voulons une Côte d’Ivoire unie dans laquelle, il n’y a plus de place pour les cyniques qui veulent diviser par l’ethnie et la religion»
Aux dizaines de milliers de militants présents à cette convention, Alassane Ouattara a réitéré sa détermination à continuer avec eux, tout en les exhortant à se mobiliser pour aller à la conquête d’un second mandat. «Durant les cinq prochaines années, je me forcerai de répondre à vos attentes. Pour moi, c’est un devoir, une mission», leur a-t-il promis, sous un tonnerre d’applaudissements.
Quatre heures plus tôt, cette convention avait débuté dans une ambiance joviale, entre chants et danses. Sur la pelouse, 8000 jeunes avaient pris place pour suivre l’événement, quand, toutes les tribunes étaient presque garnies, à l’exception du virage situé, derrière le podium, du côté de l’Assemblée nationale. Venus des quatre coins du pays, et sanglés, pour la plupart dans des tenues confectionnées avec un pagne estampillé RHDP, plusieurs hommes et femmes avaient investi le stade Houphouët-Boigny, quand ceux qui n’avaient pu y avoir accès, occupaient les espaces aménagés au cœur du Plateau pour suivre la cérémonie.
Laquelle a été émaillée, entre deux oxygénations musicales, des séries d’allocutions. Le maire Akossi Bendjo s’est réjoui que sa commune abrite cette convention qui avait pour thème : « Le RHDP uni autour d’ADO pour une Côte d’Ivoire qui gagne ». Président du comité pratique d’organisation, le ministre Adama Bictogo avait souligné que le RHDP est le symbole de la renaissance de la Côte d’Ivoire, sans oublier de rendre un hommage aux présidents Bédié et Ouattara, dont la vision, dira t-il, est traduite par cette investiture. Après quoi, le président Bédié, en personne, a procédé à l’ouverture et l’installation du bureau de la convention pour les travaux. Dans la foulée, une motion de remerciements a été adressée au président Bédié et un film institutionnel, qui retrace l’histoire et les actions du RHDP, a été projeté, avant que les partis membres du RHDP n’expriment, tour à tour, à travers leur porte-parole, pour certains, et leur secrétaire général pour d’autres, leur adhésion à la candidature unique du président Ouattara au sein du RHDP. Ensuite, le Secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro, a égrené, dans une motion de félicitations, les grands chantiers réalisés par le président Ouattara, durant son premier mandat. Autres temps fort de cette manifestation : la lecture de la résolution de la convention par le ministre Maurice Kakou Guikahué ou encore l’intervention du Dr Albert Mabri Toikeusse, président de l’UDPCI.
Manifestement, cette convention digne de celles qui se tiennent aux Etats-Unis d’Amérique , qui a enregistré la présence du président gabonais Ali Bongo Ondimba et son épouse Silviane, et d’autres délégations venues du Ghana, du Mali, du Sénégal et du Niger, a visiblement tenu dans l’ensemble ses promesses. Avec une organisation, ce qui n’est pas courant en Afrique pour ce genre de rassemblement, bien maîtrisée et réussie ; et une mobilisation assez respectable. Seul hic, les entrées des présidents Bongo, Bédié et Ouattara se sont chevauchées, suite à un manque de timing précis, dans l’exécution du programme. Mais, cela n’entache en rien la qualité de cette Convention, qui n’avait rien à envier, en termes d’organisation, à celles qui se tiennent dans les grands pays du monde. C’est aussi ça l’effet Ouattara…
Y. Sangaré