Sous le Haut-patronage de Son Excellence Monsieur Daniel KABLAN DUNCAN, Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire, s’est tenue à Abidjan, le lundi 27 avril 2015, la première édition de la Journée Nationale du Partenariat Etat Secteur Privé dénommée « JNP » avec pour thème central : « l’Etat et le Secteur Privé, en marche vers l’émergence ».
Cet événement a enregistré la participation de membres du Gouvernement, des représentants d’institutions de l’Etat, d’Administrations, du Secteur Privé (patronat, chambres consulaires), des représentations diplomatiques, des institutions partenaires au développement et enfin de la société civile.
Quatre activités ont meublé cette Journée :
- la cérémonie d’ouverture ;
- la conférence inaugurale du Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du Développement de SEM le Premier Ministre ;
- les panels thématiques ;
- la cérémonie de clôture.
CEREMONIE D’OUVERTURE
La cérémonie d’ouverture de la JNP a été marquée par une série d’allocutions des personnalités suivantes :
• M. le Représentant du Maire de Cocody ;
• Mme FADIGA FOFANA, Secrétaire Exécutif du Comité de Concertation Etat Secteur Privé (SE-CCESP) ;
• M. le représentant du Président du Groupe de la BAD
• Mme CASSANDRA Colbert, Représentante Résidente de la SFI ;
• M. Jean-Kacou DIAGOU, Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire, 2ème Vice-Président du Comité Technique de Concertation, représentant le Secteur Privé.
Tous les intervenants ont relevé, dans leur allocution, le rôle incontournable du Secteur Privé comme acteur clé pour une croissance forte, durable et inclusive. A cet effet, le renforcement du partenariat Etat Secteur Privé est un impératif pour relever les défis du développement socio-économique. Les questions majeures de ce partenariat restent l’amélioration de l’environnement des affaires et l’amélioration de la compétitivité des entreprises.
ALLOCUTION INAUGURALE
Pour l’ouverture officielle de la JNP, Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du Développement, représentant Monsieur le Premier Ministre a prononcé une allocution qui a été l’occasion de présenter les enjeux, le bilan et les perspectives du partenariat Etat Secteur Privé pour l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2020 conformément au thème de la Journée.
Il a à ce titre relevé les défis socio économiques qui portent sur la croissance forte et durable, l’amélioration des conditions de vie des populations, la diversification de l’économie, le développement durable.
Après 3 ans de mise en œuvre du PND 2012-2015, le partenariat Etat / Secteur privé s’est traduit par de nombreuses réformes initiées par le Gouvernement en liaison avec le Secteur privé, et qui ont abouti à des progrès socio-économiques remarquables.
Ces progrès se sont matérialisés entre autres par :
o l’amélioration des revenus des populations due à la hausse du SMIG, du salaire des fonctionnaires et agents de l’Etat et des revenus du monde paysan ;
o la croissance forte ces trois dernières années avec un taux moyen de 9 % et un accroissement du PIB de 25 % tirée par des investissements publics et privé importants (estimation de 20 % du PIB en 2014) et un accroissement des exportations (10,5 % en 2014).
Au titre des perspectives, il a souligné la nécessité de poursuivre les réformes en liaison avec le Secteur privé pour relever les défis structurels de notre économie tels que : la compétitivité, la problématique de financement des PME.
Il a donc salué le projet d’élaboration d’une stratégie nationale de dialogue public privé qui viendra renforcer le partenariat Etat Secteur privé.
Avant de clore, Monsieur le Ministre d’Etat a donné les orientations relatives à la synergie d’actions entre les cadres mixtes Etat Secteur Privé, la feuille de route d’actions conjointes sur la compétitivité, la promotion du dialogue public privé comme axe de la Politique d’Intégration Industrielle Commune.
A la fin de son allocution, Monsieur le Ministre d’Etat, a procédé à une visite des stands des partenaires du dialogue public privé.
PANELS THEMATIQUES
Deux panels thématiques se sont tenus. Le premier portant sur le thème de «l’inclusion financière, levier pour le développement des PME » et le second sur le thème suivant : « quelle plateforme de Concertation Etat Secteur Privé ? Bilan et perspectives.
Ces panels ont été animés par les représentants de l’Etat, du Secteur Privé, du Groupe de la Banque Mondiale, du Groupe de la Banque africaine de Développement et de la Commission de l’UEMOA.
Le panel I a été l’occasion pour les panélistes et les participants de :
- mettre en relief les difficultés d’accès au financement des acteurs économiques notamment les PME opérant dans l’ensemble des secteurs de l’économie (agriculture, industries, commerce, services, artisanat…) ;
- présenter le cadre institutionnel proposé pour favoriser le développement du secteur financier, l’inclusion financière et la promotion des PME (stratégie nationale de développement du secteur financier, stratégie nationale de l’inclusion financière, volet financement du plan Phoenix) ;
- déterminer les principales orientations pour l’amélioration de l’accès des PME au financement ;
- les actions menées par l’Etat pour améliorer l’environnement pour le financement des PME notamment l’adoption de la loi sur le BIC…) ;
De ces différentes interventions découlent les recommandations suivantes :
- favoriser l’émergence d’acteurs financiers non bancaires pour la prise en compte de l’ensemble des besoins des PME (Fonds d’investissement ; capital risque ;
- encourager le développement de nouveaux modes de financement des PME (affacturage, crédit-bail…) ;
- renforcer la communication sur les mesures prises en faveur des PME en association avec les faîtières ;
- Innover en matière d’offre de services financiers adaptés aux besoins des PME ;
- Mettre en place une règlementation bancaire qui favorise les innovations ;
- Poursuivre les réformes pour améliorer l’environnement général des affaires.
A l’issue de ces différentes interventions, une restitution des travaux préparatoires du Comité Scientifique sur le thème a été effectuée. Ces travaux, sur la base d’un diagnostic sur la problématique ont abouti à la proposition d’un mécanisme innovant et inclusif pour améliorer l’accès des PME au financement. Il s’agit en l’occurrence de l’Initiative pour le Développement des PME (INPME)
Le panel II a été introduit par deux présentations sur le bilan du partenariat Etat Secteur Privé, notamment le bilan partiel de la mise en œuvre du PND 2012-2015 et l’étude d’évaluation du partenariat Etat Secteur Privé réalisée par la CAPEC.
En ce qui concerne, la mise en œuvre du PND, on retient un bilan satisfaisant sur la période 2012-2014 marqué par les bons taux de réalisation des actions majeures et du financement prévus au titre des 5 résultats stratégiques portant sur la sécurité des populations, la bonne gouvernance, la création et le partage équitable des richesses, l’accès aux services sociaux de qualité et le repositionnement de la CIV sur la scène régionale et internationale :
- 354 actions réalisées sur 459 soit un niveau de réalisation de 77% ;
- le financement public réalisé à 95 % ;
- le financement privé réalisé à 118 %.
S’agissant de l’évaluation du partenariat Etat Secteur Privé réalisée par la CAPEC, elle a permis de mettre en relief les forces et les faiblesses du CCESP et a formulé les recommandations suivantes :
• limiter au plus haut niveau les rencontres directs avec le secteur privé et les ramener dans le cadre du CCESP ;
• réactualiser et mobiliser tous les acteurs autour d’un agenda de rencontres à respecter ;
• intégrer les cadres paritaires dans la concertation en les considérants comme des cellules sectorielles du CCESP. Cela va permettre d’assurer une bonne coordination des actions dans un cadre global pour plus d’efficacité dans la gestion des relations Etat-Secteur privé;
• Etendre la sphère d’action au niveau des entités déconcentrées et décentralisées de la Côte d’Ivoire. Cela va permettre d’adresser des questions propres au secteur privé au niveau local ;
• Mettre en place un système de suivi-évaluation au sein du Secrétariat du CCESP pour un suivi efficace des produits du dialogue ;
• Communiquer davantage sur le mandat et les résultats du CCESP avec la poursuite des campagnes de proximités (des déjeuners-débat, des fora, des tables rondes, des séminaires de disséminations ou des ateliers thématiques) et l’intensification des campagnes de masse ;
• Encourager le secteur privé à s’approprier le dialogue par un appui logistique, technique ou financier à son fonctionnement. Notons toutefois qu’une telle mesure ne serait que la résultante de la perception d’un CCESP efficace ;
• Mettre en place une plate-forme accessible aux acteurs pour leur permettre de rapporter un disfonctionnement dans la relation en l’Etat et le Secteur privé ;
• Nourrir les décisions du CCESP d’études empiriques prenant en compte tous les contours des problématiques soulevées.
A la suite de ces présentations, les interventions des panélistes, ponctuées par les échanges avec les participants ont permis de :
- présenter la vision de l’Etat
- présenter les attentes des parties prenantes au dialogue public privé
- définir les orientations stratégiques du dialogue public privé ;
- mettre en relief les réformes et les actions de la commission de l’UEMOA pour le développement du Secteur Privé et relever l’importance du dialogue public privé dans le processus d’intégration régionale ;
En termes de recommandations, les panélistes et les participants ont souhaité :
- la régularité des réunions des instances statutaires du cadre de concertation ;
- le traitement avec célérité des préoccupations pendantes du Secteur Privé ;
- le renforcement du dialogue entre les principales faîtières, les Chambres consulaires et leurs membres ;
- formaliser la participation des points focaux ;
- renforcer la communication du cadre de concertation à l’endroit du secteur Privé et du grand public ;
- le partage d’expériences avec d’autres plateformes de concertation Etat Secteur Privé ;
- un accompagnement accru du secteur de l’artisanat
Pour clore ce panel, les experts du Groupe de la Banque Mondiale ont partagé leurs riches expériences en matière de dialogue public privé au niveau régional et international et formulé des recommandations stratégiques en vue de l’élaboration de la stratégie nationale de DPP Ivoirienne. Celles-ci s’articulent autour de :
- la nécessité d’une meilleure coordination du partenariat Etat Secteur Privé à laquelle le secteur privé serait partie prenante ;
- le renforcement de l’opérationnalisation du cadre de concertation Etat secteur Privé à travers la mise en place de groupe de travail technique pour traiter les problématiques du secteur Privé ;
- la mise en place de mécanisme de suivi-évaluation des actions et des recommandations du cadre de concertation ;
- la mise en place de mécanisme de financement de l’action du cadre de concertation à laquelle le Secteur Privé serait partie prenante.
LA JNP EN CHIFFRES
La JNP 2015 a au total enregistré 1705 participants issus des/de :
- administrations publiques;
- organisations patronales et consulaires du Secteur Privé ;
- missions diplomatiques ;
- opérateurs économiques ;
- Société Civile ;
- Partenaires au Développement ;
- cadres paritaires sectoriels Etat Secteur Privé ;
- commission de l’UEMOA ;
2. Les Stands
L’espace d’exposition a accueilli 13 stands et 5 pavillons pour 26 structures de l’Administration publique et du Secteur Privé. La moyenne de visite par stand a été de 150 à 200 participants.
CONCLUSION
Au total, l’organisation de la JNP 2015 intervient au moment où s’élabore le prochain PND 2016-2020. La journée a permis de réaffirmer la nécessité de renforcer le partenariat Etat secteur privé avec l’ensemble des parties en posant les bases d’une stratégie nationale de dialogue public privé. Elle a aussi permis de se pencher sur la problématique de l’accès au financement des PME en proposant un mécanisme pour y apporter une réponse au regard de l’environnement ivoirien.
Pour terminer, la JNP a été l’occasion de promouvoir le dialogue public privé comme instrument essentiel du processus d’intégration régionale et de constituer le point de départ d’une plateforme sous régionale de dialogue public privé.
Tous ces objectifs ont été atteints avec l’implication du Groupe de la BAD, du groupe de la Banque Mondiale et de la Commission de l’UEMOA.
Je vous remercie