Initiée avec fébrilité à la fin des années 70, la microfinance affiche aujourd’hui une santé financière remarquable. Depuis une décennie, elle ne cesse de s’imposer comme un outil important de financement. Pour preuve, l’amélioration de ses principaux indicateurs qui traduit une croissance plus que soutenue. Désormais, il faut compter avec elle pour toute politique d’inclusion financière.
Soixante-quinze, tel est le nombre d’institutions de microfinance agréées qui se disputent le marché ivoirien. Sur la longue liste, figurent quatre unions coopératives, soixante coopératives unitaires et onze sociétés anonymes. Le secteur enregistre 839.757 clients, un montant d’épargne collectée de 134,8 milliards FCFA, un encours de crédit de 91,3 milliards FCFA et un total bilan de 168,5 milliards FCFA. Ces performances sont nettement supérieures à celles enregistrées en 2013. Les taux d’accroissement vont de 6,8% pour l’épargne, 7,8% pour la clientèle, 15,2% pour le crédit à 16,7% pour le total bilan. Une croissance soutenue résultant non seulement de l’efficacité des mécanismes de gouvernance mais aussi de son portefeuille client.
Réglementées par la BCEAO en tant que systèmes financiers décentralisés, les institutions de microfinance opèrent sous forme de mutuelles d'épargne et de crédits. Le désengagement des établissements bancaires classiques des secteurs économiquement viables mais difficile d’accès (secteur informel, monde rural, etc.) a favorisé le développement de marchés porteurs à leur profit. Elles ont dès lors développé des produits et services adaptés à leurs cibles (transferts, virement de salaire, crédits à moyen terme).
Implantation régionale et réponse aux besoins spécifiques
Les IMF possèdent des agences dans les zones urbaines, mais également dans les zones rurales où il existe un grand besoin en services financiers, toutefois satisfaits par aucun fournisseur formel. Cette implantation leur permet de fournir un accès aux services financiers dans les régions mal desservies du pays, spécifiquement dans les districts très faiblement peuplés comme Denguélé et Woroba au Nord-Ouest, ainsi que Zanzan, au Nord-Est.
Cette présence sur toute l’étendue du territoire n’est pas leur seul atout. En effet, après les crises socio-politiques, la majorité a su faire face à une forte demande de services financiers par les populations pour la relance de leurs activités affectées. Plus que les banques, elles ont fluidifié l’accès au crédit. Cela a énormément contribué à leur consolidation et a même agrandi le secteur.
Mais il faut reconnaître que le succès provient surtout de la professionnalisation du secteur. La création d’une association professionnelle a permis de promouvoir la concertation, la dissémination de l’information et bien plus, la formation des acteurs sur les meilleures pratiques en microfinance. D’où cette performance due à la bonne gouvernance de certaines IMF.
La nécessaire réforme du secteur
Cependant, cette situation reluisante ne doit pas occulter les difficultés qui minent le secteur. Les différentes crises ont entraîné le retrait des investisseurs et des bailleurs de fonds de ce marché. Depuis, les IMF sont confrontées à des problèmes de financement. La dégradation de la qualité du portefeuille et de plus en plus des faibles niveaux de capitalisation sont aussi constatés. A cela s’ajoute la mauvaise gestion liée au manque de compétence. La formation suffisante et adéquate du personnel demeure encore une préoccupation.
Les autorités se sont saisies de la question en procédant à la réforme du secteur. Une stratégie nationale de microfinance a été élaborée à cet effet. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, le gouvernement a ordonné en 2011 la mise sous administration provisoire des deux plus grandes IMF ainsi que la fermeture de soixante-seize IMF jugées non viables. Efforts louables, certes, mais seuls des appuis financiers, techniques et institutionnels suffisants pourront constituer une réponse durable à même d’aider cette structure de proximité permettant l’inclusion financière de tous, pourvoyeuse d’emploi et contribuant à la promotion du développement rural.
Ebissié GNAMKEY
Soixante-quinze, tel est le nombre d’institutions de microfinance agréées qui se disputent le marché ivoirien. Sur la longue liste, figurent quatre unions coopératives, soixante coopératives unitaires et onze sociétés anonymes. Le secteur enregistre 839.757 clients, un montant d’épargne collectée de 134,8 milliards FCFA, un encours de crédit de 91,3 milliards FCFA et un total bilan de 168,5 milliards FCFA. Ces performances sont nettement supérieures à celles enregistrées en 2013. Les taux d’accroissement vont de 6,8% pour l’épargne, 7,8% pour la clientèle, 15,2% pour le crédit à 16,7% pour le total bilan. Une croissance soutenue résultant non seulement de l’efficacité des mécanismes de gouvernance mais aussi de son portefeuille client.
Réglementées par la BCEAO en tant que systèmes financiers décentralisés, les institutions de microfinance opèrent sous forme de mutuelles d'épargne et de crédits. Le désengagement des établissements bancaires classiques des secteurs économiquement viables mais difficile d’accès (secteur informel, monde rural, etc.) a favorisé le développement de marchés porteurs à leur profit. Elles ont dès lors développé des produits et services adaptés à leurs cibles (transferts, virement de salaire, crédits à moyen terme).
Implantation régionale et réponse aux besoins spécifiques
Les IMF possèdent des agences dans les zones urbaines, mais également dans les zones rurales où il existe un grand besoin en services financiers, toutefois satisfaits par aucun fournisseur formel. Cette implantation leur permet de fournir un accès aux services financiers dans les régions mal desservies du pays, spécifiquement dans les districts très faiblement peuplés comme Denguélé et Woroba au Nord-Ouest, ainsi que Zanzan, au Nord-Est.
Cette présence sur toute l’étendue du territoire n’est pas leur seul atout. En effet, après les crises socio-politiques, la majorité a su faire face à une forte demande de services financiers par les populations pour la relance de leurs activités affectées. Plus que les banques, elles ont fluidifié l’accès au crédit. Cela a énormément contribué à leur consolidation et a même agrandi le secteur.
Mais il faut reconnaître que le succès provient surtout de la professionnalisation du secteur. La création d’une association professionnelle a permis de promouvoir la concertation, la dissémination de l’information et bien plus, la formation des acteurs sur les meilleures pratiques en microfinance. D’où cette performance due à la bonne gouvernance de certaines IMF.
La nécessaire réforme du secteur
Cependant, cette situation reluisante ne doit pas occulter les difficultés qui minent le secteur. Les différentes crises ont entraîné le retrait des investisseurs et des bailleurs de fonds de ce marché. Depuis, les IMF sont confrontées à des problèmes de financement. La dégradation de la qualité du portefeuille et de plus en plus des faibles niveaux de capitalisation sont aussi constatés. A cela s’ajoute la mauvaise gestion liée au manque de compétence. La formation suffisante et adéquate du personnel demeure encore une préoccupation.
Les autorités se sont saisies de la question en procédant à la réforme du secteur. Une stratégie nationale de microfinance a été élaborée à cet effet. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, le gouvernement a ordonné en 2011 la mise sous administration provisoire des deux plus grandes IMF ainsi que la fermeture de soixante-seize IMF jugées non viables. Efforts louables, certes, mais seuls des appuis financiers, techniques et institutionnels suffisants pourront constituer une réponse durable à même d’aider cette structure de proximité permettant l’inclusion financière de tous, pourvoyeuse d’emploi et contribuant à la promotion du développement rural.
Ebissié GNAMKEY