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Politique Publié le mercredi 20 mai 2015 | Le Patriote

Interview / Anzoumana Moutayé (ministre de lʼentrepreneuriat national, de la promotion des PME et PMI et de lʼartisanat) : “La candidature de Ouattara est une affaire nationale”

© Le Patriote Par D. Anon
Passation de charge : Azoumane Moutayé prend officiellement fonction
Lundi 18 avril 2015. Abidjan. Passation de charge entre le nouveau ministre de l’Entreprenariat national, de la promotion des PME et de l’artisanat, Azoumane Moutayé et le ministre sortant, Jean-Louis Billon au Ministère du Commerce au Plateau.
Président du Mouvement des forces d'avenir (MFA), Anzoumana Moutayé hérite, à la faveur du récent réaménagement technique du gouvernement, du portefeuille
de l'entrepreneuriat national, de la promotion des PME et PMI, ainsi que de l'artisanat. Dans cet entretien, il scrute les défis qui l'attendent, réitère l'engagement
de son parti à soutenir la candidature du président Ouattara à la prochaine présidentielle. Aussi se prononce-t-il sur la création du parti unifié.

Le Patriote : Vous venez de faire votre retour au gouvernement, est-ce une surprise ?
Azoumana Moutayé : Non, ce nʼest pas une surprise parce que cʼest une mission que le chef de lʼEtat nous a
confié et il entend confier des tâches à des Ivoiriens qui ont des capacités pour assumer des responsabilités. Donc ce nʼest pas vraiment une surprise. Mais, c'est le fait que le choix soit porté surmoi qui est une surprise.

LP : Comment appréhendezvous aujourd'hui, avec le recul, cette nouvelle fonction?
AM: Je pense dʼabord qu'au niveau de ma famille politique, cette nomination est accueillie avec un sentiment de
fierté, celui de savoir que le gouvernement nous associe à la gestion du pays, que le gouvernement nous fait
confiance. Cela traduit que nous sommes bien à notre place dans lʼalliance comme on lʼa toujours été. Et je
crois que tous les militants considèrent cette nomination comme une bonne nouvelle pour le parti. Ils sont heureux de savoir quʼils comptent dans lʼalliance RHDP. Au niveau national, mon équipe et moi pensons quʼil y a des défis à relever.
Nous sommes surtout conscients que ceux qui nous ont confié cette responsabilité attendent beaucoup de
nous. Il y a des défis et nous sommes fiers dʼaborder ces défis pour obtenir de bons résultats.

LP : Justement, quels sont les premiers chantiers auxquels vous vous attaquerez ?
AM : Je l'avoue, il y a déjà de grands chantiers dans le domaine qui est sous ma responsabilité parce qu'il couvre
tous les secteurs dʼactivité. S'agissant de l'entrepreneuriat national, nous devons réfléchir et voir comment nos
actions peuvent permettre aux entreprises nationales de participer suffisamment au PIB parce qu’aujourd’hui leur
contribution au PIB national est au tour de 20 %. Le gouvernement ambitionne de porter cela à 40 % dans les années à venir. Lʼobjectif que nous visons, cʼest dʼatteindre ces 40%. Nous allons donc ouvrir des chantiers. Dʼabord voir ce qui est déjà en cours. Et puis continuer dans le sens si ce sont des dossiers porteurs et voir ce que nous pouvons faire pour résorber le chômage des jeunes, organiser les artisans pour que lʼartisanat qui emploie beaucoup de personnes, nourrisse son homme. On fera également en sorte quʼà lʼavenir le nombre de chômeurs baisse. Tout dépendra des attributions quʼon nous donnera. Si nous avons tous les supports
quʼil faut dans les attributions, nous pourrons faire un programme cohérent pour que ça puisse contribuer
à la réduction du chômage des jeunes.

LP : L'artisanat baigne encore dans l'informel malgré les différents efforts de vos prédécesseurs.
Comment comptez-vous organiser véritablement ce secteur?

AM:L'une des grandes préoccupations du gouvernement est d'organiser le secteur de l'artisanat. Cʼest même son
objectif. Cʼest pourquoi, lʼartisanat a été retiré de la tutelle duministère du Commerce pour être confié à un seul ministère qui nʼaura quʼà réfléchir sur ça et à trouver des solutions pour que lʼartisanat nourrisse son homme. Certes, lʼinformel nourrit son homme, mais il ne peut être comptabilisé en termes de valeur économique. Il faut donc quʼon mette en place des mécanismes qui permettront de quantifier les activités de ce secteur et de stabiliser les gens. Mais cʼest surtout pour que ça accroisse lʼemploi de la jeunesse.

LP: Parlonsmaintenant duMFA. Le 25 avril dernier lors de la convention pour lʼinvestiture du
Candidat, RHDP, vous avez traduit officiellement l’engagement de votre parti à soutenir la candidature
du président Ouattara à la prochaine présidentielle. Comment à quelque 5 mois des élections,
votre parti compte traduire cela en acte sur le terrain ?
AM: Comme vous le savez, l'alliance a déjà choisi son candidat qui est AlassaneOuattara. Notre objectif est donc
d'aller en campagne. Certes, nous sommes en train de mettre en place une coordination RDR, mais chaque
parti doit aller parler à ses militants et le MFA a décidé, d'ici les prochains jours, de s'organiser pour occuper le terrain.
Nous allons dire à nos militants que le moment est venu de convaincre tous ceux qui sont encore indécis qu'AlassaneOuattara est le candidat duRHDP et qu'en octobre prochain, il faudrait que tout le monde se mobilise pour que la victoire soit claire et nette. Nous avons un travail de terrain à faire et nous comptons bien le faire. Et je peux déjà vous annoncer que nous allons investir tout le pays. La candidature qu'Alassane
Ouattara est une affaire nationale.
Elle ne doit pas s'arrêter à une circonscription donnée. Nous irons dans les quatre coins du pays. Même si nous
avons deux ou trois militants dans un endroit, nous irons leur parler.Eux aussi peuvent convaincre d'autres personnes.
LP: Après le congrès qui vous a porté à la tête du MFA, il y a quelques semaines, l'on s'attendait
à une réorganisation du parti. Mais jusque-là, on n'a encore rien vu. Pourquoi ?
AM: Ce qui a changé au MFA, c'est la tête. Et comme nous venons de prendre les rênes du MFA, nous avons
besoin d'un temps d'observation. Et pendant ce temps, nous avons
demandé aux militants de rester au
poste qu'ils occupaient auparavant, sauf ceux qui n'étaient pas avec nous. Nous avons décidé de les remplacer. C'est pourquoi, nous avons maintenu tous ceux qui figuraient sur la liste du directoire du RHDP. Mais d'ici la fin de l'année,
nous mettra en place une nouvelle équipe.Ce sera l'occasion pour le président de réfléchir au sens que nous
devons donner à la lutte du MFA. Depuis le changement, beaucoup de cadres ivoiriens veulent rejoindre le
MFA. Je reçois beaucoup d'appels. Il y a donc beaucoup de défis. Quand nous allons intégrer notre nouveau
siège, nous allons commencer à recruter. Et le MFA, d'ici quelque temps, sera un grand parti.

LP: Justement quels sont les chantiers prioritaires auxquels vous allez vous attaquer ?
AM:Vous savez, l'objectif d'un parti politique est d'exister. Et pour exister, il faut avoir des représentants aux élections locales. Nous allons nous organiser pour avoir un groupe parlementaire lors des prochaines législatives et aussi des élus dans les mairies et aussi quelques Conseil régionaux. Tout cela exige que
nous nous organisions pour voir quelle stratégie il faut mettre en place pour qu'on ait aumoins un groupe parlementaire, et des élus au niveau des mairies et des conseils régionaux.

LP: Le chef de l'Etat a annoncé la formation d'un parti unifié au lendemain
du scrutin présidentiel. Quelle place pensez vous que le MFA doit occuper dans ce parti
unifié?
AM: L'idée a été lancée par le président Bédié. Lors de la visite d'Etat du président de la République dans lʼIffou
(en septembre 2014), il a souhaité que le RHDP donne naissance à un parti unifié. Dans un premier temps, je
crois qu'il s'agira de la fusion du PDCI et du RDR. Pour le moment, au niveau du MFA, nous en avons pris acte. Mais à un moment donné la question sera posée à nos militants, afin qu'ils se prononcent.

LP: Si lesmilitants disent non au parti unifié, le MFA va-t-il claquer la porte de l'alliance?
AM: Je pense que le mot revient aux militants de donner l'orientation du parti.
Et c'est cette orientation que le président que je suis doit suivre. En politique, on ne dit jamais non. Je ne crois pas que ce sera un non systématique. Ce serait peut-être des recommandations que les militants feront, par rapport à cette idée de parti unique.
L.P: Revenons à la présidentielle d'octobre prochain. Quel pourcentage de voix le MFA comptet- il donner au candidat Ouattara?
AM: Tous nos militants sont mobilisés pour voter le président Alassane Ouattara.
A 100%, ils sont pour la candidature unique d'Alassane Ouattara. Aucun militant du MFA ne votera un candidat
autre que celui du RHDP. Je peux d'ores et déjà vous rassurer que le MFA donnera 100% de voix au candidat Ouattara.

Y. S
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