L'absence d'institutions et de législations adaptées au continent africain a été citée comme un des obstacles à la lutte contre la corruption en Afrique, par plusieurs spécialistes réunis à Dakar dans le cadre d'une conférence sur "Le renforcement de l'Etat de droit et la lutte contre la corruption en Afrique".
"Il est important que les pays africains aient leurs propres institutions de lutte et des législations adaptées à leurs réalités au lieu de recruter des consultants internationaux pour qu'ils nous disent comment appliquer les conventions internationales", a soutenu le ministre capverdien de la Justice, José Carlos Correia.
Pour lui, "les Africains ne participent pas vraiment à la définition des instruments internationaux de lutte contre la corruption et cela pose un problème de transposition et d'adaptabilité des conventions dans nos pays".
L'ancien président de la Cour constitutionnelle au Bénin, Robert Dossou, a, pour sa part, souligné qu'"il y a des pays qui ratifient des conventions régionales et internationales mais qui ne font rien au niveau interne". Mais, a-t-il expliqué, "l'absence de transposition de ces conventions ne peut pas empêcher la répression de la corruption parce que c'est un acte infractionnel puni par les codes pénaux".
Le secrétaire général du gouvernement du Sénégal, Abdoulatif Coulibaly, a fait remarquer que pour son pays, "il y a une incrimination pénale des délits comme la corruption et un contrôle judiciaire et administratif effectué par des institutions capables de détecter des cas de corruption".
Cependant, a-t-il dit, "il est illusoire de croire que l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption va pouvoir seul, dans les années à venir, prendre en charge le phénomène sur le territoire national".
"Le problème, c'est la justice qui ne joue pas son rôle. La justice n'a pas de limite pour traquer des faits de corruption. Il faut juste qu'elle soit plus efficace", a-t-il estimé.
Le ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou, a, lui, trouvé que "les conventions régionales et internationales sont très importantes parce qu'elles donnent des orientations qui permettent de briser certaines résistances nationales, mais elles ne suffisent pas".
"Si nous voulons combattre la corruption et pratiques assimilées, il faut une volonté politique affirmée et une justice indépendante et efficace parce que la justice reste le maillon faible dans le système", a-t-il affirmé.
Dans ces conditions, a estimé Robert Dossou, "il faut se tourner vers les acteurs non-étatiques pour que le combat soit efficace parce que tous ceux qui sont chargés de prévenir, de contrôler et de réprimer la corruption sont exposés à la corruption".
La ministre de la Justice du Burkina Faso, Joséphine Ouédraogo, est du même avis. "La société civile représente une force extraordinaire et l'Etat ne pourra jamais lutter seul contre la corruption parce que les institutions sont corrompues et les lois sont aussi faites sans l'implication des populations", a-t-elle déclaré.
"Mais il faut une société civile indépendante, capable de financer ses activités, mais aussi structurée parce que si certains acteurs de la société civile ont été tués durant les manifestations contre (le président burkinabè) Blaise Compaoré, c'est parce que les organisations manquaient de structuration", a-t-elle précisé.
De son côté, le président de l'Instance marocaine Intégrité et Lutte contre la corruption, Abdesselam Aboudrar, a estimé que "l'Etat ne doit pas seulement s'appuyer sur les institutions qui sont passibles de corruption. Il faut une société civile comme aiguillon extérieur pour leur rappeler leurs responsabilités".
"Il y a un dysfonctionnement institutionnel dans certains pays africains et il faut des gens qui jouent le rôle de contrôle, de dénonciation et d'assistance citoyenne", a-t-il estimé. Il a enfin regretté "le fait que la société civile n'ait pas assez de ressources financières et humaines et que des organisations se substituent aux partis politiques en se comportant comme des associations d'opposition".
"Il est important que les pays africains aient leurs propres institutions de lutte et des législations adaptées à leurs réalités au lieu de recruter des consultants internationaux pour qu'ils nous disent comment appliquer les conventions internationales", a soutenu le ministre capverdien de la Justice, José Carlos Correia.
Pour lui, "les Africains ne participent pas vraiment à la définition des instruments internationaux de lutte contre la corruption et cela pose un problème de transposition et d'adaptabilité des conventions dans nos pays".
L'ancien président de la Cour constitutionnelle au Bénin, Robert Dossou, a, pour sa part, souligné qu'"il y a des pays qui ratifient des conventions régionales et internationales mais qui ne font rien au niveau interne". Mais, a-t-il expliqué, "l'absence de transposition de ces conventions ne peut pas empêcher la répression de la corruption parce que c'est un acte infractionnel puni par les codes pénaux".
Le secrétaire général du gouvernement du Sénégal, Abdoulatif Coulibaly, a fait remarquer que pour son pays, "il y a une incrimination pénale des délits comme la corruption et un contrôle judiciaire et administratif effectué par des institutions capables de détecter des cas de corruption".
Cependant, a-t-il dit, "il est illusoire de croire que l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption va pouvoir seul, dans les années à venir, prendre en charge le phénomène sur le territoire national".
"Le problème, c'est la justice qui ne joue pas son rôle. La justice n'a pas de limite pour traquer des faits de corruption. Il faut juste qu'elle soit plus efficace", a-t-il estimé.
Le ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou, a, lui, trouvé que "les conventions régionales et internationales sont très importantes parce qu'elles donnent des orientations qui permettent de briser certaines résistances nationales, mais elles ne suffisent pas".
"Si nous voulons combattre la corruption et pratiques assimilées, il faut une volonté politique affirmée et une justice indépendante et efficace parce que la justice reste le maillon faible dans le système", a-t-il affirmé.
Dans ces conditions, a estimé Robert Dossou, "il faut se tourner vers les acteurs non-étatiques pour que le combat soit efficace parce que tous ceux qui sont chargés de prévenir, de contrôler et de réprimer la corruption sont exposés à la corruption".
La ministre de la Justice du Burkina Faso, Joséphine Ouédraogo, est du même avis. "La société civile représente une force extraordinaire et l'Etat ne pourra jamais lutter seul contre la corruption parce que les institutions sont corrompues et les lois sont aussi faites sans l'implication des populations", a-t-elle déclaré.
"Mais il faut une société civile indépendante, capable de financer ses activités, mais aussi structurée parce que si certains acteurs de la société civile ont été tués durant les manifestations contre (le président burkinabè) Blaise Compaoré, c'est parce que les organisations manquaient de structuration", a-t-elle précisé.
De son côté, le président de l'Instance marocaine Intégrité et Lutte contre la corruption, Abdesselam Aboudrar, a estimé que "l'Etat ne doit pas seulement s'appuyer sur les institutions qui sont passibles de corruption. Il faut une société civile comme aiguillon extérieur pour leur rappeler leurs responsabilités".
"Il y a un dysfonctionnement institutionnel dans certains pays africains et il faut des gens qui jouent le rôle de contrôle, de dénonciation et d'assistance citoyenne", a-t-il estimé. Il a enfin regretté "le fait que la société civile n'ait pas assez de ressources financières et humaines et que des organisations se substituent aux partis politiques en se comportant comme des associations d'opposition".