Invité à prononcer une conférence sur le thème « Les médias traditionnels et les réseaux sociaux, complémentarité ou rivalité », au Forum international de la formation et de l’emploi (FIFE), le journaliste-écrivain André Silver Konan, spécialiste des réseaux sociaux, a instruit les panélistes, à l’auditorium de la Caistab au Plateau (Abidjan), le jeudi 11 juin 2015.
Pour André Silver Konan, « les médias traditionnels et les réseaux sociaux, sont absolument et nécessairement, pour le consommateur de l’information publique, deux sources complémentaires d’information. Et chaque média (traditionnel ou social) étend davantage son influence ». Cependant, pour lui, « il ne faut pas s’y méprendre. Les nouveaux médias, réseaux sociaux y compris, sont de sérieux concurrents des médias traditionnels ».
En effet, à en croire l’auteur de « Raison d’Etat », « En Côte d’Ivoire, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le taux de pénétration d’Internet est faible en Côte d’Ivoire. En effet, en février 2014, le ministère de la Poste et des TIC indiquait qu’il y avait près de 200 000 abonnés à Internet. Pendant ce temps, Facebook dressant son tableau des pays africains utilisant sa plate-forme, indiquait en avril de la même année, que la Côte d’Ivoire avait dépassé le million d’utilisateurs, soit exactement 1 260 000 abonnés. Alors question : comment alors qu’il y a 200 000 abonnés à Internet, l’on peut être plus d’1.2 millions d’utilisateurs de Facebook ? L’explication est simple. Pour avoir accès à Facebook sur son téléphone portable (à la même date, le pays comptait 19.7 millions d’abonnés aux réseaux cellulaires), on n’a pas besoin d’aller acheter une connexion Internet chez un fournisseur d’accès à Internet. Il suffit d’installer une application sur son téléphone et de payer directement son pass à partir de son numéro ».
Pour ASK, « Ceci explique pourquoi les réseaux sociaux deviennent de plus en plus puissants et dévoilent des dossiers qui deviennent des affaires d’Etat. Exemple : affaire Awa Fadiga, du nom de cette jeune femme mannequin qui a été violemment éjectée d’un taxi par des agresseurs et qui a trouvé la mort, dans les locaux du Chu de Cocody ».
En termes de perspectives, André Silver Konan indique que « les médias traditionnels ont tous et irrévocablement un destin commun : la transition vers le numérique. Le propriétaire d’un journal papier qui ne réfléchit pas à un nouveau modèle économique qui associerait le print (l’imprimé) à la version numérique, ne survivra pas après 2020. Evidemment, le propriétaire de ce journal n’atteindra même pas 2020, s’il n’associe pas ce journal à un site Internet dynamique et des comptes sur les réseaux sociaux, et surtout s’il ne développe pas des applications, pour avoir accès aux utilisateurs de smartphones. La télévision, même si elle reste le média par excellence d’influence, n’échappe pas à cette perspective. Une télé et une radio qui ne seraient pas visibles à partir d’un site Internet (personnellement, il m’est déjà difficile de m’asseoir devant un poste téléviseur, pour regarder une émission, je préfère regarder mes émissions à partir des sites Internet) court vers la perte croissante de son audimat. Les médias traditionnels ne peuvent pas et ne doivent pas mourir au profit des réseaux sociaux. Pour une raison toute simple : sur les réseaux sociaux, il y a souvent trop de rumeurs, voire de voyeurisme ; c’est un endroit où du jour au lendemain, on voit naître des journalistes d’un genre nouveau, qui ignorent tout de la déontologie du métier et qui publient les informations aussi vite qu’ils tapent sur un clavier, tout en se moquant royalement des principes de vérification de l’information, du recoupement des sources, etc. ».
Cecile Coulibaly
Pour André Silver Konan, « les médias traditionnels et les réseaux sociaux, sont absolument et nécessairement, pour le consommateur de l’information publique, deux sources complémentaires d’information. Et chaque média (traditionnel ou social) étend davantage son influence ». Cependant, pour lui, « il ne faut pas s’y méprendre. Les nouveaux médias, réseaux sociaux y compris, sont de sérieux concurrents des médias traditionnels ».
En effet, à en croire l’auteur de « Raison d’Etat », « En Côte d’Ivoire, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le taux de pénétration d’Internet est faible en Côte d’Ivoire. En effet, en février 2014, le ministère de la Poste et des TIC indiquait qu’il y avait près de 200 000 abonnés à Internet. Pendant ce temps, Facebook dressant son tableau des pays africains utilisant sa plate-forme, indiquait en avril de la même année, que la Côte d’Ivoire avait dépassé le million d’utilisateurs, soit exactement 1 260 000 abonnés. Alors question : comment alors qu’il y a 200 000 abonnés à Internet, l’on peut être plus d’1.2 millions d’utilisateurs de Facebook ? L’explication est simple. Pour avoir accès à Facebook sur son téléphone portable (à la même date, le pays comptait 19.7 millions d’abonnés aux réseaux cellulaires), on n’a pas besoin d’aller acheter une connexion Internet chez un fournisseur d’accès à Internet. Il suffit d’installer une application sur son téléphone et de payer directement son pass à partir de son numéro ».
Pour ASK, « Ceci explique pourquoi les réseaux sociaux deviennent de plus en plus puissants et dévoilent des dossiers qui deviennent des affaires d’Etat. Exemple : affaire Awa Fadiga, du nom de cette jeune femme mannequin qui a été violemment éjectée d’un taxi par des agresseurs et qui a trouvé la mort, dans les locaux du Chu de Cocody ».
En termes de perspectives, André Silver Konan indique que « les médias traditionnels ont tous et irrévocablement un destin commun : la transition vers le numérique. Le propriétaire d’un journal papier qui ne réfléchit pas à un nouveau modèle économique qui associerait le print (l’imprimé) à la version numérique, ne survivra pas après 2020. Evidemment, le propriétaire de ce journal n’atteindra même pas 2020, s’il n’associe pas ce journal à un site Internet dynamique et des comptes sur les réseaux sociaux, et surtout s’il ne développe pas des applications, pour avoir accès aux utilisateurs de smartphones. La télévision, même si elle reste le média par excellence d’influence, n’échappe pas à cette perspective. Une télé et une radio qui ne seraient pas visibles à partir d’un site Internet (personnellement, il m’est déjà difficile de m’asseoir devant un poste téléviseur, pour regarder une émission, je préfère regarder mes émissions à partir des sites Internet) court vers la perte croissante de son audimat. Les médias traditionnels ne peuvent pas et ne doivent pas mourir au profit des réseaux sociaux. Pour une raison toute simple : sur les réseaux sociaux, il y a souvent trop de rumeurs, voire de voyeurisme ; c’est un endroit où du jour au lendemain, on voit naître des journalistes d’un genre nouveau, qui ignorent tout de la déontologie du métier et qui publient les informations aussi vite qu’ils tapent sur un clavier, tout en se moquant royalement des principes de vérification de l’information, du recoupement des sources, etc. ».
Cecile Coulibaly