Le constat est net. A environ une douzaine de jours de la fin officielle de l’opération de révision de la liste électorale, l’opération est un vrai fiasco. Malgré les incantations des responsables de la Commission électorale indépendante (Cei) qui répètent à qui veut les entendre que l’opération ne sera pas prorogée, on voit mal comment l’on pourrait mettre fin à cette opération sans discréditer sérieusement l’ensemble du processus électoral.
En effet, le moins que l’on puisse dire c’est que l’opération n’est pas bien organisée. D’abord, les centres d’enrôlement sont inégalement répartis et visiblement insuffisants. A titre d’exemple, dans un département comme Danané, toute la sous-préfecture centrale ne dispose pas de centre d’enrôlement. Et on ne compte que deux centres pour la sous-préfecture de Seileu qui totalise une trentaine de villages. Deux centres aussi pour la sous-préfecture de Daleu qui compte 24 villages. Obligeant les pétitionnaires à parcourir des dizaines de kilomètres s’ils veulent être inscrits sur la liste électorale. Les équipes mobiles promises par la Cei sont jusque-là invisibles. « On nous a promis des équipes mobiles pour compenser le déficit criard de centre d’enrôlement. Mais on ne les voit pas », s’indignait récemment un responsable local de la Cei de Danané, sous couvert de l’anonymat.
Comme à Danané, les populations de Hiré, dans le département de Divo, se plaignent aussi de l’insuffisance de centres d’enrôlement. Mais, il y a pire. Notamment pour les nouveaux majeurs qui sont censés être les plus concernés par cette opération de révision de la liste électorale. « Nous avons toutes les peines du monde pour nous faire établir un certificat de nationalité. Ne parlons même pas de la carte d’identité. J’ai fait ma demande pour avoir mon certificat de nationalité depuis plus de deux semaines. Mais j’attends toujours », se désolait, hier, un étudiant devant le tribunal d’Abidjan-Plateau. Une situation qui s’aggrave dès lors qu’on s’éloigne des grands centres urbains. « Les jeunes gens dans nos villages ne savent pas à quel saint se vouer. Non seulement les pièces sont coûteuses, mais ils sont obligés de passer plusieurs jours en ville avant de les obtenir. Il faut que les autorités trouvent des solutions pour que tous nos jeunes en âge de voter puissent le faire », plaide un responsable politique de l’opposition. Cet appel sera-t-il entendu ? Il faut l’espérer. Sinon, le scrutin d’octobre prochain risque d’être tout sauf démocratique, ouvert et inclusif comme l’a pourtant promis le chef de l’Etat ivoirien, mardi dernier, à son homologue français au cours d’une rencontre à Paris.
Guillaume T. Gbato
En effet, le moins que l’on puisse dire c’est que l’opération n’est pas bien organisée. D’abord, les centres d’enrôlement sont inégalement répartis et visiblement insuffisants. A titre d’exemple, dans un département comme Danané, toute la sous-préfecture centrale ne dispose pas de centre d’enrôlement. Et on ne compte que deux centres pour la sous-préfecture de Seileu qui totalise une trentaine de villages. Deux centres aussi pour la sous-préfecture de Daleu qui compte 24 villages. Obligeant les pétitionnaires à parcourir des dizaines de kilomètres s’ils veulent être inscrits sur la liste électorale. Les équipes mobiles promises par la Cei sont jusque-là invisibles. « On nous a promis des équipes mobiles pour compenser le déficit criard de centre d’enrôlement. Mais on ne les voit pas », s’indignait récemment un responsable local de la Cei de Danané, sous couvert de l’anonymat.
Comme à Danané, les populations de Hiré, dans le département de Divo, se plaignent aussi de l’insuffisance de centres d’enrôlement. Mais, il y a pire. Notamment pour les nouveaux majeurs qui sont censés être les plus concernés par cette opération de révision de la liste électorale. « Nous avons toutes les peines du monde pour nous faire établir un certificat de nationalité. Ne parlons même pas de la carte d’identité. J’ai fait ma demande pour avoir mon certificat de nationalité depuis plus de deux semaines. Mais j’attends toujours », se désolait, hier, un étudiant devant le tribunal d’Abidjan-Plateau. Une situation qui s’aggrave dès lors qu’on s’éloigne des grands centres urbains. « Les jeunes gens dans nos villages ne savent pas à quel saint se vouer. Non seulement les pièces sont coûteuses, mais ils sont obligés de passer plusieurs jours en ville avant de les obtenir. Il faut que les autorités trouvent des solutions pour que tous nos jeunes en âge de voter puissent le faire », plaide un responsable politique de l’opposition. Cet appel sera-t-il entendu ? Il faut l’espérer. Sinon, le scrutin d’octobre prochain risque d’être tout sauf démocratique, ouvert et inclusif comme l’a pourtant promis le chef de l’Etat ivoirien, mardi dernier, à son homologue français au cours d’une rencontre à Paris.
Guillaume T. Gbato