L’Université Alassane Ouattara (UAO) a organisé du 23 au 24 juin 2015, dans le cadre des activités du Programme National de Recherche (PNR) et des Programmes Thématiques de Recherche du CAMES, un atelier sur la "Gouvernance" et cela, en raison de son expertise acquise et développée à travers la Chaire UNESCO de bioéthique, la première du genre dans le monde francophone. Cette rencontre était placée sous la présidence du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Gnamien Konan. L’Objectif général de l’Atelier était de parvenir, « à travers la dynamique de l’intelligence collective, à la mise en place rationnelle et réussie du Programme National de Recherche, identifié sous le vocable de gouvernance ».
Les experts en matière de Recherche et de Gouvernance, invités à participer à cette importante rencontre, étaient issus des Ministères, des Universités et Grandes Écoles publiques et Privées de Côte d’Ivoire et du CAMES.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cet Atelier, le Président de l’Université Alassane Ouattara, le Professeur Lazare POAMÉ, Titulaire de la Chaire UNESCO de Bioéthique, a pris la parole.
Nous vous proposons en intégralité son intervention.
Monsieur le Représentant du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Conseiller du Premier Ministre,
Monsieur le représentant du Président du Conseil régional,
Monsieur le représentant du Président du Conseil régional,
Messieurs les représentants des Présidents des Universités,
Messieurs les Vice-présidents des Universités,
Messieurs les Secrétaires généraux des Universités,
Monsieur le représentant de la Coordonnatrice du Programme Pays de Renforcement des Capacités (PPRC),
Madame et Messieurs les Doyens des UFR,
Monsieur le représentant de la Directrice générale du CROU,
Mesdames et Messieurs les Directeurs de Centres,
Mesdames et Messieurs les Chefs de services,
Mesdames et Messieurs les Enseignants-Chercheurs,
Chers collaborateurs du personnel administratif et technique,
Chers étudiants,
Chers amis de la presse,
Mesdames et Messieurs,
Nous tenons, d’entrée de jeu, à remercier très sincèrement Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Gnamien Konan, d’avoir accepté de présider cet Atelier et de placer dans une clairière nouvelle les efforts du Gouvernement en faveur de la Recherche.
Nous tenons également à remercier le Secrétaire Général du CAMES, le Pr Bertrand M’batchi, de nous avoir confié la mission de coordonner, à l’échelle continentale, le Programme Thématique de Recherche « gouvernance et développement » qui s’inscrit dans les douze (12) Programmes thématiques issus du plan stratégique du CAMES.
Nos remerciements vont naturellement à l’endroit de la Direction de la Recherche du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour nous avoir fait l’honneur de nous confier l’organisation de l’Atelier fondateur du Programme National « Gouvernance » et cela, sur la base de l’expertise acquise et développée par la Chaire UNESCO de bioéthique, la première du genre dans l’espace scientifique francophone, domiciliée à l’Université Alassane Ouattara.
A ces remerciements objectivement fondés, nous associons ceux allant aux experts venus des Ministères, des Universités et des autres structures qui, pendant deux jours, mèneront des réflexions fructueuses, nous en sommes convaincu, sur la problématique de la Gouvernance qui fonde et structure le Programme National de Recherche « Gouvernance ».
Nos remerciements vont enfin à tous ceux qui ont effectué le déplacement à Bouaké, témoignant ainsi leur intérêt pour ce qui nous réunit, ici, aujourd’hui et qui a pour nom « Gouvernance ».
Nous n’oublions pas la Directrice du CROU, Madame Thérèse BROU, notre alliée perpétuelle, l’équipe travailleuse de l’Université Alassane Ouattara, conduite par les enseignants-chercheurs nommés à différents niveaux de l’administration universitaire (Vice-présidents, Doyens, Chefs de département), toujours à pied d’œuvre quand il s’agit de promouvoir la Recherche scientifique.
Mesdames et Messieurs,
La notion de Gouvernance, qui a pris des colorations diverses au fil du temps, apparaît à la conscience des contemporains comme un champ sémantique bien connu parce que mal appréhendé. Que l’on en juge par les propos de Susan George publiés en 2012 dans un ouvrage collectif dont le titre donne à penser : Gouvernance en révolution. Elle affirme ce qui suit :
« J’ai toujours pensé que mettre la « bonne gouvernance » dans les critères de satisfaction des programmes était extrêmement habile car personne ne peut jamais dire quand on a accompli la mission fixée. La gouvernance, c’est tout et n’importe quoi, puisqu’il n’y a pas de définition…C’est donc un terme délibérément vague et, en ce sens, cela en fait un terme de « pouvoir » pour appliquer des mesures à des Etats … ».
Cette approche pessimiste de Susan George est tributaire du caractère polysémique, complexe et multidimensionnel du concept de Gouvernance. Que devenons-nous retenir de ce concept?
On peut admettre, avec Platon, que le terme gouvernance, issu du grec kubernân signifie, tout d’abord, « le fait de gouverner des hommes » ou « l’art de gouverner ».
Mais la gouvernance telle qu’appréhendée, aujourd’hui, c’est-à-dire comme un concept opératoire et comme baromètre de développement soutenable ou durable, née fondamentalement d’une crise de gouvernabilité en Europe et de la nécessité de mettre en place des mesures susceptibles de garantir une gestion rationnelle des ressources affectées par les structures monétaires à la lutte contre la pauvreté en Afrique peut être ainsi définie : la gouvernance est un mode de gestion multidimensionnel et multisectoriel dont la spécificité réside dans l’implication de toutes les parties prenantes au processus décisionnel selon des principes éthiquement désirables.
Il est clair qu’à partir du domaine où se joue le concept de Gouvernance (la gouvernance hospitalière, la gouvernance économique, la gouvernance sociale, la gouvernance environnementale, la gouvernance électronique, la gouvernance politique, la gouvernance universitaire, etc…), ce dernier prend des colorations nouvelles qui spécifient davantage son contenu et appellent des précisions. Étant donné notre posture d’universitaire, vous permettrez, Mesdames et Messieurs, que nous nous attardions sur le concept de gouvernance universitaire.
La Gouvernance universitaire est une entité complexe qui combine les sphères administrative, financière, pédagogique et scientifique.
La connaissance et la conscience de cette complexité doivent inciter à la compréhension, à la prudence, à l’humilité dans l’évaluation de la gouvernance dite universitaire. Ce à quoi il convient d’ajouter les exigences liées à l’éthos de l’universitas qui n’est hélas pas la chose du monde la mieux partagée.
Contre les critiques de la gouvernance universitaire, nous opposons l’idée suivante : la critique est aisée, l’art est pénible.
Il est important de souligner que la posture des critiques de la gouvernance universitaire est analogue à celle du commentateur d’un match de football dont l’éloquence donne à penser qu’il ferait mieux que les joueurs qu’il critique s’il était sur l’aire de jeu.
La véritable critique de la gouvernance universitaire n’est ni plus ni moins que l’auto-réflexion critique prenant la pleine mesure du rapport moyen-fin et du ratio étudiants-enseignant qu’occulte bien souvent l’unilatéralité des jugements portés sur le monde universitaire.
La gouvernance mondialisante des universités sur fond d’évaluation des performances académiques et managériales est le signe du déploiement de l’universel qui constitue la trame des universités. Autrement dit, la gouvernance universitaire doit être universelle et cela, conformément à l’idée qui a donné naissance aux universités.
Les socles de cette forme de gouvernance, mieux d’une gouvernance universitaire scientifiquement et éthiquement désirable, sont l’auto-évaluation axiologiquement motivée et la démarche qualité. Il s’agit, somme toute, de permettre aux Universités de jouer efficacement leur rôle de moteurs de développement.
A travers ces propos, nous avons voulu, Mesdames et Messieurs, vous permettre d’imaginer la lourde tâche qui incombe aux experts, à savoir celle d’emprunter un chemin pluriel, à la fois obscur et clair, que tente de structurer le Programme National de Recherche « Gouvernance ». Il s’agira, pour les experts, de mener la réflexion sur les axes prioritaires de toute recherche sur la gouvernance, la meilleure posture de l’éthique dans les différents modèles de gouvernance et surtout de poser les jalons de la mise en œuvre rationnelle du Programme National de Recherche « Gouvernance ».
Vous remerciant, une fois encore, pour votre présence ici, ce matin, je voudrais souhaiter plein succès à l’Atelier fondateur sur le Programme National de Recherche « Gouvernance ».
Je vous remercie.
Prof. Lazare Poamé
Les experts en matière de Recherche et de Gouvernance, invités à participer à cette importante rencontre, étaient issus des Ministères, des Universités et Grandes Écoles publiques et Privées de Côte d’Ivoire et du CAMES.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cet Atelier, le Président de l’Université Alassane Ouattara, le Professeur Lazare POAMÉ, Titulaire de la Chaire UNESCO de Bioéthique, a pris la parole.
Nous vous proposons en intégralité son intervention.
Monsieur le Représentant du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Conseiller du Premier Ministre,
Monsieur le représentant du Président du Conseil régional,
Monsieur le représentant du Président du Conseil régional,
Messieurs les représentants des Présidents des Universités,
Messieurs les Vice-présidents des Universités,
Messieurs les Secrétaires généraux des Universités,
Monsieur le représentant de la Coordonnatrice du Programme Pays de Renforcement des Capacités (PPRC),
Madame et Messieurs les Doyens des UFR,
Monsieur le représentant de la Directrice générale du CROU,
Mesdames et Messieurs les Directeurs de Centres,
Mesdames et Messieurs les Chefs de services,
Mesdames et Messieurs les Enseignants-Chercheurs,
Chers collaborateurs du personnel administratif et technique,
Chers étudiants,
Chers amis de la presse,
Mesdames et Messieurs,
Nous tenons, d’entrée de jeu, à remercier très sincèrement Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Gnamien Konan, d’avoir accepté de présider cet Atelier et de placer dans une clairière nouvelle les efforts du Gouvernement en faveur de la Recherche.
Nous tenons également à remercier le Secrétaire Général du CAMES, le Pr Bertrand M’batchi, de nous avoir confié la mission de coordonner, à l’échelle continentale, le Programme Thématique de Recherche « gouvernance et développement » qui s’inscrit dans les douze (12) Programmes thématiques issus du plan stratégique du CAMES.
Nos remerciements vont naturellement à l’endroit de la Direction de la Recherche du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour nous avoir fait l’honneur de nous confier l’organisation de l’Atelier fondateur du Programme National « Gouvernance » et cela, sur la base de l’expertise acquise et développée par la Chaire UNESCO de bioéthique, la première du genre dans l’espace scientifique francophone, domiciliée à l’Université Alassane Ouattara.
A ces remerciements objectivement fondés, nous associons ceux allant aux experts venus des Ministères, des Universités et des autres structures qui, pendant deux jours, mèneront des réflexions fructueuses, nous en sommes convaincu, sur la problématique de la Gouvernance qui fonde et structure le Programme National de Recherche « Gouvernance ».
Nos remerciements vont enfin à tous ceux qui ont effectué le déplacement à Bouaké, témoignant ainsi leur intérêt pour ce qui nous réunit, ici, aujourd’hui et qui a pour nom « Gouvernance ».
Nous n’oublions pas la Directrice du CROU, Madame Thérèse BROU, notre alliée perpétuelle, l’équipe travailleuse de l’Université Alassane Ouattara, conduite par les enseignants-chercheurs nommés à différents niveaux de l’administration universitaire (Vice-présidents, Doyens, Chefs de département), toujours à pied d’œuvre quand il s’agit de promouvoir la Recherche scientifique.
Mesdames et Messieurs,
La notion de Gouvernance, qui a pris des colorations diverses au fil du temps, apparaît à la conscience des contemporains comme un champ sémantique bien connu parce que mal appréhendé. Que l’on en juge par les propos de Susan George publiés en 2012 dans un ouvrage collectif dont le titre donne à penser : Gouvernance en révolution. Elle affirme ce qui suit :
« J’ai toujours pensé que mettre la « bonne gouvernance » dans les critères de satisfaction des programmes était extrêmement habile car personne ne peut jamais dire quand on a accompli la mission fixée. La gouvernance, c’est tout et n’importe quoi, puisqu’il n’y a pas de définition…C’est donc un terme délibérément vague et, en ce sens, cela en fait un terme de « pouvoir » pour appliquer des mesures à des Etats … ».
Cette approche pessimiste de Susan George est tributaire du caractère polysémique, complexe et multidimensionnel du concept de Gouvernance. Que devenons-nous retenir de ce concept?
On peut admettre, avec Platon, que le terme gouvernance, issu du grec kubernân signifie, tout d’abord, « le fait de gouverner des hommes » ou « l’art de gouverner ».
Mais la gouvernance telle qu’appréhendée, aujourd’hui, c’est-à-dire comme un concept opératoire et comme baromètre de développement soutenable ou durable, née fondamentalement d’une crise de gouvernabilité en Europe et de la nécessité de mettre en place des mesures susceptibles de garantir une gestion rationnelle des ressources affectées par les structures monétaires à la lutte contre la pauvreté en Afrique peut être ainsi définie : la gouvernance est un mode de gestion multidimensionnel et multisectoriel dont la spécificité réside dans l’implication de toutes les parties prenantes au processus décisionnel selon des principes éthiquement désirables.
Il est clair qu’à partir du domaine où se joue le concept de Gouvernance (la gouvernance hospitalière, la gouvernance économique, la gouvernance sociale, la gouvernance environnementale, la gouvernance électronique, la gouvernance politique, la gouvernance universitaire, etc…), ce dernier prend des colorations nouvelles qui spécifient davantage son contenu et appellent des précisions. Étant donné notre posture d’universitaire, vous permettrez, Mesdames et Messieurs, que nous nous attardions sur le concept de gouvernance universitaire.
La Gouvernance universitaire est une entité complexe qui combine les sphères administrative, financière, pédagogique et scientifique.
La connaissance et la conscience de cette complexité doivent inciter à la compréhension, à la prudence, à l’humilité dans l’évaluation de la gouvernance dite universitaire. Ce à quoi il convient d’ajouter les exigences liées à l’éthos de l’universitas qui n’est hélas pas la chose du monde la mieux partagée.
Contre les critiques de la gouvernance universitaire, nous opposons l’idée suivante : la critique est aisée, l’art est pénible.
Il est important de souligner que la posture des critiques de la gouvernance universitaire est analogue à celle du commentateur d’un match de football dont l’éloquence donne à penser qu’il ferait mieux que les joueurs qu’il critique s’il était sur l’aire de jeu.
La véritable critique de la gouvernance universitaire n’est ni plus ni moins que l’auto-réflexion critique prenant la pleine mesure du rapport moyen-fin et du ratio étudiants-enseignant qu’occulte bien souvent l’unilatéralité des jugements portés sur le monde universitaire.
La gouvernance mondialisante des universités sur fond d’évaluation des performances académiques et managériales est le signe du déploiement de l’universel qui constitue la trame des universités. Autrement dit, la gouvernance universitaire doit être universelle et cela, conformément à l’idée qui a donné naissance aux universités.
Les socles de cette forme de gouvernance, mieux d’une gouvernance universitaire scientifiquement et éthiquement désirable, sont l’auto-évaluation axiologiquement motivée et la démarche qualité. Il s’agit, somme toute, de permettre aux Universités de jouer efficacement leur rôle de moteurs de développement.
A travers ces propos, nous avons voulu, Mesdames et Messieurs, vous permettre d’imaginer la lourde tâche qui incombe aux experts, à savoir celle d’emprunter un chemin pluriel, à la fois obscur et clair, que tente de structurer le Programme National de Recherche « Gouvernance ». Il s’agira, pour les experts, de mener la réflexion sur les axes prioritaires de toute recherche sur la gouvernance, la meilleure posture de l’éthique dans les différents modèles de gouvernance et surtout de poser les jalons de la mise en œuvre rationnelle du Programme National de Recherche « Gouvernance ».
Vous remerciant, une fois encore, pour votre présence ici, ce matin, je voudrais souhaiter plein succès à l’Atelier fondateur sur le Programme National de Recherche « Gouvernance ».
Je vous remercie.
Prof. Lazare Poamé